Quand Mariam, la mère d'Ebiereyma eut finit de me révéler ce terrible secret, nous restâmes tous les deux silencieux. Que faire? Que dire?
Je ne pouvais m'empêcher de penser à Ebiereyma et à quel point elle serait anéantir quand elle apprendra la nouvelle. Quelle était la bonne décision? Lui dire la vérité ou continuer de lui mentir?
Je comprenais le dilemme dans lequel se trouvait Mariam, mais chaque jour qui passait rendait ce secret encore plus lourd. Les pièces se mirent en place dans ma tête. La haine que ressentait le père d'Ebiereyma contre cette dernière. Ces années de tortures physique et mentale.
Même si dans sa culture, Ebiereyma devait être abandonnée, je ne pouvais que ressentir encore plus de colère contre lui. Moi même père, je ne pouvais imaginer faire traverser tout cela à Patricia. Quelle cruauté! Comment pouvait-il ainsi traiter sa propre fille, qui n'avait que lui comme seul parent.
Mes poings et mes dents serrés par la colère, j'expirai un grand soupir qui traduisait à la fois la grande tristesse que je ressentais pour Ebiereyma. Par combien de tourments devait elle encore passer?
- Je n'ai pas le droit de vous juger sur vos choix. M'adressai-je à Mariam. Je ne peux que vous remercier pour l'amour que vous portez à Ebiereyma. Je sais que c'est une décision difficile et que vous en souffrez vous-même de porter ce secret. Cependant, le mieux serait qu'Ebiereyma l'apprenne par vous plutôt que par son père dans une autre tentative de la blesser.
Mariam scella son regard au mien et je pus percevoir son désespoir, ses doutes et son amour. Elle devait le savoir que ce n'était qu'une question de temps avant que Malick, le père d'Ebiereyma, ne lui relève ce secret maintenant qu'il avait perdu son emprise sur sa fille.
- Je sais qu'Ebiereyma sera blessée, mais je peux vous garantir une chose, c'est qu'elle ne cessera jamais de vous aimer. La rassurai-je avec conviction.
Elle ne put s'empêcher d'éclater en sanglot et de hocher la tête. Je décidai alors de sortir de la pièce et de lui laisser du temps pour retrouver sa contenance.
*
- Oh James? Où étais tu? As-tu vu ma mère, je ne suis pas sûr à quel moment rajouter les haricots dans le cachupa? M'assomma de question Ebiereyma à la seconde à laquelle je rentrais dans la cuisine.
- Ca..cajupa..? Tenta de répéter une Patricia très attentive, débout sur un tabouret proche des haricots.
- Ca...chu..pa. Répéta Ebiereyma pour Patricia. Cachupa, c'est un plat traditionnel d'ici. Tu verras c'est délicieux. Lui dit Ebiereyma avec un si beau sourire.
Ce sourire, je voulais le protéger à tout pris. Je voulais la voir sourire tous les jours et être témoins de ces moments complices entre les deux femmes les plus importantes de ma vie et mon fils encore dans son ventre.
- Cachupa! Prononçai-je. Ça sent bon! J'ai hâte de manger!
- Mami, Reyma et moi l'avons fait! Affirma Patricia fière.
- Oh c'est que ça va être le plus bon plat au monde! M'exclamai-je en venant embrasser Ebiereyma sur le tempe et prendre Patricia dans mes bras.
Crack! Entendîmes ressentit.
- Maman! S'écria Ebiereyma.
- Vous êtes tellement beaux que je ne pu m'empêcher de capturer cet instant. S'exclama Mariam émue. Alors ce plat, il doit être presque prêt maintenant, et si nous mettions la table!
- Mami! Mami! Je sais faire du cacupa! S'exclama Patricia, encore dans mes bras, les mains levés.
- Ca..chu..pa. Répétèrent Ebiereyma et Mariam simultanément en riant.
-Ca..chupa. Répéta finalement Patricia correctement.
Les deux femmes se mirent à l'acclamer chaleureusement et dans la bonne humeur nous nous dirigeâmes à table.
*
- C'était la plus belle journée de ma vie! Susurra Patricia avant de s'en dormir.
De retour à l'hôtel après une journée mouvementée et remplis d'émotions chez les Afandé, nous nous étions tous les trois étendu sur le lit King devant un animé pour enfant.
- Moi aussi c'était la plus belle journée de ma vie... mon plus beau souvenir dans cette maison. Ajouta Ebiereyma les yeux mouillées.
Je pris sa main, la porta à ma bouche et y posa un baiser. Elle scella son regard au mien et me sourire chaleureusement et tous les trois l'on s'endormit dans le lit.
