1er Janvier 2016.
-Bonne année maman, bonne année papa, dis-je d'une voix enjouée et téléphone dans la main.
-Bonne année petite chérie, réponds ma mère en m'embrassant.
Je déclare alors, les yeux brillants de mille feux : "Cette année c'est mon année, je le sens! "
-Haha, s'esclaffe mon père, chaque année chez ton année ma petite!
Aaaaah comme je suis heureuse! En fait, moi, c'est Mirah. Brune au yeux marrons, peau couleur caramel , forme assez généreuse, et je dois dire, pas si grande! :) Mon origine? Une petite grande île de l'Océan Indien. Pas très connu sans doute, mais destination de rêve pour les grands voyageurs. Je suis la quatrième d'une fratrie de cinq sœurs! Les deux étant à Paris, il n'y a que mes deux sœurs et moi qui sommes avec nos parents. Mais nous envisageons tous de partir.
Du haut de mes 18 ans, je prépare ma licence en business. Oui, futur business woman! En fait, je sais déjà ce que je vais faire de ma vie. D'ici le mois d'Août, je serai titulaire d'un bachelor. L'année prochaine, je partirai pour la France pour y continuer mes études. Dans 5 ans je créerai ma propre boite, j'achèterai une maison-pas n'importe laquelle, mais je veux une grande avec un jardin magnifique qui feront des jaloux, une voiture sportive de luxe que je conduirai partout. A 24 ans, je me marierai avec un homme horriblement riche, un bouclé au sourire ravageur sans doute, et je serai sûrement une future célèbre femme d'affaire, ayant sous ma direction une bande de salariés hommes - oui hommes! - qui seront directement sous mes ordres. Féministe que je suis, j'ai hâte de montrer aux hommes que les femmes, ça peut aussi aller loin! Une chiffre d'affaires de pas moins de 100 milliards, une multinationale à succès. A 25 ans, j'aurai mon premier enfant. A 40 ans je serai dans une extrême richesse. A 60 ans, probablement, je mourrai. Et voilà! Mon ambition dépasse l'entendement, et ma vie, je la connais comme ma poche. Chrétienne? Oui je le suis! Une fois par semaine, 2 heures de temps à consacrer à l'église, c'est déjà pas mal.
Joueuse, et par là je veux dire grande joueuse , je prends plaisir à faire souffrir les mecs avec qui je parle sur les réseaux sociaux. C'est si simple de les faire marcher, et de faire en sorte qu'ils s'accrochent à moi. En effet, pour moi les hommes c'est un jeu. Un jeu qui consiste à raconter sa vie et sa journée chaque jour jusqu'à tard dans la nuit, et le premier à tomber amoureux perd! Et croyez-moi ce n'est jamais moi! Ma vie me plait et me satisfait. Je ne savais pas que quelque chose me manquait jusqu'à ce qu'il intervienne.
3 Juillet 2016.
-Mirah dépêche-toi on est en retard! crie ma mère déjà à la porte.
-C'est bon je suis là, dis-je en dévalant l'escalier 4 à 4. On est pas si en retard que ça , calme toi maman!
-Mais si , tu sais que l'église commence à 9h30 et nous avons un long chemin. En plus , aujourd'hui c'est dimanche en fête donc il y aura beaucoup de monde. Ton père et tes sœurs sont déjà dans la voiture, dépêche toi.
Nous sortons de la maison, et rejoignons mon père dans la voiture. L'église où nous allons est très loin de la maison, mais c'est de là que nous venons donc nous y allons tous les dimanches. 45 minutes plus tard, nous arrivons enfin à l'église, disons bonjour à nos connaissances et nous nous installons à notre place habituelle, c'est à dire au premier rang !
Je dois avouer que pour moi, l'église c'est une formalité, un moment que je passe avec ma famille , mais rien de plus . Je crois en Dieu oui, mais je n'ai jamais eu de relation personnelle avec lui. Et honnêtement je ne savais pas ce qu'il pourrait emmener de plus dans ma vie. C'est vrai quoi! ma vie n'est pas du tout à plaindre. Loin de là . Donc je ne sais pas ce qu'un homme invisible pourrait y ajouter.
Une fois la messe terminée, avec ma mère et mes deux sœurs, nous saluons nos connaissances. Puis, un ami à nous s'approche et nous salue. Il s'appelle Mario et c'est un très bon pote à moi (et mes sœurs). Mario s'avance donc doucement vers nous, mais il n'est pas seul....
A ses côtés se trouve un jeune homme charmant , grand aux yeux marrons et au teint plus foncé que moi, qui était pas mal du tout. A cette époque, je ne savais pas qu'il était mon premier miracle.
"Salut les filles", dit-il à notre égard.
"Coucou Mario, ça va?" répond l'une de mes sœurs.
