Prologue

3 0 0
                                    

I

Dans le grand hall de la forteresse, Aldrick lisait.

Il lisait sur un bureau poussiéreux où le bois était maculé de tâches d'encres et d'hydromel, et où étaient gravées diverses invectives envers le professeur untel. Le dur bois de ce bureau millénaire craquait sous le poids des peu de choses qu'il portait, et nombreuses étaient les échardes qui en sortaient.

Dans ce grand hall, vide de monde, où une seule goutte frappant le sol pouvait produire un écho immense, Aldrick lisait. Autour de lui se trouvait diverses choses, de grandes étagères bondés de livres, des alambics, des coffres remplis de vêtements, des plantes fanées, des supports d'armes et d'armures vides... Aldrick connaissait par cœur l'endroit où il était, il l'avait visité des dizaines de fois pendant son adolescence, et même encore aujourd'hui, il aimait explorer cette forteresse qu'il connaissait comme sa poche. Il se balançait sur sa chaise, ses pieds nus posés sur le bureau se croisaient, juste à coté d'une pile de livres qui n'avait pas bougé depuis une certaine époque, et d'une jarre remplie d'eau.

Un calme sans nom régnait dans le hall de la forteresse. Dar Matsik, car tel était son nom, n'avait pas reçu de visite depuis bien quelques mois, la dernière datait de décembre 846, pour vous donner une idée, l'histoire que je vais vous raconter débute en juin 847. Aldrick se rappelait encore de décembre 846. C'était un hiver à vous arracher la peau, des mètres de neige étaient tombés et plusieurs forêts du nord du continent avaient dû être rasés pour répondre au besoin de bois pour les feux, réserves qui n'avaient même pas tenu jusqu'à la fin de l'hiver. Aldrick pensait cela en lisant, ceci fait qu'il n'avait pas prêté attention à la page qu'il venait de lire. Il la relu.

La porte principale de la forteresse s'ouvrit dans un grand bruit, Aldrick ne quitta pas son livre. La personne ayant ouverte la porte toussa puis renifla fortement, marchant par des pas lents et peu bruyants. Cette personne ne s'approchait pas d'Aldrick, mais s'orientait plutôt vers la réserve, au sous-sol.

-Une chaise, ça a quatre pieds, Aldrick. Dit-il d'une voix roque.

Même si Aldrick avait fini son éducation depuis longtemps et qu'il savait qu'en public il fallait se tenir sur les quatre pieds de la chaise, il se disait que seul, dans une forteresse totalement vide, au nord de Malderia, le village le plus proche étant à une quarantaine de kilomètres, il avait le droit de se mettre sur les pieds arrières de sa chaise, mais même malgré cela, Estal aimait toujours taquiner son neveux sur les détails auquel il ne faisait pas attention d'habitude.

-Je sais, Estal. Répondit-il avec un sourire, tout en se mettant correctement.

Aldrick laissa une pause pour finir sa phrase, puis reprit.

-Mais sinon, Estal, comment vas-tu par cette belle journée ?

Malgré l'après midi déjà bien avancé, Aldrick et Estal ne s'étaient pas encore vu de la journée.

-Je vais plutôt bien, merci. Et toi ?

-De même... Je pense bientôt reprendre la route, vers la fin de semaine.

-Tu as une affaire à régler ?

-Non, du tout, j'ai juste l'impression que l'aventure me manque, que j'ai envie de repartir pour un tour du monde.

-Mmh, je vois. Où comptes-tu aller ?

-Je pense commencer par Ardhila, je n'ai jamais vraiment eu le temps de visiter ce continent plus que cela.

-Ardhila ? Fais attention, l'été arrive, et ils sont durs les étés à Ardhila, crois moi ! Et n'oublie pas les Bebilits.

-Je verrai bien. Il sourit.

Estal descendit à la réserve puis revint dans le hall quelques minutes après. Alors qu'il se dirigeait vers la grande porte, il se retourna et s'approcha doucement d'Aldrick.

-Mais dis moi, que lis-tu ?

-L'épopée du Sorcereur, il prit le temps de relire le nom de l'auteur pour ne pas l'écorcher. D'un certain Andrew Kaspowski.

-Ah ! Vu son nom, il doit venir de... du... sud-est d'Ustoih! dit-il fièrement.

