Coucou à tous, me revoilà pour un nouveau chapitre. J'ai le sentiment que les chapitres axés sur le passé vous intéressent moins. Cependant, ils sont essentiels à l'histoire et dans la rédemption de Klaus. Je ne me vois pas écrire la rédemption de ce personnage emblématique sans m'attarder sur ses différentes blessures. De plus, les loups originels ont leur place dans cette fiction, il est donc essentiel de m'attarder sur leur histoire.
Voilà j'espère que vous apprécierez tout de même cette partie. Bizouilles et bonne lecture.
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1000 ans plus tôt - Esther
Avant même d'éprouver les premières douleurs, j'avais pressenti qu'un évènement majeur allait se produire. Il ne pouvait en être autrement. Depuis le début de la journée, les étourneaux sont restés cachés et ont refusé de chanter.
Désormais, à l'extérieur, c'est un véritable chaos. Le ciel s'est assombri de nuages menaçants et le vent frappe si fort contre notre porte que je crains qu'elle ne résiste pas à la tempête.
— Les Dieux..., je lâche à bout de souffle. Ils sont en colère contre moi.
Est-ce ma punition pour m'être montré infidèle ? Pour en avoir aimé un autre ?
Lorsque mon bas ventre se déchire, je ne peux retenir mon hurlement. À chacun de mes cris, le ciel gronde pour mieux les couvrir.
— À la prochaine, il faudra que tu pousses, Esther.
Nerveusement, je secoue la tête de droite à gauche.
J'ai beau l'avoir fait trois fois, cette fois-ci n'a rien de similaire avec les précédentes. C'est une véritable torture. Mon corps est comme démantelé, épuisé.
Maintenant, je comprends pourquoi toutes ces femmes qui ont vécu la même épreuve que la mienne ne s'en sont pas sorties vivantes.
— Ayanna ! je pleurniche, à bout de force.
— Regarde-moi, Esther, tu es assez forte pour réussir ! Il est hors de question que tu meurs en couche !
— Je veux qu'il sorte ! Par pitié, il doit sortir ! je m'époumone.
À la prochaine vague, je pousse broyant la main de mon amie dans la mienne et gesticule dans tous les sens.
— Esther ! Ton enfant arrive ! Plus qu'un petit effort.
Puisant dans mes dernières ressources, j'obéis à sa demande. Lorsque des pleurs viennent remplacer mes cris, tout ce calvaire enduré se dissipe. J'ai beau être à bout de force, je ne désire qu'une seule chose : tenir mon dernier né.
— Félicitations, Esther, c'est un magnifique petit garçon !
Sans plus tarder, elle le soulève afin que je puisse le voir.
Lorsqu'elle le place dans mes bras, mes pleurs redoublent. Ayanna a raison, il est parfait. Et en même temps, comment pourrait en être autrement. Personne n'en attend moins d'un jeune prince.
Alors que je lui assure à quel point il est précieux à mes yeux, j'ai une pensée pour son père. Nikalan n'a pas conscience que je viens de donner naissance à son héritier et cela me rend nostalgique. Cet homme semblable à aucun autre ne mérite pas de rester dans l'ignorance. Malheureusement, il faut croire que nous avons été maudits. Dans le cas contraire, c'est lui que j'aurais rencontré en premier, c'est avec lui que j'aurais construit une famille.
Notre histoire avait tout d'un rêve éveillé mais ma réalité est tout autre.
— Bienvenue au petit Klaus, dit Ayanna. Il est temps de faire les présentations, j'en connais un qui s'impatiente.
— Non ! je lâche.
Dans l'incompréhension, Ayanna se fige et fronce les sourcils.
— J'ai changé d'avis. Ce ne sera pas Klaus mais Nik... Niklaus.
Même si ce n'est pas grand-chose, je veux qu'il possède un petit quelque chose de son véritable père.
— Va pour Niklaus, termine-t-elle. Nous ne sommes plus à ça prêts !
Sans plus tarder, elle laisse entrer les garçons. Finn préfère rester en retrait alors qu'Elijah se montre curieux.
— Mère, puis-je voir mon nouveau frère maintenant ? demande ce dernier.
— Bien sûr ! Approche, Elijah.
Caroline
Chacun des Mikaelson a écouté attentivement le récit de Sam avec une pointe de nostalgie. Elijah, tout particulièrement.
— Je me souviens que lorsque je me suis approché de toi, tu as serré mon doigt, avoue l'ainé. Tu ne voulais d'ailleurs plus le lâcher. J'étais pourtant si jeune mais il faut croire que cet instant m'a marqué à jamais.
Klaus observe son frère attentivement. Tous les deux restent silencieux mais il y a parfois des moments où les mots n'ont pas besoin d'être prononcés.
— Est-ce qu'il a su que j'étais son fils ? demande mon hybride en se tournant vers notre invité d'honneur.
Sam soupire.
— Dès votre première rencontre.
Un sourire nostalgique nait à la commissure de mes lèvres. Je sais à quel point, cette rencontre l'a marqué à jamais alors qu'il ignorait pourtant qui était réellement cet homme.
— Rien n'était prémédité. Nous étions partis depuis tant d'années déjà, dit Sam, puisant au fond de sa mémoire. S'il était revenu, c'était uniquement pour avoir une chance d'apercevoir ta mère mais à la place... il est tombé sur toi. Lorsque tu lui as parlé du loup étoilé et que tu as ajouté être le fils d'Esther, c'est à cet instant qu'il a compris que tu étais également... le sien.
Plonger dans son passé se révèle être une véritable épreuve pour mon Originel. Toutes ces informations lui font autant de bien qu'elles lui font du mal. Pourtant, je sais que tant qu'il est capable de le supporter, il restera là, à écouter.
Au fond pour faire la paix avec lui-même, il en a besoin.
— Pourquoi n'est-il pas venu me réclamer ? demande Klaus d'une voix tremblante. Pourquoi ne m'a-t-il pas emmené et élevé parmi les loups ? N'avais-je donc pas d'importance à ses yeux ? termine-t-il, une larme perlant sa joue.
Ce que je vois, j'entends me déchire le cœur. Il vient d'exacerber ce qui le hante depuis toutes ces années.
Sam n'est visiblement pas insensible à l'état émotionnel dans lequel est plongé le fils de Nikalan. Alors sans pouvoir se retenir, il se lève et cherche à le rejoindre mais ce dernier ne lui en laisse pas l'occasion. L'hybride Originel recule. Sam n'insiste pas davantage.
Nous savons tous que lorsqu'il se montre aussi vulnérable qu'il peut l'être à cet instant, il est difficile qu'il nous laisse l'atteindre de cette façon.
— Ton père t'aimait, Niklaus. Il t'aimait plus que tout au monde.
— Alors pourquoi ? hurle mon Originel, le cœur au bord des yeux. Je veux savoir pourquoi il ne l'a pas fait !
— Parce qu'on l'en a empêché ! avoue Sam, le regard fuyant.
1000 ans plus tôt - Sam
Nikalan est là, à l'intérieur de la maison de Mikael et d'Esther.
Assis à même le sol, il caresse les cheveux du petit garçon profondément endormi. Je reste tout d'abord légèrement inquiet de le voir au milieu de la pièce alors que ses frères et sœurs se trouvent tout autour. Si l'un d'entre eux le voyait, il donnerait aussitôt l'alerte.
Derrière la fenêtre encore ouverte, je fixe mon ami en compagnie de son fils. N'ayant pas d'enfants, je n'ai qu'une piètre idée de ce qu'il peut bien éprouver.
Nikalan ne devrait pas être là mais je ne peux me résigner à lui enlever ce moment alors qu'il n'en a que très peu.
Tel un ange gardien, je me contente de veiller sur mon Roi. Un sourire ému apparait sur mon visage lorsque je l'entends lui murmurer à quel point il l'aime, à quel point il aurait souhaité que tout soit différent. Il lui dit que dès que son loup sera réveillé, tout changera.
Une larme perle ma joue lorsqu'il lui promet qu'un jour tous les deux iront courir contre le vent et qu'il se devra d'être rapide car il ne le laissera pas gagner pour autant.
Dans cet aveu, je retrouve un peu de mon frère de cœur. Il n'est plus le même de jour en jour et le voir se détruire m'atteint.
Les yeux larmoyants de mon ami quittent le visage de Niklaus pour se poser sur moi.
— Je veux juste passer du temps avec lui ! m'avoue-t-il.
— Tu n'as pas à te justifier, Nik !
Rassuré que je ne porte aucun jugement, il se détourne de moi pour retrouver son fils. Sa main glisse sur son dos dans une simple caresse. Le visage de l'enfant se crispe et un petit son de douleur franchit ses lèvres. Tous les deux, nous fronçons les sourcils.
