~~~ L A N A H ~~~
Idya : Non non non pourquoi t'es là !? C'est toi qui lui a dit de venir Lanah ?
Seydou : Non c'est pas elle.
Quand je lui ai donné le nom de l'hôpital, je n'aurais jamais pensé qu'il viendrait. Et surtout qu'il trouverait, je me demande comme il a fait d'ailleurs, je lui demanderais.
Idya : Seydou stp part... si t'es venu vérifier que t'avais bien raison c'est pas la peine
Seydou : Tu me prends pour qui Idya ? Tu sais que j'suis pas comme ça.
Idya : ...
Seydou : Je veux juste savoir comme tu vas toi.. je m'en fou du reste..
Idya : ...
Seydou : Dya...
Je regarde la scène en silence. Il se rapproche du lit pour faire le tour... elle essaye de se retourner de nouveau mais...
Idya : Aïe.. j'en peux plus putain...
Seydou : Arrête... tu te fais encore plus de mal..
Idya : Ça peut pas être pire... Umar est en chemin et il est sûrement très énervé contre moi
Seydou : Il est tout sauf énervé, il est surtout inquiet.. et on s'inquiète encore plus quand on ne sait pas ce qu'il s'est passé.. ni même ce que les médecins t'ont dit.. à moins que tu l'ai dit à Lanah
Idya : (Elle lève le regard vers moi) Non..
Seydou : T'as peur de quoi !? De lui ? De ce qu'il va te faire si tu parles ? Écoute moi bien, c'est la dernière fois qu'il lève la main sur toi.
Idya : ...
Seydou : Dya.. regarde moi
Idya : Nan.. je veux pas que tu me voie comme ça..
Seydou : Eh Idya.. arrête.
Elle lève le regard vers lui.
Seydou : Tu ne mérite pas ça. Tu n'a rien fait de mal.... Personne ne t'en veut ok ? J'te l'ai toujours dire et je continuerais à le dire
Idya : ... 🥺
Elle s'est mise à pleurer et il l'a pris tout doucement dans ses bras et elle s'est accroché à lui. C'est là que je me suis rendu compte du soutien qu'il aurait été pour moi si je m'étais confié à lui dans le passé.. et surtout que je me rend compte, que malgré tout ce qu'il s'est passé entre eux, il continue d'être un soutien pour elle.
On m'appelle à ce moment-là, les deux me regardent. Je regarde mon téléphone.
Moi : C'est Umar, il doit être arrivé, je vais le chercher. Je.. peux vous laisser ? Idya ?
Idya : Oui.. c'est bon.
Moi : Merci Seydou.. d'être là.. je reviens.
Je réponds vite à Umar avant que ça raccroche et je lui dit que j'arrive. Je vais à l'accueil et je l'aperçois de loin, en train de faire les 100 pas. Je suis presque devant lui quand il me voit, il me fait un petit sourire. C'est vrai que c'est pas le meilleur endroit pour des retrouvailles.
J'accélère un peu le pas quand il vient vers moi, il ouvre grand les bras, je me blottie contre lui et il me serre fort... en me faisant pleins de bisous dans les cheveux, sur le front.
Je recule un peu pour le regarder, on se fait un petit bisou.
Umar : Ça va ?
Moi : Et toi ?
Umar : Hum...
Je passe ma main dans sa barbe. On se regarde. Je sais que c'est peut être pas le moment, mais je pense qu'on a besoin de ça lui comme moi.
Umar : Es ce que je dois m'inquiéter Lanah ?
Je lui tend la main.
Moi : Viens.
Il me regarde d'abord, puis il la prend et on se dirige vers les ascenseurs.
Moi : Tu comprendras tout quand tu la verra, mais je préfère te le dire avant... on lui a levé la main dessus.. de nouveau. Et cette fois ci, c'est allé très loin, parce qu'ils ont dû l'hospitaliser. C'est pour ça qu'elle n'est pas rentré. Et qu'elle n'a pas osé vous appeler.
Umar : ...
Moi : ...
Umar : Je ne fais vraiment pas les choses correctement.
Moi : Pourquoi tu dis ça ?
Umar : Mes réactions.. elle a tellement peur de ça, que plutôt que de m'appeler quand ça ne vas pas, elle évite de le faire parce qu'elle a peur...
💭 J'aurais aimé lui dire que non.
Moi : C'est plus compliqué que ça
Umar : Mais tu sais aussi qu'il y a une part de vérité dans ce que j'ai dit
Moi : Hum...
Umar : ...
On ne s'est rien dit de plus, il m'a tiré vers lui quand on s'est retrouvé seul dans l'ascenseur.
Moi : Mais elle ne m'a pas dit ce qu'il s'était exactement passé... ni ce que les médecins lui ont dit.. mais honnêtement Umarah...
Umar : T'inquiète pas, j'ai compris.
Moi : ...
Umar : ...
Moi : Et Seydou.. est avec elle.
Umar : Quoi ?
Moi : Il m'a appelé juste après que tu l'es appelé. Et il a vite compris ce qu'il se passait
Umar : Es ce que je dois vraiment demandé qui lui a fait ça ?
Moi : Non...
Umar : C'est avec lui qu'elle est sortie hier alors ?
Moi : Apparemment.
Umar : Putain...
On continue d'avancer en silence puis on arrive devant la chambre.
Umar : (En me retenant par le bras) Attends Lanah.
Moi : Hum ?
Umar : Merci.. vraiment merci d'être là pour elle
Moi : Tu n'a pas à me remercier pour ça.
Umar : Et... je sais vraiment pas comment je vais réagir quan-
Moi : Fais-toi confiance.
Umar : Ok.
On toque et puis on entre dans la chambre. Seydou était assis sur la chaise à côté. Idya a rapidement lever le regard vers nous avant de baisser la tête. Je regarde Umar à côté de moi, il était comme bloqué. J'avais même l'impression qu'il avait arrêté de respirer.
J'étais prête à lui parler quand il s'est dirigé tout doucement vers Idya, avant de se pencher vers elle pour lui faire un léger bisou sur le front. Puis il s'est assis tout doucement à côté d'elle. Je n'aurais pas espérer de meilleure réaction de sa part.
Il l'a regardait, j'avais même l'impression qu'il avait les yeux qui brillaient. Et c'était tout silencieux dans la chambre.
Idya : (En ayant la tête baissée) J'suis.. Je suis désolé Umarah...
Il pose la main sur son menton, pour relever sa tête vers lui.
Umar : Nan t'excuse pas. Tu n'a rien fait de mal ok ?
Idya : 🥺 Et es ce que Papa et Nah ils.. hum
Umar : Je les ai appelé, ils sont au courant.
