Déteste le tant que tu le peux

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Le temps s'écoulait à une vitesse quasiment nulle , le bruit du balancier de l'horloge continuait sa course nonchalante , je me surpris à imaginer ce qu'il pouvait bien penser mais un balancier ne pense pas comme dirait mon père et il rajouterait sans doute tu ferais bien d'en faire autant. Dehors les hommes en vert s'agitaient, mon père et mes frères étaient toujours dehors à discuter avec cet étrange soldat, l'attente était longue voir insoutenable et alors que je perdais patiente la porte s'ouvrit. Un de mes frères arriva et m'attrapa par le bras et me somma de monter dans ma chambre et de débarrasser mes affaires, je ne compris pas et ne bougea pas mais bientôt mon père surgit avec le soldat dans le salon :

<< Adeline, pour une fois fais ce que l'on te dit, nous sommes sous la réquisition de l'Allemagne, ces soldats partageront notre grange et cet officier dormira dans ta chambre à compter de ce soir

-Il est hors de question qu'il dorme dans ma chambre, et depuis quand on fraternise avec l'ennemi !

-Adeline maintenant cela suffit, tu fais ce que l'on te dit un point c'est tout, et pour la peine tu seras de corvée aux écuries pour le mois à la place de ton frère Alain
Je suis vraiment désolé monsieur l'officier, ma fille peut être un peu sauvage et fougueuse par moment mais elle ne vous causera aucun souci

-J'apprécie monsieur, moi et mes hommes resterons le temps nécessaire mais nous plierons bagages dès que l'ordre nous sera donné, nous essaierons de vous importuner le moins possible dans votre vie de tous les jours.

A ce moment il me regarda, prise de dégoût je monta dans ma chambre et commença à récupérer mes affaires, je pris soin de tout enlever, ne voulant pas exposer une seule chose de ma vie privée à ce malotru, qui venait perturber notre vie si calme malgré la guerre .De plus pourquoi mon père était si clément et accueillant avec lui alors qu'il haïssait profondément ces nazis. Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête, je ne remarquai même pas la présence de l'officier dans l'encadrement de la porte, je sursauta et manqua de tomber, je me mis à pester à voix basse quand il se mit à ouvrir la bouche :

-Désolé mademoiselle que ce soit votre chambre qui soit réquisitionné pour moi, je ne toucherais absolument à rien

-Mais vous avez plus qu'intérêt monsieur l'officier

-Appelez-moi Auguste, je vous pris

-Et puis quoi encore, ce sera monsieur l'officier un point c'est tout

Je sortis de la chambre avec fureur, déposa mes affaires sur le lit de ma sœur et descendit aux écuries me calmer, je mis une bonne heure avant de redescendre en pression, je m'assis par terre et me mit à rêver d'une vie banale, une vie ou je pourrais faire ce que bon me semble, pourquoi toutes ces règles, ces devoirs, comme si naître fille était une malédiction, on ne peut rien dire, rien faire de nous-même, je trouve cela triste.
Dans certaines espèces la femelle est dominante notamment chez les mantes religieuses, certaines espèces d'araignées où une fois la reproduction finie elle se débarrasse du mal jugé trop encombrant. En parlant d'araignée, je remarque la présence d'une toile non loin de là, sa toile me fait penser au allemands, elle est tellement précise chaque croisement est solidement constitué et réfléchit, il sont garants du bon équilibre de la toile, celle-ci comment par un fil , un seul puis deux et comme une toile de peinture auquel on ajoute des couleurs et textures celle-ci se forme jusqu'à venir englober un endroit, un pays et quiconque vient se frotter à cette toile fini emprisonné , suffoquant tout en ayant l'espoir d'un destin meilleur.

 Alors que je commence juste à me détendre un soldat surgit dans l'écurie il a l'air éméché, il titube presque et parle de façon incohérente, je décide de me cacher au fond du box afin qu'il ne me voie pas mais en reculant je trébuche sur un seau et m'étale sur le sol, alerté par le bruit le soldat se plante tel un piquet dans l'ouverture du box. Je me relève rapidement et me plante devant lui, il s'approche de moi tel un guépard guettant sa cible, je recule jusqu'à m'adosser au mur, le soldat vient se coller à moi, il empeste l'alcool et émet des propos malsains, j'essaye de me dégager de son emprise mais rien n'y fait il mesure 4 têtes de plus que moi ses mains sont immenses, il commence par me caresser la joue puis descend ses mains plus bas, je lui assène un coup dans les parties intimes puis prend la fuite mais à peine ai-je le temps de passer la porte du box que celui-ci se jette sur moi et me couche au sol, son imposant corps me surplombe facilement et son poids me cloue contre le sol froid de l'écurie. Il commence à me toucher puis soulève ma jupe j'essaye de me dégager mais je ne peux rien faire, alors que tout semble perdu je sens le poids qui me compressait disparaître, puis je me sens soulevé, au début je ne réalise pas ce qui se passe.
Je ressens un grand soulagement , je vois mon agresseur s'enfuir puis je vois une imposante forme devant moi, à contre jour je ne réalise pas tout de suite de qui il s'agit mais lorsque j'entends sa voix je le reconnais entre mille et comme quelqu'un qui aurait l'oreille absolu j'en délecte chaque note, chaque fréquence qu'il la compose .
Il me tend sa main avec bienveillance cependant je la lui repousse et me relève aussi vite que possible, je recule de quelques pas et lui hurlent au visage :

- Que cela ne se reproduise plus jamais, vous m'entendez, je n'en ferai pas part à mes parents mais s'il venait à me retoucher ou ne serais ce que mettre ces yeux pervers sur ma silhouette, mon père serait averti !

- Je suis vraiment désolé pour cela Adeline, cela ne se reproduira plus à l'avenir j'y veillerai personnellement, avez-vous mal quelque part ?

-
- Occupez-vous plutôt de trouver des putains à vos hommes cela évitera de mauvaises choses et que venez vous faire dans mes écuries ?

- Vos écuries, je ne pensais pas que ces écuries étaient les vôtres, je me baladais et étant un fan d'équitation je venais admirer vos montures, le cheval noir au fond a attiré mon attention

- Celui la m'appartient et je vous interdis de vous en approcher suis-je clair ?

- Oui

Et sur ces mots froids je quitte l'écurie, je ne sais pas ce qui me pousse à lui parler de la sorte alors que je devrais au contraire le remercier pour m'avoir aidé mais quelque chose me dit que on en restera pas là !

Sois ma perteWhere stories live. Discover now