Je claque la porte de la salle, dévale les escaliers et traverse la cour en courant à toute allure dans le but de quitter ce lycée au plus vite. Plus rien ne va dans ma vie... Je viens de me faire virer! Je commence à errer sous la pluie, je ne sais pas ou aller mais une chose est certaine, ce n'est pas chez moi que je vais aller me réfugier. Inconsciemment, je me dirige vers la foret qui borde mon lycée. Mon visage est baigné de larmes et j'ai rabattu la capuche de mon hoodie sur mes oreilles, je marche, tête baissée, d'une longue foulée. Je ne sais plus si ce sont mes larmes ou bien la pluie qui ont trempé mes mèches bleutées. Lorsque je suis suffisamment enfoncée dans la forêt, je laisse éclater ma colère et me mets à hurler de colère au point de me faire moi-même frissonner. J'avance le plus vite possible sans réfléchir, je ne sais pas où je vais ni par où je suis arrivée, mais j'avance. Puis, la colères se mélange à la tristesse et j'éclate en sanglot. Je continue d'avancer sans voir ou je pose les pieds . J'accélère, trébuche, tombe, me cogne la tête puis...
...plus rien...
Lorsque je ré-ouvre les yeux, il fait sombre, l'air est glacial, le vent hurle à travers les arbres, les feuilles sifflent, la foret est devenue tortueuse et parait avoir pris vie... Une vague d'effroi m'envahit. Je me sens soudain terriblement seule, perdue en plein milieu de cette lugubre et terrifiante. C'est alors qu'en levant les yeux je remarque quelque chose devant moi que je n'avais ps vu avant... Devant moi se dresse une sorte de maison, ou plutôt ce qu'il en reste car ça ressemble plus à un tas de ruines envahi par la végétation, dépourvu de portes et de fenêtres et avec un toit délabré.
Difficilement, je me relève, j'ai la tête qui tourne, les membres tout engourdis et les yeux gonflés. Je ne sais pas combien de temps je suis restée allongée dans la boue mais des feuilles mortes se sont accrochées dans mes longs cheveux d'encre. Cette maison n'a pas l'air rassurante, mais je prends mon courage à deux mains et m'avance vers la sinistre bâtisse. Quand je passe le pas de la porte, une odeur nauséabonde m'assaille les narines et ce que je découvre m'angoisse: les murs sont défraîchis et envahis de lierre, le parquet est pourri et de vieux meubles rongés par les mites et recouverts de toiles d'araignées se décomposent dans l'entrée. J'aperçois aussi des traces de boue dans le couloir. Cette atmosphère sinistre me donne la chaire de poule.Brrrrr...
Lorsque je pénètre dans la cuisine, un rat détale devant mes pieds et m'arrache un cri d'horreur! Plus j'avance et plus ce que je vois me terrorise, de l'eau croupie dans l'évier dégage une inquiétante odeur et je manque de marcher sur du verre brisé. Je désespère, je ne sais plus quoi faire, machinalement, je passe ma main dans mes cheveux et c'est alors que je m'aperçois que j'ai du sang séché au dessus de l'œil gauche. Je suis prise de panique mais je n'ai pas vraiment le temps de m'en inquiéter car un bruit me fit sursauter, une sorte de claquement de porte, puis des gémissements. La maison semble hantée! Les bruits me parviennent de l'étage. Je décide de m'y aventurer...
Chacun de mes pas dans l'escalier produit un craquement sinistre et lorsque j'arrive à la dernière marche, ce que je vois me glace le sang. Des dizaines de cercueils sont alignés dans le couloir et d'étranges bruits qui me hantent s'en échappent. Je suis terrorisée! Au fond du couloir la lueur d'une bougie attire mon regard. J'ai la chair de poule mais je ne peux plus faire demie tour. Alors je m'enfonce dans ce lugubre couloir. Ce que je découvre m'horrifie... Sur le dernier cercueil... Sur une plaque de métal... Une inscription figure: Luna THOR! Le couvercle se soulève et une étrange force me précipite dedans. Il se referme sur un rire machiavélique. La dernière silhouette que j'aperçois devant moi est celle d'un homme à la peau verdâtre et laiteuse enroulé dans une longue cape noir...
Quand soudain je reviens à moi, le temps que mes yeux s'habituent à l'obscurité, je m'aperçois que je suis sur un lit d'hôpital puis je remarque une infirmière debout à coté de moi, elle est de dos et lorsqu'elle se retourne, ce que je vois me glace le sang: sa peau est verdâtre et laiteuse...
