C'est à ce moment-là que la sonnerie « Halo » de Beyoncé s'active sur mon portable, m'annonçant l'arrivée d'un texto. Le nom de l'émetteur fait bondir mon cœur dans ma poitrine. C'est lui ! Je l'ouvre en tremblotant.

De : Aidan

Salut... Je voulais juste te prévenir de ne venir au haras que demain après-midi, une inspection des locaux ayant lieux le matin.

A plus.

                                                                                                                                                                                      15h32

Bâtard, enfoiré, petit con ! Surtout, sois encore plus froid avec moi, Aidan ! Tu veux jouer à ça ? Aucun problème mon pote, tu vas bouffer de la glace par paquets de dix.

À : Aidan

Ok. Viens me chercher avant.

Bye.

                                                                                                                                                                                      15h35


Pdv Aidan

Bon, je n'ai pas été particulièrement doux, mais je n'ai pas été froid non plus. Je suis plutôt satisfait de mon message. Clair, net et précis. La réponse ne se fait pas attendre. Je l'ouvre d'abord avec un grand sourire jusqu'à ce que je le lise...

Ok... Je n'ai pas été à la hauteur de ses attentes visiblement. Bon sang, comment veut-il que je me comporte avec lui ? Je n'y comprends rien. Dégouté, je lui réponds d'un simple « Ok ! » avant d'éteindre mon téléphone. Je vais aller courir un peu, ça me défoulera.


Le lendemain

Je passe enfin le portail de la demeure des Reed. Je suis plus qu'anxieux et mon cœur est sur le point, encore une fois, de défaillir. Je ne sors pas de la voiture, et laisse le contact. Je patiente pendant ce qui me semble être une éternité, avant que la porte d'entrée s'ouvre enfin sur Samuel. Il a les yeux tirés, et des cernes énormes.

Sans un mot, il monte à côté de moi.

- Salut..., dit-il.

- Salut.

Nous partons pour le haras.


Pdv Samuel

Sur la route, je finis par me rendre à l'évidence. Aidan vit aussi mal que moi mon départ. Il a un visage si fatigué qu'il n'arrive même pas à cacher ses émotions. Malgré tout, je suis plutôt content qu'il soit atteint... Un début d'espoir nait en moi, et me donne des papillons dans le ventre. En revanche, le malaise entre nous est évident, et je ne sais pas lequel est le plus nerveux des deux.

- Heu... Ton retour chez toi s'est bien passé ? Me demande finalement Aidan.

- Oui, très bien. Mes sœurs sont les plus heureuses.

- Tant mieux mais... Toi, ça va ?

Je reste un instant silencieux, étonné qu'il m'est posé cette question. Je me demande s'il s'inquiète vraiment, ou si c'est simplement de la politesse.

- Oui, ça peut aller, lui dis-je doucement.

Le reste du trajet se passe dans un silence de mort. Je ne trouve rien à dire, et je n'ose même pas lui demander s'il va bien. Ces derniers jours ont été riches en émotions, grâce à lui, j'ai retrouvé ma famille, mais en conséquence, c'est lui que j'ai perdu. J'ai envie de rattraper les choses. Je sais bien qu'il ne se passera rien entre lui et moi, et même s'il me fait toujours autant d'effet, je voudrais simplement retrouver mon ami, sans parler du fait qu'il est aussi mon professeur et mentor. J'ai profité du week-end pour regarder sur internet les vidéos de ses dernières compétitions, et des frissons me traversent rien qu'en y repensant. Il était majestueux, et ses performances, parfaites.

- Je peux te poser une question ? Demandé-je en prenant mon courage à deux mains.

- Oui ?

- Quelle est la date de ta première compétition pour cette saison ?

- Humm... Lundi prochain.

- Et quel est ton programme ?

Un sourire s'affiche sur son visage. Dans ce domaine, il excelle, et il suffit d'en parler avec lui pour le comprendre. Il a une maitrise de sa monture digne des plus grands champions.

- Si tu veux, après notre séance de cet après-midi, je te montrerai le programme, répond alors Aidan.

- Mais je croyais que tu voulais garder le secret ! M'exclamé-je.

- Je veux bien faire une exception, pour toi, me confie-t-il après m'avoir regardé brièvement.


Pdv Aidan

Joyce et moi enchainons avec un quadruple qui contient une barrière, un droit, un oxer montant et enfin une rivière. Chaque obstacle droit a une hauteur d'un mètre, et la rivière atteint les trois mètres de large. Une fois passé cela avec facilité, nous terminons avec un double composé d'un spa et d'un bull-finch, tout deux atteignant les un mètre cinq. Joyce termine le parcourt légèrement essoufflée, mais bien moins que lorsque nous avons commencé ce programme. Je suis fière d'elle, et descends de la selle pour la féliciter, comme il se doit, en lui flattant l'encolure tendrement.

Samuel, qui était resté sur le côté de la piste me rejoint rapidement.

- Ouah ! C'était impressionnant ! Votre parcours est si complexe, et les obstacles si hauts ! Vous êtes vraiment des pros ! Je ne suis pas étonné que vous fassiez partie du Club Elite ! Panther et moi allons tout faire pour vous rattraper ! S'exclame-t-il.

- Je te souhaite bonne chance, lui dis-je sincèrement.

Sam semble déterminé, et prêt à tout. C'est une bonne chose, sinon il se fera ratatiner dès la première compétition. Même s'il n'est qu'en club quatre, je pense qu'il a un niveau allant au-delà de ça. Malheureusement, il doit commencer par le bas de l'échelle, et il lui faudra un sacré moment avant d'atteindre le club élite, le mien. Néanmoins, je suis certain qu'il y parviendra.

Nous raccompagnons Joyce à son box, où je lui enlève son équipement et commence à la panser. J'aimerais pouvoir dire que notre entrainement a allégé l'atmosphère entre le gosse et moi, mais ce n'est pas le cas. Pendant les cours, nous étions concentrés et nous avons passé outre nos différents, mais maintenant, mon animosité reprend le dessus.

- Aidan ? M'interpelle doucement Sam.

- Humm, dis-je.

- Je suis désolé... D'être parti je veux dire. Mais je ne me sentais pas de vivre avec toi après que tu aies appris mon homosexualité. En plus de ça, je ne supportais pas le fait que tu sois obligé de vivre à l'hôtel.

- Je pense... Je pense que tu aurais dû m'en parler avant... Avant de prévenir tes parents. C'est dommage... J'aimais bien vivre avec toi, soufflé-je, le cœur au bord des lèvres.

- Moi aussi...

- Tu sais, ce n'est pas le fait que tu sois gay qui me gêne. C'est que tu me l'aies caché. Je pensais que tu avais confiance en moi...

- Mais c'est le cas ! S'exclame-t-il alors.

- Je ne sais pas quoi te dire, Sam. Le mal est fait, tu es parti et on ne peut plus revenir en arrière. Cela ne sert à rien d'en parler. A partir de maintenant, je viendrai te chercher et te ramènerai chez tes parents chaque jour et ça s'arrête là.

Même si je veux que tu reviennes... 

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