Jazz et Karen se font une longue et chaleureuse accolade sous les yeux protecteurs des deux hommes.
- Oh Jazz j'ai tellement de choses à te dire ! S'enquit Karen.
- J'ai hâte de t'entendre Karen.
Elle salua Lucciano qui lui sourit avant de reporter son attention sur Juan.
Ils se mirent à parler en Italien et Lucciano se pencha à l'oreille de Karen.
Cette dernière rougit avant d'hocher la tête.
- On doit parler Lucciano et moi, soyez sages on ne sera pas long. Dit Juan à l'encontre de Jazz.
Elle acquiesça et elles les regardèrent partir dans une démarche déterminée. Jazz se sentit frémir.
- Depuis quand tu te balades avec un garde du corps ? Demanda t-elle à Karen une fois les hommes partis régler leur affaire.
Elles prirent place autour d'une des tables du restaurant les mains entrelacées.
Karen semblait impatiente de lui raconter tout ce qu'elle a vécu ces derniers jours dans la demeure de Lucciano.
- Jazz Mr Salvatore et son ami sont loin d'être ceux que nous pensons qu'ils sont. Et cet homme baraqué qui me sert de garde du corps en est la preuve.
Jazz fronça les sourcils.
- Ça je l'avais remarqué, expliques moi clairement car moi aussi j'ai des doutes tu sais.
Karen prit une grande inspiration avant de lui raconter ses derniers jours chez Lucciano.
Karen
Cinq jours plus tôt.
19h13
- Monsieur Santi je vous suis encore une fois reconnaissante de m'avoir sauvée des mains de ces..bandits tout à l'heure mais j'aimerais retourner à l'hôtel à présent s'il vous plaît, je dois voir mon amie. Lui dis-je la respiration entrecoupée.
L'idée d'être seule avec un homme ne me rassurait guère même si aussi étonnant soit-il je ne penses pas que Lucciano soit ce genre d'hommes. Mais n'empêche que je le connais pas assez.
- Mademoiselle Lee mademoiselle Lee..Commença t-il en se servant un verre de cognac.
- Je suis navré de vous le répéter mais il en est hors de question que je vous laisses partir. Termina t-il.
- Jusqu'à quand ?
- Jusqu'à ce qu'on éclaircisse cette affaire. Répondit-il en déposant son verre.
- Jazz va bien au moins? Demandais je en me triturant les doigts.
- Je vous le promets.
Il s'assit dans le en face de moi et étala ses bras sur le haut du canapé.
Et c'est seulement à ce moment que je pris la peine de l'observer minutieusement.
Je distinguais une mâchoire carrée, des sourcils bien fournis, un nez aquilin, des lèvres fines et harmonieuses. Ses longs cheveux étaient attachés à l'arrière et son regard était perçant. À cette distance je ne pouvais voir la couleur de ses yeux mais je les devinais d'un bleu profond. En vrai, cet homme était outrageusement beau.
Une lueur s'alluma dans ses yeux je pris instinctivement peur.
Il me fit visiter sa demeure puis ma chambre. Je sentais qu'il y'avait une tension mais je préférais ne pas relever.
Je n'avais pas très faim, j'étais toujours traumatisée après ce qui s'est passé cet après-midi. Lucciano me donna le nécessaire pour passer la nuit et je le remercia intérieurement.
Les jours qui ont suivi se passaient bien, mon hôte faisait son possible pour me mettre à l'aise mais je sentais qu'il y'avait quelque chose qui clochait.
Deux jours après, soit avant hier, je surpris Lucciano au téléphone avec Juan.
Du peu que j'ai compris ils discutaient à propos de Jazz et moi, et aussi de micros dissimulés dans nos chambres d'hôtel.
- Je ne vais pas revoir Jazz de sitôt..Dis-je plus fort que prévu.
Lucciano raccrocha et s'approcha de moi.
- Je suis aussi intrigué que vous mademoiselle Lee mais nous ne pouvons vous laisser livrées à vous-même, à plus forte raison avec une personne qui vous veut du mal.
- Justement avec Jazz on a rien fait à personne mr Santi! C'est juste cette mademoiselle Casti qui nous déteste pour je ne sais quelle raison sinon-
Je vis Lucciano faire les gros yeux en se redressant.
- Quoi, j'ai dis quelque chose de mal ?
- C'était si évident et pourtant..
