KINGS - Hope is Blue ( Spin off )

EPILOGUE

" Même si c'est la fin, je continue de danser sur la mélodie de ton cœur."

CASSIE

Ace est enfermé depuis presque trois mois, il refuse les visites, les appels, les lettres...

J'ai pu le voir une seule et unique fois.

Et depuis, silence radio.

Alors j'ai accepté l'offre d'Abel.

Partir et tout recommencer ailleurs.

Assise sur cette plage à Hawaï, je fais glisser du sable entre mes doigts dans un geste étrangement familier.

Je suis seule, mais j'ai l'impression qu'une présence chaude et rassurante reste à mes côtés.

Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai choisi cette île, mais ça m'est apparue comme une évidence.

Un goût de paradis.

J'avais besoin de m'éloigner de la folie médiatique qu'a déclenché le meurtre d'Arel Knight.

Je voulais retrouver un peu de paix, un peu de lui.

On a pourtant passé peu de temps ici, mais c'est sur cette île qu'il a rit pour la première fois.

C'est ici qu'il m'a laissé entrevoir une partie de son âme.

Elvira et les autres doivent arriver ce soir, je squatte dans une villa qu'Abel a acheté pour en faire une résidence de vacances. Comme une nouvelle habitude, Hawaï sera la destination qui nous réunira tous les étés de chaque années à venir.

Sans lui.

Il a abandonné.

Il refuse de se battre.

J'aimerais dire que je comprends, mais la vérité est que je suis blessée qu'il se punisse de cette manière.

Et je me sens presque insulté qu'il puisse penser que notre histoire soit si banal, que je puisse un jour l'oublier avec un autre.

Mais je me désintéresse de ses pensées inutiles, me redresse et rejoins l'énorme propriété où je loge depuis un mois.

Je révise, je fais des visios avec tous mes amis, je guéris mon âme.

Je monte les marches blanches du perron et entre à l'intérieur, le sol gris clair est frais et contraste avec la chaleur écrasante à l'extérieur, le mobilier beige donne un aspect doux à la pièce, mais les dizaines de plantes sauvages apportent une touche d'authenticité.

Il n'est qu'onze heures, je sais qu'ils n'arriveront pas avant ce soir, mais j'ai envie de bien les accueillir. Alors j'enfile mes sandales dans l'entrée, attrape mon petit sac et valide ma tenue devant le miroir.

Une robe blanche avec des petits papillons bleu.

La température avoisine les trente degrés ici, et j'accepte les cicatrices qui strient mes cuisses.

J'enfile un chapeau de paille pour éviter l'insolation, et pars en direction du marché pour acheter tout ce qu'il faut.

Je garde des séquelles physiques de mon accident, je boîte légèrement quand je suis épuisée, mais je trouve que ce n'est pas si mal comparé à d'autres.

Comme Dante...

Je garde quelques cicatrices d'opérations sur le bras, le côté de ma poitrine suite à mon pneumothorax, et quelques petites imperfections ici et là.