Les cris de ma belle-mère, ses insultes, la paire de gifle qu’elle vient de m’infliger et son crachat sur mon visage, la situation devenait insupportable. Elle me claque la porte au nez, je vois ma vie éparpillée devant moi telles les pièces d’un puzzle.
Mes larmes qui coulaient déjà sur ses joues ont brisé ma voix, je me suis effondrée sur le sol. Je pleurs, je frappe le sol de mes mains, je les prends sur ma tête. Je n’avais jamais imaginé qu’on pouvait cracher sur une personne comme de la merde.
Devant la mère de James, j’étais même pire que de la merde. J’appelle ma maman au pays pour qu’elle vienne me chercher. Un mélange de mauves, de larmes, coule sur mon visage. Eh Dieu, que je ne suis plus rien ?
La bonne est sortie m’aider à rejoindre la chambre, je n’avais plus aucune larmes dans les yeux. Je suffoque comme un enfant qu’on vient de frapper mais qui est obligé de ravaler ses pleurs.
C’est dans ce désordre sur le lit que je me suis endormie sans me rendre compte. Je suis prise dans un tourbillon d’un mauvais rêve, je me vois en train de marcher sur un chemin à perte de vu. J’ai senti une main posée sur mon épaule, je me réveille en sursaute.
-Doucement ma fille, n’ait pas peur, c’est moi.
J’ouvre grand les yeux, je vois le visage de maman la mère de Linda.
Maman : Je suis rentrée et la bonne m’a dit que tu es en chambre. Bientôt 18h, est-ce que ça va ?
Toute dormante je réponds par un oui en sortant du lit. Elle m’a laissé le temps pour mettre de l’ordre sur mon corps, je suis sortie la trouver dans la cuisine. Pendant qu’on préparait le dîner, je croyais qu’elle allait me demander ce qui s’est passé.
Je me suis préparée à la question mais elle n’a rien demandé. Je comprends bien que la bonne ne lui a rien dit. Papa est rentré peu après, cette nuit je me suis abstenir et je n’ai rien dit sur la visite imprévue de la mère de James.
Ça pourrait créer d’autre problèmes plus grave entre membres de familles, j’en ai déjà suffisamment pour mon compte. Après le dîner et la prière du soir, c’est dans l’amertume que j’ai rejoints ma chambre.
Avec ce que papa a vu chez moi lorsque James s’apprêtait à faire je ne sais quoi, je suis interdit de sortir à moins que je sois accompagnée d’un de ses enfants. C’est pour ma sécurité et rien d’autre.
C’est avec la petite de la famille que je me suis rendue au centre commercial pour me procurer des habits, faire un peu de shopping avec l’argent que les parents m’ont donné. J’ai de quoi m’acheter toute une boutique mais je n’en veux pas. C’est de l’argent sale.
Toute cette histoire ne peut être derrière moi en si peu de temps, malgré tout j’ai commencé à sortir. Temps mort dans ma vie, j’ai même repris du service, maman m’oblige souvent à l’accompagnée dans les cérémonies à laquelle elle est invitée.
Au début j’eus du mal à m’y faire, mais le temps aida à m’y habituer. Ma vie reprenait peu à peu son cours, en famille, les enfants par leurs innocences arrivaient à dessiner un sourire forcé sur mon visage.
Deux mois sont passés, aucune nouvelle de James, ni de sa mère, je n’ai plus remis le pied chez moi, je n’ai plus aucune nouvelle de Shevonne qui doit être au courant de ce qui se passe dans ma vie jusqu’à ce dimanche.
Un mariage a été célébré à l’église de papa, maman est la marraine. C’est après la messe qu’on s’est redues dans cette famille, au moment où la fête battait son plein, je suis concentrée sur mon téléphone.
Comme si on m’avait dit de lever la tête et qui je vois ? SHEVONNE. Elle est avec sa copine que je connais bien, les deux femmes sont entourées d’une foule de griots. Mon cœur a fait un grand saut dans ma poitrine, elles s’approchent de la tente pour prendre place, j’ai envie de disparaitre.
Je fais mine de tourner la tête du mieux que je peux mais trop tard. Sa sorcière de copine avec ses yeux en laser m’a déjà vu. Elle me lance un sourire sûrement forcé sur le visage, Je fais de même.
