Chapitre 5 : Apparition

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J'étouffais.

J'allais mourir.

Jamais je n'y arriverai. J'avais bien trop peur. J'avais besoin de respirer. L'air frais du matin ne fonctionnait pas. Pourtant les fenêtres étaient grandes ouvertes mais rien n'y faisait, j'étais en train de suffoquer.

Il devait être aux alentours de sept heures du matin, je n'avais pas dormi de la nuit, comme je l'avais pressenti. Je ne faisais que de penser au moment où j'allais la revoir et cela me hantait.

J'allais mourir.

J'essayais tant bien que mal de penser à autre chose. J'avais même emmené avec moi le très gros livre qu'Emeiline m'avait donné il y a plusieurs années de ça. Ce livre m'avait donné des réponses sur ce que représentait Olivia et c'était ce qui m'avait permis de me rendre compte que j'avais besoin d'elle. J'ai plongé dans la lecture du livre, je ne saurais dire combien de temps, mais cela n'a servi à rien, je n'arrivais pas à me calmer.

J'ai attendu l'heure à laquelle j'étais censé me préparer, sans descendre pour manger le petit-déjeuner, ni pour dire bonjour à qui que ce soit. Je n'en avais pas la force. Je m'étais donc habillé, déshabillé puis habillé à nouveau un millier de fois. Rien ne m'allait. Je voulais des vêtements qui reflètent ce que j'étais en ce moment et ce que je ressentais.

Je souhaitais que la première pensée d'Olivia, lorsqu'elle me verrait, serait qu'elle me voudrait dans sa vie à nouveau. Mais aucun vêtement n'était à la hauteur de tout ceci. J'avais alors opté pour de un accoutrement simple, aux couleurs neutres et sans émotions.

Durant tout le long de ma séance d'habillage, mes doigts tremblaient et faisaient tomber maladroitement mon pantalon par terre. Je n'arrivais pas non plus à contrôler mes jambes qui avaient du mal à entrer et fermer le bouton n'avait jamais été aussi compliqué.

Une fois habillé, je m'étais scruté dans le miroir, dépité face à mon apparence. Je m'étais même approché d'un peu plus près, et encore un peu plus près. Je fixais le visage d'un homme qui avait les cheveux noirs, une barbe naissante et désordonnée, des yeux sombres et glaçants, la peau pâle, presque grise et des lèvres qui n'avaient plus dit je t'aime depuis longtemps.

- Vincent ? Vincent, tu m'entends ?

Je me retournais et Charles se trouvait au milieu de la pièce. Il était lui aussi habillé et portait un pantalon et un t-shirt blanc. Une tenue aussi neutre que la mienne. Je ne devais pas être le seul à ne pas savoir comment s'habiller.

- Je t'ai pas entendu entrer, soufflais-je.

- Pourtant j'ai frappé à la porte, deux fois.

Je baissais la tête.

- Je n'ai pas entendu, désolé.

Charles avançait jusqu'à ma hauteur. J'étais toujours en face du miroir et je pouvais voir cet inconnu détestable face à moi. Charles se regardait à son tour dans le miroir et remettait un place le quelques plis de son t-shirt.

- J'ai peur, me confiait-il en me regardait à travers la glace.

- Je sais.

- Toi aussi ?

J'acquiesçais.

- Je ne suis pas prêt du tout, avouais-je. Est-ce qu'on peut marcher un peu avant d'y aller pour de bon.

- Oui, je suis d'accord, ça ne fera de mal à personne.

Nous étions sortis de l'hôtel après avoir prévenu Emeiline et Tristan. Ces derniers nous avaient donnés quelques encouragements qui ne m'avaient, malheureusement, aucunement aidé. Dehors, la douce chaleur avait le don de nous remonter le moral mais pas à diminuer notre stress. Nous nous promenions longtemps en s'échangeant quelques mots sur nos appréhensions et nos joies.

Immortel - "Seconde chance"- Tome 2Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin