La 3ème Congrégation

Autorstwa Apo-logie

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La Province de Nauphela est divisée en quatre Ordres : Les Chevaliers, les Fées, les Sorciers et les Archers... Więcej

Prologue
Carte de Nauphela
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41

Chapitre 20

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Autorstwa Apo-logie

Le Camp d'Otrance est immense. Et bien qu'on s'approche de l'hiver, il fait encore chaud. Situé au Sud de Nauphela, le climat a rien à voir avec celui de Nelbel où le froid est une habitude. On peut encore profiter l'après midi de chaleurs estivales.

Au fin fond du camp d'Otrance, on trouve une zone de tir désaffectée. Elle n'est plus entretenue faute de moyen, mais elle reste très intéressante pour ceux qui veulent s'entraîner, parce qu'elle est grande, perdue entre les champs, et souvent dépeuplées.

Larsen est là, son arc à la main, situés à quelques dizaines de mètres des cibles, à tirer vers ces dernières.

La barrière empêche l'accès aux champs de blés dans lesquels se trouvent Larsen et les cibles rouillées par les intempéries, mais qui tiennent par miracle encore debout. Je m'appuie alors derrière cette barrière contemplant la scène. Étrangement, voir Larsen tirer m'apaise.

Ses tirs sont parfaitement exécutés. Ils est évident qu'il a de véritable compétence en la matière. Bien plus que moi, ce qui n'est pas étonnant quand on sait qu'il est Archer et que je n'en suis pas un. J'ai l'impression qu'il a fait ça toute sa vie. J'aurais pu le regarder tirer pendant des heures. Le vent est un peu frais, mais agréable. Il souffle considérablement, balayant les cheveux de nos visages. C'est un bel après-midi.

J'interpelle alors Larsen.

— Quel gâchis de te voir intendant quand on voit avec quelle précision tu sais tirer.

Le jeune homme se retourne, surpris de me voir ici, dans ce coin reculé du Camp.

— Tirer pour le plaisir est parfois plus satisfaisant que le faire pour le travail, me répond-il en s'avançant vers moi pour me saluer.

Je hausse alors les épaules, acquiesçant.

— Sans doute. Tu viens souvent ici ?

Larsen hoche la tête, attrape la bouteille d'eau posée par terre avant de boire à grande gorgée. Il finit enfin par me répondre.

— J'aime cet endroit. Un des seuls du camps qui reste encore désertique en pleine journée.

Et, ce n'est pas étonnant qu'il le soit. Cette partie du terrain n'est plus entretenue. Elle est laissée à l'abandon sûrement depuis quelques années pour manque de moyens. Mais, elle permet au moins d'accueillir ses visiteurs dans un calme apaisant.

— C'est donc là que tu te caches pour penser tes plans sournois, je réplique avec un soupçon de sarcasme dans la voix.

Larsen s'étire et ramasse son arc, s'apprêtant à poursuivre sa séance de tir.

— Je ne me cache pas. Regardes : tu m'as trouvé.

Je laisse échapper un petit rire.

— Oh, en réalité je ne te cherchais pas.

— Ah oui ? Alors, forcé de constater que nos chemins se croisent définitivement bien souvent, réplique-t-il en positionnant une flèche sur son arc, avant de le brandir.

Larsen se concentre, vise d'un œil le centre de la cible. Sa flèche parvient au centre même de la surface, d'une vitesse déconcertante.

— D'accord, je plaide coupable. En réalité je te cherchais.

— J'ignorai que je suscitais autant d'intérêt pour toi, me répond-il en faisant à son tour preuve de sarcasme.

Je pose un pied sur la barrière, l'escalade, pour me retourner de l'autre côté.

— Qui es-tu Larsen Stanov ?

Larsen récupère une autre flèche, qu'il fait glisser le long de son arc, sans prendre la peine de se retourner vers moi.

— Tu as mon nom et mon prénom. C'est de toute évidence déjà bien suffisant, me répond-il évasivement.

— Les gens disent que tu as été prof de tir.

— C'est vrai. Pendant quatre ans. J'enseignais à des enfants et des adolescents. J'aimais bien ce métier. J'ai toujours apprécié le contact avec les jeunes.

— Alors pourquoi avoir arrêté ? Pour t'infiltrer dans la Formation de la Troisième Congrégation ?

Larsen lâche cette deuxième flèche, qui se plante cette-fois-ci plus à droite.

— Je sais saisir les opportunités autant que toi, finit-il par répondre.

Je croise mes bras sur ma poitrine, suspicieuse.

— Donc tu n'es pas journaliste comme tu l'avais prétendu ?

Larsen laisse échapper un petit rire.

— C'est justement parce que je suis journaliste que je suis ici.

— Et, à qui vends-tu tes informations ?

— Qui te dis que je les vends a quelqu'un ?

— Des milliers de gens seraient prêts à vendre leur propre mère pour que tu leur livres toutes les faiblesses de Dimitris Silva et de la Formation.

