Chapitre 5 : Ange contre Ange

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Cela l'énerva au plus haut point. En dépit de la douleur, il déploya ses ailes. Leur soudaine apparition détourna un instant l'attention de cette casse-pied. Frappant à l'arrière de ses genoux, il la fit basculer au sol. Néanmoins, son éducation le fit la rattraper, afin qu'elle ne se fasse pas mal. Cela ne l'empêcha pas de la clouer aux pavés d'un genou sur le ventre, le bras en travers de sa gorge.

-Écoute-moi bien, Marie. Je ne sais pas qui tu es, mais tu ferais mieux de te calmer. Je ne te veux pas le moindre mal, ni à toi ni à Madeleine. Si je le voulais, crois-moi, je l'aurais fait depuis longtemps. De plus, de ce que j'ai compris, tu connais plutôt bien les anges et tu n'es pas en très bons termes avec eux. Alors à ton avis, moi qui suis un déchu, suis-je ton ami ou ton ennemi ?

Ses beaux yeux marron le considérèrent, flambant de rage. Lui, de son côté, se disait qu'il avait toujours très mal aux testicules.

-Tu n'es pas mon ami, ça, c'est certain, cracha-t-elle.

Barbatos roula des yeux exaspérés.

-Ça ne veut pas dire pour autant que je veux ta peau. Je t'ai sauvé deux fois, non ?

-J'aurais très bien pu me débrouiller toute seule.

-Contre les humains ? Surement. Contre Damabiah ? J'en doute.

Cela parut l'énerver encore plus. Voyant qu'il n'arriverait à rien, Barbatos la lâcha avec un soupir. Madeleine s'était rapprochée, mais n'avait pas paru vouloir intervenir. Elle lui adressa un regard qu'il ne comprit pas. En tout cas, ce n'était pas hostile.

Galant, Barbatos offrit sa main à Marie pour l'aider à se relever. Elle la considéra un instant, pleine de défiance. Finalement, elle finit par accepter son aide. Avant de lui laisser le temps d'en placer une, il claqua des doigts. Aussitôt, la foule reprit sa vie. Ceux qui avaient été bousculés en étant figés tombèrent sans comprendre. D'autres se brulèrent les chaussures sur les pavés fondues. -Tu as tué l'ange ? demanda Madeleine.

-Non. On ne peut pas mourir noyé, ajouta Barbatos en faisant disparaitre boucliers et épée dans le sol, avant que les mortels ne les voient.

-Qui es-tu ?

La question venait de Marie. Il la considéra un instant.

-Barbatos. Ange déchu de mon état.

-Pas n'importe quel ange, d'après ce que tu as dit. Tu es un Séraphin. Tu appartiens à la caste la plus puissante de la hiérarchie céleste.

Il eut un sourire mélancolique.

-C'est vrai.

-Ce tombeau... souffla Marie. C'est le tien.

Barbatos pencha la tête de côté. Elle était très perspicace.

-Ce n'est pas un tombeau. On va plutôt dire un... mausolée. Quelque chose comme ça ? En mémoire d'un fils que l'on aimait, mais qui a soi-disant trahi. Bref, je n'ai pas envie d'en parler. On a Freddo le Roublard à trouver.

*

Marie avait un peu de mal à savoir où elle en était.

Néanmoins, il avait raison. Dès qu'ils auraient récupéré le trésor et cette énigmatique épée, l'ange déchu disparaitrait du paysage, et retour à la vie normale. L'attaque de l'ange ? Il valait mieux l'oublier pour le moment.

PécheresseWo Geschichten leben. Entdecke jetzt