Le temps lui frôlait la peau. Son corps était glacé par cette course folle, cette course impossible. Tellement gelé que Solomon ne sentait plus aucune émotion. Il était comme le vent glacé qui ballait les plaines du nord. Il courrait. Il courrait depuis des années. Il fuyait son âme. Ce jeune homme sensible avait eu l'heureuse malédiction d'être touché par la vie. Du bout de ses doigts vicieux, la Grande Vie avait grafigné le tissu de son âme. Alors il n'a pas eu d'autre choix que de s'enfuir. Son jeune âge et son inexpérience ne lui permettait pas de rester là, immobile, à savourer ce touché divin. Alors il a prit son sac à dos, l'a remplis de quelques besognes et il est parti. Ça, c'est l'histoire de Solomon. Une histoire plus que banale, tellement banale qu'elle rencontre l'extraordinaire. Car Solomon a emprunté des chemins sombres, terrifiants, seulement pour ne pas avoir à se retourner, à faire face au grand monstre qui sommeil en chacun de nous. Mais c'est dans les recoins les plus sombres qu'il y a vu la lumière. Ne dit-on pas que c'est dans les nuits les plus noires que les étoiles brillent le plus...