-Sans doute, mais en tout cas, il a une très belle plume.

-Ne te laisse pas emporter dans ces aventures qui sortent du réel, tu as bien mieux à faire.

-Lire détend, Estal. Je ne sais pas toi, mais ça me calme et me soulage, même si je lis une énorme scène de bataille.

-Eh bien, fais comme tu veux. Je retourne dehors.

Aldrick fit un signe de tête et laissa son oncle partir.

Il continua sa lecture.

II

Il glissa un morceau de papier inscrit «Je t'aime» à l'encre noir dans son livre et le posa. Ce petit message devait dater du siècle dernier, et n'était pas du tout décerné à Aldrick.

Il se leva et regarda au loin : le hall de la forteresse s'étendait sur une cinquantaine de mètres de longueur, ce qui offrait une belle vue sur son contenu. Si il possédait un moyen de photographie, il prendrait la forteresse en image, il trouvait que la manière de rangement chaotique pouvait bien rendre. C'était le moment parfait : la lumière venant du sud-ouest frappant droit dans les fenêtres donnait une chaleur et une beauté à ce hall poussiéreux et sans intérêt pour la mode artistique de l'époque.

Aldrick voulait fouiller la forteresse de long en large. Il voulait trouver la clé qu'il avait gardé avec lui toute son adolescence mais qu'il avait, avant son départ de Dar Matsik sept années plus tôt, mise dans un tiroir quelque part par ici.

Il monta à sa chambre. C'était une chambre tout en haut de la tour nord de la forteresse, le premier endroit éclairé par le soleil à l'aube, offrant à Aldrick de douces matinées, surtout en été. Cette chambre était de forme octogonale et était très vaste. Il y avait d'ailleurs plusieurs couches de peintures sur les murs, chacune avec les blasons des familles ayant possédé Dar Matsik avant qu'elle ne devienne la forteresse du père d'Estal. Ainsi dans cette chambre, qui servait beaucoup à Aldrick pour entreposer des livres, des matériaux de forge et d'autres choses, il y avait sans doute la clef qu'il cherchait, rangé dans le tiroir de son bureau, recouvert par des dizaines d'objets en tout genre.

* * *

Il ouvrit le tiroir quand le soleil était plutôt proche de la ligne d'horizon, il n'y avait que la clé, quasiment comme neuve alors qu'elle devait avoir des centaines d'années derrière elle. Cette clef ouvrait un coffre quelque part dans Martvy, et je vais raconter l'histoire de cette clef. Un jour, un magicien s'était présenté à la forteresse pour des raisons encore floutes aujourd'hui. Il donna en douce une clef à Aldrick, en lui disant de la garder à jamais, et que dès l'instant où il voudrait ouvrir le coffre attribué à cette clef, de lire les lettres taillés dans le métal de cette babiole.

Bien évidemment, Aldrick lu, dès alors que le magicien lui ai dit cela, les lettres dans la clef. Mais dommage pour lui, les lettres indiquaient « Martvy, 12 rue de l'Aiguille, Nord d'Ardhila ». Il savait où se trouvait Martvy et quel était son histoire. Effectivement, durant le long voyage pour sa correspondance vers Dar Matsik, Estal lui raconta beaucoup de choses, y compris l'histoire de la cité de Martvy. Martvy était une grande ville naine installée à quelques kilomètres du volcan de Magmuttard, les métaux là bas étant dis comme légendaires et extrêmement puissant. Malheureusement pour eux, les nains ne savaient pas que la montagne crachait du feu, et c'est pendant la première éruption de ce volcan, en 5 Après-Fondation, que Martvy fut partiellement détruite, et que la « Tâche Rouge » apparu sur toutes les cartes du monde.

Entre autre, Aldrick savait maintenant dans quoi il devait se lancer, il quitta la forteresse trois jours après l'acquisition de cet objet pour Ardhila, et une question ne lui quitta jamais l'esprit avant d'ouvrir ce coffre, qu'il allait ouvrir bien entendu : « Mais qu'y a-t-il dans ce satané coffre ? »

Bạn đã đọc hết các phần đã được đăng tải.

⏰ Cập nhật Lần cuối: Aug 11, 2019 ⏰

Thêm truyện này vào Thư viện của bạn để nhận thông báo chương mới!

Aldrick d'Ustoih Livre 1Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