L'autre côté de la porte

By delavieencouleurs

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« En réalité, nous ne sommes jamais sûrs de ce que nous allons trouver de l'autre côté de la porte, n'est-ce... More

Prologue
1 | Flat line
2 | Tequila et champagne
3 | Premier vendredi du mois
5 | Un truc qui cloche
6 | Une merveilleuse nouvelle
7 | Malentendu bienvenu
8 | Surprise
9 | Parfum de glace
10 | Loué soit le dieu des quiproquos
11 | Talents d'actrice
12 | Connerie
13 | Voix alcoolisée
14 | Relation passée.
15 | Dans le genre.
16 | Rictus de façade.
17 | Toute la mauvaise foi.
18 | Dimanche matin.
19 | C'était inéluctable.
20 | Je suis folle
21 | Profondeurs de l'illusion.
22 | Paris et elle.
23 | La ville rose.
24 | Sourire hypocrite.
25 | Dis-le.
26 | Parfaits ensemble.
27 | La prochaine danse.
28 | Kuala Lumpur
29 | Pourquoi
30 | Désabusée.
31 | Quatres murs désespérément ternes.
32 | Bête
33 | Un air de déja vu.
34 | Ne fais pas ça
35 | Foudroyante douleur.
36 | J'imaginais
37 | Comme un refuge.
38 | Fugitive.
39 | Une question de confiance
40 | Au point de départ.
41 | Sous surveillance.
42 | C'est fini.
Épilogue

4 | Parfait

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By delavieencouleurs

Il n'y a plus aucun bruit. C'est comme si la ville qui ne dort jamais s'était brutalement figée. Qu'elle n'existait plus. Ce qui est impossible, nous sommes bien d'accord. Cela signifie-t-il que ma vie s'est réellement brisée, cette fois ? Une chose est sûre... je ne respire pas et suis dans le noir. Toutefois, un contact chaud sur ma joue me reconnecte légèrement au monde.

— Allez-vous bien ?

Vais-je... bien ?

Je n'en suis pas sûre en réalité, préférant garder mes paupières closes afin de nier un éventuel problème.

Politique de l'autruche, Taylor ?

Précisément !

— Mademoiselle, insiste-t-il, m'entendez-vous ?

Parfaitement.

Ok, super ! Dans ce cas, peut-être pourrais-tu envisager de lui répondre !

Vais-je encore errer dans cet endroit étrange, comme l'autre fois ?

Lorsque je suis tombée – il y a deux ans – j'ai d'abord vécu dans un univers sans lumière dans lequel je m'enlisais. Ce n'était nullement l'idée que je m'étais faite de l'éden. Les ténèbres semblant vouloir m'attirer de plus en plus profondément, j'ai lutté contre elles de toutes mes forces. Peu à peu – à force d'entêtement peut-être – mais sans être capable de vous donner une quelconque notion de temporalité, des paysages se sont dessinés. J'ai ensuite eu le sentiment de voyager d'un endroit à l'autre en toute légèreté. Les lieux – de plus en plus distincts – m'ont donné l'agréable impression d'avoir fait le tour du monde. Bien sûr, vous vous dites que tout cela n'étaient que des projections mentales de mon subconscient, sauf que...

— TAYLOR !

Quoi ?!

Je prends une brève inspiration, ouvrant brutalement les paupières.

Euh... Wahou.

Peut-être suis-je bien au paradis, désormais. Parce qu'il y a un visage juste en face du mien et il est pour ainsi dire parfait. Symétrie parfaite, nez parfait, mâchoire parfaite, yeux verts clairs parfaits et même cheveux auburn parfaits. Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour ! Ce n'est pourtant guère mon style habituellement !

Ben merde alors.

Assise sur le bitume près d'un lampadaire éclairant la scène catastrophique que je viens de vivre, je reste là à le fixer comme une idiote. Nul besoin de le connaître pour saisir qu'il est tendu. Ses paumes encadrant ma mâchoire, son regard – parfait aussi – fouille dans le mien – clairement loin d'être parfait – vraisemblablement à la recherche d'une réaction.