"ça va merci et vous? Je vous présente Robert, mon cousin. C'est le fils de mon oncle. "
"Salut les filles, nous lance Robert"
Nous parlons depuis un bon moment déjà, mes sœurs parlant énormément alors que moi, je disais à peine un mot.
Je me retourne pour regarder Robert, par curiosité (haha) et je croise son regard. On se regarde 2-3 secondes mais sans plus. Je dois dire qu'on ne fait pas très attention à l'autre.
Mes parents nous rejoignent et nous rentrons à la maison. Moi avec un petit étonnement dans le cœur... Quelle est cette sensation que j'ai vis à vis de cette nouvelle personne? Je ne comprends pas. J'ai comme une envie de le revoir. Et pourtant, on ne s'est même pas parlé.
Arrivée à la maison, je me mets à fouiller la page facebook de Mario afin de découvrir celle de Robert. Et bingo! Le voici. Je me mets à observer son visage, et je me dis intérieurement "Il n'est pas mal!"
Vivement le prochain dimanche...
17 Juillet 2016.
Dimanche. Aujourd'hui j'ai hâte d'aller à l'église. Car on y est pas allé la dernière fois. J'ai un petit espoir de revoir le mystérieux Robert. Sera-t-il présent?
Dès que la cloche sonne , mon cœur se met à battre plus vite. Je le cherche des yeux autour de moi mais je ne le trouve pas. Etant un peu déçue je me dirige vers notre voiture, quand tout à coup, je le vois entrain de bavarder avec ses cousins. Je m'avance donc pour dire bonjour - question de politesse - et puis c'est tout.
Une fois de plus je l'ai vu, mais je n'ai pas eu le courage de lui parler. Ahlala.
19 Juillet 2016.
****Conversation téléphonique messenger ****
Mario : "Salut ça va? "
Moi: "hey, ça va et toi?"
Mario: "ça va! tu fais quoi?"
Moi: "Pas grand chose, je suis à la maison, je m'ennuie"
Mario : "Devine où je suis!"
Moi: "Chez toi? haha"
Mario: "Haha, non je suis dans ton quartier"
Moi : "Ah bon, tu fais quoi ici?"
Mario: "Je suis chez mon oncle, c'est l'anniversaire de mon cousin Robert, je sais pas si tu te souviens de lui"
Moi: "Celui qui était avec toi à l'église? Oui, je m'en souviens. Et vous faites quoi? Montre une photo un peu"
Mario: -Image-
Moi: "Ah oui je me souviens de ce gars. Du coup c'est sa fête aujourd'hui c'est ça?"
Mario: "Oui il a 25 ans aujourd'hui"
Moi: "Cool!"
Moi dans ma tête: Décidément il n'est pas mal , j'aime beaucoup sa taille".
24 Juillet 2016.
La date de ma soutenance s'approche mais je ne panique pas encore.
Aujourd'hui à l'église je l'ai encore vu, mais on n'a toujours pas parlé. Je ne pense plus à lui de toute façon car ma vie a repris son cours normal avec mes routines et tout.
Dans le début d'après-midi, je regarde la télé avec mes sœurs. Mais ce qu'il y a à la télé m'ennuie. Du coup, je flâne sur Facebook. Je rafraîchis mon fil d'actualités toutes les cinq minutes. Puis, une demande d'amis. Tiens, quelqu'un m'envoie un demande.
Mon cœur bat de plus en plus vite, c'est bien Robert qui m'envoie une demande. Je suis à la fois surprise et heureuse. Qu'est ce qu'il me veut? Pourquoi il veut entrer en contact?
J'hésite un moment à l'accepter, puis je finis par appuyer sur "Confirmer"...
Discussion entre lui et moi : messenger
Lui: Salut
Moi: Coucou
Lui: ça va?
Moi: Oui, j'ai failli ne pas accepter ta demande car je vais bientôt arrêter FB
Lui: Je m'en serai fichu si tu ne m'as pas accepté
Moi: Haha d'accord
Lui : Oui
Et nous parlons quand même de tout et de rien. C'est notre première conversation.
Le lendemain, comme avec tous les autres garçons, je m'attends à ce qu'il me re-texte. Mais rien. Je passe donc ma journée à rafraîchir Facebook pour attendre qu'il m'envoie un message.
Vers le soir, ne pouvant plus attendre, je lui envoie un petit "salut" pour relancer la conversation. Il me répond donc et on apprends à se connaitre. Il me dit qu'il travaille à l'aéroport, qu'il a une sœur, et pas mal de chose sur lui. Je lui dis que je suis étudiante , que je vais faire ma soutenance de licence dans une semaine et que je m'envolerai bientôt pour Paris.
