Un Peu de compassion...

Le repas

   Mangeant un peu, la regardant beaucoup, je la couve du regard comme si elle allait disparaître. J'ai simplement peur qu'elle décide de me demander de partir, je veux rester avec elle. J'ai besoin de sa présence, j'ai besoin de la voir, de la sentir. Alors j'en profite, le plus possible. De son côté, la fille à peur que je m'en aille, que je la laisse retourner à sa vie de tristesse et de solitude. Elle essaye de se le cacher, mais elle est éprise d'un sentiment de désir à mon égard. Elle ne peut s'empêcher de me désirer, c'est plus fort qu'elle. Cependant, elle ne veut pas céder à ce désir. Elle veut rester avec moi, mais c'est tout. Elle ne veut pas finir par me rendre triste, et se rendre triste. Parce que ça finit toujours comme ça avec elle, surtout qu'elle a un bon feeling avec moi. Elle ne veut pas gâcher ce feeling juste pour une histoire de cœur. D'un autre côté, ce genre de feeling peut, en amour, s'avérer utile pour maintenir une relation stable et épanouie, alors elle hésite. D'un côté, si notre relation aboutit, elle est sûre qu'elle sera saine, que je la rendrai heureuse et qu'elle fera de même. D'un autre côté, nos caractères trop semblables peuvent mener à des disputes quotidiennes et n'apporter que du malheur chez chacun. Ne pouvant pas trouver de solution par elle-même, elle décide de me demander comment je vois la suite de notre rencontre. Je lui réponds simplement qu'il faut laisser le temps faire, et que petit à petit nous nous dévcouvrirons et nous nous apprécierons.

   Cette réponse la réjouit, car elle me sourit, elle à l'air satisfaite de ce que je lui dis là. Alors elle entamme une autre bouchée de pâtes. À vrai dire, je ne m'étais jamais réellement demandé ce qui pourrait nous arriver plus tard. Je veux simplement qu'elle fasse partie de mon futur, d'une manière ou d'une autre. Alors je profite encore de ce merveilleux repas, je la remercie encore et je finis par terminer mon assiette en premier. Le temps qu'elle finisse, j'entamme un morceau de pain que je mange lentement, la regardant encore et encore. Je lui suis si reconnaissant de m'avoir aidé, de m'avoir accueilli. Quand elle a terminé, je débarrasse nos deux assiettes et les couvers qui étaient avec, puis je les mets dans le lave vaisselle. Ema, elle, me regarde faire. Elle commente « quel gentleman » quand je reviens à table, mais pour moi, c'est totalement normal. Alors je la laisse me surprendre pour le dessert, je ferme les yeux et me laisse bercer par des cliquetis d'ustensiles de cuisine...