— Taylor putain ! s'énerve quelqu'un à côté de nous. Dis quelque chose !

Ok, ok.

— Je suis morte cette fois ? exhalé-je, incertaine.

Il y a un éclat amusé dans les prunelles plongées dans les miennes, un sourire se dessinant sur les lèvres de cet inconnu.

Putain ! Elles sont...

Parfaites aussi. Ouais ouais, je pense que tout le monde a compris.

Oh ça va ! Quoi qu'il en soit, je veux bien mourir sur-le-champ si cela signifie que je peux le contempler pour toujours.

Mais. Bien. Sûr ! Très. Drôle ! Peux-tu rebrancher ton cerveau s'il te plaît ?

Hum...

Certes. Mauvais choix de mots.

— Tu ne l'es pas ! gronde la personne que je reconnais enfin. Bordel, c'était ton objectif ou quoi ?!

Brisant le contact visuel avec le séduisant jeune homme, je tourne la tête, m'étonnant sincèrement.

— Wyatt ? Que fais-tu là ?

Oui. Mais non, pas mon chat. Sinon ce serait vraiment trop bizarre, je suppose ?

— La vraie question, Tay, c'est de savoir ce que toi tu faisais lorsque tu t'es jetée sous mes roues. J'ai eu la peur de ma vie putain !

Ah. C'était ta voiture.

Désolée, grimacé-je, j'étais distraite.

— Es-tu blessée ? s'inquiète-t-il en s'adoucissant.

Bonne question !

Vérifions, voulez-vous ? intervient celui que nous ne connaissons pas.

— Vous êtes médecin ? s'intéresse mon collègue.

Voilà. Wyatt et moi travaillons ensemble. Je tiens à préciser que j'ai nommé mon animal de compagnie avant de le rencontrer – il y a à peine trois mois – par l'intermédiaire de Joshua. Je vous accorde que ça aurait été étrange, sinon.

— Non, néanmoins je suis formé aux premiers gestes d'urgence.

— Génial ! Nous avons de la chance, approuve le charmant blond en me dévisageant.

S'il garde ses doigts sur moi plus longtemps, je ne peux qu'être d'accord !

C'est précisément ce qu'il fait, d'ailleurs, les laissant glisser jusqu'à mes bras.

Pu-tain.

— Avez-vous mal quelque part ?

Je secoue la tête avec vigueur afin de répondre par la négative, réveillant l'intensité de ma migraine par la même occasion.

— Êtes-vous sûre ? insiste-t-il alors que je me crispe.

— Oui, affirmé-je, hypnotisée par les mouvements de ses lèvres. J'ai mal au crâne toutefois c'était le cas avant.

— Ça ne t'a pas lâché depuis la fin de l'après-midi ?! s'exclame Wyatt.

Ce n'est rien, j'ai l'habitude.

Je déroule lentement mes épaules pour détendre mes muscles avant de me lever.

— Laissez-moi vérifier votre bassin et vos jambes avant d'essayer de vous mettre debout.

Qu'entends-tu par là, au juste ?

Avec des gestes mesurés, il dénoue la ceinture de mon manteau, exposant mes vêtements. Ses mains rejoignent ma taille, descendant lentement.

Oh. Bordel.

— Prévenez-moi si vous ressentez une douleur.

C'est plutôt l'inverse !

Ne lui dis pas ça !

Un souffle nerveux m'échappant, je sens mes joues chauffer bien que ce ne soit ni l'endroit, ni le moment. Je pense que je peux remercier la qualité moyenne de l'éclairage public dans mon dos pour sa capacité à camoufler la réaction de mon corps sous le toucher bien trop agréable de cet homme, même si ce n'est aucunement son objectif.

Bordel de dieu !

Ouais. Qu'est-ce que ce serait, hein ?

Peut-on changer de sujet ?

C'est dans un mouvement aussi professionnel que détaché qu'il rejoint mon bassin, puis mes cuisses.

— Aie !