*
- Maman, que fais-tu là? Tout va bien? Demanda une Ebiereyma inquiète.
Très tôt le matin, Ebiereyma et moi furent réveiller par un appel de l'accueil nous informons que nous avions de la visite. Il était seulement 6h du matin et Mariam, la mère d'Ebiereyma nous attendait dans le hall d'accueil.
J'avais une petite idée de la raison de la visite impromptue de Mariam et je dois avouer que j'étais un peu anxieux. Allait-elle lui dire la vérité aujourd'hui?
- Je vais bien eazizati, ne t'inquiète pas! Lui répondit Mariam en lui souriant tout en caressant le visage de sa fille.
Ebiereyma laissa échapper un soupir de soulagement et ajouta:
- Ok maman, montons donc à notre suite!
- Non, je veux te parler habibi et je suis venue tôt ce matin en espérant que Patricia serait encore endormie. Je ne veux pas la réveiller. L'interrompu Mariam.
Je sentis Ebiereyma se tendre un moment, mais voyant que sa mère était sérieuse, elle la dirigea vers une des salles d'attente privée de l'hôtel. Une fois sur les lieux, j'annonçai:
- Je vais monter voir si Patricia est toujours endormie.
Ebiereyma me lança un regard dérouté puis un regard interrogatif à sa mère. Sa mère répondit à son regard en hochant de la tête avant de poser un regard chaleureux à mon égard.
- James, tu peux rester si Reyma le souhaite. Vous ne faîtes plus qu'un après tout, ce n'est qu'une question de temps avant que vous ne devenez officiellement Monsieur et Madame Parker. Affirma Mariam en lançant un regard subjectif à sa fille.
- Maman! S'écria Ebiereyma gênée tandis que Mariam échappa quelques rires.
L'atmosphère dans la pièce s'allégea à ces rires, et nous nous assîmes, Ebiereyma à mes côtés et Mariam en face de nous deux. Je pris la main d'Ebiereyma qui les avaient serrées en poings toujours tendue, et délicatement je la caressai du pouce.
- Eazizati, tu ne peux pas savoir à quelle point je suis heureuse de te voir heureuse. Entama Mariam, les yeux plein d'émotions. Te voir hier avec James et Patricia, et savoir que tu portes en toi la vie, me remplir de tellement de joie. Mes prières ont été plus qu'exaucés...
- Chaque nuit quand tu pleurais, chaque douleur que tu as supportés et chaque difficultés que tu as traversé, je les aient tous ressentis et mon cœur se brisait à chaque fois... et tout cela parce que tu ne demandais juste d'être aimée par ton père, rien de plus normal, et pourtant...
Ebiereyma se mirent à couler silencieusement des larmes en écoutant sa mère.
- Je suis tellement fière de toi Habibi! Malgré toutes ses difficultés que tu as traversé, aujourd'hui, tu es en train de tourner la page et écrire un nouveau chapitre de ta vie. cependant, pour pouvoir complètement tourner la page sur ton passé, il y a quelques choses que tu dois savoir... pourquoi ton père t'a rejetée depuis ta naissance.
À ces mots, Ebiereyma se figea, sa respiration saccada, sa main serra la mienne si durement que s'en était douloureux, son regard fixé sur Mariam sans la quitter d'une semelle.
- Je ne suis pas... je ne suis pas ta vraie mère. Avoua difficilement Mariam en fondant en larme.
À ces mots, Ebiereyma lâcha ma main et s'était comme-ci sa respiration était coupée.
- Ta mère... Continua Mariam.
Ebiereyma bondit par la suite sur Mariam, en pleurs, elle ne la laissa pas terminer sa phrase.
- Je le sais... Affirma-t-elle. Mais, juste une dernière fois, est-ce que je peux t'appeler maman?
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Merci d'être toujours là, et même après trois ans à attendre la suite de cette histoire. Ces dernières années, je suis passée par plusieurs évènements majeurs dans ma vie. Nous avons tous traversé la pandémie du COVID-19, j'ai terminé mon master en économie avec mémoire, j'ai commencé à travailler à temps plein et aujourd'hui j'ai quitté mon emploi et j'ai déménagé dans une nouvelle ville, une nouvelle province ici au Canada, pour écrire un nouveau chapitre de ma vie. Pour vivre pleinement et non juste exister.
J'espère terminer cette histoire dans les semaines qui suivent, je dédie à présent 1-2h par jour à écrire et c'est ainsi que j'ai écris ce chapitre en 4 jours. J'aurais besoin de votre soutien et vos encouragements. Sachez que j'ai lu chacun de vos messages et je suis si contente d'être enfin de retour. je vous remercie énormément d'être là!
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Et oui, je m'appelle vraiment Ebiereyma :)!