La cellule n°3.

Von diablesse1

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Un détenu, une surveillante, LA cellule. Mehr

Chapitre 1 : L'anniversaire.
Chapitre 2 : Le prénom.
Chapitre 3 : Les excuses.
Chapitre 4 : La récréation.
Chapitre 5 : La question.
Chapitre 6 : Le colis.
Chapitre 7 : La solitude.
Chapitre 8 : Le trou.
Chapitre 9 : La personne.
Chapitre 10 : La collègue.
Chapitre 12 : Le paternel.
Chapitre 13 : L'attente.
Chapitre 14 : Le jour J.
Chapitre 15 : Les retrouvailles.
Chapitre 16 : La discussion.
Chapitre 17 : Les révélations.
Chapitre 18 : Le commencement.
Chapitre 19 : La désillusion.
Chapitre 20 : L'interrogatoire.
Chapitre 21 : Le regret.
Chapitre 22 : La fierté.
Chapitre 23 : La rumeur.
Chapitre 24 : Les confessions.
Chapitre 25 : Le rapport.
Chapitre 26 : L'hystérie.
Chapitre 27 : L'amertume.
Chapitre 28 : L'arrêt.
Chapitre 29 : La notification.
Chapitre 30 : La rencontre.
Chapitre 31 : L'histoire.
Chapitre 32 : La verité.
Chapitre 33 : L'appel.
Chapitre 34 : La question.
Chapitre 35 : Les réponses 1/3.
Chapitre 36 : Les réponses 2/3.
Chapitre 37 : Les réponses 3/3.
Chapitre 38 : La proposition.
Chapitre 39 : Le doute.
Chapitre 40 : La suggestion.
Chapitre 41 : Le pari.

Chapitre 11 : Le directeur.

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Von diablesse1

« Le directeur m'attend dans son bureau. »

Cette phrase résonne en moi.

J'étais déjà figée, je suis maintenant pétrifiée.

Pourquoi veut-il me voir ? Va-t-il aussi me virer ? Me soupçonne-t-il ? Tellement de questions se bousculent dans ma tête.

Pierre me demande de le suivre. Je me lève tant bien que mal et je le suis. Le trajet se fait en silence. Arrivés à la porte, il me lance mollement « bon courage », et il part.

Je toque.

Quelques secondes, plus tard, j'entends :

- Entrez !

J'entre.

C'est toujours le même bureau, avec le même homme assis en face que lorsque j'ai passé mon entretien. Papier peint blanc, bureau noir, quelques plantes verte et un porte-manteau.

- Mademoiselle Hache ! Bonjour ! Comment allez-vous ? Me demande le directeur très enthousiaste.

Peut-être trop enthousiaste. Il a quand même licencier une personne juste avant.

- Bonjour, bien et vous ?

Je suis stressée et ça s'entend à ma voix.

- Ça va bien, je vous remercie. Asseyez-vous Sarah. Me dit-il en m'indiquant la chaise en face de lui.

Je le remercie, et m'installe en face de lui. Puis il reprend :

- Vous devez vous demander ce que vous faites ici.

- En effet.

- Comme vous devez le savoir, un détenu au nom de Lorenzo Angelo Alberti, a été placé en isolement pour une durée indéterminée.

J'acquiesce.

- Savez-vous pourquoi ? Son ton est beaucoup plus sérieux.

- Il avait un téléphone ? Dis-je sans trop de conviction.

- Exactement. La question qui se pose est : comment ?

Me suspecte-t-il ? Je ne réponds rien. Mais il insiste :

- Alors, comment il a fait pour se procurer un téléphone ?

- Je ne sais pas.

Il tique.

- Ce qui m'embête, c'est que moi non plus.

Le silence gagne peu à peu la pièce. Mais il est encore une fois interrompu par le directeur :

- Si vous avez vu n'importe quoi, si vous savez quoi que ce soit, vous devez nous en informer, d'accord ? N'importe quel indice est important pour l'enquête.

- Oui monsieur Monêtre.

- Merci pour votre coopération.

L'interrogatoire est déjà terminé ?
Non, puisqu'il reprend:

- Tant que j'y pense, vous devez également savoir que Pierre Lacombe, anciennement responsable, a été licencié ?

Je dis oui.

- Pour l'instant, nous n'avons personne pour le remplacer. Donc, jusqu'à nouvel ordre, si vous rencontrez, n'importe quel problème, vous venez directement en parler avec moi.

- D'accord.

Il me sourit.

