- T'es présentable ?

- Hmm, ça devrait le faire. J'arrive dans cinq minutes.

- D'accord, prends ton temps, t'inquiètes.

J'acquiesçais avant de raccrocher et de relever le regard vers Hakim qui me fixait déjà, attendant sûrement de savoir ce que j'allais bien pouvoir lui dire.

- Il va falloir que j'y aille, on a dépassé sur le rendez-vous là. plaisantais-je pour essayer de détendre l'atmosphère.

- Ah ouais merde désolé, j'ai même pas fait gaffe. Y a besoin que j'mette un supplément sur l'honor-

- Non du tout, t'en fais pas pour ça. Faut juste que je ferme le cabinet là.

- Ouais pas de problèmes, on s'revoit quand ?

- Je t'enverrais un mail pour planifier ça, si entre temps t'as du nouveau ou quelque chose du genre, hésite pas à m'en faire part.

- Pas de soucis on fait ça.

Je hochais de la tête en souriant à Hakim qui me serrait la main avant de remettre son manteau sur ses épaules. De mon côté, je m'affairais à faire un peu de rangement puis à m'habiller à mon tour pour pouvoir quitter mon petit bureau où je venais de passer pas loin de trois heures avec mon client.

Le pire là-dedans était qu'on n'avait pas parlé de son affaire pendant trois heures, il nous était arrivé de dériver sur des sujets autres sur nos vies, comme si on se connaissait depuis un bout de temps. C'était pour ça que je mettais un point particulier sur le cas Akrour, il méritait d'être innocenté pour le crime auquel il n'avait même pas participé.

- T'as vu, t'as réussi à me tutoyer. lâchait-il d'ailleurs, sur le bas de la porte de mon cabinet.

Un fin sourire venait creuser mes joues tandis que le brun me faisait un signe de la main avant de disparaître, laissant un blanc conséquent dans la pièce où je me retrouvais seule à présent. Il n'avait pas l droit de finir en prison, j'en faisais une affaire personnelle.


(...)


NOVEMBRE 2022


Une semaine.

Ça faisait une semaine qu'entre Allan et moi, c'était très froid. Surtout de mon côté, je n'arrivais limite plus à rester dans la même pièce que lui. Débile n'empêche comme comportement, quand on y pensait. Lui faire la tête juste parce-qu'il avait insinué indirectement que je m'habillais vulgairement pour un entretien en prison, ça pouvait relever de la fierté masculine mal-placée après tout.

Mais il n'y avait pas que ça, c'était un peu un empilement de choses qui faisait que mon futur mari me courait sur les haricots ces derniers temps.

Limite passer la porte de ma maison devenait un supplice pour moi que je devais répéter tous les jours, à l'identique d'une journée sans fin qui se répéterait inlassablement. Et ce soir, je recommençais à nouveau.

Sans m'annoncer, j'ouvrais ma porte d'entrée avant de la refermer derrière moi, surprise par la noirceur qui venait obstruer ma vue quand je posais mes yeux dans mon salon. La voiture d'Allan était pourtant garée à sa place habituelle et il était vingt-et-une heure, il devrait être là.

Une lueur dans les escaliers sur ma gauche m'appela et je fronçais les sourcils en m'approchant peu à peu de la source de lumière avant de grimper une à une les marches. Les pétales de rose sur l'escalier en bois me laissaient entendre que mon fiancé se trouvait en haut, m'attendant très certainement avec une surprise à la fin.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳حيث تعيش القصص. اكتشف الآن