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« Aujourd'hui, en ce 15 juin 2097, nous avons réussit à ressusciter Asryn Klapfun, froze il y a cinquante ans. C'est une grande avancée pour les scientifiques, nous venons de révolutionner l'ère de la génétique, permettant de nous garder en vie plus longtemps. Peut-être ceci sera un tournant important dans la recherche d'un potentiel traitement d'immortalité. »

Ces mots résonnaient dans ma tête, et je ne les distinguais que très peu. J'avais froid, très froid et j'arrivais à peine à bouger le bout de mes doigts. Je prenais une grande inspiration, sentir l'air remplir mes poumons me faisait le plus grand bien. J'étais toute engourdie, et je sentais l'air chaud se heurter contre mon visage. Que faisais-je là ? J'ouvrais doucement les yeux, et la lumière m'aveuglais. La douleur était intenable alors je refermais les yeux. Puis, mes souvenirs réapparurent d'un coup. La cryogénisation avait donc marché ? Avais-je été réveillée cinquante ans plus tard comme prévu ? Ce n'était pas possible. Je sentais le lit dans lequel j'étais se déplacer, me causant un léger coup de panique. Je sentais ma respiration s'accélérer. Ma main attrapait un barreau et se cramponnait à celui-ci, comme si ma vie en dépendait. Je sentais une main chaude toucher la mienne.

-Ne vous inquiétez pas Mlle Klapfun, tout va bien. Nous vous emmenons juste en soin intensif pour nous assurer que tout va pour le mieux, me disait une voix douce. Bienvenue en 2097 !

***

Lorsque j'ouvrais les yeux pour la seconde fois, quelques heures après mon réveil, je luttais face à la lumière qui s'imposait à moi et découvrait un plafond blanc immaculé. Une fois mes yeux accommodés à la luminosité, je regardais autour de moi. À ma gauche se trouvait un moniteur auquel j'étais relié. Il n'avait rien à voir avec ceux que j'avais connu. Il était projeté par je ne sais quoi dans les airs. Il semblait flotter dans les airs. Je regardais la seringue dans mon bras et découvrais avec surprise qu'aucun fil ne la rejoignait. La pochette d'intraveineuse était pourtant à côté de moi, des gouttes s'écoulaient mais aucun lien n'était fait entre mon bras et la poche.

Une infirmière entra dans ma chambre et me salua. Je lui demandais sans hésiter comment cela était possible et elle m'expliquait que le produit se déplaçait à l'aide d'un capteur qui transformait les molécules en données et vice versa. Apparement, les colis étaient désormais livrés ainsi par des arrivées 3D installées dans chaque maisons. Tout avait commencé par les imprimantes 3D.

-Dans combien de temps pourrais-je sortir ? Lui demandais-je.

-Si l'implantation se passe bien, demain matin.

-L'implantation ?

Elle m'expliquait alors qu'à leur naissance, tout le monde recevait une puce placée dans la nuque. Celle-ci les connectait directement à internet, leur permettant d'accéder à toutes les connaissances mondiales. Ils savaient parler toutes les langues sur demande, connaissaient toute la philosophie existante des derniers siècles, toute l'histoire ainsi que toutes les avancées scientifiques et technologiques. Ils n'allaient donc plus à l'école, car cela leur faisait perdre trop d'années pour apprendre, alors que grâce à cela ils pouvaient travailler directement. Cela me terrifiait. J'aimais découvrir des choses dont je n'avais pas connaissance, et désormais j'allais tout savoir sur tout. J'allais être une encyclopédie vivante. Quel était l'intérêt si tout le monde avait les mêmes connaissances ? Comment se forgeaient-ils un avis si ils avaient tout les côtés du tableau ?

-Et si je n'ai pas envie d'être implantée ? Lui demandais-je.

-Je suis navrée Mlle Klapfun, mais vous n'avez pas le choix, me répondait-elle d'un ton sévère. En acceptant cette expérience de changement d'époque, vous acceptiez aussi ses mœurs. Et l'implantation fait partie de nos mœurs.

Je la toisais du regard et décidais de ne plus parler. Cette mission suicide avait de toute évidence été un échec cuisant.

Mes pensées se dirigèrent alors vers ma famille. Mes parents devaient être décédés depuis longtemps. Je sentais un léger pincement dans la poitrine. Quitte à être vivante, j'aurais préféré l'être dans mon époque, pour passer du temps avec mes parents, et vivre un vie normale. J'étais soudainement éprise de toutes sortes de remords. Mon petit frère devait avoir 60 ans maintenant, alors que moi, malgré mes 73 ans, j'étais toujours en pleine forme dans mon corps de 23 ans. Je devais retrouver mon petit frère. Mais avait-il envie de me revoir ? Je l'avais abandonné lorsqu'il avait à peine 16 ans. Le pauvre adolescent s'est retrouvé sans grande sœur du jour au lendemain. Je me rendais compte peu à peu de mon égoïsme dans cette histoire. Tout ça à cause d'une instabilité émotionnelle, j'avais préféré tourner le dos à ma famille plutôt que de leur demander une aide quelconque afin de m'en sortir. Je me dégoûtais. Cinquante ans après je réalisais enfin le poids de mes erreurs. Je ne devais avoir presque plus de famille désormais. Peut-être étais-je tante ? Peut-être mon frère était-il devenu à son tour grand-père ? Je devais découvrir tout ce que j'avais manqué, et essayer de me racheter pour rattraper le temps qui s'était écoulé durant toutes ces années enfermée dans ce congélateur.

-Quand se déroulera l'implantation ? Demandais-je.

-À dix-sept heures.

-Et quelle heure est-il ? Finissais-je par demander, me rendant compte que je n'en avais aucune idée.

-Il est onze heure et demi, nous allons bientôt vous servir votre repas.

J'hochais la tête et détournais le regard, signalant à mon interlocutrice que je ne voulais pas prolonger la conversation. Elle prit congé et sortit de la pièce, tandis que moi, je décidais d'allumer la télévision.

***

L'implantation s'était passée rapidement. Ce n'était pas une sensation très agréable. Depuis qu'elle s'était terminée j'étais hantée par de grosses migraines. Les infirmières m'ont dit que c'était le temps de l'installation de toutes les données, et qu'après une bonne nuit de sommeil cela irait mieux. Elles essayaient de me soutenir, malheureusement elles ne pouvaient se souvenir de leur assimilation après avoir reçu l'implant, elles n'étaient que bébés. J'avais vraiment l'impression qu'on enfonçait des aiguilles dans chaque parcelles de mon cerveau, et je pensais que cela ne s'arrêterait jamais. J'avais hâte d'être demain matin.

Mais, comment voulez-vous dormir lorsque la douleur est aussi lancinante ? J'ai perdu beaucoup de temps a essayé de trouver la position parfaite, et j'ai essayé de me vider l'esprit ; c'était impossible.

J'avais l'impression que mon cerveau fusait. Comme si il réfléchissait à beaucoup de choses en même temps.

Lorsque j'arrêta de me concentrer sur mon mal de crâne, c'est là que je fis attention aux autres signes de mon corps.

J'étais totalement angoissée. Demain matin, j'allais me réveiller, et tout savoir sur tout.

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⏰ पिछला अद्यतन: Mar 04, 2018 ⏰

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