Chapitre 1

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Voilà environ deux semaines que je suis arrivée ici. J'habite dans une petite maison à quelques kilomètres de mon lycée. C'est un lycée plutôt réputé pour son niveau scolaire élevé et ses fréquentations qui ne sont pas moindres. Tous les matins, vous pouvez observer de votre fenêtre le défiler des voitures aux vitres tintées et aux chauffeurs en costume bien repassé faire la queue pour poser les gosses des familles

les plus fortunées du pays. D'autres ont leur propre véhicule.Vous savez, ceux qui vous montrent constamment qu'ils sont supérieurs à vous. Et puis, il y a une petite poignée d'élèves comme moi, qui grâce à leurs excellents résultats parviennent à entrer dans des écoles aussi prestigieuses que celle-ci.

Dans des lycées normaux, la classe sociale n'a aucune importance, on peut y trouver une petite sorte de hiérarchie, sans plus. Ici, c'est tout le contraire, plus tu es riche, plus on t'apprécie et plus tu es haut dans la pyramide sociale. En dernier, il y a nous, les boursiers et croyez le ou non, cette année, nous sommes deux, ce qui est plutôt énorme à leurs yeux. Oui, l'élite se doit de côtoyer l'élite. Malgré tout, j'ai réussi à me faire une petite place au sein de cette société sans pitié. Je vous présente Lucy Johnstone, la brunette aux yeux noisette, à la taille fine et aux formes

avantageuses. C'est la fille de deux grands acteurs français. Au départ, elle m'intimidait un peu pour être honnête mais elle fait partie des gens qui ne regardent pas seulement ce qu'il y a dans vos poches. Comme elle, il y a Cora Larson la blonde aux yeux verts et au teint pâle qui rougit quand un garçon lui parle. Timide mais adorable. Grande, élancée et toujours souriante. Elle est la fille du grand PDG de Larson Industrie, société influant sur la plupart des américains . Disons que j'ai eu de

la chance pour mon entrée en troisième année.

Avant, j'étais à Crewtown dans le sud du pays. Mon père étant journaliste, il a été muté dans un autre département pour manque d'effectifs. Quant à ma mère, je ne la connais pas, elle est partie quand j'avais quatre ans, je ne sais pas pourquoi et je n'ai jamais cherché à en savoir plus. Elle n'est pas là, elle ne l'a jamais été, point.

À midi, je rentre chez moi pour manger, disons que le prix du repas est carrément excessif au lycée. Et la bourse n'inclue pas les repas. En même temps, les directeurs préfèrent s'en mettre plein les poches. Souvent sur le chemin, avant de monter dans le bus, je croise un gars à moto, à la veste en cuir et au casque noir

brillant roulant à toute vitesse, frôlant les voitures qui klaxonnent. Un gars qui ne

tient pas tant que ça à la vie en fin de compte. Je le regarde toujours s'éloigner, captivée par la simple idée que celui-ci doit avoir l'impression de voler.

Au lycée, tout en haut de la pyramide, il y a ce gars, Kole McOwen, le fils du directeur de ce prestigieux lycée. Plutôt beau garçon mais pas vraiment mon genre. Il sort avec Erika Coleman ou Barbie pour les intimes, je vous laisse imaginer le topo. Disons qu'ils sont dignes des plus grands héros des histoires d'amour hollywoodiennes. Même si je suis là depuis seulement deux semaines, Lucy et Cora
ont réussi à me faire une courte biographie sur chacun d'eux. Ensuite, vous trouvez les copains de Kole, Brad, le dragueur au sourire ravageur et aux allures de mannequin. Ensuite, vous avez Mael, le mystérieux. C'est celui que je trouve le plus attirant. Il a les cheveux d'un noir de jais et les yeux d'un gris-bleu impressionnant. Il est grand et plutôt bien sculpté. D'après ce que m'ont dit les filles, il aurait redoublé une année et serait âgé de dix-neuf ans. Inaccessible donc. Ensuite, il y a Chase, Donovan et Sean, tous des dernières années. Avec Erika, vous avez le trio des idiotes, Madison, Diana et Brynn. Belles mais rien dans la tête d'après les rumeurs. Et encore,
je ne les trouve pas si jolie que ça. Eh non, ce n'est pas la jalousie féminine qui parle.
Croyez-moi.

Je ne suis pas moche comme fille, du moins, je ne me considère pas commetel. Je mesure un petit mètre soixante sept, j'ai les cheveux plutôt sombres, bruns plus exactement qui ondulent jusqu'au milieu de mon dos. J'ai des formes là où il faut et je ne me plains pas de mon corps. Il me convient très bien. Mais, pour être franche, je n'ai jamais eu de petit copain sauf une fois, c'était en primaire et Jason, m'avait

embrassé sur la bouche avant de m'offrir un petit bouquet de pâquerettes mais, ça ne compte pas vraiment. Je n'ai jamais trouvé quelqu'un qui me convenait vraiment. Et
non, je ne suis pas ce genre de personne à se suffire sois-même. Après tout, j'ai encore
le temps, je n'ai que seize ans et puis, je n'ai pas vraiment de vie sociale si on regarde de près. Rien ne m'intéresse, je n'ai pas le droit de sortir et à part pour aller au lycée ou pour aller bosser dans la pizzeria à vingt minutes de chez moi. Plutôt restreinte la vie de lycéenne.

*

Je termine mes exercices et range mes affaires. L'odeur du renfermé me donne le tournis. J'ouvre la fenêtre. Le vent frais de ce mois de septembre me chatouille les narines et me donne des frissons. Je referme la fenêtre quelques minutes après, éteins la lumière et saute dans mon lit en pensant aux visages souriants des filles et aux remarques débiles de mes camarades. Peu à peu, les battements de
mes paupières se font de plus en plus rares. Mon esprit se vide à son tour laissant place à ce même cauchemar que je fais depuis des années.

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⏰ Last updated: Aug 21, 2016 ⏰

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The Order Of LoveWhere stories live. Discover now