Larsen va décrocher ses flèches sur la cible et les ramène vers là où il se plaçait pour tirer. Il récupère l'une d'entre elles et la place encore une fois sur son arc, prêt à tirer de nouveau.

— Tu penses que je travaille avec des opposants du Gouvernement ?

Je hausse les épaules, concentrée par tout ce qu'il me dit.

— A toi de me le dire.

Larsen pousse un soupir et laisse tomber sa flèche et son arc au sol avant de se retourner vers moi.

— Je travaille pour moi-même, je te l'ai déjà dit, petite fée. Je n'ai jamais rien eu contre le Gouvernement ou les Congrégations. Je pense même qu'elles sont de bonnes choses. Je suis juste un adepte de la vérité.

— Ça tu me l'as déjà dit.

Larsen hausse un sourcil, ne laissant transparaître aucune émotion. Il ne semble pas s'embrouiller dans son discours. Ce dernier paraît même cohérent. Je veux juste le tester, au cas où il aurait voulu me cacher des informations importantes.

— Alors pourquoi me le redemander ?

— Parce qu'il faut bien que je sois certaine de ta sincérité, si je vais être amenée à m'allier avec toi.

Un lueur plus vive habille alors les beaux yeux noisettes de l'Archer. Il fait quelques pas en ma direction pour se retrouver juste devant moi, et incline légèrement sa tête sur le côté, m'analysant de son regard énigmatique.

— Mademoiselle Nedelko... Que venez-vous de dire ?

— Ne me force pas à répéter Larsen. J'ai trop de fierté pour ça. Tu m'as aidé l'autre soir, quand on zonait près du bureau de Silva. Sans toi, je n'aurais sûrement pas réussi tout ce que j'ai entrepris.

Larsen se baisse et ramasse son arc et ses flèches qu'il me tend. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas son geste. J'attends qu'il me réponde, mais visiblement, il ne prévoit pas de le faire.

— Prends-les.

— Pourquoi ? Tu veux que je t'embroche ?

Larsen ne répond pas. D'un geste élégant de la main, il m'invite à prendre place devant la cible. Pendant quelques secondes je ne détache pas mes yeux de du regard mystérieux qu'il m'adresse. Mais, après un long instant de silence, j'exécute sa demande. Je brandis l'arc, fait coulisser une flèche contre la cordelette, pose deux doigt de part et d'autre, ferme un œil et lâche. La flèche se plante dans le cercle orange. Elle n'est pas au centre, mais c'est déjà pas mal.

— Tu tires bien, finit par déclarer l'intendant.

Je me tourne vers lui et lève un sourcil,

— Tu trouves ?

Larsen hausse un sourcil.

— Pour une Fée, oui. Assez pour qu'on n'ait pas trop de doutes sur tes origines.

Est-ce que c'est censé me rassurer ?

— Ota a été un bon professeur, je finis par admettre.

— Mais, il n'est plus là. Désormais, tu dois continuer de te former sans lui.

Je récupère une autre flèche et répète le même processus. Larsen m'observe silencieusement. Ce moment est curieusement agréable. Je suis loin de toute source de stress. Je suis bien.

— En fait, je crois que je suis comme toi. J'aime tirer. Ça me détend, je finis par répliquer.

Larsen laisse échapper un petit rire.

— Crois-moi, tes moments de détente seront rares. Alors, profite.

Les questions fusent alors dans mon esprit. Il parait si calme alors que moi, à son contraire, je bouillonne de l'intérieur tellement j'ai peur de me faire choper à tout moment par un Formateur ou un élève. Je pose alors brutalement le matériel que m'a confié Larsen par terre.

— Comment tu fais ? Comment tu fais pour être aussi détendu ? Tu risques à tout moment de te faire démasquer par Silva et de finir tes jours en prison pour espionnage.

Larsen place son regard au loin, vers l'horizon. Le soleil semble l'éblouir, mais il ne le détourne pas pour autant.

— J'ai été entraîné pour supporter une telle pression, finit-il par déclarer.

Je hoche la tête, le dévisageant pour analyser toutes ses réactions.

— C'est donc là qu'intervient Ota. Il t'a formé comme moi.

Larsen secoue la tête

— Pas exactement. Je n'ai pas usurpé d'identité, ni de statut. Le boulot a été différent du tien. Il m'a juste aidé à travailler sur moi.

— Qu'est-ce que vous faisiez ?

— Beaucoup de méditation. C'était surtout ça la clé du travail.

— Et, qu'est-ce que ça t'a apporté ?

— Ça m'a permis de réfléchir d'une autre manière. A voir les choses différemment. Quand tu t'infiltres de cette manière, du dois te contrôler, tu dois réfléchir extrêmement vite. Sans entraînement, c'est peine perdue.

— Visiblement ça a bien marché. Tu m'as l'air d'être très réfléchis. Un peu trop même. A moins que ce soit ton côté psychopathe qui s'exprime.