- Sinon, comment vous trouvez le travail ? L'intégration se passe bien ? Vous avez peut-être des questions ?

- Tout le monde m'a très bien intégré, merci. Et le travail est très intéressant.

- Très bien donc pas de questions ?

J'hésite. Est-ce que je la pose ?

- Oui, vous savez combien de temps le détenu va rester à l'isolement ?

Je l'ai posé.

L'expression du directeur change. Visiblement, il ne s'y attendait pas.

- Pourquoi ?

Oui pourquoi, en quoi ça me concerne ? Sarah réfléchis !

- Pour les plateaux-repas.

Son visage se détend. Et son sourire réapparaît.

- Oh, ne vous en faites pas pour ça. Il devrait y rester pas mal de temps. Sauf si, par miracle, il avoue. Mais entre nous, je n'y crois pas trop.

Ça ne me dit pas combien de temps, il va rester au trou.

- D'accord.

- Mais vous serez informé de son retour, ne vous inquiétez pas.

Je le remercie et tente de sourire.

- Avant que vous ne partiez, je dois vous donner le reste de vos papiers.

Il fait allusion aux documents dont il avait besoin lors de mon entretien. Il devait les copier et les imprimer, pour les donner aux ressources humaines.

Il cherche, il trouve et il me tend un dossier bleu avec écrit mon nom dessus.

- Je sais que vous venez d'arriver et que c'est compliqué, surtout avec l'enquête et le récent licenciement de Pierre, mais accrochez-vous Sarah. Vous avez votre place, d'accord ? Me dit-il avec un grand sourire réconfortant.

Peut-être a-t-il remarqué mon angoisse ?

J'acquiesce et je le remercie encore une fois.

L'entrevue est terminée.

Quand je referme la porte derrière moi, j'ai l'impression de pouvoir respirer à nouveau. L'atmosphère était beaucoup trop anxiogène pour moi. Même si en réalité ce n'était pas si effroyable. Le directeur a même été plutôt gentil.

Je suis en retard pour la récréation des détenus. Je dois me dépêcher.

***

Hormis ce retard d'un quart d'heure, le reste de la journée ne fut que routine.

A 16 h, j'ai ramené les détenus dans leur cellule respective.

A 16 h 30, j'ai emmené certains prisonniers dans des salles de loisir.

A 17 h, j'ai surveillé la salle de sport.

A 17 h 30, j'ai pris ma dernière pause.

A 18 h, j'ai donné le dernier repas.

A 19 h, ma journée était terminée.

Et à chaque étape, j'ai pensé à lui.

J'y ai pensé lors de la récréation. Est-ce qu'il se sent seul ?

J'y ai pensé à la salle de sport. Est-ce qu'il ne s'ennuie pas ?

J'y ai pensé quand j'ai servi le dernier repas. Est-ce qu'il a mangé ?

Chaque fois que je suis passée devant la porte de la cellule n°3, j'ai eu mal au cœur.

Oui.

Oui, ça me fait mal au cœur de savoir qu'il est à l'isolement.

Je me sens tellement coupable.

Ce sentiment se décuple quand je quitte l'établissement pour enfin rejoindre ma voiture.

Arrivée chez moi, je souffle et pose mes affaires sur la table.

Cette journée a été pleine de rebondissements. Dire que ce matin, je pensais que j'allais lui parler, le questionner. Et que maintenant, je me retrouve à l'attendre.

Je dois me reprendre. Je dois penser à autre chose.

Donc je décide de ranger mes affaires.

Mollement, je prends le dossier bleu que j'avais posé sur la table. Je vais remettre chaque document à sa place. La dernière feuille est mon C.V. Je me demande si je dois le jeter. Après tout, j'ai un travail maintenant. Et par extension, il n'est plus à jour.

Avant de le mettre à la poubelle, j'y jette un dernier coup d'œil.

Sarah Hache.

18 ans.

Bac Scientifique, mention bien.

Expérience dans la garde d'enfant et dans la vente.

Quand je le relis, je me dis que rien ne me prédestinait à être surveillante dans un établissement pénitencier.

Je ne cesse de le relire.

Il y a mon nom, mon prénom, mon âge, mon adresse, mais où est ma date de naissance ?

Je cherche encore, mais je ne la trouve pas. Je regarde même au verso.

Elle n'y est pas.

Mais c'est impossible. Lorenzo a dit qu'il l'avait vu sur mon C.V.

Il a menti ?

Mais alors, si elle n'y est pas, comment il a su pour mon anniversaire ?

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