0. Avant le commencement

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C'était le vendredi de la deuxième semaine de cours et je venais d'arriver au lycée, en première année. Je ne trouvais pas encore mes repères et je marchais à l'aveugle dans les longs couloirs de l'établissement.Des motifs bleus et roses et des notes de musique peintes sur les murs indiquent que je suis dans le secteur des arts de la musique, filière à laquelle j'appartiens. Couloir,regard, sourire et un parfum d'agrumes dans l'air. Il m'en a fallu peu pour faire rater un battement à mon cœur. Tes yeux gris, qui même dans cette obscurité pétillaient avait attiré mon regard. Ça N'avait duré qu'une fraction de seconde. Une, deux , trois ou quatre, ça s'était passé trop rapidement. Lorsque tu es passé à côté de moi tu avais laissé un peu de ton odeur, douce et chaleureuse. Tu avais quelques plis au niveau des yeux quand tu souriais. D'ailleurs,je n'avais jamais vu un si beau sourire. C'était le genre de sourire qui envoyait une flèche directement dans mon cœur, et dieu sait combien j'en ai reçu à cause de toi. Au début, je ne te parlais pas trop car tu m'intimidais.  Nous discutions seulement grâce à mes amies beaucoup plus sociables que moi. J' étais parfois gêné de te parler mais j'étais aussi véritablement heureuse. J'éprouvais pourtoi une sorte de fascination, d'admiration. Juste te voir de loinsuffisait à me faire sourire. On ne passait pas beaucoup de tempsensemble mais des fois, quand le tramway avait du retard, jeréussissais à le prendre en même temps que toi quand tu tedépêchais de rentrer pour ne pas rater ton train. En dehors descours je ne te voyais jamais. Et en réalité, je ne connaissais riende toi. Je ne voyais que la façade que tu montrais à tout lemonde : aux gens de ta classe, aux professeurs, aux inconnus. Tuétais aimé de tous et pourtant tu n'avais pas l'air d'apprécierréellement tout le monde. Tu restais mystérieux, tu avais tespetits secrets, tu regardais au loin et imaginer ce à quoi tupouvais penser à ces moments là était compliqué. J'avaisl'impression que même les gens les plus proches de toi n'arrivaientpas à te cerner. Peut être était ce que pour ça que mon regard seposait sur toi à chaque fois que tu entrais dans mon champs devision. Je voulais essayer de te comprendre, de déchiffrer tesexpressions, tes réactions. Peu à peu c'était devenu un but que jem'étais fixé. Malheureusement nos emplois du temps ne collaient pasensemble. L'hiver vint et je ne te voyais presque plus, et, tout lereste de l'année, il me semble que je ne t'ai vu que deux ou troisde plus. Nous avions pris quelques photos ensemble lors de la fêtedu lycée et je t'avais offerts quelques sablés que j'avais fais. Cesont donc les seuls souvenirs précis et nets que j'ai de toi. Veste beige, cheveux châtains, cigarette que je te voyais fumer parfois à la récré. Ce sont les seules choses dont je me souviennes vraimentde toi. De l'ancien toi.

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