Chapitre 1 - Cassandra

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En sortant de l'ascenseur, je m'engage d'un pas vif dans le long corridor. Au bout du couloir, depuis l'une des chambres, il y a un raffut infernal. L'ordre doit revenir. Autant de boucan n'est pas toléré dans l'hôtel. Le bruit de la musique rock est assourdissant. En tant que directrice adjointe, je dois y mettre le holà. Le service de sécurité me rejoindra incessamment sous peu.

À mesure que j'approche, la musique devient plus forte. Je m'arrête devant la porte, inspire longuement pour me préparer à l'affrontement.

Ils sont plusieurs dans la même chambre. Ce groupe de jeunes a débarqué un peu plus tôt dans la soirée. Des étudiants sortis de prestigieuses universités. L'argent. L'oisiveté. L'insolence. Tout cela transparaît d'eux. Dès leur arrivée, à la réception, ils se sont fait remarquer. Celui qui semble être leur chef, un certain Clayton, a exigé d'être escorté jusqu'à la chambre qu'ils avaient réservée.

Je tente d'ignorer le flux d'adrénaline qui me parcourt les veines, la crispation de tous mes muscles, et je frappe à la porte. J'attends. Le bruit ne faiblit pas et le battant demeure fermé. Je recommence, encore plus fort, et je crie :

— Ouvrez ! C'est la direction de l'hôtel !

La porte s'ouvre subitement à toute volée. On m'agrippe le poignet pour me tirer à l'intérieur. Une écœurante odeur de bière mêlée à la fumée âcre des cigarettes me saisit à la gorge. Il est interdit de fumer dans le bâtiment, mais ils en ont que faire apparemment. Je dois à tout prix garder mon sang-froid !

Je me dégage prestement, mais quelques garçons, visiblement ivres, m'encerclent, me poussant contre le mur.

Clayton s'approche de moi.

— Nous avons appelé le service des chambres pour qu'on nous envoie des filles afin de nous amuser, mais je ne pensais pas qu'ils nous prendraient au mot, raille-t-il d'une voix pâteuse. On va pouvoir s'éclater.

— Je suis là pour vous demander de faire moins de bruit. Sinon je serais dans l'obligation d'exiger que vous quittiez les lieux.

— D'accord, nous allons faire moins de bruit, déclare un des jeunes en enlevant son tee-shirt. C'est toi qui vas en faire, beauté.

Je me retiens de rouler des yeux, exaspérée. J'ai bien envie de leur apprendre les bonnes manières. Seulement, je dois agir intelligemment et les maintenir en attendant que la sécurité intervienne.

— Vous êtes dégoûtants ! ne puis-je m'empêcher de dire.

— Mais pas toi, chérie, rétorque celui qui est torse nu.

Ses amis l'applaudissent et, encouragé par la ferveur du groupe, il se jette sur moi.

Je me dérobe d'un geste rapide et franchi le cercle formé par les autres. J'essaie d'atteindre la porte de la chambre. Une voix me souffle qu'il vaut mieux éviter que je reste seule avec eux. Une alarme clignote dans ma tête et crie : danger !

Cependant, Clayton m'attrape par l'épaule et me tire contre lui. Je me raidis instantanément. Personne n'a le droit de me toucher. Personne !

Je lui assène un violent coup de coude dans le ventre. Il pousse un grognement de douleur tout en me relâchant. Mais je n'ai pas le temps de faire un pas que les autres me bloquent le passage.

— Tu t'en vas déjà ? demande l'un d'eux, narquois.

La tournure que prennent les choses est mauvais signe. Clayton m'attrape à nouveau, mais par les bras et me serre contre lui. Je tente de réfréner la bile qui me monte à la gorge.

Dangereuse infiltrationWhere stories live. Discover now