Ca va chier

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Armé de son goblet orange d'où s'échappe une légère fumée cafeinée, Bertrand ouvre la porte de cette salle des profs plongée dans la pénombre. Les autres sont avachis dans des chaises de piètres qualités ou alors sur un coin de table finissant leurs cours quelques minutes avant la classe tandis qu'elle se tenait là, droite, fière et assenant de grands coups de ballerines dans cette foutue machine.

« C'est pas possible encore en train de déconner cette là ! J'ai une consommation de 3000 feuilles à l'année moi et si je mets tout sur pronote ça va faire trop de polycopiés à lire aux élèves ! »

Secoué par sa voix s'élevant dans toute la salle, Bertrand lève la tête et tente d'ouvrir ses yeux encore engourdis de sommeil et dans laquelle la caféine n'a pas encore fait effet.

Il était seulement 7 heures du matin en ce jeudi 20 octobre quand pour la première fois de la journée Bertrand et Evelyn se croisait dans la salle des profs, près de la photocopieuse...

Le début d'une journée peut être banale en somme mais qui pouvait tout autant être signe au contraire d'un quotidien qui deviendrait radieux, qui s'affranchirait de tous dictats sociaux, de la pression qui repose sur les epaules de l'enseignant cette figure de savoir et d'autorité qui n'est acteur de rien et pourtant responsable de tout, peut être était-ce aujourd'hui le début d'une nouvelle vie à bouffer du bio dans l'Orne se dit Bertrand, enfin je changerais ce mode de vie...

« TU SAURAIS PAS M'LA REPARER TOI BERTRAND ? » hurle la voix d'Evelyn

Sorti de ces pérégrinations mentale par la caresse auditive de l'équivalent vocale d'un fil barbelé passé sur les tympans, Bertrand s'approche de sa collègue en bien mauvaise posture

-Heuuu... ;commence t il a marmoner ; t'as essayé les coups de pieds dedans ?

-OUI JE FAIS QUE CA DEPUIS 10 MINUTES !

-Attends on va essayer à deux

Et ensemble il tentèrent vainement de refaire fonctionner par la force de la voûte plantaire la foutue machine.

-Bon bah... Quand ça veut pas, ça veut pas ; dit Bertrand résigné en haussant les épaules

-Ah non ça de toute façon c'est le résultat du capitalisme ! L'obsolescence programmée c'est la faute du grand capital ! Les sony, les dyson je les vois ! Parce qu'avec mes TMD, on a fait Giono tu vois, parce que mes TMD ils bossent au moins on avance que les secondes et L je patine, on lorgen on met 2 semaines par texte, ils apprennent pas l'Humanisme et ils savent pas faire un balayage ! Enfin c'est fou ça ! Le niveau régresse parce que quand j'enseignai en collège y a , oula, 30 ans je faisais les Misérables ! Donc les imprimantes...

Le son de la sonnerie retentit, coupant ce passionnant dialogue.

Se saisissant de son sac en bandoulière,hérité de ces années lycées dont il semble aujourd'hui nostalgique, Bertrand va vers le couloir direction sa salle quand Evelyn l'interpelle

-En TPE pour les L, on les fait passer a l'oral pour voir où ils en sont ? Parce que j'ai pleins d'idées de problématiques ! J'ai fait ça avec mon fils j'y ai passé deux heures ce week end avant qu'il parte ! Et je suis déçue, personne a pris les Lumières ! Parce que y a plein de...

-Non mais arrête Evelyn, on a pas le droit de leur donner ça tu le sais ! Donc range ça on se retrouve tout à l'heure !

Fait chier celle là se dit il en montant dans sa salle, elle est constamment énervée elle pourrait pas se détendre un peu ?!

Il est 8 heures en salle 210 quand Monsieur G. fait rentrer ses élèves en classe.

9H, suivie par sa horde d'élèves encore en état de choc, Evelyn se dirige vers la salle pour retrouver son comparse en vu d'aider ces empafés dans leurs tpe.

Une fois tous les adolescents rentrés, ils démarrent un discours de mise au point.

A moitié avachi sur sa chaise devant l'ordinateur Bertrand ouvre les hostilités :

- Alors bon, pour cette dernière séance avant les vacances on va voir où vous en êtes. Bon certes y'a quelques groupes qui ont pas beaucoup avancés mais c'est normal de pas tout saisir comme ça dès le début...

- VOUS EN EN RETARD ! Les tpe vous devez les travailler durant les vacances ! Faut que vous vous voyez et que vous appreniez l'Humanisme et MONTAIGNE ! MONTAIIIGNNNNE !

- Alors certes enfin

- MONTAIGNNNNNNEEEEEE !!!!!!!!!

Evelyn était désormais entourée d'une aura d'énergie semblable a ce que l'on voit dans dragon ball, l'assistance est prise de panique face à cette furie en état désormais de quasi momification

- VOUS N'AUREZ PAS VOTRE BAC ! L'ENTRETIEN VOUS DEVEZ AVOIR 20 ! AVEC MES S ON A DEJA FAIT 6 TEXTES !!!!!

D'un pas déterminé elle s'approche de son collègue

- Vous inquiétez pas, ça va aller...

- A BAS LE CAPITALISME !!!!!!!!!

Et Corvée de faire s'abbatre les murs autour d'elle.

-Je prends les choses en main. Dit Bertrand

Il chargea son ki faisant vibrer le sol tandis que Evelyn s'elevait de plus en plus haut dans le cile, brisant les plafonds afin d'atteindre l'extérieur du bâtiment scolaire. Bertrand, lui, pris appuie sur ses jambes pour s'elever au niveau de son adversaire. Tout les deux dans les airs ils se jaugent du regard.

Tout les deux exploitaient leurs puissances de combats. Une lutte à mort allait se jouer entre eux deux.

Evelyn se lance, fonce vers Bertrand et se prépare a l'attaquer mais ce dernier esquive, attrape le bras de son assaillante et la balance vers le sol. Dans sa chute il l'assène de coups puis lui assène un coup de poing vers le sol. Le bruit de sa chute résonne sur des kilomètres à la ronde  

Son adversaire profondément ancrée dans le sol, Bertrand tend son pied pour porter un ultime coup a son adversaire... Alors qu'il va pour abaisser ce dernieri ;l se sent repoussé par une vague d'énergie. Evelyn se releve

-Kkkk ... Ggkk... Gi...

Bertrand essayait vainement d'approcher toujours poussé par cette vague d'énergie

-GIOOOOOOONOOOOOO !!!!

Une vague d'énergie balaye la zone, les batiments tremblent, Gendereau est projeté dans le mur le plus proche.

-Le capitalisme... Doit... MOURIR !!!!!!!!

- Attends ! Dit Bertrand encore sonné, A deux on peut le faire tomber ! On peut accomplir ton rêve !

Corvée sembla s'arreter. Elle s'approcha de son ennemi et lui tendis la main. Ce dernier la saisi et un flash de lumière fut

Brulant la rétine des élèves médusé devant cette scène. Sous les yeux ébahis de ces derniers se tenait un être géant, Genvreau.

Décollant a une vitesse dingue, cet être supreme se dirigea en deux pas au quartier de la défense a Paris pour affronter leur antagoniste : le Grand Capital.

à suivre...

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⏰ Last updated: Oct 22, 2018 ⏰

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