Prologue

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Pour un bout de pain.

Quel monde de radins, d'égoïstes.

Quoi? Il ne vous fait pas pitié le gars avec la peau sur les os?

Merde ça marche plus ce coup là. Faut croire que j'ai trop grandi. A seize ans le monde est persuadé qu'on n'a plus besoin d'aide, qu'on n'a plus besoin de manger, de boire. Apparemment non.

Pour un foutu bout de pain, je suis accusé de vol. Non mais ça va pas, je l'ai pas volé ce bout de pain. Je l'ai demandé, gentiment en plus, ça m'arrive pas souvent. Ils sont riches ces gens, il marche bien leur commerce, ils sont plein aux as ça se voit. Elle croit tromper qui la patronne avec son collier de pierres précieuses. Moi je pense qu'elle trompe personne, il vaut quelque chose ce bijoux. Je le sais moi, je le vois, je ne suis pas un amateur, je m'y connais. Je sais les reconnaître les riches, c'est pour ça que je vais demander chez eux. Ah oui, moi je suis quelqu'un de bien quand même, je vais pas aller réclamer chez les pauvres qui ont déjà huit bouches à nourrir. Je demande chez les riches, mais les riches, ce sont les plus radins. La preuve, ils m'amènent au poste, parce que je leur ai demandé un bout de pain. Motif de cette arrestation: vol, atteinte à la vie privée, menace, infraction.

C'est n'importe quoi, vraiment. Les gens ils sont cons, juste cons. Je devrais me mettre au vol
, parce que même en étant gentil, je me retrouve au poste. Ah oui parce que je suis gentil, parce que tous les motifs sont faux, moi je ne suis pas comme ça. Pour eux, les gens à la rue c'est tous les mêmes, ils sont méchants, ils ont un flingue, ils te menacent, ils te volent et des fois ils te tuent. Ils en font une généralité. Mais moi je ne suis pas d'accord, ils sont comme ça de là où je viens, mais moi je suis différent,je les aime pas moi ces gars, je veux pas être comme eux. Alors moi je joue la carte de la pitié, ou des petits boulots, mais des fois les gens sont juste sans coeur, comme ces gens à l'avant de la voiture.

Je ne suis pas pareil que les gens de mon quartier. Ils ont cru quoi ces gens, qu'avec mes cinquantes kilos tout rond et ma peau sur les os j'allais leur faire du mal. Moi j'avais juste faim, et je proposais mes services pour un bout de pain, mais ils ont eu peur alors ils ont appelé les flics. Génial, sachant que j'y étais hier, ils vont être contents de me voir.

Ces gens, ils peuvent pas comprendre, ils ont jamais eu faim, on le voit dès qu'on les aperçoit. Ils sont beau à voir, ceux-là, avec leurs bonnes joues, leur bonne mine, ils ont de la couleur ces gens, outre le soleil d'Egypte, ça se voit qu'il sont en bonne santé. Moi je ne peux pas en dire autant, avec un repas tout les deux jours, je suis un peu pâle, mais je suis bronzé, alors ça compense un peu. Mais j'ai une mauvaise gueule, avec ma cicatrice en plein milieu du visage, ceux qui ne me connaissent par me prennent pour un méchant, ils croient que je suis pareil qu'eux. Ils se trompent. Le seul point commun que j'ai avec ces gars, c'est qu'on est tous à la rue, alors faut faire le méchant si tu veux être en sécurité, parce que la nuit, il n'y a plus de code, plus de règles, c'est chacun pour soit, et c'est aux flics de compter le nombre de cadavres le lendemain matin. Au fond personne ne veut cette vie là, au fond on est tous gentils, mais ça il ne faut pas le dire, sinon on est mort.

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Bonjours tout le monde, j'ai essayé de faire un truc un peu nouveau, je sors de ma zone de confort, ça fait pas de mal des fois.

C'est un peu dur comme histoire surtout le début mais après ça ira mieux.

Dites moi si ça vous plaît.

BISOUSSSSSSS

Lili

Bien trop différentsDonde viven las historias. Descúbrelo ahora