Depuis la discussion avec ma mère, je n'ai parlée à personne.
Emma ne répond pas, je ne peux pas avouer à Rachel que j'ai embrassée plus d'une fois le garçon qu'elle aime, je ne peux ni parler à Erwan ni, et surtout pas, à Kylian, Arianna a déjà assez de problèmes avec Loïs et son copain pour entendre les miens et Camille n'a plus le même numéro qu'avant.
Je n'avais donc rien à faire hormis éviter Kylian même si, aujourd'hui, il n'est pas là, ce qui m'intrigue, il faut dire, il n'est pas souvent à la maison, ces derniers temps...
C'est aujourd'hui que je dois rencontrer Arthur et Thomas, dans précisément quelques minutes.
Je me suis tout de même bien habillée, pour faire bonne impression: jean taille haute, chemisier couleur lilas et mes nouvelles baskets blanches.
Je suis à présent en train de faire mijoter un risotto quand ma mère entre dans la cuisine pour chercher des verres à mettre sur la table du salon.
Je l'intercepte avant qu'elle se rende dans le couloir en demandant :
-Tu sais où est Kylian?
-Oui, il me l'a dit avant de partir ce matin. Il est partie chez un ami.
-Un ami? Je répète en fronçant les sourcils. Il t'a dit le nom de cet ami?
-Non, il m'a juste dit ça et aussi comme quoi il reviendrais ce soir, qu'il ne faudrait pas l'attendre pour manger.
Ma mère me regarde longuement, ce qui signifie qu'elle se doute de quelque chose alors je change de sujet en demandant :
-Ce Thomas, il est à mon lycée ?
-Non, il est dans un lycée assez loin d'ici, en seconde, comme toi. C'est un garçon très intelligent, c'est pour ça que je pense que tu t'entendra avec lui. Tu sais que ses professeurs lui ont proposés d'aller directement en terminale ? Mais il a catégoriquement refusé.
-En effet, il est vraiment très intelligent...
Une personne si intelligente doit être le cliché de l'intello: les cheveux coupés au bol, les vêtements datant d'il y a trente ans, l'appareil dentaire et les lunettes aussi ronde que celle d'Harry Potter!
Je dis ça mais, Emma est une élève très intelligente et pourtant, elle ne ressemble pas du tout à ça.
On entend alors quelqu'un toquer a la porte d'entrée.
Ma mère lâche les verres sur la table pour s'avancer en direction de la porte en s'exclamant :
-Ça doit être eux!
Ma mère s'est tout de même faite très belle pour Arthur. Elle a revêtue sa belle robe rouge, ses collants noirs à motif de dentelles et ses escarpins aussi rouge que sa robe.
Sans parler de sa coiffure élaborée avec soin et de son maquillage exécuté à la perfection.
J'essuie mes mains sur mon tablier avant de rejoindre ma mère dans le couloir.
Quand elle ouvre la porte, je vois le bel homme qui était avec elle la dernière fois.
En effet, ses yeux sont d'un vert merveilleux.
Il est habillé d'un très chic costume, ça lui va vraiment bien.
Derrière lui, je remarque son fils, je remarque surtout qu'il est le total inverse de ce que je pensais.
Il a de magnifiques cheveux noirs parfaitement coiffés, des yeux verts aussi beaux que ceux de son père même s'ils sont légèrement cachés par des lunettes noires et il est lui aussi habillé d'un costume.
Quand il s'avance un peu plus, je remarque qu'il fait une tête de moins que moi, son visage est un peu enfantin, même si ses yeux ont l'air aussi mature que ceux d'un adulte de 30 ans.
Ma mère serre Arthur dans ses bras avant qu'il pose un baiser sur sa joue en s'exclamant:
-Charlotte, tu es magnifique avec cette robe!
Je les regardes en souriant, ils sont assez mignons tout les deux.
Je pose ensuite mon regard sur Thomas qui n'a pas bouger d'un pouce et ne semble pas vraiment heureux.
Je lui fait la bise avant de lancer :
-Bonjour Thomas, moi c'est-...
-Alice, je sais déjà. Me coupe-t-il.
Très poli, ce garçon...
Arthur se tourne vers moi et me fait la bise avant de sourire souriant :
-Alice! Ta mère m'a tant parler de toi. Tu es aussi jolie qu'elle le dit...
-Merci Arthur, vous aussi vous êtes très élégant. Je suis heureuse de vous connaître.
-Tu peux me tutoyer. Dit-il en souriant.
Je souris aussi avant de montrer la table présente dans le salon.
Arthur s'assoit à côté de ma mère et en face de son fils, ce qui fait que je me retrouve à côté de Thomas.
Je discute avec ma mère et Arthur pendant l'entrée. Thomas reste silencieux et ne répond aux questions que par oui ou non.
Je lance en me levant pour aller dans la cuisine :
-Je vais chercher le risotto.
Une fois dans la cuisine, je regarde rapidement l'écran de mon téléphone posé sur la table et remarque que j'ai un message.
Je l'ouvre et lis :
Message de : Erwan.
Alice, est-ce que ça va? Après ce que tu m'as dit par message à propos d'Arthur et de Thomas, je me demande si ça se passe bien chez toi.
Je lui répond immédiatement :
Tout va bien, Erwan. Merci.
Message de : Erwan.
Tant mieux. Tu as parlée à Kylian?
Envoyé à : Erwan.
Non. Il n'est pas là. Il est apparemment chez un ami.
Message de: Erwan.
D'accord. Bonne chance pour quand tu lui parlera. Et... Est-ce que tu as réfléchis?
Envoyé à: Erwan.
Mon esprit est troublé mais je peux être sûre de deux chose : tu me manque et j'aimerais que tu sois avec moi... ❤
Message de : Erwan.
Tu aimerais que je vienne chez toi? Que je sois près de toi? Moi aussi j'aimerais.
Envoyé à : Erwan.
Si seulement tu pouvais être avec moi... ❤
Comme il n'envoie pas d'autre message, je pose mon téléphone et prend la marmite pour l'emmener dans le salon.
Mon dieu, Erwan, tu me fais beaucoup trop d'effet...
Je pose la marmite au milieu de la table et m'assois quand ma mère me demande après m'avoir longuement regarder :
-Ça va, Alice ? Tout visage est rouge...
-Oui, tout va bien maman... Je balbutie avant de changer de sujet : Goûtez donc mon risotto!
Je sers tout le monde et quand Arthur goute mon plat, il demande en souriant :
-C'est vraiment toi qui a fait ça?
-Oui, pourquoi, ce n'est pas bon?
-Au contraire, c'est délicieux ! S'exclame ma mère.
Nous mangeons en silence mais je décide d'en apprendre plus sur Thomas, je me tourne vers lui et demande :
-Tu aimes?
-C'est assez bon, oui.
-Et, je me demandais... Tu as des hobbies dans la vie?
-Oui. J'aime beaucoup la musique. Je joue un peu de tout les instruments mais mon préféré est le violon.
-Ça se comprend, le violon a un son profond et puissant. Combien tu joue d'instruments?
Il eu l'air de réfléchir et dit enfin :
-Une quinzaine.
-Incroyable ! Tu es un orchestre à toi tout seul!
-Un orchestre est composé de bien plus que quinze instrument.
Eh bien, le conversation avec lui est dure, heureusement qu'Arthur et Charlotte sont trop concentrés sur leur conversation pour nous entendre.
Je lui annonce alors :
-Dis moi, tu n'es pas très bavard...
-Quel sens de l'observation !
Ma mère nous coupe dans notre discutions un peu agaçante pour annoncer que l'on va manger le dessert : une tarte aux fruits.
Tandis que nous mangeons notre gâteau tout droit venu de chez le boulanger, ma mère demande à Thomas :
-Alors, Thomas, tu as fait la connaissance d'Alice ?
-Oui.
-Et donc, vous vous entendez bien?
Je réponds à sa place, il ne faudrait pas la rendre triste en sachant que nous ne nous entendons pas vraiment pour le moment:
-Très bien, maman!
-Génial! Alors nous pourrons faire des sorties en famille, tous les quatres.
Une famille? Moi, maman, Arthur et Thomas ?
C'est un terme un peu fort, moi je ne les connais que depuis quelques heures.
Je vois le poing de Thomas se crisper sur sa cuillère.Il a l'air du même avis que moi.
Je lance alors en me levant :
-Je n'ai plus faim, je vais dans ma chambre. Je regarde Thomas et demande : Tu veux venir ?
Il se lève et me suit sans un mot.
Une fois dans ma chambre, il l'inspecte avant de s'asseoir sur mon lit. Je fais de même quand il demande :
-Donc, toi, ta passion, c'est la photo ?
-Oui. J'en prends tout le temps.
Nous restons ensuite silencieux avant qu'il annonce en me regardant dans les yeux :
-Nous ne formerons jamais une famille.
-Peut-être.
-Il n'y a pas de peut-être. Mon père reste mon père et non ton père et ta mère reste ta mère et ce ne sera jamais ma mère.
-Je sais...
-En plus, j'ai déjà une mère, pas besoin de la tienne.
Là, il commence réellement à m'énerver.
Je me lève en tapant des pieds et m'exclame :
-Mais arrête avec ça! Je suis au courant je te signale! Cesse de te plaindre, contrairement à toi, moi, je n'ai plus de père! Qu'est ce que tu as?! Tu ne nous aimes pas, ma mère et moi? Tu crois que ça me réjouis l'idée que je serais peut-être un jour ta demi-soeur et que l'on passera toute notre vie ensemble? Cette situation me frustre mais le bonheur de ma mère passe avant tout. Ton père a le droit d'être amoureux et heureux, non?!
Je soupire et lui, il ne dit plus rien.
Il ne fait plus rien non plus hormis me fixer.
Je me suis peut-être emportée, mais au moins, il a compris.
Après un long silence pesant il se lève pour aller vers mes photos et lance :
-En fait, j'aime bien ta mère.
-Pardon? Dis-je en m'approchant de lui.
-Ça fait un mois que j'ai fait la connaissance de ta mère et... Je dois avouer, je l'aime bien.
-Oh. Moi, je ne sais pas, je ne suis au courant de leur relation qu'hier et encore, je l'ai appris de moi même.
Il se tourne vers moi et fronce les sourcils.
-Sérieusement ? Pourquoi est-ce que ta mère t'as cachée ça?
-Va savoir. Sûrement par peur de ma réaction. Remplacer un homme mort, c'est dur.
-En résumé, on est dans le même pétrin.
-Ça m'a bien l'air d'être le cas.
Il fixe la photo avec mon père, ma mère et moi avant de dire :
-J'aime bien cette photo.
-C'est aussi ma préféré.
Il l'a décroche du mur, laissant pendre la pâte à fixe sur la photo.
-Eh! Ma photo! Raccroche la!
-Pourquoi ? Je veux juste la regarder de plus près... Dit-il en me souriant.
Je cours vers lui pour reprendre ma photo mais il fait de même avant de se jeter sur mon lit, la photo sous lui.
On dirait des gamins, mais je veux ma photo !
Je me jette littéralement sur lui et essaye désespérément de récupérer ma photo en m'exclamant :
-Thomas, c'est définitif, je te déteste!
-Tu as de la chance, c'est réciproque! Dit-il hilare. Et au fait, t'es nulle, tes photos sont un peu flous et mal cadrées !
-Et qu'est-ce ça peut te faire! Rend la moi!
-Ceci dit, dans l'ensemble, elle sont belles.
Je fronce les sourcils, un compliment de sa part?! Lui qui n'a fait que râler jusqu'à présent!
Je tire sur son épaule pour le retourner, mais tout ce que je réussi à faire c'est légèrement déboutonner sa chemise.
Il s'exclame alors:
-Alice, voyons! Je sais que je suis beau mais quand même ! Fais attention, je vais crier au viol! D'ailleurs, je ne te savais pas cougar!
-Cougar?! De quoi tu parles?! Je m'exclame les joues brûlantes.
-Je n'ai que 12 ans!
Je m'arrête net. 12 ans?! Je croyais qu'il était en seconde. Il a sauté quatre classes, en bref, l'équivalent de tout son collège?
On entend alors la porte s'ouvrir et une voix masculine s'exclamer :
-Alice?!
Je lève la tête. Erwan?!
Je demande :
-Mais qu'est ce que tu fais là ?
