-AvA- : PARTIE I

CHAPITRE 3

CHAPITRE 3

- OU -

LE CHAPITRE OÙ L'ON APPREND LE SENS DE LA VIE,

LA MANIÈRE D'ESPIONNER QUELQU'UN

AINSI QUE LA DIFFÉRENCE ENTRE HOMME ET FEMME.

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« Non de... »

Je sentais mes joues chauffer méchamment, mais qu'est-ce qui m'avait pris ?

Bouffée de curiosité, j'avais suivi l'étrange garçon depuis son arrivé jusqu'à sa découverte du lac. Il n'avait peut-être pas vomi en sortant du monte-charge, mais il avait à coup sûr senti la chaleur accablante des lieux. Quoi de plus normal alors que d'aller se rafraîchir un peu ? Et quoi de plus normal que de retirer ses ...

« Oh mon dieu ! »

Une soudaine prise de conscience m'obligea à plaquer mes mains contre ma bouche. Je craignais que mon exclamation ai pu l'alerter, mais il n'en fut rien.

Il n'avait pas fait ça ? Mais si ! Qu'est-ce que je devais faire ? Comment étais-je censé me comporter ? Commençons par arrêter de regarder. Je me détournais du lac, le visage en feu. Dans un premier temps, le surveiller me paraissait relativement évident.

Je ne savais pas d'où il venait, qui il était, ce qu'il avait en tête en empiétant sur mon territoire comme ça. Il avait commencé par sortir les provisions une à une à la seule force de ses bras, puis avait fait le tour du mur au pas de course. Je l'avais suivi tout du long comme je le pouvais, prenant soin de garder une certaine distance. Jamais il ne m'était venu à l'esprit de me promener sans arme ni protection comme il pouvait le faire. À croire qu'il n'avait peur de rien...

Il était tombé sur quelques restes de sac et d'ustensiles que je pensais perdus, les avait ramassés sans un mot avant de continuer son chemin. Ce type n'avait pas l'air très intelligent.

Mais à présent qu'il faisait mumuse totalement à poils dans l'eau, je me disais que lui coller aux basques n'était pas la meilleure de mes idées. J'étais curieuse oui, mais pas au point de vouloir tout voir !

Je jetais un rapide coup d'œil dans mon dos, il était toujours là à se baigner comme un imbécile. Qu'est-ce qu'il était musclé ! C'en était affolant et quelque peu vexant pour mes pauvres membres filiformes. Le garçon se tourna dans ma direction, je m'écrasais vivement contre le sol. Comment pouvait-il ne pas me voir ? Ce mec, en plus d'être un abruti, serait-il sourd ? Même ce diable de porc faisait moins de bruit.

Un élan de panique me prit en y repensant, je l'avais quasiment oublié celui-ci. Il fallait que je me dépêche de me mettre à l'abri pour cette nuit.

Ma petite taille me permettait de me glisser dans les espaces étroits que formait la végétation. L'observer était un jeu d'enfant, il ne cherchait même pas à savoir si l'endroit était habité. Le garçon fit volte-face une nouvelle fois avant de s'immerger, la tête en arrière dans les eaux froides. C'était le moment.

Je sortis de ma cachette et m'élançais le cœur battant en direction de l'ascenseur. Les caisses étaient encore là, leur empilement me dissimulait aux yeux de l'inconnu. J'étais en sécurité, à condition qu'il ne m'ait pas encore remarqué détalant comme un lapin au milieu de la prairie. J'essuyais mon front couvert de sueur, le soleil cognait fort contre l'arrière de mon crâne.

Ouvrir les boîtes se révéla rapidement impossible sans l'instrument adéquat. Instrument que j'avais eu la bonne idée de perdre quelque part dans ma fuite. Tant pis, je ferais sans ! Je glissais mes ongles devenus longs et noirs entre les planches, grattais comme une folle les angles et les rainures, rien à faire. Le couvercle ne bougea pas d'un iota, préférant me narguer avec arrogance.