Idya : Nah doit tellement être énervée.. et j'suis sur que toi aussi
Umar : Non. Énervé ce n'est pas le mot. On était surtout inquiets, on savait qu'il se passait quelque chose parce que ça ne te ressemble pas... de ne pas donner de nouvelles comme ça
Idya : ...
Umar : Mais on a besoin de comprendre Dya... de savoir à quel point c'est grave... ce qu'il s'est passé.. parce que si t'es là et qu'ils ne t'ont pas laissé rentrer, ce n'est pas pour rien.
Idya : Je sais pas si... je peux pas...
Umar : Eh. Si c'est parce que t'as peur de ce qu'il va se passer ensuite... t'inquiète pas. T'es pas toute seule.
Idya : ...
Umar : Et c'est moi qui doit m'excuser... t'as tellement eu peur qu'on soit énervé que t'as pas osé nous appeler... et c'est de ma faute je sais... je suis désolé Idya. Désolé de te faire peur à chaque fois, au point que tu n'ose pas m'appeler quand tu est au danger..
Idya : ...
Umar : Idya appelle moi.. ou appelle quelqu'un.. On ne t'embrouillera jamais, ce n'est pas la priorité...
Idya : Je sais.. j'aurais dû.. mais je n'avais même pas la force de le faire...
Umar : C'est avec lui... avec Ibou que t'es sorti hier.. c'est ça ?
Idya : ....
Umar : Idya stp... faut vraiment que tu nous dise ce qu'il se passe.. ça nous tue de ne pas savoir.
Idya : (Elle me regarde) Hum...
Je m'approche à mon tour d'elle et lui tend la main, qu'elle prend.
Moi : Vas y Idya... tu te sentira plus légère.. t'as rien à perdre... t'as peur je sais... c'est dure.. mais c'est avant tout pour toi que tu dois le faire...
Petit silence dans la pièce.. puis..
Idya : Okay.
Seydou : Attends.. si tu veux je peux m'en aller
Idya : .. nan c'est bon. Tu peux rester. Je vais vous expliquer à vous trois, ce qu'il s'est passé.
Elle prend une grande inspiration. Avant de commencer à raconter.
Elle est sortie avec une de ces potes, qui apparement connaît Ibou. Ils se sont embrouillé dans la semaine, et Idya lui avait dit que c'était bon et qu'elle ne voulait plus entendre parler de lui. Elles ont passé la fin d'après-midi à faire du shopping sa pote et elle et ensuite elles devaient allés manger au restaurant.
Mais Ibou n'étais pas du même avis, il était en train de l'harceler parce qu'il voulait absolument lui parler. Il commençait même à la menacer de répondre mais elle était déterminé à ne pas lui répondre cette fois jusqu'à ce qu'il les rejoigne devant le restau où elles devaient aller. Elle précise qu'elle s'est même embrouillé avec sa pote à cause de ça parce qu'elle lui a clairement dit qu'elle ne voulait pas le voir.
Sa pote lui disait que ce n'était rien, que ça se voyait qu'il regrettait, qu'il a dit qu'il voulait absolument lui parler. Bref, qu'il avait réussi à mettre sa pote dans sa poche. C'est comme ça qu'il a fini par manger avec elles. Elle est resté froide avec eux. A la fin du repas, sa pote devait normalement la déposer chez elle mais bizarrement elle ne pouvait plus. Elle a donc dit à Ibou s'il pouvait la raccompagner.
Seydou : Désolé de te couper, mais ta pote, elle était au courant ?
Idya : De quoi.. ?
Seydou : Des coups tout ça ? Parce que ça se voit qu'elle a clairement fait exprès
Idya : Oui... enfin il avait déjà été violent avec moi devant elle.
Seydou : Et elle s'en fou pour te laisser partir avec lui, limite t'obliger à partir avec alors qu'elle sait très bien comment il est avec toi ?
Idya : ...
Seydou : Excuse moi. Continue Idya.
Je regarde Umar, il est bien attentif à ce qu'elle dit, mais je vois aussi qu'il se contient et qu'il a du mal. Et je pense que vous avez vu que Seydou a beaucoup de mal.
Elle continue, et dit qu'elle n'a pas eu le choix, parce que sa pote l'a clairement laissé là avec lui. Elle a essayé de trouver un Uber mais il n'y en avait aucun de disponible à ce moment. Elle voulais rentrer. Elle se retrouve donc en voiture avec lui. Il ne se parle pas vraiment, ou du moins quand il lui parlais elle ne lui répondais pas elle était clairement saoulé. Jusqu'à qu'elle se rendent compte qu'il n'allait pas vers chez elle mais vers chez lui.
Ils ont commencé à s'embrouiller de nouveau, parce qu'elle lui disait clairement que non, qu'elle voulait rentrer chez elle, il s'est mis à crier sur elle en disant que c'était mort, qu'il fallait d'abord qu'ils parlent, alors elle a décidé de se taire. A peine garée, elle est sorti de la voiture, prête à marcher pour aller chez elle, ce n'étais pas si loin à pied, mais il était déjà plus 22h quand même.
Sauf qu'encore une fois, il n'étais pas du même avis.
Et c'est là qui a commencé à être violent avec elle. En voulant la retenir.
Idya : Il voulait qu'on aille s'expliquer chez lui, alors que je n'avais clairement rien à lui dire. Et pour une fois j'étais vraiment sûr de moi, je me disais que je n'allais pas retomber dans ses bras. Même si au restaurant, il était tout gentil avec moi, il me faisait pleins de compliments, il s'excusait... j'avais même commencé à baisser un peu ma garde... mais une fois en voiture, il a vite montré son vrai visage.
Nous : ...
Idya : Et des insultes, et des « je sais pas tu te prend pour qui a pas répondre à mes appels », « arrête de croire que j'ai que ça à faire te courir après », et des choses qu'il me reproche, et il me rappelle les choses qu'il a faite pour se faire pardonner, les cadeaux qu'il m'a offert, que je suis rien sans lui, que je dois pas oublier tout ce qu'il a fait pour moi, qu'il supporte pas que je lui manque de respect et un tas d'autre chose, mais quand il a vu que je l'écoutais pas, que je ne réagissait pas, il m'a juste menacé en disant qu'on verra une fois qu'on sera descendu de la voiture.
Nous : ...
Idya : Alors quand on s'est retrouvé en bas de chez lui... j'ai vraiment eu peur... surtout quand j'ai vu qu'il n'y avait personne dehors avec nous. J'avais beau lui dire que non, que je ne voulais pas aller chez lui, que je voulais rentrer chez moi, il ne voulait rien entendre. Alors quand j'ai vu qu'il était très énervé... et qu'il me tirait de force pour aller chez lui, j'ai eu peur de ce qu'il pouvait me faire une fois seule avec lui... alors je me suis débattue... j'ai commencé à l'insulter et je lui ai mis un coup dans ses... parties.
Nous : ...
Idya : Malheureusement je n'ai pas dû taper assez fort... parce que ça ne lui a pas plu... et ce que j'ai vu dans ses yeux a ce moment là... je ne l'ai pas reconnu... c'était comme une autre personne... et la fois où il avait été comme ça avec moi.. c'est quand je suis.. venue chez vous...
Nous : ...
Idya : Et quand il a commencé à mettre des coups... j'ai senti que c'était différent.. que ça allait être pire que la... enfin les dernières fois.. et qu'en plus il n'y avait personne pour me défendre cette fois. J'ai essayé de me défendre.. mais.. il avait bien plus de force que moi..
Nous : ...
Idya : Il m'a mis une gifle... j'ai perdu l'équilibre et.. Je.. me suis retrouvé au sol.. ma tête a tapé violemment le sol... je pensais qu'il allait s'arrêter mais non.. et c'est là que je me suis dit que y avait plus rien à faire.. alors comme une petite.. m**de... je l'ai laissé faire.. je l'ai laissé se défouler sur moi. Et je m'en suis voulu d'être.. aussi...faible...
Elle s'est mise à pleurer... et Umar l'a pris dans ses bras...
Moi : Idya.. si tu veux.. tu peux.. continuer plus tard
Idya : (En se détachant d'Umar) Non non c'est bon.. j'vais tout dire maintenant...
Umar : T'es sur ?
Idya : Oui... la scène repasse en boucle dans ma tête... faut que ça sorte...
Umar : Ok alors.. on t'écoute
Idya : J'avais tellement mal partout.. que je sentais plus les coups.. au fur et à mesure je ne sentais plus rien... je ne sais pas si s'était une mauvaise chose ou pas... mais je me sentais partir tout doucement.. j'entendais de moins en moins ses insultes. Je me.. sentais partir.. et c'est là que j'ai entendu crier.
Umar : Y a quelqu'un qui est arrivé ?
Idya : Je crois... je me souviens pas très bien de ce que la personne a dit.. je n'ai pas vu qui c'était.. et puis c'est là que tout est allé très vite... j'étais comme absente. Mais je pense que les pompiers m'ont ramené ici..
Umar : Et... ils t'ont dit quoi quand t'es arrivé... ?
Idya : Ils m'ont examiné... m'ont demandé de raconter ce qu'il s'est passé et si je voulais.. porter plainte.. mais j'ai pas réussi à leur répondre. Quand j'étais de nouveau plus consciente, j'ai demandé à rentrer mais ils ont refusé..
Nous : ...
Idya : Puis ils m'ont dit qu'il fallait qu'il me garde au moins 24h suite au choc sûr la tête. Quand je suis tombé au sol, et surtout que j'avais de nombreuses blessures.. qu'il fallait qu'ils surveillent mon œil.. et que j'avais une fracture de la côte du côté droit...
Umar : SoubhanaAllah...
Idya : Que je n'allais sûrement pas avoir besoin d'opération mais... voilà. Je pense que je ne risque pas de sortir maintenant avec ce qu'ils m'ont dit aujourd'hui
Umar : Dya.. j'suis désolée que t'es eu à vivre ça toute seule...
Idya : C'est moi qui ait choisi.. mais je pense aussi c'est parce que je réalisais pas... je ressentais la douleur... ça me fait toujours mal mais je sais pas... j'arrive pas à me dire que tout ça s'est passé hier soir...
Moi : Je.. te comprends.. mais c'était déjà très courageux de ta part de m'avoir appeler..
Seydou : Et de nous avoir tout raconter..
Idya : Je... je peux pas me remettre avec lui après ça... mais à chaque fois que j'ai essayé de le quitter... il...
Umar : Eh, il t'approchera plus.
Idya : Umar je veux pas qu-
Umar : Je ne me salirais pas les mains. Mais crois moi qu'il ne te touchera plus Idya..
Seydou : Es ce que... tu veux porter plainte ?
Idya : Je sais pas...
Moi : C'est l'une des meilleures solutions pour être sûr qu'il ne s'approche plus de toi..
Idya : Tu l'aurais fait toi ?
Moi : L'important c'est.. qu'est ce tu veux toi ?
Idya : Je sais pas...
Seydou : T'as encore le temps d'y réfléchir... le plus important c'est que tu te rétablisse.. après ce que ce... hum.. t'as fait.
Idya : Oui...
Il y a eu un silence dans la pièce. Umar avait l'air dans ses pensées. Puis Seydou s'est levé.
Idya : Ou tu vas ?
Seydou : Je suis content de savoir que t'es en sécurité maintenant... mais je vais devoir y aller.
Idya : Ah.. oui. On doit t'attendre.
Seydou : Ouais... tu prends soin de toi ok ? Tu verras le reste après
Idya : Oui.. ok... Merci.. Seydou..
Seydou : T'inquiète pas. Tu pourras toujours compter sur moi.
Idya : Je sais... tu me l'avais pas dit.. et tu ne m'avais pas menti..
Seydou : Oui..
Umar : Vraiment Seydou merci.. et désolé pour tout à l'heure
Seydou : T'inquiète pas.. on n'a jamais été clair, alors c'est normal que t'ai douté.
Moi : Je.. t'accompagne en bas Seydou
Seydou : Ok.. je vous laisse en famille. Il y a la mienne qui m'attend. A la prochaine fois In Shaa Allah
Idya : Oui.. In Shaa Allah
Seydou : Eh Dya ?
Idya : Hum ?
Seydou : N'hésite pas ok ?
Idya : Ok...
Moi : Je reviens
On sort de la chambre, je m'accroche à Seydou.
Moi : Ça va ?
Seydou : Ça me rend ouf tu peux pas savoir à quel point.
Moi : J'en doute pas...
Seydou : Mais j'suis content que votre relation s'est amélioré.
Moi : Oui.. c'est vrai.
Seydou : ...
Moi : Mais je m'attendais pas à ce que tu vienne
Seydou : Moi non plus
Moi : Hum ? Comment ça ?
Seydou : C'est Soumeiya qui m'a dit de venir
Moi : Sérieux ?
Seydou : Oui.. moi même ça m'a surpris, mais ça m'a aussi confirmé quelque chose.
Moi : Ah bon quoi ?
Seydou : Que c'était elle... que ça a toujours été Soumeiya. Parce qu'elle a compris que c'était important pour moi de m'assurer qu'elle aille bien... et surtout qu'elle n'avait aucune raison d'être jalouse
Moi : Désolé hein, mais je sais pas t'attends quoi pour la marier sérieux
Seydou : C'est prévu
Moi : Yiiiiih qu'est ce que tu m'a pas dit toi ?
Seydou : J'ai déjà repéré la bague. J'ai plus qu'à l'acheter
Moi : Sérieux !?
Seydou : Ouais.. bon même si c'est pas le meilleur moment pour parler de ça
Moi : C'est vrai... du coup pour passer chez mes parents là..
Seydou : T'inquiète une prochaine fois.. In Shaa Allah
Moi : Oui In Shaa Allah
Seydou : Tu.. me tiens au courant ?
Moi : Oui t'inquiète
Seydou : C'est toi qu'elle a appelé en premier de ce que j'ai compris ?
Moi : Ouais...
Seydou : Elle a bien fait... et j'ai vu que ça l'a beaucoup aidé que tu sois là.. t'as eu les bons mots
Moi : On va dire que je comprends sa situation... même si je ne pourrais jamais comprendre la douleur.. physique ou même psychologique qu'elle ressent actuellement
Seydou : C'est vraiment un.. j'essaye de ne pas l'insulter... mais je repense à l'état d'Idya et ça me fait vriller
Moi : Mais toi aussi t'as été là pour elle.. et j'ai senti que c'était pas la première fois
Seydou : Quand on a réellement mis fin elle et moi.. j'avais peur de ça
Moi : De quoi ?
Seydou : Qu'elle retourne vers lui.. qu'elle se remette avec lui. Le seul moment où elle a vraiment été loin de lui, c'est quand ça se passait bien entre elle et moi. Même s'il essayait de revenir souvent
Moi : Mais c'est incroyable. Pourquoi juste il ne la laisse pas ?
Seydou : C'est ça que je comprends pas... mais je sens que c'est différent cette fois.. elle a l'air de ne pas vouloir retourner vers lui de nouveau
Moi : Je l'ai senti aussi.. mais j'ai toujours un petit doute quand même..
Seydou : L'emprise... une relation toxique.. c'est vrai.
Moi : Mais on va l'aider comme on peut. Malheureusement on a connu ça
Seydou : Ouais.. mais c'est peut être pour ça qu'elle arrive plus à se confier à toi
Moi : Oui... et elle a l'air d'avoir eu le déclic... on verra. Mais c'est tout ce que j'espère
Seydou : Moi aussi. Bon j'y vais
Moi : Rentre bien, tu me dis quand t'es arrivé
Seydou : Tu passera le salam à ta mère
Moi : Sans problème
Seydou : Bisou ma cousine pref
Moi : Bisooou tu passe la Salam à ta futur et à ta photocopie
Seydou : Ouais t'inquiète
J'en profite pour passer un appel à ma mère et lui dire ce qu'il se passe rapidement. Je lui demande comme ça se passe avec les enfants. Et puis je retourne en haut.
On est resté un peu moment avec Idya. Elle a même parlé au téléphone avec ses parents. Ils vont passé la voir demain, vu qu'elle ne peut pas sortir aujourd'hui. D'ailleurs il me semble que les visites sont bientôt finies.
Idya : Umar t'as pas vu tes enfants depuis.. non ?
Umar : Non pas encore. Mais on va y aller juste après
Idya : Alors allez y.. c'est bon. Vous en avez déjà fait beaucoup... et il me semble que les visites sont bientôt finies
Moi : T'es sur.. ?
Idya : Oui c'est bon.. merci...
Umar : Hum.. okay. On revient demain alors
Idya : D'accord.. rentrez bien... encore merci
Umar se rapproche d'elle et lui fait pleins de bisous sur le front.
Umar : T'es très courageuse Idya.. je suis fier de toi.. et je suis pas énervé... t'inquiète pas.
Idya : Merci...
Il s'éloigne et c'est à mon tour de lui dire au revoir mais je ne sais pas trop comment. Je m'approche d'elle et c'est elle qui me surprend en me prenant dans ses bras.
Idya : Merci Lanah.. merci pour tout
Moi : De rien ☺️
Et puis on s'en va. Umar marche devant moi, il est très silencieux. Je le laisse être dans ses pensées. Puis on arrive en bas.
Umar : T'es garé ou ?
Moi : Vers la bas. Et toi ?
Umar : A l'opposé
Moi : On se rejoint directement devant chez mes parents alors
Umar : Oui.
Moi : Tu fais attention, ou si tu veux on reste au téléphone pendant le trajet
Umar : Non c'est bon..
Moi : Okay.
Je me mets sur la pointe des pieds pour lui faire un petit bisou. Et puis chacun se dirige vers sa voiture.
~~~ U M A R A H ~~~
📍Maison des parents de Lanah,
22:15
On vient juste de coucher les enfants, j'ai passé la soirée avec eux. Ils ne m'ont plus lâchés, même Arouna est resté avec moi un moment. Et puis au moins, ça m'a permis de me changer les idées...
Mais maintenant qu'ils sont au lit.. je ne vais pas tarder à rentrer à la maison d'ailleurs. J'ai besoin de dormir, je ne sais même pas si je vais réussir. J'ai essayé d'appeler Idya mais pas de réponse, j'espère que c'est parce qu'elle dort. J'espère vraiment qu'elle va réussir à dormir...
Je commence à repenser à tout ça et j'suis en train de bouillir intérieurement...
... : Umar.. ?
💭 Lanah...
Moi : Hum ?
Elle : Tu m'a fait peur, tu me répondais même plus
Moi : Excuse moi, j'étais dans mes pensées
Elle : Hum.. ok.
Moi : (En me levant du canapé) Bon, je vais y aller
Elle : Ou ça ? A la maison ?
Moi : Ouais
Elle : Justement.. à propos de ça
Moi : Oui ?
Elle : J'en ai parlé avec ma mère. Bien sûr ça ne lui pose pas problème et bien au contraire mais.. Tu ne voudras pas... rester ici plutôt ?
Moi : ...
Elle : Y a largement la place ici, on dormirait dans mon ancienne chambre. Je serais plus sereine si t'es là avec nous.
Moi : Je sais pas si... avec les enfants
Elle : Oui je sais t'as besoin de dormir. Ma mère a proposé de prendre Arouna pour la nuit et les jumeaux commence à faire leur nuit. Ils ont bien jouer toute la journée alors ils sont bien fatigués. Je ne pense pas qu'ils vont se réveiller dans la nuit.
Moi : Hum...
Elle : Et franchement je serais vraiment plus rassurer si t'es là avec moi... t'as conduit une bonne partie de la journée et t'as pas beaucoup dormi tu m'a dit...
Moi : ...
Elle : Umar ? Ça ne te dis pas ?
💭 Ce n'est pas une mauvaise idée.
Moi : Si.. mais j'ai rien avec moi
Elle : Je m'en occupe. Mais toi et moi on sait très bien que tu vas rentrer à la maison, tu vas faire que cogiter, jusqu'à vriller et tu vas tout sauf dormir... J'ai même peur que tu finisse par.. hum.
Moi : Par ?
Elle : Tu m'a compris...
Moi : Lanah toi...hum 😏
Elle : Qu'est ce qu'il y a ?
Moi : Tu me connais trop
Elle : Je sais qui j'ai épousé Monsieur
Moi : Okay.. je reste alors.
Elle : D'accord...
Moi : J'vais avoir besoin d'une serviette alors
Elle : J'te ramène ça
Moi : Merci...
Elle me donne tout ce dont j'ai besoin et j'vais prendre une douche. Ça m'a fait beaucoup de bien. Puis je suis allé me poser dans la chambre. Heureusement il fait bien chaud dans la chambre de Lanah, donc je ne suis qu'en boxeur. D'ailleurs je m'attendais à la trouver mais non, personne.
Quelques minutes après, la voilà qui fait son arrivé en pyjama en satin, haut et short. Je la suis du regard. Pourquoi j'ai l'impression qu'on a pas été très proche ces derniers temps ? Bien avant mon voyage. Avec les enfants on se perd un peu.. on s'oublie... je me demande si elle ressens la même chose.
Et puis mes pensées sont retournés vers Idya.
Lanah : Umarah ?
Moi : Oui ?
Lanah : Ah ça va, t'étais pas encore parti trop loin dans tes pensées
Moi : Ouais...
On regarde, plus elle éteint la lumière de la chambre, il reste plus que celle à la table de chevet qui est de son côté. Je pensais qu'elle allait s'installer à côté de moi, mais non. Elle vient de mon côté et me surprend et venant s'asseoir sur moi, en face de moi. Elle passe ses bras derrière ma nuque.
Elle : Umar...
Moi : Oui...
Elle : Es ce que tu veux en parler ?
J'enfouie ma tête dans son cou...
Moi : Je sais pas...
Elle : Dis moi tout ce que tu as sur le cœur... je sais que tu te contiens énormément et je sais pas si c'est vraiment une bonne chose.
Moi : ...
Elle se recule, pose sa main sur mon menton avant de relever ma tête vers elle pour que je la regarde dans les yeux.
Elle : Alors si tu dois peter les plombs, câbler, vriller. Autant que ça soit maintenant. Là il n'y a que toi et moi, alors lâche tout. Idya va avoir besoin de toi... et on sait toi et moi que si tu vrille devant elle, ça ne va pas l'aider. Mais tu est tout à fait dans ton droit si ça arrive.
Moi : En fait.. c'est compliqué.. c'est le bordel dans ma tête. Ça semble irréel. Pour moi elle était tellement loin de tout ça maintenant.. mais non.. elle est encore en plein dedans. Et pour la première fois... je ne sais pas quoi faire pour l'aider Lanah
Elle : Juste le fait que tu sois là pour elle, crois moi c'est déjà beaucoup. Toi qui avait peur de ta réaction regarde, t'as eu la meilleure réaction possible. Elle s'est senti en confiance et elle a parlé. Elle s'est confiée.
Moi : Je me suis surpris moi même. Mais je suis carrément dépassé par ce qu'il se passe. Elle est à l'hôpital... à cause de lui. Seulement parce qu'elle n'a pas voulu parler et aller chez lui ?
Elle : Je suis moi même dépassée..
Moi : Pendant un moment dans ma tête je me suis dit, je vais aller le trouver, je sais pas jusqu'à ou ça va aller mais ça ne vas pas se passer comme ça. Et puis j'ai réalisé que ça n'aiderait sûrement pas Idya. Mais en même temps ça me donne l'impression de ne rien faire, et ça me rend fou
Elle : T'es loin de ne rien faire et tu finiras par t'en rendre compte
Moi : Ça me rend malade... de la voir dans cet état. Lanah je ne supporte vraiment pas ça...
Elle : Je sais.. je sais.
Moi : Mais Seydou.. je m'attendais pas du tout à le voir
Elle : Moi non plus.
Moi : Mais.. j'ai compris ce qu'Idya m'avait dit. Qu'il avait été un vrai soutien pour elle, qu'il l'avait aider à sortir de ça. Je l'ai vu aujourd'hui.
Elle : Oui je l'ai vu aussi. J'en ai un peu parlé avec lui quand on est descendu.
Moi : Je le vois un peu différemment maintenant. Mais je suis réaliste, on se sera jamais meilleurs potes
Elle : T'inquiète pas, on l'avait bien compris. Mais tant qu'il n'y a pas d'embrouille moi ça me va.
Moi : Je pensais que c'était pas un gars pour Idya.. mais au final..
Elle : ...
Moi : Mais ce n'est pas écrit pour les deux. Et puis pour l'instant, elle a surtout besoin de prendre soin d'elle
Elle : Exactement...
Moi : Et.. je suis très content de la façon dont votre relation s'est amélioré... il y a un moment où je n'y croyais plus. Et je m'en rend compte de l'impact que ça aurait pu avoir sur notre couple
Elle : 😳
Moi : Pourquoi tu me regarde comme ça ?
Elle : Ça me surprend que tu me dise ça
Moi : Pourquoi ?
Elle : Parce que je sais à quel point ta position est compliqué. Et pendant un moment, j'ai vraiment cru que tu ne t'en rendrais jamais compte
Moi : Hum.. c'est vrai. J'ai pris un peu de recul on va dire
Elle : Oui.. et j'en suis heureuse
Moi : 😤... Je vais d'abord attendre qu'Idya sorte de l'hôpital, d'être sûr que ça va mieux, du moins physiquement et je vais parler avec cet Ibou là
Elle : Umarah
Moi : Nan, je peux pas juste me taire, c'est trop me demander. Je veux savoir c'est quoi son putain de problème, pourquoi il pense qu'il peut se défouler sur Idya sans aucune conséquence. Et surtout qu'il l'a laisse tranquille. J'ai dans l'optique de lui parler calmement. Mais je sens que c'est un petit c*n qui va vouloir prouver et sur ça je te promets rien
Elle : 🤨
Moi : Je préfère être honnête avec toi Lanah.
Elle : Oui mais j'ai peur que.. tu perde le contrôle et que ça aille trop loin.. comme c'est déjà arrivé.
Moi : ...
Elle : Et tu dis rien maintenant, ça me rassure encore moins
Moi : J'irais pas tout seul. Ça te rassure ?
Elle : Un peu.
J'enroule un mèche de ses cheveux autour de mon doigt et je la passe derrière son oreille. Ça faisait longtemps. Il faut vraiment que je retrouve ma femme, ces moments volés ne me suffisent plus. Mais j'ai l'impression que pour l'instant c'est.. pas la priorité.
Elle : Il faut que tu dormes maintenant.
Moi : Je vais essayer.
Elle : Umarah ?
Moi : Oui ?
Elle : M'oblige pas à t'assommer.
Moi : Eh
Elle : 🤭 Nan mais au moins c'est sûr que tu dormiras
Moi : Bon, ok, dormons.
Elle s'allonge à côté de moi, j'en profite pour m'installer et poser ma tête sur ses seins.
Elle : Ah carrément ?
Moi : Oui.. c'est mon tour aujourd'hui
Elle : Bon ok
Elle éteint la lumière puis passe sa main dans la barbe. J'essaye vraiment de faire taire mes pensées.. et la fatigue et le sommeil ont pris le dessus sur moi.. et je me suis endormi.
[...]
~~~ L A N A H ~~~
📍 Hôpital ************,
13:22
Me voilà à l'hôpital avec Idya, Umar vient juste de partir pour aller chercher ses parents.
Moi : Comment tu te sens.. Idya ?
Idya : T'as eu raison... ça m'a beaucoup aidé de parler. Après j'ai beaucoup évacuer... beaucoup pleurer..
Moi : C'est normal... mais j'suis contente si ça t'a aidé.
Idya : C'est un bon début... mais j'ai l'impression que j'suis encore loin de sortir de ça...
Moi : T'inquiète.. ne te mets pas la pression. Ça prendra le temps qu'il faudra.
Idya : Mais dis moi... désolé de te demander ça.. mais comment tu as fait toi ? Pour sortir de tout ça ? Je... voulais te le demande depuis un moment déjà mais.. j'osais pas. Et puis t'allais comprendre que...
Moi : Que t'étais encore dedans ? C'est ça ?
Idya : Oui...
Moi : Hum.. C'est compliqué... et ça va être long à expliquer...
Idya : Si tu veux bien. J'ai tout mon temps.. je n'ai rien de mieux à faire.
Moi : *petit rire* Je vois... après sortir de la relation c'est déjà une première étape. Le plus dure.. c'est de guérir mentalement... parce que c'est psychologiquement que les blessures sont les plus profondes
Idya : ...
Moi : Mais je ne sais pas si je t'aide en disant tout ça...
Idya : Je... sais pas trop... j'ai encore du mal à réaliser.
Moi : ...
Idya : Mais je veux bien que tu racontes quand même. Seulement si tu le veux.
Moi : ...
Idya : Je suis vraiment désolé... pour moi je devrais pas te demander ça. Je sais que je manque de respect à Umar.. et j'ai pas envie de replonger dans.. hum.
Moi : Idya.. t'inquiète pas. Et puis si ça peut t'aider.
Idya : T'es sur ?
Moi : Oui. Mais déjà juste le fait de t'être rendu compte qu'il fallait que tu sorte de ça c'est déjà beaucoup. Même le fait d'y penser c'est quelque chose.
Idya : ...
Je vais pour m'asseoir sur la chaise mais :
Idya : Tu peux t'asseoir en face de moi stp... si ça ne te dérange pas.
Moi : Non t'inquiète
Je vais m'asseoir sur le lit en face d'elle. La dernière fois que j'en ai parlé c'est avec la psy. Et c'est vrai que c'est moins difficile pour moi d'en parler maintenant.
Idya : Merci. D'ailleurs Lanah.. j'suis désolée. T'avais raison.. quand tu m'a dit qu'il recommencerait même s'il a dit qu'il ne le ferais plus... et à chaque fois ça a été pire. Il m'a carrément envoyé à l'hôpital...
Moi : J'espérais ne pas avoir raison quand je t'ai dit ça...
Idya : ...
Moi : Pour être honnête avec toi. Je ne suis pas sorti de cette relation de moi-même. Et je sais pas si j'en aurais été capable.
Idya : Comment ça ?
Moi : J'ai fait un accident de voiture avec mon ex... j'ai eu des séquelles suite à ça. Les docteurs ont prévenu les parents pour les bleus, ils n'étaient pas dû à l'accident, ils ont vite compris, alors mon père lui a interdit de s'approcher de moi.
Idya : Et c'est comme ça que ça s'est fini ?
Moi : Si seulement... mais c'est à partir de là qu'il y a eu une vraie rupture entre nous. Et ça été très compliqué parce que ça a été brutale pour moi alors j'ai eu beaucoup de mal à l'accepter et à avancer. T'es déjà plus courageuse que moi, parce que d'un certain côté, t'as réussi à partir de toi-même.
Idya : Mais.. j'ai fini par revenir vers lui... plusieurs fois.. et j'ai pas réussi à lui dire non quand il a insisté. Je savais que je n'aurais pas dû monter en voiture avec lui.
Moi : Ne te blâme pas. Rien que le fait de partir une fois, c'est déjà une victoire.
Idya : ...
Moi : Si j'ai un conseil à te donner.. ne repousse pas les gens qui veulent t'aider et être là pour toi. Ça ne pourra qu'être bénéfique pour toi. C'est encore plus facile, d'avoir de l'emprise quand t'es toute seule.
Idya : ...
Moi : Et crois moi qu'Umar sera un vrai soutien pour toi, comme il l'a été pour moi, bien avant qu'il ne se passe quoique ce soit entre nous
Idya : C'est vrai ?
Moi : Oui.. c'est la seule personne à qui j'avais réussi à me confier.. parce que j'avais peur de la réaction de mes proches. Et je sais que ses réactions te font peur aussi, mais tu as bien vu sa réaction d'hier
Idya : Oui.. c'est vrai... je me suis même dit que j'aurais pu l'appeler dès le début
Moi : Le plus important maintenant c'est que tu est en sécurité. Et tu dois penser à toi avant tout. Vraiment à toi.
Idya : Mais.. ça va mieux aujourd'hui ? Tu vas mieux ?
Moi : Oui. Al HamdouliLlah. Mais si je suis honnête, c'est récemment que ça va vraiment mieux. Je pensais être guérie mais... j'avais juste enfouie mes blessures... et quand.. hum. Bocar m'a agressé, ça a ressorti beaucoup de choses, alors Umar m'a suggéré d'aller voir une psy. Et depuis je me sens réellement bien.
Idya : Ah... je ne savais pas.
Moi : Je.. ne suis pas du genre à.. me confier.
Idya : En même temps... que tu te confie à moi.. ça aurait été bizarre
Moi : Pas faux. Mais le meilleur conseil que je peux te donner c'est d'en parler
Idya : Oui.. merci. Ils m'ont proposé d'aller en voir une.. mais je sais pas si...
Moi : Seulement quand tu le sens. Et quand tu te sentira prête aussi
Idya : Oui.. en tous cas merci pour tout Lanah... Vraiment. Umar n'avait vraiment pas tord quand il m'a dit d'apprendre à te connaître et que tu est vraiment une bonne personne
Moi : Merci Idya... ça me touche beaucoup
Idya : Merci à toi
Moi : Es ce que t'appréhende un peu l'arrivée de tes parents ?
Idya : Surtout ma mère.. quand elle va me voir.. je m'en veux de lui affliger ça
Moi : Tu n'a rien fait Idya, tu ne lui afflige rien. Ne culpabilise pas.
Idya : J'essaye vraiment.. mais c'est dure
Moi : Je sais...
Idya : Et les enfants... ils vont bien ?
Moi : Oui ils vont bien Al HamdouliLlah
Idya : Ils ont dû être trop contents de voir Umar hier
Moi : Mais tellement, même Arouna a arrêté de me calculer
Idya : Incroyable 😆
On s'est mis à parler un peu d'autre chose, jusqu'à ce que ses parents arrivent. Sa mère s'est mise à pleurer dès qu'elle l'a vu, ça a fait pleurer Idya, elle n'arrêtait pas de s'excuser auprès de ses parents.
Ça m'a mis les larmes aux yeux. Les prochains jours vont être très compliqués pour Idya. Mais on va essayer d'être là pour elle au maximum.
[...]
~~~ S A Y E D ~~~
Je viens de sortir du travail, me voilà en route vers chez moi, pour retrouver ma petite famille.
Oui, Manel a accouché, nous avons accueilli notre deuxième enfant à la maison, du nom d'Esma, qui veut dire sublime.
La grossesse de Manel s'est mieux passé que la première, mais elle n'a pas pu arrivé à son terme. Elle a accouché à 7 mois, et notre fille est resté 2 mois en couveuse.
On a été très soudés pendant cette période la, mais ça a un peu changé quand on est arrivé à la maison. Nos parents nous avait prévenu, qu'avec l'arrivée d'un enfant ça change dans le couple, je m'y attendais quand même mais pas à ce point.
On a connu des hauts et des bas ces dernières semaines, mais c'est vrai qu'elle est très fusionnel avec Esma, et j'ai parfois du mal à trouver ma place. Mais avec ce qui s'est passé.. je peux comprendre. Je ne m'en suis pas inquiété jusqu'à maintenant, je n'en ai pas vraiment parler avec elle, je me dis que c'est juste une phase, que c'est les premiers mois, que ça va passer.
📍Notre appart,
Médiouna, 17:47
J'ouvre la porte, je n'entends pas de bruit sur le moment.
Moi : Manel ?
Manel : (En venant à l'entrée) 🤫 Elle dort
Moi : Ok
Et puis elle va pour repartir, mais je lui attrape le bras.
Moi : Et tu me dis pas bonjour ?
Manel : Ah pardon
Elle revient vers moi, se met sur la pointe des pieds pour me faire un petit bisou rapide.
Moi : C'est tout ?
Manel : Sayed
Moi : Bah quoi, on s'est pas vu de la journée non
Manel : Je sais, mais je t'ai dit bonjour déjà
Moi : Je dois me contenter de ça du coup ? Ok
Manel : Arrête Sayed
Je ne vais pas répondre. Donc je pose mes affaires, et je vais pour faire un bisou à Esma qui dormait dans son berceau.
Manel : Sayed tu t'es lavé les mains ?
Moi : Je lui fait juste un bisou je ne la touche presque pas
Manel : Mais tu vas la-
Je me suis déjà penchée pour lui faire un bisou sur le front, elle n'a pas bouger.
Moi : Tu vois je ne l'ai pas réveillé, elle dort toujours
Manel : Oui mais t'aurais pu attendre qu'elle se réveille
Moi : Manel, elle dort. T'inquiète pas, je ne l'ai pas vu de la journée, je lui faire un petit bisou quand même non ?
Manel : Si
Moi : Merci
Puis je m'en vais dans la chambre. Je veux bien qu'elle soit protectrice, mais elle n'a pas à la protéger de moi encore moins quand il n'y a pas lieu d'être. Je ne lui dit rien, mais ça commence tout doucement à m'agacer. Je ne sais pas si c'est une bonne chose que je continue à ne rien dire.
Je vais prendre ma douche etc, c'est l'entreprise de mon père donc je peux prier la bas. Et d'ailleurs, je suis maintenant le directeur adjoint de l'entreprise. Ce travail me plaît bien plus que je ne l'aurais pensé, et je n'aurais également jamais pensé que je puisse me plaire autant ici au Maroc, mais je pense que c'est en partie grâce à Amir et surtout à Manel.
Le temps que je finisse ma douche etc, j'ai entendu Esma pleurait, c'est qu'elle doit être réveillée. Je me suis habillé rapidement avant de retourner au salon. Elle était dans les bras de Manel.
Moi : Ma sublime fille
Elle voit bien maintenant, elle me regarde avec ses grands yeux. Je vais pour la prendre mais :
Manel : Attends, il faut que je lui change la couche d'abord
Moi : Ah mais si c'est ça je peux le faire
Manel : Non mais après je vais lui donner à manger
Moi : Je peux lui donner son biberon ? Non ?
Manel : Je préfère lui donner le sein
Moi : ...
Manel : ...
Moi : Ok, je la prendrais juste après
Donc je lui laisse son moment mère et fille, je traîne un peu sur mon tel. Quand elle finit, elle me la donne enfin. A chaque fois que je la regarde, ce que je ressens est indescriptible. J'suis tellement heureux. Je prends le temps de la regarder, de lui faire pleins de bisous, de la serrer contre moi.
Je n'ai besoin de rien de plus.
Puis c'est le moment du repas donc je la pose dans son berceau, et puis on mange en silence. Ça devient rapidement gênant, donc je décide de faire la conversation.
Moi : Ça s'est bien passé avec elle aujourd'hui ?
Manel : Et pourquoi ça se passerait mal ?
Moi : Manel pourquoi t'es sur la défensive ? Je te te pose juste une question
Manel : ...
Moi : Après si tu ne veux pas me répondre, t'es pas obligé.
Manel : Désolé.. oui ça s'est bien passé. Enfin.. oui.. je pense que oui
Moi : Ok..