Le temps qu’elles prennent place, la seconde qui suit Shevonne tourne la tête dans ma direction. Nos regards se sont croisés, on n’a plus rien à se dire. C’est sa chienne de garde qui lui a alertée de ma présence. Quelle pute cette fille.
Avec Shevonne sur place, je ne pouvais plus restée à cette fête. Je suis rentrée informer maman qui était très occupée, je ne me sens pas bien, je vais devoir rentrer. Et c’est ce que j’ai fait.
Le soir pendant que j’étais en ligne avec Linda, je reçois une notification sur facebook. Je parle avec ma copine tout en faisait un tour sur ma page. C’est une publication de la copine de Shevonne.
J’ai ouvert la pub par curiosité, il est écrit « La lionne a encore frappé, les aigles et les colibris ne peuvent voler ensemble. Et si elles fermaient leurs cuisses au lieu de leurs becs ? Shevonne la star » suivie d’une petite vidéo de cette Shevonne avec des billets de banque qu’elle jette sur les mariés.
En moins deux minutes, il faut voir comment les commentaires pleuvent. « Toujours imité mais jamais égalé » « Shevonne la solution » « Cette femme me fascine par son bon cœur » « Shevonne mon idole » « Courage ma belle, les gens peuvent toujours essayer mais ils ne réussiront jamais… »
Non mais franchement, ce monde est plein de faux, la vérité est foulée sous nos pieds, il n’y a que le mensonge qu’on acclame mais je n’en veux à personne. Tous ces gens qui l’acclament n’ont aucune idée de qui elle est ce qui fut mon cas depuis que j’ai entendu parler de cette vipère.
Si je n’avais pas vécu avec elle, savoir qui elle est vraiment, je serais la première à commenter et m’attaquer à toute personne qui osera la dénigrer sur les réseaux sociaux. Hun… L’autre réalité de la vie des gens qu’on envie.
En lisant tous ces mensonges tachés d’hypocrite, je l’ai tout de suite retiré de la liste de mes amis de même que Shevonne et toute personne proche d’elle. Le message est clair, « les aigles et les colibris ne peuvent voler ensemble. »
Tout semble perdu mais il y a une seule chose à laquelle je tiens et qui se trouve chez moi. La Bible que Linda m’a envoyée. Papa m’a interdit de me rendre toute seule chez moi par mesure de sécurité, comment vais-je alors récupérer ma Bible ?
Il a contacté mon mari de mon intention de passer chez moi. Il ne sait pas où j’ai rangé ma Bible, il n’a pas touché à mes affaires depuis tout ce temps. C’est papa lui-même qui m’accompagne.
Avant de quitter la maison, papa m’a mise en garde de ne rien tenter sans son consentement. Pendant le trajet, on s’attendait à tout trouver chez moi sauf la présence de ma belle-mère. On est rentrés la trouver là, bien assise dans le canapé que Linda m’a envoyé.
Dès qu’elle nous a vus, elle s’est redressée dans ses gémissements de vieille. La voyant aussi à l’aise, tout laisse à croire que c’est ici chez moi qu’elle vit désormais et elle attendait notre arriver. Je suis sans voix.
Après les salutations dans le respect entre elle et papa, elle ne m’adresse pas la parole si ce n’est pas me dévorer des yeux. Son fils qui était dans la chambre avec son garçon est sorti nous trouver déjà assis.
Même salutations avec papa, ça se voit que le petit veut venir monter sur mes pieds mais son père lui tient fermement la main. C’est très évident, je ne suis plus sa femme par conséquent je ne suis non plus pas la mère de son enfant.
C’est je suis venue chercher ma Bible qui s’est transformé en une réunion de famille à laquelle je dois supporter les mauvaises paroles et les injures. Ça commence par James.
James : Papa pasteur, avec tout le respect que je vous dois, vous êtes témoin de tout ce qui se passait dans mon foyer. Qu’est-ce que je n’ai pas fait pour Jodie ? Je me suis plié en quatre pour elle, je lui ai donné la liberté d’être une femme épanouie parce que j’ai placé mon entièrement confiance en elle.
Papa : Tout à fait.
James : Papa pasteur, qu’est-ce que ça vous fait d’apprendre que la femme aux côtés de qui vous dormez chaque nuit rentre souvent avec des marques sur son corps laissées par une autre femme avec qui elle vous trompe.
Papa : C’est inadmissible.
James : Des sorties en week-end, un voyage en Afrique du sud, Dubaï, qu’est-ce que ça vous fait d’apprendre que votre femme vous trompe de surcroit avec une autre femme et même hors du pays de façon délibérée tout en prenant du plaisir et pour ne rentrer qu’avec des marques qu’elle couvre par un autre mensonge ?
Papa : Inutile de remuer le couteau dans la plaie, seul ton pardon, et seul toi ton pardon qui peut aussi te libérer de ce poids mon fils. Une personne qui refuse le pardon se fait du mal à elle-même.
James : Comment voulez-vous que je pardonne à cette femme qui a enlever son propre enfant de son ventre ? Une qui n’a eu aucun remord à se mettre sous la jupe d’une autre femme et à quel fin? Me ramener une maladie qui a coûté la vie à mon fils ?
Papa : Mon fils, nul sur terre ne peut être juste comme Dieu, nul n’est parfait. La Bible nous révèle que pardonner n’est pas un luxe mais une nécessité. Il est aussi écrit…
Belle-mère : Ecrit où ? Il est écrit où ? Personne ici n’a lu cette bible où il est écrit qu’il faut pardonner à une femme qui a tué ses enfants de ses propres mains et qui entretient une relation contre nature.
C’est la belle-mère qui entre en jeu sans y être invitée et coupe la parole à papa.
Papa : Ne jugez pas et vous ne serez point jugé. Dieu ne veut pas la mort du pêcheur mais sa…
Belle-mère : Dieu même dans sa bonté n’aura pas le courage de pardonner à cette femme indigne.
Papa : Assez, assez tes blasphèmes. Qui êtes-vous pour savoir ce que Dieu peut et ne peut pas ? Tu as les mains aussi propres et le cœur aussi pur que tu prétends nous le fait croire ? Je te rappelle qu’il pouvait aussi s’agir de ta fille assise à la place de Jodie.
Silence !! Silence !!
Papa : Tu es avant tout une femme et une maman voyons. Qu’est-ce qui te différencie de cette fille ? Arrache une seule partie de ton corps qu’elle n’a pas et montre la moi. La dénigrée de la sorte c’est te couvrir de honte toi-même. Laisse-moi te dire que les seuls à avoir les têtes hautes dans cette salle c’est bien moi et monsieur James.?
Soukkk !!!! Papa est fâché.
Papa : Gente dame parfaite aux bonnes actions, quel genre de mère es-tu pour ne pas voir la souffrance de tes enfants ? Si tu es bien sure de toi, mets-toi à genoux, ici, tout de suite, élève ta voix vers Dieu et demande lui que chacun paie pour ses fautes.
J’ai des frissons partout, c’est ma toute première fois de voir papa dans cet état et l’entendre parler de la sorte à son prochain.
Papa : Alors, qu’est-ce que vous attendez ? Montre à ton fils que tu es mieux que sa femme.
Je serais ravie de la voir faire ce que papa lui demande mais sans bouger, ma belle-mère reste clouer sur le canapé. Papa se lève sans plus rien ajouter, il s’adresse à moi.
Papa : Tu sais où tu as rangé ta Bible.
Moi : Oui papa.
Papa : Dépêche-toi donc.
Je me précipite dans ma chambre, je sors la Bible où je l’avais rangé. Je suis ressortie tomber sur un lourd silence, seul le bruit du climatiseur qui dérange.
Papa : Tu l’as ?
Moi : Oui papa.
Papa : Monsieur James, ta femme dit qu’elle est désolée, ce n’est pas suffisant mais ce n’est pas rien? On rentre ma fille. Bonne soirée à vous.
Avec tout ce que j’ai dans cette maison, mes habits, tout ce que j’ai eu lors de mon mariage, les cadeaux que Linda m’a envoyés du canada et qui s’élève à des coups de millions, la seule chose avec laquelle je suis sortie de chez mon mari c’est une Bible dans la main.
Toute comblée de la façon donc papa a mis cette belle-mère à sa place, je marche comme si je courais devant lui. Merci papa, merci Linda pour la Bible.
À Suivre...