Jules fait les mille-pas au coeur la tanière.
Jamais il n'a été aussi inquiet pour sa sœur et ne s'est jamais rendu compte de ce que « diriger » signifiait vraiment. Il était loin d'imaginer les dangers énormes que doit affronter Louisa au quotidien. Même lui n'a pas réussit à surmonter une simple surveillance policière. Alors entretenir et parler au nom du plus grand cartel d'Europe... Jules ne l'aurait jamais supporté. Pendant longtemps et surtout durant la cavale de Louisa, chaque matin que Dieu faisait, Jules souhaitait le pire à sa soeur. Il la maudissait et voulait qu'elle ressente la peine et l'abandon que lui-même a éprouvé. Aujourd'hui et surtout en cet instant, il se déteste d'avoir pensé cela.
Julien scotché silencieusement à sa chaise, scrute ses écrans et attend désespérément le fameux appel de Louisa pour leur indiquer que tout va bien et que l'accord avec la Norway a bien été conclu.
—Toujours rien ?
—Non Jules ! Tu as entendu le téléphone sonné ?!
—Désolé je suis juste...
—Je sais mais ferme là ! J'essaie de me concentrer ! réplique sèchement Julien qui frappe ses doigts tatoués sur son clavier d'ordinateur.
Mais aussi perturbé et inquiet qu'il est, Julien s'arrête un cours instant et se retourne sur sa chaise.
—Désolé Jules... Je sais que tu es effrayé et que tu as peur pour ta sœur. Mais ne t'en fais, elle est avec l'homme le plus courageux et intelligent que je connaisse. Même si ca tourne mal, il sera la protéger.
—Tu en es sûr ?
—Évidemment. Je travaille avec lui depuis des années et je côtoie ta sœur depuis près d'un an. Ils sont imperturbables, tu peux me croire.
Soudain, une notification retentit sur les écrans de Julien. Ce dernier se retourne précipitamment tandis que Jules se rapproche.
—Merde ! scande Julien.
—Qu'est ce qui se passe ?!
—Ce sont les rapports de police des quatre dernières heures... Il y'a eu une intervention au port de Marseille ! Le document précise « lutte contre les stupéfiants », je pense que Louisa et André ont eu un problème ! Merde, merde, merde !
Julien se remet à frapper frénétiquement sur son clavier à la recherche d'informations complémentaires. Lorsqu'il ouvre un autre document, soudain, un frisson lui parcoure tout le corps.
—Non... Non !
Jules ne comprend rien à ces documents administratifs.
—Il y a eu des morts...
Un poids s'effondre sur Jules.
—Louisa est...
—Je ne sais pas... mais au délà des morts, ce document précise qu'un membre d'un trafic international, retrouvé inconscient, a été « mis en état d'arrestation ». L'un d'entre nous c'est fait capturer...
—Ou peut-être Oléana, réplique Jules.
—Tu as raison. Pour l'instant on est sûr de rien... Mais c'est mauvais signe de ne recevoir aucun appel de leur part.
Julien attrape son téléphone portable et tape un numéro de téléphone.
La tonalité résonne dans son oreille lorsqu'une voix grave lui répond.
—Loup ? C'est Julien. On a besoin de ton aide.