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Écouteurs dans les oreilles, MacDo en main et sac sur le dos, me voilà dans le bus direction mon appartement.

Enfin celui de mes parents pour être exact.

Tout le monde autour de moi rêve de liberté et la liberté c'est se défaire de l'emprise des parents.

Oui je sais, je devrais prendre mon indépendance tout ça tout ça, mais je cherche du travail ! J'ai pour projet de me barrer de toute façon...

Plus le bus roule plus je redoute mon arrivée dans cette foutue baraque. L'ambiance y est froide. Un père assez absent, une mère autoritaire. La joie.

Nous sommes vendredi matin et j'ai finis les cours plus tôt que prévu, n'étant pas un grand fan de la foule ou des gens en général j'ai décidé de me prendre un bon MacDo et de jouer aux jeux vidéos tout l'après-midi.

Je me demande si ma mère à inviter des copines. À force de tout le temps être seule à vider des bouteilles, elle a développé le hobby de faire ça à plusieurs, mais en version plus soft avec du thé et des biscuits.

Parler avec ses amies ne fait que la déprimer encore plus, de quoi parlent-elles vous allez me demander... d'amour. D'engagements. De mariage.

Je suis son seul fils et je suis gay.

Je ne l'est jamais vraiment dit officiellement... disons que j'opte pour la version douce du coming out en laissant des indices subtiles.

Simplement parmi son cercle d'amies je suis le seul fils qui n'est pas casé.

Là est le problème...

~

Le bus s'arrêtait enfin, je descendis et marchais pendant bien cinq minutes.
L'odeur du burger remontait à mes narines et me rappelait que mon estomac était vide, je pressais le pas.

Bruit de clés, claquement de porte, sac à terre et musique coupée, je me dirigeais vers la cuisine afin de déguster ce repas après cette matinée plus que chiante.

Alors que mon fessier heurtait la chaise, une voix s'élèvait dans la maison.
« - Kookie mon lapin, tu es rentré ? »

Je me levais et laissais mes pieds me guider machinalement vers le salon.

Des gloussements et des bavardages accompagnaient mes pas, à peine ma tête eut passée l'encadrement de la porte que des voix s'exclamaient :
«- Oh mon dieu, quel homme ! Il irait si bien avec la fille de ma voisine !
- C'que tu peux être stupide ! Il va merveilleusement bien avec la fille du médecin du bout de la rue !
- Qu'est ce qu'il est bien battît pour son âge !»

Je roulais des yeux et automatiquement mon regard se posa sur ma mère, ses yeux perçants, sans un mot je compris que mon célibat était à découvert.

Je m'inclinais légèrement, un sourire forcé sur mes lèvres.

Moi, Jeon Jungkook, dix-huit ans, jeune célibataire à vendre. Ça ferait un bon roman.

« Va mettre ces brochures dans le bureau de ton père tu veux ?»

Je les pris sans un mot et partie direction le "bureau".

Je passais par cet éternel couloir me rappelant mes peurs d'enfants. Des tableaux aux visages fermés étaient attachés de part et d'autre des mûrs. Les yeux de ces portraits sans vie semblaient me fixer et me juger.

Juger ma pathétique vie sans but.

Des tintements de verres se firent entendre alors que j'entre-ballais la porte du dit bureau.
"Alcool..." murmurais-je.
J'enjambais les piles de livres et de fringues qui étaient entassés à même le sol.

Descente aux enfers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant