Les mysteres du Bois Willow

Chapitre 13 - Le maléfice

— Te rejoindre ? Comment ça ?

— Tu n'as plus rien à perdre. Ta petite sœur est morte, tes parents ne se sont même pas rendus compte de ta disparition, ton ami journaliste finira en prison et ton amie Abril croira que tu l'as oubliée car elle ne recevra plus aucune lettre de ta part...

— C'est faux ! Tout cela n'est que mensonges !

— En es-tu certaine Haru ? Crois-tu vraiment que quelqu'un tient à toi à Crow Hill ?

— Oui j'en suis certaine et tu ne me feras jamais croire le contraire ! Mes parents m'aiment, je suis leur fille ! Garett... au-aussi, oui, je sais qu'il m'apprécie... Et Abril est mon amie depuis toujours, jamais elle ne me laissera tomber.

— Très bien. Mais, laisse moi te prouver le contraire ma belle...

          Dial sourit d'un air narquois et s'écarta un peu d'Haru, restant cependant face à elle. C'est d'un grand geste qu'il dessina un cercle à l'aide de ses mains. Ce dernier tournoyait lentement dans l'air tandis que Dial vint se placer à côté de la jeune femme. Le cercle qui n'était fait que d'une lueur venait peu à peu se transformer en un objet. Haru guettait ce changement avec curiosité. C'est lors de sa dernière rotation que le cercle était changé en un miroir, flottant dans l'air.

          Dial dit à Haru de s'en approcher mais celle-ci hésita, peu confiante. Afin de lui prouver qu'il n'y avait rien à craindre, il se plaça lui-même devant le miroir durant quelques secondes. Haru s'approcha donc à son tour et prit la place du jeune homme. Ce dernier lui dit doucement qu'il suffisait qu'elle pense à une personne afin de la voir. Perplexe, Haru pensa d'abord à ses parents. Le miroir tourna telle la roue d'une diligence et fit apparaître son père ainsi que sa mère, tous deux assis dans le salon de leur maison. C'est là que Dial poussa la jeune femme pour la faire traverser le miroir.

          Haru se retrouva chez elle, dans le salon avec ses parents. Elle souriait de joie. « Papa, maman ! » s'exclama-t-elle avant de se jeter sur sa mère pour la prendre dans ses bras. Seulement, c'est un nuage froid qu'elle venait de traverser... Elle se retourna, les regardant sans comprendre ce phénomène.

— Ne t'inquiète pas ma chérie, ce « Perkins » sera vite sous les barreaux et il avouera qu'il l'a emmenée. On retrouvera notre Phylissia...

— Je l'espère... Ne plus voir notre petit rayon de soleil à la maison me brise le cœur...

          La mère fondit en larmes dans les bras de son mari. Haru se tint la poitrine en voyant cette scène troublante. Ses parents n'avaient donc pas remarqué que leur fille ainée avait aussi disparue ? La jeune femme ne pouvait pas y croire. Elle secoua alors sa tête et partit en courant de la maison. Elle courrait dans les rues de Crow Hill, ses larmes s'envolant derrière elle. Soudain, elle fut attrapée par le poignet et sortie de cette vision aussi réelle que douloureuse. Etant expulsée du miroir, elle finit dans les bras de Dial. Ce dernier la regardait sans exprimer une grande empathie ou ne serait-ce un peu de compassion. Le jeune homme restait assez froid face à la situation. Haru comprenait pourquoi, elle ne l'avait pas cru à propos de cela. Néanmoins avec tout ce qu'il lui a avoué, il s'avérait bien difficile pour elle de lui donner une nouvelle fois sa confiance aveugle. Dial continuait de la regarder sans rien dire ou exprimer.

— Je suis désolée... Tu avais raison, ils n'ont pas remarqué mon absence. Mais tu sais quoi, c'est par ta faute ! gronda Haru en le repoussant d'un geste brusque. Sans toi, Philys serait rentrée depuis bien longtemps ! Ajouta-t-elle en fronçant les sourcils.

— Je peux comprendre ton mépris envers moi Haru mais je ne peux faire autrement.

— Ah oui ?! Et pourquoi hein ? J'aimerai bien avoir des explications. Qu'est-ce qui pourrait bien mener un adulte d'une vingtaine d'années à livrer une fillette au monstre du Bois Willow hm ? Explique-toi !