Lunaire

By _--Moonchild--_

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Walter et Liesel Eisenmann. Le frère et la sœur, deux gamins détestables qui passent leur temps à se disputer... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 32

Chapitre 31

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By _--Moonchild--_

Une main pâle se posa au sommet du Mur Rose, bientôt suivie d'une deuxième. Liesel, à la force de ses bras, se hissa en haut de l'édifice, prenant appui sur le monte charge comme elle pouvait. Elle tituba un instant une fois debout, peinant à retrouver son équilibre. La fatigue lui retombait dessus d'un seul coup, remplaçant l'adrénaline qui courait jusqu'à présent dans ses veines. Son corps lui faisait comprendre qu'il était temps de cesser de lutter.

Ses yeux errèrent un moment vers les plaines, avant de trouver un point d'accroche. La silhouette sinistre de la forteresse d'Utgard, une tour en moins, se parait peu à peu d'une lueur dorée. Le soleil s'était déjà hissé au dessus des forêts de pins, il devait être aux alentours de huit heures du matin. Elle regarda en bas, tentant d'estimer jusqu'où l'ombre du Mur s'étendait. Prise d'un vertige soudain, elle recula d'un pas, préférant éviter d'aller s'écraser en bas après avoir survécu à cette nuit terrible.

Une main se posa sur son épaule, l'aidant à se stabiliser.

« Tu ne tiens pas debout. Assieds-toi, on a le temps avant de repartir vers le centre. » Conseilla Reiner.

Elle secoua simplement la tête, pivotant pour lui faire face. Puis elle le prit dans ses bras, un soupir imperceptible quittant ses lèvres sèches. Enfin, elle était rassurée. Le cœur de son ami battait, elle pouvait l'entendre, le sentir contre sa tempe. Ils étaient vivants. Tous les deux. Et les autres aussi. Ymir, Christa, Bertholdt, Connie... Tous en un seul morceau. Certes, il manquait quelques bouts à Ymir, mais ils ne les avaient pas retrouvés, donc techniquement, elle était en un seul morceau. Une chance qu'elle soit capable de se régénérer.

Ymir... Quelle histoire. Liesel avait presque vu juste en faisant d'elle le cœur de ses soupçons. Mais cette nuit là, il s'était avéré que sa camarade n'était ni le titan Colossal, ni leur ennemie. Il s'agissait d'un petit gabarit, presque rabougri, mais bougrement agile. Un titan qui s'était dévoilé lorsque la situation avait encore empiré. Mais au lieu de sceller pour de bon le sort des recrues, elle leur avait sauvé la mise. Elle s'était battue pour éliminer la menace, et avait failli mourir sous les crocs de ses congénères. Qui qu'elle soit, ils avaient tous une dette envers elle. Sans son intervention, le bataillon serait arrivé trop tard pour secourir le petit groupe. Une chance, toutefois, qu'il ait fini par se montrer. Si Sasha, puis Liesel, n'avaient pas réussi à les guider jusque là, Ymir aurait été déchiquetée vivante, et les autres aussi.

« Ne me demande plus jamais de partir sans toi. » Murmura la jeune femme au bout d'une dizaine de secondes, sa voix à peine audible.

Son ami tapota maladroitement son dos de sa main valide, décontenancé par cet élan. Liesel avait une certaine répulsion pour le contact humain, il le savait bien. Hors entraînement bien sûr, car là, elle n'hésitait jamais à frapper comme une brute. La seule personne avec laquelle elle s'était montrée un minimum tactile était Marco, et encore, leurs interactions se limitaient à quelques accolades malhabiles.

« D'accord, Lizzie. Je te le promets. » Finit-il par jurer.

Elle desserra son étreinte et recula d'un pas, un demi-sourire éclairant ses traits fatigués. Puis elle se laissa tomber sur les fesses, préférant abaisser son centre de gravité pour un petit moment, seulement le temps de reprendre ses esprits.

« Merci. Si tu l'avais refait une seule fois, de toute manière, je n'aurais plus jamais écouté tes conseils. Sourit-elle. 