Manel : Et toi ta journée, ça s'est bien passé ?
Moi : Oui.. ça va.
Manel : D'accord.
Et puis on continue à manger en silence. Le reste de la soirée on ne s'est pas beaucoup parlé. J'essaye d'aller vers elle mais... c'est compliqué.
Le lendemain, de nouveau le matin je les laisse dormir donc j'essaye de faire le moins de bruit. Je leur fait juste un petit bisou sur le front à chacune. La journée passe vite et tant mieux. Mon père est en voyage d'affaire pour le moment, alors j'ai plus de choses à gérer en son absence.
Quand j'ouvre la porte de chez moi, je vois Manel sortir de la cuisine, elle était habillée prête à sortir apparement, elle avait Esma dans ses bras.
Moi : Salam Aleykoum
Manel : Aleykoum Salam
Moi : Tu compte sortir ?
Manel : Oui je dois accompagner ma mère faire quelques courses parce que mon père ne peut pas
Moi : Ah d'accord et tu pars tout de suite ?
Manel : Juste le temps d'habiller Esma et c'est bon
Moi : Ah tu comptais partir avec elle ?
Manel : Oui ce n'est pas comme si je pouvais la laisser toute seule
Moi : Non, mais je suis là maintenant
Manel : Mais tu viens d'arriver
Moi : C'est pas grave tu peux me la laisser, comme ça t'as pas besoin de la préparer
Manel : Quoi ? Ah non j'y vais avec elle
Moi : Manel
Manel : Non mais Sayed je-
Moi : Manel tu ne me fais pas confiance ?
Manel : Si mai-
Moi : Mais quoi ? Tu me fais confiance ou non ?
Manel : Oui mai-
Moi : Oui ou non ?
Manel : Oui...
Moi : Alors t'inquiète pas, tu peux aller accompagner ta mère.
Manel : Mais tu veux peut être aller te doucher
Moi : Je le ferais quand tu reviendra c'est pas un problème
Manel : Sayed t'es sur qu-
Moi : Manel, je reste avec elle. Tu peux y aller. Je sais m'occuper d'elle. Si elle a faim je lui ferais son biberon. Et je suis sur que tu lui a déjà donné le sein.
Manel : ...
Moi : ...
Manel : Alors j'appelle ma mère et je lui dit que je peux pas finalement
Moi : T'es sérieuse ?
Manel : Nan mais c'est parce qu-
Moi : Manel c'est limite vexant ce que tu dis et ce que tu fais. Donc t'as pas assez confiance en moi, tu pense que je suis pas capable de garder notre fille ?
Manel : C'est pas ça Sayed
Moi : Alors c'est quoi ? Manel soit honnête avec moi pour une fois, arrête de trouver des excuses.
Manel : ...
Moi : Je sais pas si tu t'en rend compte, mais des fois c'est même au point où tu ne me laisse pas la porter. Tu me dis ce que je dois faire ou non, comment je dois le faire. C'est aussi ma fille Manel.
Manel : J'suis.. désolé.
Moi : ...
Manel : D'accord. Je.. je vais la laisser. C'est vrai t'as raison. Elle peut rester avec toi.
J'aurais dû là croire... mais je sais pas. Je pense vraiment qu'il faut qu'on discute par rapport à ça.
On se regarde en silence, je vais poser mes affaires, me laver les mains dans la cuisine avant d'aller prendre Esma. Elle est bien réveillé en plus.
Moi : Ça fait longtemps qu'elle a mangé ?
Manel : Je viens de lui donner le sein.
Moi : Comme j'avais dit alors. D'accord. Tu peux y aller t'inquiète pas
Elle lui fait un bisou, finit de se préparer. Elle nous regarde une dernière fois, avant de sortir et de fermer la porte.
Moi : Plus que toi et moi ma sublime fille. Visiblement en ce moment il n'y a que toi qui a le droit à des bisous.
Elle me regarde avec ses grands et beaux yeux. La façon dont je suis apaisé quand je suis avec elle c'est incroyable. Manel est parti deux heures au total, elle m'a appelé toutes les 15 min et toutes les 15 min j'ai dû la rassurer. Ça ne m'a pas agacé, mais je sais pas si à la longue ça sera toujours le cas.
Les jours qui ont suivi, c'était encore la même chose. Je dois limite insister pour qu'elle me laisse du temps avec elle, elle a vraiment du mal à lâcher prise. Alors j'ai bien réfléchi et je me suis dit qu'on avait besoin de se retrouver elle et moi, sans notre fille. Je sais très bien que cette idée ne risque pas de plaire à Manel, moi même je me demande si n'est pas trop tôt.
Alors après le travail, j'ai décidé de passer chez ma mère. Je voulais d'abord lui en parler au téléphone, et puis finalement je me suis dit que ça serait mieux de lui parler en face à face. Bien évidement j'ai prévenu Manel, et je lui ai dit que je ne serais pas là pour le dîner.
J'arrive chez mes parents, c'est elle qui m'ouvre. Elle me prend dans ses bras et je lui fait un bisou sur le front.
Moi : Coucou Ma Reine
Elle : Ça va mon fils ? Tu vas bien ?
Moi : Oui ça va
Elle : Ah je reconnais bien les cernes de nouveau papa
Moi : Oui oui
Elle : Allez viens, ça me fait du bien un peu de compagnie
Je rentre dans leur maison, j'avoue que c'est tout calme et vu comme c'est grand.
Elle : J'te sert quelque chose ?
Moi : T'embête pas Maman ça va
Elle : D'accord
On va s'asseoir au salon et on se met à parler de tout et de rien. C'est là que je me suis rendu compte que ça faisait un moment que je n'étais pas venu tout simplement parler avec elle comme ça. Carrément je commence à m'en vouloir d'être venue pour lui parler de mes « problèmes ». J'ai carrément commencé à me demander si c'était une bonne idée. Et même à finalement laisser tomber quand :
Ma mère : Sayed ?
Moi : Oui ?
Ma mère : Je t'écoute. Dis moi
Moi : De quoi ?
Ma mère : La raison pour laquelle t'es venu, je vois bien que tu te retiens de me dire quelque chose.
Moi : Nan Maman t'inquiète, c'est... pas important. On peut voir ça plus tard
Ma mère : Sayed, vas y dis moi
Moi : Nan mais je veux pas que tu crois que je viens te voir seulement pour-
Ma mère : Sayed je suis ta mère. C'est mon rôle. Je préfère que tu vienne me voir quand tu ressens le besoin de me parler que tu ne vienne pas du tout.
Moi : T'es sur ?
Ma mère : Dis moi tout.
Moi : D'accord...
Elle a raison. Peut être que ça va m'aider.