Ils ne savent pas

Chapitre 3 - Coïncidence

Harry.

Je suis rentré à Londres. Hier soir, j'ai enfin dormi dans mon lit, seul, tranquille. Mais je ne suis toujours pas en forme. Je n’ai pas le moral. Aujourd'hui, j'ai envie d'être seul. Et je sais exactement où je vais aller.

Charlie.

Ce matin, je n'ai vraiment mais alors vraiment pas envie de me lever pour aller bosser. Pourtant quand mon réveil sonne à cinq heures, je suis bien obligée de me lever. J'ai mal dormie. En partie à cause de ma dispute avec Sonia. Je n'ai pas eu de nouvelles d'elle. Quand je suis rentrée de mon footing, ma sœur était déjà rentrée de son boulot. Quand elle m'a demandé ce qui n'allait pas et que j'ai commencé à lui expliquer, elle a dit qu'elle était d'accord avec Sonia.

- Elle a raison, tu risques quoi à danser dans un endroit aussi calme ? Tu dis toi-même que tu n'as croisé personne pendant que vous y étiez. Et puis ça te permettrait aussi d'économiser plutôt que de dépenser ton argent dans le studio. Danser à l'air libre pour être libre et faire ce que bon te semble ce n’est pas ce que t'as toujours voulu ? Sonia t'offre ce que t'as toujours rêvé et toi tu lui dis d'aller se faire foutre ? T'es sympa comme copine !

Après ça, j'avais aussi envie de dire à ma sœur d'aller se faire foutre mais je me suis abstenue.

Quand j'arrive au café ce matin, je suis pile à l'heure.

- Oula, soit t'as mal dormie, soit t'as passé une nuit de sexe de folie. Même si je pense plutôt que t'as mal dormie vu la façon dont tu me regardes. Relax darling, demain est un autre jour, me dit Maria.

Putain, ce matin elle n’a pas la gueule dans les chaussettes. Elle est réveillée et même de bonne humeur.

- Puisque t'es de bonne humeur, ce matin on va inverser les rôles. C'est toi qui prépare la vitrine et moi je me prends mon café tranquillou devant la TV, je lui lance en me dirigeant vers la machine à café.

- Mais pas de problème, sénorita, répond-elle en sautillant vers la vitrine, je vais te faire une mise en place de folie. Mais pas trop non plus, sinon tu me demanderas tous les matins de la faire.

Lorsque j'ai fini mon café, Maria prépare toujours la vitrine. Je décide de me mettre à bosser. Je commence à faire couler le chocolat pour la commande matinale de Balou. Il ne devrait pas tarder à arriver. Pendant que la boisson coule, je positionne, comme d'habitude, le muffin dans un petit carton que je glisse dans une poche "à emporter". Lorsque le Chocolat Viennois Miel Amande est terminé, je suis dans les temps puisque j'aperçois la cravate rouge de Balou franchir la porte du café. Il s'avance au comptoir. Je lui tends la poche avec sa commande. Il me paye et me fixe du regard. Je ne lui ai rien dit ce matin parce que vraiment je ne suis pas d'humeur et il a l'air surpris. Je lui décroche quand même un "Bon petit déjeuner" pour la forme. Il hausse les sourcils visiblement blessé et sort du café.

- Hé Charlie, sors-toi le bâton du cul, les clients vont arriver et voir ta mauvaise humeur ne va pas les aider à passer une bonne journée ! me dit Maria. Je lui fais un sourire forcé pour lui montrer que je l'écoute mais dès qu'elle a le dos tourné, mon sourire disparait. Mais c'est vrai qu'elle a raison, il va falloir que je me force pour ne pas faire fuir les clients.

Lorsque 14h arrive, je suis soulagée. Non seulement j'ai fini mon service et j'ai l'aprem tranquille mais en plus demain c'est ma journée off, pas de boulot. Je vais pouvoir aller courir tranquillement tôt le matin, au moment où le parc est le plus calme, quand le soleil commence juste à se lever.

Je passe mon après-midi à ne rien faire et à penser beaucoup. Je suis allongée sur mon lit, les pieds en l'air sur le mur. J'ai envie de danser, mais pas n'importe où, j'ai vraiment envie de tester la clairière au kiosque que m'a montré Sonia. C'est vrai que cet endroit est beau et surtout très calme. J'ai fait preuve de mauvaise fois l'autre jour, je le sais, mais elle m'a prise au dépourvu et je n'étais pas prête du tout à danser comme ça en pleine nature. Mais maintenant c'est comme un défi qui résonne dans ma tête. Il faut que je le fasse. Dans mon optique de ne rien vouloir regretter, je me dis qu'il faut que je le fasse parce que sinon je ne saurai jamais comment c'est. Si vraiment je me sens mal et observée, je n'ai rien à perdre, j'aurai juste à arrêter et à rentrer chez moi.

Après de longues heures de réflexion, je décide que j'irai ce soir à la tombée de la nuit tranquillement comme ça, en repérage. Il y aura surement moins de monde en début de soirée, comme ça je suis sure que je serais bien seule sans personne dans les parages.

Harry.

Je n'ai pas bougé de chez moi de la journée. Quand la nuit commence à tomber, je décide quand même d'aller prendre l'air et de me rendre à mon endroit fétiche. Londres est une ville tellement grande. Il y a du monde partout. Se cacher est difficile, surtout pour moi. J'ai découvert cet endroit un jour par hasard, alors que je n'étais pas encore connu. J'ai gardé l'habitude d'y aller quand je reviens à Londres et que j'ai envie d'être seul. Cet endroit m'apaise, me ressource. J'appelle Tim, un de nos gardes du corps qui est toujours disponible pour moi si j’en ai besoin. Quand je vais là-bas, je préfère qu’il soit avec moi.

Je m'engouffre dans la voiture en vitesse. Tim me fait un signe de tête interrogatif en attendant que je lui donne notre destination.

- Hyde Park. La clairière au kiosque, comme d'habitude.

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Rencontre iminante :)