Lorsque Nikalan soulève la chemise de l'enfant, ses yeux s'écarquillent d'effroi. Mes propres paupières se ferment en découvrant à mon tour les ecchymoses qui parsèment le dos du petit garçon. Je n'ose croiser son regard. Le si peu que j'en ai aperçu me glace le sang.
— Quand je l'ai vu cet après-midi, il essayait d'apprendre à manier un arc. Il a alors dit quelque chose qui m'a interpellé. Qu'on disait de lui qu'il était... Pathétique.
J'ignore comment on peut avoir de tel propos. Cet enfant n'a absolument rien de pathétique. Il est l'héritier de la plus prestigieuse lignée de loups.
Sans attendre, le triangle dans le dos de Nikalan s'illumine. Il puise dans son pouvoir, je le sens. Sa paume se dépose à nouveau sur les plaies de l'enfant. Une à une, elles s'effacent comme si elles n'avaient jamais existé.
Il prend le mal de son fils pour se l'infliger.
— Que fais-tu ? je lui demande en le voyant le soulever dans ses bras.
— Je l'emmène.
Mes yeux s'écarquillent.
— Nik, tu sais que tu ne peux pas faire ça !
— Je suis son père, j'ai tous les droits ! il riposte.
Le ton qu'il emploie m'assure qu'il va être difficile de lui faire changer d'avis. Cependant, je me dois d'être raisonnable là ou lui n'est plus en mesure de l'être. Emmener ce petit garçon n'est pas bon pour la sécurité de la meute. Esther est une sorcière bien plus puissante qu'elle l'était lors de leur rencontre. Mikael, peu importe ses sentiments pour celui qu'il pense être son fils, chercherait à le récupérer et n'hésiterait pas à nous pourchasser.
— Nik, il a une famille ! j'admets.
— Les loups sont sa famille ! dit-il d'un ton ferme
— Nous sommes des étrangers pour lui et sa lycanthropie ne s'est pas encore réveillée. Avec nous, il sera complètement perdu.
Nikalan soupire. Il sait qu'au fond j'ai raison.
— Tu ne peux pas les enlever l'un à l'autre.
Nikalan suit mon regard posé sur Elijah.
- Sam... si c'était ton garçon que ferais-tu ? me demande-t-il droit dans les yeux.
— Je...
Je me dois d'être honnête avec lui et avec moi-même.
Las, j'admets :
— Je... l'emmènerais !
Son fils dans les bras, Nikalan se dirige vers la porte. Sa décision est prise. Décision pour laquelle je ne mettrais plus mon véto.
Désormais, advienne que pourra. Lorsqu'ils nous pourchasseront, je serais celui qui me positionnerait en première ligne. Je protégerais Nikalan quoiqu'il m'en coute quitte à y laisser la vie. De toute façon, je n'aurais plus de raison de vivre sans lui.
Lorsque j'aperçois Esther, je me fige. La jeune femme, encore ensommeillée, se frotte les yeux comme si elle cherchait à s'assurer que tout ce qui se trouve devant elle n'est pas un mirage.
— Nikalan ? chuchote-t-elle, la voix tremblante d'émotions.
Cette femme n'a jamais cessé de l'aimer, cela se voit.
— Que fais-tu ? demande-t-elle en posant son regard sur Niklaus.
Mon ami fait plusieurs pas en arrière, ses mains cramponnant son fils dans la crainte qu'on le lui enlève.
— Tu ne peux pas faire ça ! dit-elle simplement.
— Comment peux-tu laisser ce monstre lui faire du mal ? lui demande-t-il d'une voix tremblante.
Se mordant la lèvre, la sorcière détourne le regard. La culpabilité est en train de la hanter.
— Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour le protéger.
— Le protéger ?
— Mikael était bien trop obnubilé par lui. La première fois qu'il l'a vu, il a dit qu'il avait les yeux d'un guerrier. Qu'il serait le plus valeureux ! Je ne pouvais prendre le risque qu'il découvre la vérité.
Lorsqu'elle nous avoue lui avoir offert un collier ensorcelé afin qu'il soit plus faible, je me sens désemparé. En affaiblissant Niklaus, Esther a essayé de le rendre moins intéressant aux yeux de son mari. Mais visiblement, la soudaine déception de Mikael l'a rendu violent.
— Tu n'as pas le droit de douter de l'amour que je porte à cet enfant, il est le plus spécial à mes yeux. S'il te plaît, Nikalan... repose notre fils !
Une larme perle la joue de mon ami. En effet, c'est la première fois qu'elle l'avoue de vive voix.
— Ne me l'enlève pas, Esther ! il la supplie. C'est en train de me tuer !