Il se rapprocha encore une fois de moi et posa ses deux mains sur mes épaules.
- Vous reverrez votre amie bientôt mademoiselle Lee. Je vous conseille de vous reposer. Dit-il avant de s'engouffrer dans son bureau.
Je fis donc ce qu'il m'a dit et je me couches sur le lit en repensant à tout ça. À Jazz et à ce qu'elle pouvait faire actuellement. Ce voyage qu'on avait préparé depuis si longtemps commençait à nous échapper. Je m'endormis quelques minutes plus tard.
Les rayons de soleil effleuraient ma peau. J'ouvres les yeux doucement pour m'adapter à la lumière. Je fais ma routine avant de sortir de la chambre vêtue d'une robe bleue marine.
Avant de rejoindre la salle à manger, je tombes sur une porte qui a l'air plus épaisse que les autres. La raison me criait de la dépassait mais ma curiosité prenait le dessus. Encore plus quand je constatais qu'elle était entre ouverte.
Je la poussa légèrement et entra dans la pièce faiblement éclairée.
Mon cœur fit un saut dans ma poitrine. Puis un deuxième avant que j'en perds complètement le contrôle, comme s'il manquait de sortir de ma cage thoracique.
Devant moi se dressait une multitude d'étagère où reposaient des armes à feu et des armes blanches. De la plus grande à la plus petite. De la plus grosse à la plus légère. Il y'avait aussi des munitions de toutes les tailles et de toutes les formes. À ma gauche comme à ma droite des armes de toutes sortes y étaient sagement placées. Le comptoir vitré au milieu de la pièce en contenait aussi. Quand je me retournais pour sortir, je constatais avec effroi qu'il y'en avait aussi derrière moi et même derrière la porte.
Je sortis aussi vite que j'étais rentrée et me dirigeais directement dans ma salle de bain. Dans quoi est ce que nous sommes tombées ma Jazz ??
Je passais de l'eau sur mon visage dans l'espoir que mes battements cardiaques deviennent stables.
J'étais plus terrifiée que jamais.
Plusieurs minutes plus tard, je reprenais peu à peu mes esprits étant assise sur mon lit.
J'inspirais profondément et rejoignis la salle à manger. Je ne devais rien laisser paraître.
- Ciao ma petite asiatique. Entendis-je.
- Bonjour Mr Casti. Répondis-je d'une voix que j'espérais détendue.
La table était dressée de plats appétissant. Mon estomac gargouilla instantanément ce qui arracha un rire à Mr Casti.
Il m'invita à manger et je ne me fis pas prier.
- Vous allez revoir votre amie ce soir, je vous ais assez séquestré.. me dit-il en me regardant droit dans les yeux.
Mon cœur se gonfla de joie. Ce n'est pas trop tôt quoi.. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles.
- J'ai hâte. Dis-je en reprenant ma fourchette.
- Je vois cela. Malheureusement vous allez revenir avec moi.
Mon sourire retomba aussitôt. Je déglutis péniblement en piquant dans un fruit.
- Je pensais que nous allions rentrer chez nous.
Il se redressa et croisa ses doigts au niveau de son menton.
- En effet cela semble logique et facile mais nous ne pouvons vous laisser partir.
Cette histoire commençait à me passer par dessus la tête.
- Si je comprends bien nous ne pouvons retourner dans notre pays à cause d'un ennemi commun qui rôde autour de nous pour je ne sais quelle raison ? Dis-je d'une voix qui se voulait ferme.
- Vous avez vu juste mademoiselle Lee. Ce serait lâche de notre part de vous laisser à cet ennemi..inconnu.
Je finis de boire mon jus de fruit pour m'humecter la bouche avant de reprendre cette discussion houleuse.
- Pourquoi j'ai l'impression que vous avez une idée de qui se cache derrière tout ça ?
Il fronça légèrement les sourcils.
- Pourquoi j'ai aussi l'impression que vous n'êtes pas juste un homme d'affaires ?
Merde Karen tu n'aurais pas dû dire ça !
- Vous êtes décidément perspicace Karen..
Je fais fis des frissons sensationnels qui ont parcouru ma peau à l'entente de mon prénom de son accent chaud..
- Alors j'ai..j'ai raison?
J'aperçois un rictus se former sur ses lèvres.
- Mangez avant que ça ne refroidisse.