- Tu ne m'écoutes pas les trois quarts du temps, ça n'aurait pas changé grand-chose. Dit-il en levant les yeux au ciel.

- Tu exagères, disons plutôt la moitié. Et puis, c'est toi qui a fait l'imbécile aujourd'hui. Ton bras, d'ailleurs... Qu'est-ce que ça donne ?

- J'ai vu mieux, mais... Il ne s'est pas mis à pourrir, j'en conclus que ça va.

- La gangrène met du temps à s'installer, c'est pour ça. » Le taquina-t-elle.

Elle ne s'en faisait pas pour lui. Il s'en sortirait avec une belle cicatrice pour toute séquelle, et le souvenir traumatisant d'avoir failli mourir. Un de plus. Et la liste s'allongerait encore. Si elle ne le faisait pas, ça signifierait qu'il était mort prématurément. C'était leur mode de vie. Mais il s'y ferait. Il était résilient, il en était capable.

« Tu t'y connais en gangrène, peut-être ? Répliqua-t-il sur le même ton.

- J'ai amputé la jambe d'une pouliche malade avec mon frère, un jour où mes parents nous ont laissés seuls deux semaines. Donc on peut dire que je m'y connais. Et avant que tu recommences à faire le sceptique, oui, elle a survécu.

- C'est juste moi, ou tes parents t'ont appris à te servir d'une scie beaucoup trop tôt ?

- Je ne me suis jamais coupé de doigt, c'est que ce n'était pas trop tôt. » Ricana-t-elle.

Il laissa échapper un petit sourire. Décidément, elle était étonnante. Il avait l'impression que peu importe ce qu'il savait déjà, elle trouverait toujours un moyen de le surprendre.

« Je ne te laisserai plus jamais m'approcher, maintenant. J'ai trop peur que tu m'amputes.

- Ne t'en fais pas, je ne découpe pas les gens. On va rentrer, et tu seras soigné mieux que ça.

- Toi et Christa m'avez déjà beaucoup aidé. Je vous en dois une, et à Connie aussi. »

Liesel roula des yeux, exaspérée.

« Arrête. Je ne saurais même pas énumérer les fois où tu as sauvé nos fesses. C'est comme ça que ça marche, tu ne nous dois rien. Et puis, comme dirait quelqu'un que je connais, on est des soldats. C'est notre devoir. »

Elle perçut le trouble qui passa dans les yeux de son ami, et ses sourcils se froncèrent imperceptiblement. Il n'avait pas l'air bien... Sûrement la fatigue qui lui retombait dessus. Entre sa blessure et les efforts qu'il avait dû déployer aujourd'hui, il était surprenant qu'il tienne encore debout.

« Hé, Reiner... Ce n'était pas méchant, je n'essayais même pas de te taquiner, pour une fois. Excuse-moi si j'ai pu dire quoi que ce soit qui...

- C'est rien. L'interrompit-il, passant une main sur sa nuque raidie. Tu devrais rejoindre les autres... Il faudrait que je discute un peu avec Eren, avant de partir. »

La jeune femme acquiesça doucement, penaude mais le visage neutre.

« D'accord. À plus tard, alors. » 

Cette simple phrase sonnait presque comme une question. Question qui resta, d'ailleurs, sans réponse. 

Elle s'éloigna, mais resta un moment à l'écart des autres, réticente à l'idée de replonger dans ce brouhaha anxieux. Chacun se questionnait à voix haute sur la brèche dans le mur, l'étrange créature qui était passée du sobriquet « le poilu » à celui, nettement plus flatteur, de « titan Bestial », Ymir et ses motivations, le titan du village de Ragako... Une ribambelle de problèmes, dont Liesel avait plus qu'assez. Elle s'était suffisamment tracassée pour les cinq prochaines années, et ne souhaitait qu'une seule chose à présent. Enfin, disons plutôt deux choses. Se laver, et dormir tout son soûl.

« Il n'y a pas de brèche dans le mur. » Finit par annoncer une voix, se détachant sur les murmures ambiants.

Liesel chercha l'homme qui venait de prononcer ses mots, s'approchant de quelques pas pour écouter les dernières nouvelles. Malgré ses bonnes résolutions, c'était plus fort qu'elle. Elle voulait savoir.

