Je me fais moi-même tourner en bourrique. Je ne me comprends plus trop, mais j'y vais à l'instinct, ce que je n'avais pas fait depuis longtemps.

Ça aussi, ça fait du bien.

Je me prépare vite fait et vais prendre un bon petit déjeuner. Je prévois également un thermos de thé que nous pourrons partager là-bas. Ça nous fera du bien après avoir crapahuté dans le froid matinal. Ça pourra peut-être m'aider à me confier. Il faut que je me confie. Il faut que je le dise. C'est essentiel à ma guérison. Et puis Louis sait, il a compris. Il faut juste que j'accepte de mettre les mots dessus, c'est le plus dur, mais je crois être prêt à franchir cette étape.

Bon sang, quels progrès j'ai faits depuis que j'ai mis les pieds à AngelHope ! Depuis que j'ai rencontré Louis. C'est ahurissant, effrayant et excitant. J'ai tellement envie d'avancer, il me donne tellement de force.

Je bois mon thé doucement en regardant par la fenêtre. Il va faire beau aujourd'hui. Le soleil n'est pas encore vraiment levé, mais sa lumière douce orangée pointe le bout de son nez au travers des bâtiments.

J'espère que la brume ne se sera pas totalement levée et que je pourrais en profiter.

Je me prépare un thé dans un mug thermos pour le trajet et aussi pour me réchauffer, car, si le temps s'annonce beau, les températures, elles ont chuté. Je ramasse tout mon matériel que j'avais préparé la veille et finis par sortir de chez moi et regagner ma voiture, dans laquelle je m'enferme, aussitôt assis.

Une bonne demi-heure de route a été largement suffisante à mon stress pour s'installer confortablement dans mes tripes. Lorsque je me gare sur le bas-côté, non loin d'un petit chemin de terre, je remarque Louis, assis sur le capot de sa voiture un peu plus loin. Comme d'habitude, je prends le temps de calmer ma respiration alors que je vois Louis se lever. Il ne bouge pas plus, m'attendant patiemment.

Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi patient.

Je sors enfin de mon véhicule avec mon sac que j'avais posé sur le siège passager et mon thermos que je range dans une poche sur le côté puis je relève le visage et croise le regard de Louis, qui me sourit.

— Hey, comment vas-tu ? me demande-t-il en avançant doucement.

— Hum... ça va. Et toi ?

— Eh bien comme un samedi matin à cette heure-ci.

Je me fige et je dois faire une sacrée tête, car il semble perturbé un moment. Puis il reprend.

— Hey, Harry, c'était de l'humour. Je ne suis pas forcément du matin, mais je suis content d'être là.

— C'est vrai ? je demande timidement.

— Bien sûr. Je suis même touché que tu m'aies demandé de t'accompagner. Et puis je ne connais pas ce coin, ça a l'air calme.

— Oui, ça l'est.

— On y va alors ? Par où ?

— Par là, je réponds en montrant le chemin du doigt.

Nous nous mettons alors en route en silence. Pour me donner une contenance et cacher mon stress, je sors mon thermos et bois quelques gorgées de thé, ce qui lance immanquablement une conversation sur ma boisson et les différents thés que nous n'avons pas encore partagés. Je lui apprends alors que j'en ai apporté et que nous pourrons nous poser un peu plus tard. Louis semble ravi et me dit qu'il a prévu des petits gâteaux que sa sœur et lui ont préparés la veille. Tout est naturel, tout est normal.

Pour n'être qu'avec toi (LS)Where stories live. Discover now