Il s'arrête aussitôt, ses doigts remontant ma robe pour dévoiler le haut de mes jambes. Ses sourcils se fronçant, je sais précisément ce qu'il a vu. Lorsqu'il effleure l'importante rougeur présente, je l'arrête, attrapant son poignet.

— Ça aussi c'était déjà là, articulé-je nerveusement. Merci pour votre temps, monsieur, je pense que je vais bien. Plus de peur que de mal.

— Parfait, approuve-t-il. Malheureusement votre vélo ne peut en dire autant.

Je jette un coup d'œil par-dessus son épaule et ne peux retenir une plainte.

— Olala, je suis désolée Wyatt, je payerai pour les dégâts !

Ma bicyclette, pliée sous son pare-chocs, l'a clairement déformé.

— Ne t'inquiète pas, Tay, me rassure-t-il. Bon dieu ça aurait pu être toi là-dessous !

— Pardon, marmonné-je, me remettant précautionneusement sur mes pieds avec l'aide des deux hommes.

La blond attrape les vestiges de mon deux roues, les jetant dans son coffre avant de revenir. Inexplicablement, je n'ai pas lâché la main de l'homme venu s'assurer de mon état de santé. Mes yeux perdus dans les siens alors que mon pouls bat bien trop vite dans mes tempes, je n'ai d'ailleurs aucune envie de le voir s'éloigner.

— Je t'emmène ? me propose Wyatt, glissant sa paume dans le bas de mon dos.

C'est à cette seconde que le contact cesse, me manquant instantanément.

— Et bien, ravi que vous alliez bien, conclut-il en reculant. Soyez prudente à l'avenir.

Ça dépend. Seras-tu là si je me retrouves à nouveau en danger ? Parce que dans ce cas, je signe tout de suite !

Merci pour votre aide ! lance mon collègue m'ouvrant la portière passager de son véhicule.

Je suis toujours un peu engourdie par les évènements. À tel point que je m'installe, ne réalisant qu'une fois la voiture démarrée que...

Putain !

Qu'y a-t-il, Taylor ?

Non mais quelle idiote !

Hum... Peux-tu expliciter ?

J'aurais pu lui demander son nom et son numéro de téléphone !

C'est vrai ! Je me suis d'ailleurs demandée pourquoi tu ne l'avais pas fait.

Tu plaisantes ?! Ne pouvais-tu me le rappeler ?!

Je voulais éviter de déranger !

Ha. Ha. Très amusant ! Et depuis quand ?!

Joker !

Conneries !

C'est frustrée ainsi que perdue dans les méandres agités de mes pérégrinations intérieures que je sors de l'ascenseur menant chez mes amis. Avec gentillesse, Wyatt me guide par le coude jusque devant leur porte d'entrée et appuie sur la sonnette.

— Alors tu es cette Taylor là, lance dans notre dos une voix que je reconnais aussitôt.

Oh. Mon. Dieu.

Est-ce ce qu'on appelle le hasard, Taylor ?

Je dirais plutôt la chance !

Mon séduisant inconnu s'avance dans notre direction avec décontraction, un irrésistible sourire épinglé sur son visage – parfait, je me répète, je sais. Il me tend la main comme pour me saluer officiellement, donc je l'attrape aussitôt, captivée.

— Bonsoir, commence-t-il. Je suis...

La porte s'ouvrant, je tourne la tête pour découvrir Carly, résolument pimpante. Sauf que lorsque ses iris nous balayent, son expression se défait un instant. Une brève seconde avant qu'elle ne se ressaisisse, mais un temps suffisant pour que je m'en aperçoive étant donné que je la connais par cœur.

— Evan ! s'exclame-t-elle d'un ton faussement enjoué capable de tromper la terre entière – sauf moi – et me déstabilise. J'ignorais que tu étais de retour en ville !

Mon attention se reportant immédiatement sur lui, son air amical ne me paraît plus aussi honnête qu'auparavant. Je recule instinctivement, désormais habitée par une inexplicable suspicion.

Qui. Es. Tu ? Pourquoi ma meilleure amie se méfie-t-elle de toi ?

***

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