« Comment ça, pas de brèche ? Demanda Armin d'un air incertain.

- On a passé la nuit à le chercher, mais le mur est intact, du district de Trost au district de Krolva tout du moins. » Lui répondit l'homme. D'après l'écusson cousu sur sa veste, il s'agissait d'un soldat de la garnison. Il faisait sûrement partie des escouades affectées à la protection de Trost, Liesel avait déjà vu son visage quelque part. « On a croisé les troupes qui venaient de Krolva et on a continué jusque là-bas pour être sûrs, mais rien. On n'a pas non plus croisé de titans sur le chemin.

- On réglera la question du « comment » plus tard. Répliqua la chef d'escouade Hanji Zoë, coupant ainsi court aux interrogations. S'il n'y a pas de brèche, on retourne à Trost et on attend les ordres. Il n'y a pas grand-chose d'autre à faire. »

Liesel soupira imperceptiblement, massant ses tempes dans un geste lent, comme si elle voulait intégrer l'information. En réalité, elle recommençait juste à avoir mal au crâne. Ça ne s'arrangeait pas... Pourquoi fallait-il que, alors qu'elle pensait enfin avoir fait le tour de la question, de nouvelles problématiques viennent s'ajouter ? Les nouveautés pleuvaient, depuis un mois. Et ça ne semblait pas près de se calmer, au contraire. Tout s'accélérait. Elle sentait que bientôt, une rupture s'opérerait. Elle ne savait pas ce que c'était, ni la forme que ça prendrait. Mais c'était pour bientôt. Quelques semaines, tout au plus.

Les soldats commençaient à partir, direction Trost. Elle lança un bref regard en arrière, dans la direction de Reiner et Bertholdt, qui discutaient avec Eren depuis une ou deux minutes. Tout semblait plutôt paisible, de leur côté, ils n'étaient pas encore au courant. Après tout, ils auraient tout le temps de l'être. Pour l'instant, autant ne pas leur rajouter de sujets d'inquiétude. 

La jeune femme se surprit à sourire, son regard fatigué se posant sur Reiner. Il était en vie, c'était le plus important. Tant qu'il était là, le monde ne marchait pas complètement sur la tête. Tant qu'il était là, ses repères ne s'effondraient pas totalement. Il lui resterait toujours un point d'ancrage. C'était la seule certitude qu'elle savait inébranlable. Le monde aurait beau s'écrouler, l'humanité aurait beau être massacrée jusqu'au dernier homme, elle aurait toujours, dans un coin de la tête, la force qu'il lui avait insufflée.

Soudain, elle sentit une présence auprès d'elle. Mikasa. Certes, elle ne l'appréciait pas, mais elle n'avait pas la force de se montrer hostile. Après tout, le petit prodige de leur promotion n'avait pas demandé à être la meilleure, elle ne méritait pas l'animosité que Liesel éprouvait à son égard. Et puis... Elle devait bien l'admettre, l'efficacité et le sang-froid de la jeune femme l'impressionnaient. Une fois de plus, elle avait été remarquable.

Liesel s'éclaircit la gorge, après quelques secondes d'un silence pesant. D'ordinaire, la tranquillité ne la dérangeait pas, mais là, il y avait une certaine tension dans l'air.

« Hé, Mikasa... Merci pour tout à l'heure. Je ne sais pas combien de titans tu as abattu à toi toute seule, mais c'était impressionnant. »

L'intéressée tourna vers elle son regard obsidienne, semblant la toiser. La plus petite déglutit en silence, espérant que sa faible tentative de briser la glace n'échouerait pas lamentablement. Elle était vraiment en train d'essayer de mettre sa fierté de côté, pour une fois. Peu à peu, elle avait pris conscience que ce trait de caractère empoisonnait une partie de ses relations. Pas étonnant, maintenant qu'elle y repensait, qu'elle ait eu du mal à s'entendre avec une bonne partie de sa promotion. Elle était capable de se montrer odieuse.

