Chapitre 23

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RAMATOULAYE BA (mère de Hakim)

Les filles sont parties à l'école me laissant seule nabou et rama bu ndaw sont mes compagnons  rama bu ndaw legy mu teth sax quant à nabou mom legy examen yi  niew de vraies chipies ma parole malheureusement que y'a le personnel la bonne et moi regardions une émission à la télé le thème portait sur les enfants de la rue

je ne peux pas comprendre comment une mère peut abandonner son fils aux merci de la rue c'est vrai qu'ils doivent connaître leur religion mais pas de cette façon en les donnant à un serign daara

Dans les rues de Dakar ,ils sont une présence que l'habitude a rendu invisible .en haillons ,la peau boursouflée par la gale,une boîte de concentré de tomate vide pour recueillir l'aumône ils sont les <<talibes >> ,ces enfants mendiants affilés pour la plupart à une daara ,une pension coranique

ils se lèvent avant l'aurore qu'il fait froid ou chaud on les trouve dans les rues ,dans les gares,dans les décharges publiques,dans les portes d'écoles et d'universités ou même dans les marchés partout où tu pars tu trouves ces mineurs qui ne sont plus en contact avec leur famille la plupart d'entre eux vient du sud

Ils rencontrent des dangers qui leur sont souvent fatales ils n'ont pas d'accès à un alimentation saine et suffisante et sont exposés à plusieurs maladies au moment où leurs égaux sont en classe entrain d'acquérir du savoir ,eux ils sillonnent les rues pour quémander de la nourriture ainsi de l'argent car le maître coranique leur fixe une somme à ramener et s'ils la ramènent  pas ils seront punis ils vivent un véritable calvaire

Pourtant ils ont été confiés au maître coranique pour recevoir un enseignement religieux combien de fois la presse a rapportée que des talibes ont été battus à mort par leur serigne daara ,pourtant dans le roman de cheikh hamidou Kane L'AVENTURE AMBIGUË le maître battait son disciple samba Diallo mais il ne le battait pas à mort il voulait qu'il maîtrise le coran et il voulait faire de lui un homme redoutable et pieux bref y'a trop d'injustices dans ce pays

On regardait la télé mais tout à coup le gardien est venu m'annoncer que ma sœur dickel est en bas entrain de m'attendre shi dickel bu niew sama ker du nen (elle ne me rend jamais de visite par courtoisie il y'a que hawa qui vient ici souvent me rendre visite et s'enquérir de mes nouvelles et vice versa)Je descends et la trouve assise sur le sofa

—rakk sama (petite soeur)

—ramatoulaye depuis sank ba legy magy tokk fi dila xar (ramatoulaye t'étais où je suis là à t'attendre comme une folle)

xolko aka meun reuyal ku dem leggy laffi niew (comme elle aime dramatiser)

—wa dickel ioe tamit mane gardien bi dafma ma wo rek ma wath xaral ma wo fatou mu may la lu sedd dagua doxeh nath (pourtant je suis descendue dès qu'on m'a prévenu attends que j'appelle la bonne pour qu'elle te serve quelque chose à boire)


—non c'est pas l'appel mane waxu ma lolu sax ioe ramatoulaye guani sa beugg aduna bi doko messa bayi legy makk gua (quand est-ce tu vas te mettre dans la tête que t'es devenue vieille ma parole t'adore trop la mode)

—ioe tamit sagnsei lagn fi am kuy dundu daguay def yefu kuy dundu (ma chère la vie est très courte et éphémère donc faut en profiter) l'essentiel c'est de pratiquer la religion comme il se doit

Hasard ou destin ?Where stories live. Discover now