• deux (bis)

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Je me mettrais à pleurer si je savais quel futur vous nous réservez, quel est l'avenir que vous dessinez dans vos yeux silencieux. Est-ce qu'ensommeillée votre inconscient ose admettre ce que vous démentissez en journée ?

Est-ce que vous aspirez la nuit à un idéal auquel vous me conviez ? Je sais, c'est mal, mais je n'arrive plus à en douter. Votre sourire taquin, notre complicité d'amants non déclarés, notre amitié inscrite dans un amour maltraité...

Ouvrez ces yeux que j'y lise la flamme ou le feu de l'étincelle du sentiment si innocent qui nous comble intensément. Je t'aime, mon Alice, à tous les temps.

On s'aime et on n'a pas le temps de réfléchir autrement.

À ma sublime justicière j'ai l'honneur d'apprendre que l'on n'a pas le droit de se détourner d'un tel sentiment, d'un amour en qui des morts ont eu foi et qui n'ont pas eu la chance d'en être les proies. Aimons-nous pour Roméo et Juliette, pour finir ce qu'ils ont commencé et poursuivre leur éternité.

Ne m'en veux pas d'avoir recours au carpe diem. Je t'aime, Alice. Pour tes yeux qui pleurent, pour ton âme qui meurt et ton cœur qui demeure toujours battant à ne pas savoir pourquoi il est là dans un corps qu'il anime autant qu'il le peut sans véritable raison. Oui, et puis aussi pour tes mains qui me cherchent et qui m'agrippent quand je reste ta solution, ta présence de secours, quand une étreinte de nous deux est capable de te rendre forte et de me bouleverser pour les jours à venir. Pour tes doigts qui caressent ma joue dans les moments où j'ai besoin de toi, que tu le vois, que tu te laisses aller à l'aimer mon malheur, à éprouver de l'empathie, à avoir pitié de moi et à te dire que je mérite au moins ça, tes fins doigts brûlants ou gelés contre moi.

Pour ta voix qui me parle, qui me sermonne ou qui me chuchote qu'on n'a pas le temps pour ça, ou qui m'ignore, qui fait l'impasse, qui procrastine les déclarations légitimes que je te fais l'âme renversée. Pour tes joues qui se frottent aux miennes quand tu me fais la bise, et pour tes lèvres, ces lèvres que je suis le seul à savoir regarder, qu'il m'est interdit d'embrasser et à cause desquelles je ne peux qu'outrepasser les lois une fois la nuit tombée.

Pour tes cheveux dans lesquels je veux glisser mes mains, moi, pour les caresser avec la douceur dont tu fais preuve naturellement dans tes attentions d'amoureuse dissimulée, pour finir par trouver ta nuque, y faire pression lentement et puis joliment t'embrasser, te surprendre passionnée et faire durer l'éternité dans une seconde d'utopie.

Est-ce que tu es là, dans l'autre vérité de mes mots insensés ? Et je te trouverais enfin, je lirais ton cœur, tes malheurs amoureux et j'apprendrais sans relâche les mots à ne pas dire pour ne pas fendre la confiance amie que tu me voues avec grâce et tellement de sincérité. Absente, ta gêne ne serait plus problème et marquerait un temps passé et déjà bien oublié.

Pour toutes les fois où on ne se retrouvera pas ailleurs que dans mes yeux fermés, pour tous les scénarios que j'ai pu m'écrire et m'inventer pour survivre à la réalité de tes refus, pour toutes les cruautés involontaires dans nos échanges mouvementés où le seul abcès était le sentiment concret que tu rendais abstrait par ton besoin de l'ignorer.

Pour tous ces mots que tu ne liras que jamais, pour tout ce temps envolé à tenter de t'évoquer comme si tu savais, ce temps pour me faire croire que tu n'attends que moi, toi aussi...

Mais je me mens, comme tu le fais. Et je crois qu'en résulte un décès. Indéniable et incontestable est ce qui me lie à toi. La réciprocité n'est pas assurée, à présent je le sais doublement. Je suis érotomane, mais.

Je t'aime, Alice. Je t'aime autrement mieux qu'avant pour savoir que ces mots sont du vent. Je t'aime avec mal, avec douleur ; je t'aime comme les savants, je t'aime comme les plus grands qui sont séparés de leurs amants ; je t'aime au temps de l'important.

Je t'aime, tout simplement.

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