Un amour impossible

Il m'a fallu un an pour me remettre de ce choc. J'en étais tellement obnubilé que j'avais complètement dépassé la réalité. Je vivais à travers un regard neuf, je pensais différemment. Et c'est elle qui m'y a plongé. Cette fille, qui m'étais inaccessible, si loin du monde réel.

C'étais un juillet très chaud, je travaillais dans un night shop pour mon job étudiant, juste en face d'une boite de nuit. Il n'y avais personne dans le magasin et je m'ennuyais énormément.

Elle est arrivée seule en robe de soirée bleu électrique, les cheveux blonds en bataille, talons aiguille, et tout ce qui va avec une fille des plus banales qui sort en boite. En bon gentleman, je me suis permis de la regarder de haut en bas et je me suis dit "Pas mal du tout". Elle m'a sourit en me voyant la reluquer de derrière le comptoir et se approcha en titubant.

- Je peux vous aider? Vous cherchez quelque chose?

Toujours souriante, elle s'appuya sur le bord du comptoir bras croisés sous sa poitrine - que je ne pu m'empêcher de jeter un coup d'œil - et elle me regarda profondément dans les yeux. Ils étaient d'un gris pales magnifique dans la lumière des néons du magasin. D'ici, je senti comme un parfum qui m'enivrai et elle me souris un peu plus.

- Je m'appelle Cloé et j'ai, comme qui dirait, un peu trop bu que pour retourner chez moi en voiture. Tu veux bien m'appeler un taxis?

Pourtant ce n étais pas l'alcool que je sentais mais plutôt un parfum divin de coco. Et ses yeux gris qui me transpersaient toujours me firent hérisser les cheveux sur ma nuque. Mais c'est sa voix qui m'a transporté, une voix si douce et mielleuse et pourtant si pleine d'assurance et d'autorité.

Gardant mon sang-froid, malgré les tremblements qui me montèrent dans les mains, je pris le téléphone et commençai à composer le numéro.

C'étais bien la première fois que ça m'arrivais. jamais au part avant je n'avais tremblé pour une fille. Elle le voyait très bien et faisait tout pour me provoquer encore plus.

Comme par hasard, le téléphone ne sonna pas, je n'arrivai pas à joindre l'agence de taxis. (Étais-ce une coïncidence?) Elle attendait patiemment en me fixant et elle haussa un sourcils quand elle vit que je remettais le combiné à sa place.

- Je suis désolé, mais je m'arrive pas a joindre qui que ce sois. Vous n'avez vraiment personne pour vous reconduire?

- Non, je suis venue seule. Tant pis, je vais retourner...

- Je finis dans une heure, tu veux m'attendre et que je te reconduise?

Oups, encore une première. Demander ça à une fille, surtout que je ne connaissais pas. Elle allait sûrement penser que je suis un de ses mecs qui en profite lorsque la fille est bourée. Pourtant, elle eu l'air contente de ma proposition car ses yeux pétillèrent d'excitation.

- Avec grand plaisir.

Bon, finalement, c'étais peut-être elle la nimpho? Mais dans quoi m'étais-je fourré? Bon, c'était pas si mal en y pensant.

L'heure étais passée comme une flèche. Elle bavardait tellement sur des choses qui ne m'intéressaient pas, mais bizarrement je l'écoutais.

- Il est l'heure, tu me raccompagne ou tu reste là à m'écouter comme un idiot?

Je lui rendis son sourire et lui montra la porte. J'éteignis les lampes et fermai la porte derrière moi. Quand je me retournai, je vis une Lotus blanche avec Cloé à son volant.

- Ce n'étais pas moi qui devais conduire?

- Laisses tomber, je n'ai pas bu! Allé, monte!

Elle démarra en trombe et sillonna les route à l'allure d'une fusée. Elle conduisait comme une pilote de formule1, peut-être même mieux. Les arbres défilaient à une vitesse hallucinante que j'ai, dans un premier temps, confondu avec l'horizon. Elle n'avait pas l'air très concentrée sur la route mais plutôt plongée dans ses pensée. D'abord surpris, je l'ai regardée bouche-bée, mais quand j ai compris qu'elle maitrisait bien son véhicule, je me suis calé dans le siège en cuir confortable et j'ai profité de l'adrénaline qui montait en moi. J'étais tellement emporté que je n'ai pas remarqué que Cloé avait tourné la tête tes moi. Elle me me regardait intensément et, dans le fond des yeux, je pouvais apercevoir de la tristesse.

- Ho! Fais attention! Regarde la route, c'est super dangereux.

- Max...

Merde! Comment connait-elle mon nom? Elle commença à me faire sérieusement flipper.

- Max, s'il te plais, ne panique pas.

-C'est peut-être un peu tard pour me dire ça, tu ne crois pas? Et puis, comment connais-tu mon nom?

-Max, j'ai toujours rêvé de t'avoir rien que pour moi. Je t'ai observé tous les jours depuis que tu es venu me voir. J'ai été à tes côtés quand ta mère est décédée à l'hôpital de sa maladie. J'ai maudis toutes les filles dont tu es tombé amoureux. Je t'ai acclamé dans la foule à la remise de ton diplôme. J'ai même assisté à tous tes matchs de basket. Tout cela, depuis le jour de ma mort. Je t'aime Max! Et maintenant que je t'ai, je te garde pour moi!

Je n'avais pas eu le temps de réagir qu'elle avait disparue dans un nuage brumeux. Le volant tournait dans toutes les directions, les sécurités s'enclenchèrent et la voiture se dirigea vers les précipices. La Lotus heurta l'eau et lac et sous le poids de l'impact, les vitres éclatèrent. L'eau s'engouffra. dans le véhicule. Je n'arrivai plus à décroché ma ceinture et Cloé. me reapparut parmi les bulles qui se formaient autour de l'épave s'échouant dans le fond du lac. Je sentis que je n'avais plus d'air et que la vie s'échappait de mon être.

Dans un élan de sursaut, j'avais repris ma respiration et m'étais réveillé dans mon lis trempé de sueurs avec la gorge nouée comme si ce cauchemar avait été la réalité. L'odeur de coco me collait à la peau comme si Cloé avait été autour de moi.

Ce jour là, j'avais un match de basket. À la fin de celui-ci, quand je mis le dernier panier et que tout le monde s'est mis debout pour m'applaudir, j'ai sentis son odeur. Elle étais là, assise dans un coin mal éclairé de la salle, m'a souris et a disparue.

FIN...