Et depuis, nous parlons tous les jours. Sans cesse. Parfois, la connexion est tellement pourrie que nous nous envoyons des sms sur téléphone (en sachant que là où nous sommes, il n'y a pas de forfait, il faut avoir du crédit. )
Ce qui est drôle dans nos échanges, c'est qu'on se dispute pour pas mal de chose alors qu'on n'est même pas ensemble. Je remarque aussi qu'on n'a pas toujours les mêmes idées. Il y a bien des choses sur lesquelles on s'accorde, mais pour la plupart des sujets, on ne partage pas le même avis.
Après quelques échanges virtuels, nous sommes arrivés à un point où c'était difficile de ne pas se parler (bien qu'on ne soit pas encore ensemble). Je m'attache rapidement à lui et j'ai l'impression que c'est réciproque.
Un jour, il me dit qu'il aimerait que je sois à ses côtés pour pouvoir me faire un câlin. Et impulsive que je suis, je lui dis qu'il pourra me câliner une fois qu'on se verra.
Depuis, j'appréhende d'aller à l'église car j'ai peur qu'il me câline devant mon père. (oui j'ai peur de mon père)
25 Septembre 2016.
Aujourd'hui, grande fête à l'église. Je sais que Robert sera là . Je me fais donc belle , et c'est parti.
Après la messe, il y a un spectacle dans l'église et mon père est spectateur. M'ennuyant un peu, je sors du bâtiment pour m'aérer. Et là, je vois Robert, se tenant debout devant la porte.
Comme à chaque fois, mon cœur bat plus vite. Nous parlons un peu . Puis il me dit "Alors, ce câlin?"
Je suis tellement embarrassée, je ne lui réponds pas. Alors d'un coup, il s'approche de moi, et il me prend dans ses bras. Je me sens bien, je ne pense plus à rien et apprécie ce moment. Puis, je me ressaisie, je me dégage de son torse et et je cours à l'intérieur de l'église pour s'asseoir à coté de mon père. J'étais tellement heureuse, je me souviendrai de ça.
Le soir, nous reparlons de ce qui est arrivé dans le journée .
Lui: C'était bien ce câlin
Moi: Oui, je me sentais vide
Lui: Vide?
Moi: Oui, il n'y avait plus rien dans ma tête . Mais je veux refaire ce câlin.
Lui: Tu veux qu'on se voit?
Moi: Pourquoi pas?
Lui: D'accord. Quand?
Moi: Je sais pas, cette semaine.
Lui: D'accord
Je prétexte donc un motif quelconque pour sortir de la maison , et voir Robert.
On a rendez-vous à 10 heures et je suis à l'heure.
Lui, par contre -Pour un premier rendez-vous! - est en retard.
Je me mets donc à l'appeler.
Moi: Allo t'es où?
Lui: Je suis presque là j'arrive
Moi: Je suis déjà là, je t'attends
Quelques minutes après, je le vois de loin monter les escaliers . Mon coeur commence à battee très vite.
Il me salue en voulant me tendre la joue, mais je le devance en lui tendant ma main. Je vois qu'il est étonné, mais ne dit rien.
Robert: Alors? Tu as dis que tu voulais refaire le calin.
Moi: Oui
Robert: Viens alors
Je ne bouge pas. Je le regarde juste , en évitant de croiser ses yeux bien sûr.
Alors, Robert me prend dans ses bras et je l'enlace à mon tour.
Ma tête est au niveau de son cœur, et j'entends ce dernier faire des petits boums réguliers. J'aime ça.
Après quelques minutes, nous nous détachons l'un de l'autre.
Puis il me propose de manger quelque part.
Bien entendu j'accepte son invitation.
Nous prenons donc le bus, et là il se met à jouer avec ma main. Cela ne me dérange pas, je le laisse faire et nous ne parlons pas.
Après avoir mangé il me ramène chez moi et on continue à discuter sur Facebook.
C'était une magnifique journée.
1er Novembre 2016.
Aujourd'hui encore il y a une fête à l'église.
Aujourd'hui encore je le vois.
Il ne se passe rien d'extraordinaire .
Nous rentrons à la maison et Robert m'informe par sms qu'il est chez son père pour faire la fête.
Je lui dis d'accord mais le fait qu'il met du temps à me répondre (sans doute à cause du fait qu'il fait la fête) me dérange.
Je me mets donc à lui chercher queurelle.
Puis, je décide de me coucher fâchée.
Trop énervée je lui envoie «Tu m'énerves, bonne nuit.»
Sms auquel il répond «D'accord bonne nuit»
Une demi-heure plus tard environ, l'envie de lui parler me brûle . Et je ne tiens plus en place.
Après des petites batailles dans ma tête, j'ai fini par lui envoyer un petit message .
Moi : « Robert, est ce que tu es fâché?»
Il met encore du temps à me répondre. Je tourne en rond dans la maison en attendant la réponse. Je suis même presque à deux doigts de l'appeler.
Puis, finalement, mon téléphone vibre. Je stresse en le dévérouillant, et son nom s'affiche sur l'écran.
J'ouvre le message, et là je lis :
«Non je t'aime» ....