Larsen sourit. Il ramasse son arc et ses flèches pour me les tendre de nouveau.

— Je ne suis pas psychopathe. Je suis un gentil, même.

— Facile de tenir ce discours quand on a un visage angélique surplombé d'une épaisse touffe blonde qui vole harmonieusement au gré du vent.

Il laisse échapper un petit rire.

— Je suis sûr qu'au fond de toi, tu me trouves gentils.

— Tu veux la vérité ? Je te trouve flippant.

— Mais, gentil.

— Mais, flippant.

— Tu veux un conseil, petite Fée ? Je suis flatté de l'obsession que tu me portes, mais tu devrais la diriger pour les Formateurs de la Troisième Congrégation. Je te fais perdre trop de temps.

Quelle audace.

Je flanque le matériel de tir sur les pectoraux de mon interlocuteur pour le lui rendre, plantant mes yeux dans les siens d'une manière désinvolte.

— Tu me harcèles sans relâche depuis la rentrée pour que j'accepte ton aide. Alors, qui est obsédé par qui ?






*





Le crépuscule pointe le bout de son nez. Il n'y a pas grand monde ce soir. Je marche seule en direction du bâtiments des Archers. Le chemin est encore un peu long, mais cela me dérange pas. Je profite de ces derniers instants de calme.

C'est à ce moment-là que les visions ont recommencé. Pourtant, je n'ai pas tenté de les redéclencher. Même si peut-être qu'inconsciemment j'en exprimais le désir.

Comme les autres fois, j'arrive à dater les événement. La scène se passe le soir du premier jour de la Deuxième Congrégation.

Nikolaï est là. Il suit dans l'obscurité de la nuit une femme devant lui. Je comprends rapidement que c'est Inna.

Il accélère son pas pour se rapprocher d'elle, et voyant qu'elle ne s'arrête pas, ne l'ayant pas entendu, il saisit son épaule par la main. Inna sursaute et pousse un cri étouffé de stupeur. Elle se retourne et fusille le garçon du regard.

— Mais, qu'est-ce que tu fais ? souffle-t-elle plus bas pour que personne ne l'entende, exécutant un mouvement de recul.

Nikolaï reste calme. Il lui en veut un peu de lui avoir cacher son identité, mais il ne veut pas se fâcher avec elle. Il a apprécié cette soirée passée en sa compagnie, il ne veut pas qu'ils soient en mauvais terme, et encore moins qu'ils s'ignorent.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais l'une des Formatrices à la Deuxième Congrégation ?

Inna croise les bras sur sa poitrine. Elle n'arrête pas de fixer anxieusement les alentours, au cas où quelqu'un les observerait. Nikolaï semble plus à l'aise.

— Tu ne m'as pas dit toi non plus que tu en étais un futur élève, rétorque froidement la jeune femme.

— Ok. Un point partout. Et maintenant on fait quoi ? On ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé.

Inna jette des coups d'œil répétés à droite et à gauche pour d'assurer que personne n'écoute la conversation. Elle semble très nerveuse.

— Écoute, t'es un mec génial, tu as tout pour toi, vraiment. Ça aurait pu le faire dans un autre contexte, mais là, ce n'est pas possible.

Nikolaï ne semble pas de cet avis. Il fronce les sourcils et secoue la tête.

— Pourquoi ? On ne fait de mal à personne.

La jeune femme lui a vraiment plu. Et, il sait qu'il n'aura pas de coup de cœur avant bien longtemps. Faire une crois définitive sur elle est un véritable gâchis.

— Parce que je risque de perdre mon job ! Si quelqu'un apprend ce qu'il s'est passé entre toi et moi...

Nikolaï la coupe, sûr de lui.

— C'était avant la formation. Aucune règle n'a été transgressée, affirme-t-il.

Inna secoue la tête.

— C'est là que tu te trompes. Cette discussion est déjà de trop, vis à vis du règlement.

— Donc on fait quoi ? On fait comme si rien ne s'était passé. On a couché ensemble, bon sang ! On ne peut pas effacer ça. Je comprends réellement si tu me dis que tu ne veux rien de plus, et je l'accepte. Mais, tu ne peux pas m'éviter comme ça pendant toute la formation.

— Il ne sait rien passé entre toi et moi. Rien. Je ne sais pas de quoi tu parles. On s'en tient à cette version parce que si ça s'apprend, je ne serais pas la seule à être mise sur la touche. Tu pourras dire adieu à tes ambitions de carrière.

Le reste de la vision m'est inaccessible, je reviens brutalement à moi, tirée brusquement de cette dernière qui aura été très brève.

Il reste sans doute tellement de choses à découvrir. Les questions m'assaillent subitement. Inna et Nikolaï ont-ils gardé leur distance, comme la jeune femme le préconisait ? Ou on-t-il franchi délibérément les limites du règlement ? Et quels ont été les impacts sur la suite de la Formation de Nikolaï ?

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