Nocturnes

"Praître" (Poème engagé)

Mon Dieu, écoutez-moi
J'ai mal à ma voix.
N'entendez-vous pas vos fidèles crier
Devant votre temple doré?

Mon Dieu, croyez-moi
J'ai mal à ma foi
Vous promettiez de réaliser
Nos prières essoufflées
Mais la bougie vous avez soufflé
Il n'y a plus rien à espérer

Mon Dieu, mon Dieu, ne levez pas le pouce
Mes yeux ont vu assez de votre enfer
Je suis peinte en bleu et rouge
Qui ensemble font un mauve amer

Continuez d'envoyer ces prêtres
Qui nous regardent de si haut
Ils peignent si bien notre peau

Nous marchons, nous avançons
En cadence, nous chantons
Autour de la vierge liberté
Au corps meurtri et ensanglanté

Nous nous faisons médecins et infirmiers
De notre patiente déité
Oui elle est patiente, notre bien-aimée
Car on nous dit qu'elle peut attendre une éternité.

Mon Père, mon Père, réveillez-vous!
Nous sommes dans la rue, votre rêve est fini.
Nous crions aux portes de votre temple maudit.

Au traître! À l'infidèle!
Notre déesse se meurt et son sang est sur vos mains
Au meurtre! À l'assassin!
Tuer notre douce Liberté ne vous rend pas dieu demain.

Votre temps est révolu, mon Père
Vos ouailles vous ont quitté
Vos jours sont compté
Votre règne ne peut plus durer.

"Notre Mère, Liberté
Que Ton nom soit sur nos cœurs gravé
Que Ton règne soit éternel
Que Ta présence se voie dans nos yeux comme nos mots
Donnes-nous aujourd'hui la chance de protester
Pardonne-nous si nous te bloquons le passage
Comme nous pardonnerons un jour
À ceux qui nous ont empêché de te voir
Mais ne nous soumet pas à la corruption
Et délivre-nous de ce cauchemar
Amen"