Chapitre 3 : Hysterical love

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-Tu vas mettre une cravate ?

-Non.

-Une chemise au moins ?

-Ana, qu'est ce que tu fous dans ma chambre ?

Je fouille encore dans le panier à linge sale près de mon lit alors qu'Anastasia s'y assoit, au milieu de mes carnets à dessin et de mes crayons. Elle jette des coups d'œil curieux sur mon torse et mes bras tatoués. Comme je sors à peine de la douche, et n'ai rien de propre à me mettre, j'ai juste pris le temps d'enrouler une serviette autour de ma taille. Mais je suis plus que gêné maintenant, d'être aussi dénudé devant ma petite sœur qui comme à l'accoutumé n'a pas pris la peine de frapper avant d'entrer.

Anastasia fronce les sourcils comme ci elle réfléchissait très profondément.

-Où est ce que vous allez passer la soirée ?

Grâce à Beenie assit dans le salon en train de jouer à des jeux vidéo avec les garçons, toute la maison sait que je sors avec Lise ce soir. C'est la dernière fois que je lui raconte un truc à cet enfoiré.

-Je ne sais pas.

C'est vrai ça. Je n'en sais rien. Est-ce qu'elle veut que je prenne les devants ? Je suis censé organiser un truc spécial ? Un resto ou un ciné peut être ? Ou s'attend-elle à ce que je l'emmène dans un endroit plus original ou plus classe ? Merde... je n'ai pas les moyens d'assumer une nana qui vient de l'Upper West Side moi !

-Tu devrais lui acheter des fleurs, insiste mon infernal petite sœur.

Un dernier coup de serviette sur ma barbe naissante fraichement rasée et je prends mon déodorant pour me parfumer. Je ne mettrais pas de chemise mais je peux faire un effort tout de même.

-Je ne vais pas lui acheter des fleurs. Ni de bague. Je ne vais pas déménager pour vivre dans une super baraque, me marier et faire des gosses Ana. Arrête maintenant.

Je la connais tellement, je sais que c'est ce qu'elle voudrait. Que je me case avec quelqu'un de friqué pour sortir de ce ghetto et emmener ma famille avec. Du haut de ses douze ans, elle est moins bête qu'on ne pourrait penser.

Anastasia s'allonge en travers du lit sans prendre la peine de pousser mes dessins qu'elle froisse sous elle. Et elle pose son menton dans ses mains.

-Qu'est ce que tu en sais d'abord ? Peut être que tu seras surpris par...

-Non, je serais surpris de rien du tout. Arrête ces conneries. Et sors de ma chambre.

-Tu es amoureux d'elle ?

-Sors de ma chambre Ana !

De mauvaise humeur, je donne un violent coup de pied dans le panier à linge sale qui va rouler par terre. Ma petite sœur saute vivement sur ses pieds en réprimant un cri et recule jusqu'à la porte effrayée. Le regard qu'elle me jette, me donne envie de m'étrangler moi.

-Attends, An... Ana !

Mais c'est trop tard. Elle s'enfuit dans les escaliers, les larmes au bord des yeux.

- Excuse-moi... je...

Merde. Je crois que je suis vraiment stressé aujourd'hui. Peut-être que je ne devrais pas y aller. En plus je n'ai vraiment aucun t-shirt propre à me mettre.

Je ne peux m'empêcher d'en attraper un et de le renifler pour voir. Ça ira pour celui là. Il est hors de question que je mette une saleté de chemise.


***


Une heure plus tard, je suis devant l'adresse qu'elle m'a indiquée. 48 West 70th Street.

Everglow (seulement 10 premiers chapitres)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant