Un jour ordinaire

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Le Cercle n'avait jamais été très regardant sur le type de vie que devait mener ses membres. Une fois le don réveillé, le congrégation éduquait, formait et validait la maîtrise magiques des nouvelles sorcières mais c'était à peu prêt tout. Une fois capable se maîtriser leur magie et de ne pas faire de vague auprès des humains, elles étaient relâchées dans la nature pour y faire ce qu'elles voulaient. Certaines s'engageaient plus auprès du Cercle et avaient une vie en marge de la société, d'autre au contraire coupaient totalement les ponts avec leurs sœurs. Pour finir, certaines comme Dona, vivaient à mi-chemin entre les deux, seulement sollicitées ponctuellement par le Cercle.

Madison avait en soi beaucoup d'avantage ; la ville était à une heure de voiture d'Atlanta, où se trouvait le Cercle local, mais disposait d'une forêt avec de profonds liens telluriques. Le contact avec la magie était donc facile en cas de besoin mais suffisamment distant pour laisser la place à une vie plus "rangée".

En ce sens, Dona finissait son petit déjeuner appuyée contre l'îlot centrale de la cuisine. Elle espérait que l'odeur de pancakes maison réveillerait l'ours qui dormait à l'étage et le rendrait un peu moins mal léché que la veille. La chasse d'hier soir avait fait à la sorcière le plus grand bien et elle s'attelait à l'insuffler dans son couple.

Cela faisait quelques mois que le duo fou d'amour battant de l'aile, sans que la sorcière s'explique pourquoi. Jonathan rentrait de plus en plus tard, passait des heures sur son portable, limitait les activités en couple voir reculait de plus en plus les préparatifs du mariage sans que Dona n'y trouve d'explications.

Quand elle en parlait à sa mère, espérant un conseil, cette dernière lui riait au nez. Selon elle, une femme respectable ne devrait pas être aussi curieuse. Alors Dona restait avec ses questions, et se sentait triste de doute, sans vraiment réussir à se sortir cette idée de la tête.

La sorcière quitta ses pensée au moment où son fiancé dévalait l'escalier, le journal sous le bras. Il passa prêt d'elle presque sans la voir et commença à préparer ses chaussures.

— Tu n'as pas faim, dit elle en poussant timidement la pile de pancake devant lui, ils sont de ce matin.

Jonathan sembla aviser la nourriture une seconde comme si c'était une image floue, puis s'en détourna rapidement. Son téléphone vibra dans sa main. Il passa alors sa veste de costume gris et commenta sans entrain :

— Merci chérie, je n'ai pas le temps, je prendrais à manger sur la route. Le boulot, tu sais. A ce soir.

Un bisou sur le front et il disparut aussitôt, mallette en avant, par la porte principale. Belladona resta seule devant l'îlot centrale de la cuisine, agars.


Il va vraiment partir juste comme ça ? Alors que ça m'a pris une heure...


La rage monta, suivit d'un bruit de chute de vaisselle.

Dehors, le futur mari marchait vers sa voiture d'un pas rapide. Sans qu'elle ai à le voir ou l'entendre, la sorcière pouvait suivre ses moindres gestes grâce à ses dons. Furieuse qu'il n'ai même pas un mouvement de recul dans sa direction, ses yeux s'illuminèrent d'une colère sauvage.

Comment ose-t-il me faire ça ? A moi !

Dehors, sans que l'humain s'en rende compte, les racines du saule gardant leur entrée rampaient vers lui. Ses longues branches tombantes pareilles à des larmes se murent dans ce qui semblaient être un mouvement du vent pour fouetter le toit de la voiture de travail.

Il me cache quelque chose. Je suis sure qu'il va voir quelqu'un ! Peut-être mêle qu'il me trompe !

Les racines grandirent de plus belle sous les dalles de ciment de l'allée et menacèrent maintenant d'agiter le véhicule. Jonathan se retourna alors pour aviser l'arbre bien curieux ; tout était normal. Il parti en affichant maintenant un sourire en coin, anticipant sa journée.

Dona tête basse, se laissa aller à la tristesse alors que sa colère disparue subitement. Avisant sa bague de fiançailles, elle fit tourner le bijou autour de son doigt un instant. Elle ne pouvait pas croire que tout ce que l'objet représentait était fini. La sorcière devait lui faire confiance, peut-être sa moitié était elle seulement dans un mauvaise passe ? Elle entendit sa mère la sermonner intérieurement. Comment pouvait elle douter avec tout ce qu'il lui offrait ? Un toit, la sécurité financière, un équilibre ... Non, elle devait le soutenir, faire front avec lui quoi qu'il arrive, son comportement n'était pas respectable.

La sorcière se rendit à ces arguments. Elle prit le petit-déjeuner de Jonathan et le mit au réfrigérateur. Sa moitié avait oublié son journal qui titrait encore sur les disparitions de touriste.

La sorcière passa doucement sa main sur le gros titre.

C'est alors que son téléphone se mit à sonner.

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⏰ Last updated: Nov 16, 2019 ⏰

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Le Cercle briséWhere stories live. Discover now