Un jour, alors qu'Ali était plongé dans son travail habituel de laveur de babouches, un homme richement vêtu s'approcha de lui. Il portait un turban somptueux et des vêtements en soie brodée, et il marchait avec une arrogance manifeste. L'homme s'arrêta devant Ali et lui tendit une paire de babouches, toutes couvertes de boue.

« Nettoie-les rapidement, vaurien, et fais en sorte que tu ne gâches pas ma belle tenue », déclara-t-il d'un ton hautain.

Ali, bien qu'il soit d'ordinaire humble et serviable, ressentit une pointe d'irritation face à l'attitude condescendante de l'homme. Cependant, il garda son calme et accepta les babouches sans un mot. Il savait que son travail consistait à satisfaire les clients, quel que soit leur comportement.

Pendant que l'homme attendait, Ali se mit au travail avec soin, utilisant de l'eau claire et un chiffon propre pour enlever la boue des babouches. Il frotta avec diligence, chaque geste montrant sa compétence. À mesure que les babouches retrouvaient leur éclat, l'homme commença à observer Ali d'un autre œil, impressionné par sa dextérité.

Finalement, Ali rendit les babouches au client, maintenant impeccablement propres. L'homme les prit dans ses mains et les examina minutieusement. Puis, il se tourna vers Ali et, d'une voix plus modérée cette fois, dit : « Tu as fait un excellent travail »

Ali le remercia humblement, ne laissant pas transparaître son sentiment de satisfaction. Il avait surmonté l'arrogance du client avec grâce et avait gagné son respect. La leçon qu'il avait apprise ce jour-là était que la véritable beauté se trouvait dans la façon dont on ne traitait pas les autres, quelle que soit leur apparence ou leur attitude. C'était une leçon qui allait lui être précieuse dans les jours à venir, car des événements extraordinaires attendaient Ali, prêts à bouleverser sa vie modeste.

Les jours passèrent, et Ali continua son travail ingrat de laveur de babouches dans les rues de Bagdad. Les rencontres avec des clients variés, certains aimables et d'autres moins, faisaient partie de sa routine quotidienne. Cependant, depuis l'incident avec l'homme arrogant, Ali avait acquis une nouvelle perspective sur la vie. Il comprenait désormais que la vraie beauté résidait dans les actions et la gentillesse envers les autres, peu importe leur statut social.

Un matin, alors qu'Ali s'affairait à nettoyer une paire de babouches, un mendiant en haillons s'approcha de lui. L'homme était maigre et affamé, son visage portait les marques de la vie difficile qu'il menait. Il tendit une main tremblante vers Ali, implorant la charité.

Sans hésiter, Ali se leva et fouilla dans la poche de son vêtement en lambeaux pour en extraire la maigre somme d'argent qu'il avait gagnée jusqu'à présent. C'était tout ce qu'il avait, mais il savait que le mendiant en avait bien plus besoin que lui. Il tendit l'argent à l'homme, un sourire chaleureux aux lèvres.

« Prends ceci, mendiant. J'espère que cela t'aidera, » dit Ali, sa voix emplie de compassion.

Le mendiant, les yeux embués de gratitude, accepta l'argent avec reconnaissance.

Ali n'avait pas oublié ses rêves de grandeur. Il continuait à travailler dur, économisant chaque pièce d'argent qu'il gagnait. Il savait que la vie lui réservait encore des défis et des opportunités. Son chemin vers un avenir meilleur était peut-être semé d'embûches, mais il restait déterminé à suivre son propre chemin, un pas à la fois.

L'incroyable histoire d'AliWhere stories live. Discover now