-Et toi, qu'est-ce que tu fais à califourchon sur un mec? Demande-t-il en fronçant les sourcils.
-Salut, moi c'est Thomas. Entonne mon demi-frère comme pour en rajouter une couche.
Je me décale de Thomas pour m'avancer vers Erwan, les joues plus que brûlantes.
-Erwan, il m'a volé ma photo, alors je voulais la reprendre.
-Quoi?! Mais pas du tout, j'étais sur son lit quand cette Cougar m'a sautée dessus! S'exclame Thomas avec un air de malheureux.
Je me tourne vers lui pour lui lancer :
-C'est ça, bien sur! T'es vraiment qu'un gamin!
-Bon, c'est qui, lui? S'impatiente Erwan.
-Mon demi-frère... Je soupire.
Il s'avance vers nous pour rectifier :
-futur demi-frère. Même si je ne suis pas sur de vouloir passer ma vie avec une cougar...
-Ne raconte pas n'importe quoi! Et rend moi ma photo ! Je lui crie.
-Même pas en rêve, Cougar!
Erwan nous coupe dans notre dispute pour se mettre à rire :
-Incroyable, on dirait des frères et soeur.
-N'importe quoi... Souffle Thomas.
Je me sens rougir quand Erwan me regarde d'un air bienveillant.
Il m'attire à lui avant de m'embrasser doucement.
Je m'écarte de lui en plaisantant :
-Il y a des enfants ici!
-Beurk... dit Thomas avec dégoût. Je retourne en bas, en espérant qu'ils ne se bécottent pas aussi...
Il sort alors de la chambre, nous laissant tous les deux.
On se regarde longuement avant qu'il pose doucement sa main sur ma joue pour que j'approche son visage du sien.
Nous sommes si proche que j'entends son coeur battre contre ma propre poitrine.
Je sens son chaud et doux souffle sur mon cou ainsi que son odeur que j'adore.
Nos lèvres s'effleurent un moment, en silence, doucement, avant que nous nous embrassions.
Il pose sa seconde main sur mes cheveux pour doucement les caresser tandis que je pose les miennes sur sa nuque.
Ce baiser a beau être intense, il n'est pas comme ceux de Kylian...
Ceux d'Erwan sont si doux.
Nous nous approchons de mon lit avant de s'assoir dessus.
Sa bouche quitte ensuite la mienne pour embrasser mon cou, il descend de plus en plus bas avant de s'arrêter à mon chemisier.
Il lève les yeux vers moi et pose ses doigts sur le premier bouton de mon chemisier en demandant :
-Je peux?
-À condition que tu enlève ton t-shirt.
-Et pourquoi? Demande-t-il avec un air malicieux.
J'ai juste envie de voir son torse.
Mais je n'ai pas besoin de répondre à sa question qu'il l'enlève.
Son corps me fait vraiment craquer. Je l'ai déjà vu presque nu mais là, ça n'a rien à voir.
Je m'allonge sur le lit et il se pose sur moi.
Il embrasse de nouveau mon cou et quand il arrive vers mon chemisier, il déboutonne le premier bouton pour embrasser de nouveau ma peau.
Il descend le long de mon corps et enlève les boutons un par un dès qu'il arrive à leur position.
Quand il arrive a mon bas du ventre, après avoir retirer le bouton de mon jean et sa fermeture éclair, il s'arrête.
Il se lève et s'assoit sur le lit.
Pourquoi il s'arrête?!
Je m'assois à ses côtés et il m'annonce en souriant :
-Je n'irai pas plus loin.
-Mais pourquoi ?
-Nous sommes jeunes, Alice. Nous ne sortons même pas ensemble.
-Mais je peux sortir avec toi, si tu veux! Je m'exclame.
-Ça ne change rien. Tu as toujours un copain et nous n'avons toujours que 15 ans.
-Mais-...
-C'est vraiment sympa Alice, mais je ne veux rien faire que tu puisses regretter. Me coupe-t-il.
Ce qu'il dit à l'air logique, mais pas pour moi.
Mais je préfère ne pas insister.
Je pose ma tête sur son épaule et chuchote :
-Je t'aime, Erwan.
-Moi aussi, ma merveilleuse Alice.