« Je n'ai fait que me battre, il n'y a rien de remarquable à ça. Qu'est-ce que tu essaies de faire ? Jouer les lèche-bottes, ça ne me semblait pas être ton genre. »

Elle retint une réplique cinglante. Ce n'était pas le moment de perdre patience, ou elle ruinerait l'effort non négligeable qu'elle venait d'accomplir.  

« Désolée. Je voulais seulement meubler un peu. S'excusa-t-elle. Mais en dehors de ça, je pensais ce que j'ai dit. Profite, parce que ça m'a presque arraché la gorge. »

Pas de réponse. Devant l'absence de réaction complète de sa camarade, l'orgueil de Liesel resurgissait. Pour qui se prenait-elle, à l'ignorer ? Dès qu'elle essayait d'améliorer les choses, ça ne fonctionnait pas. Ce n'était pas un hasard si elle n'avait jamais tenté de réchauffer l'atmosphère auparavant, elle avait dû sentir que ça ne ferait que l'irriter.

« Il y a quelque chose d'étrange. Ne bouge pas d'ici. » Murmura finalement la brune, le regard rivé dans la direction d'Eren.

Lorsqu'elle dégaina ses lames, lentement, Liesel lui lança un regard confus, tout agacement soudain évaporé.

« Qu'est-ce que... Mikasa ? Qu'est-ce qui te prend ? Il n'y a plus de danger, les titans ne risquent pas de nous atteindre ici. » Murmura-t-elle dans un souffle, ses yeux allant du visage de sa camarade à ses lames.

Elle suivit son regard jusqu'aux trois silhouettes qui se découpaient sur le ciel moutonneux, une vingtaine de mètres plus loin. Mais que redoutait-elle ? Que Reiner et Bertholdt s'en prennent à Eren ? Bien que la discussion semble s'être animée depuis tout à l'heure, ce n'était sûrement pas bien grave, et ce serait vite réglé... Tout ce petit monde s'entendait bien. Liesel tenta de repérer le moindre danger, mais rien n'y faisait. Il n'y avait qu'eux sur ce mur. Aucune raison, donc, que Mikasa se comporte comme si Eren était encore sur le point de se faire tuer.

« Je vais les chercher, tranquillement, et on va repartir... Je crois qu'on a tous besoin de repos, toi comprise. Et, si tu veux un conseil... Range tes lames. Tu as l'air prête à tuer quelqu'un. » Dit-elle prudemment.

Elle avança de quelques pas, sentant sur elle le regard brûlant de sa camarade... Bon sang, mais qu'est-ce qui lui prenait, tout à coup ? Qu'est-ce qui leur prenait, à tous? Presque chaque soldat qu'elle avait croisé semblait extrêmement tendu, alors qu'elle-même se sentait étrangement calme malgré la nuit terrifiante qu'elle venait de passer. L'angoisse des autres était en train de se répandre en elle comme une maladie infectieuse, empoisonnant lentement ses pensées. Elle avait dû manquer une étape. Mais laquelle ?

Des pas retentirent derrière elle avant même qu'elle puisse parcourir cinq mètres. Mikasa. Liesel ne savait pas pourquoi, mais son corps lui ordonnait d'agir. Maintenant.

La jeune femme eut à peine le temps de se retourner. Son genou fusa lorsque sa camarade passa près d'elle, et percuta violemment sa cuisse. Une jolie béquille, qui brisa l'élan de la brune et la fit trébucher. Liesel ne perdit pas une seconde et la plaqua au sol, un genou au creux de ses reins et le bras droit maintenu en clé. Mikasa lâcha l'une de ses lames au moment de l'impact, mais Liesel dut maintenir son poignet gauche sous son pied pour éviter  qu'elle se serve de la seconde. Les entraînements au corps à corps avec Reiner, qui semblaient s'être déroulés des siècles auparavant, avaient payé.

« Est-ce que tout va bien ? » demanda-t-elle d'un air inquiet, relevant les yeux vers ce dernier.

Elle maintenait de son mieux Mikasa qui, bien évidemment, se débattait de toutes ses forces. Où avait-elle trouvé l'énergie, dans cet état, de l'immobiliser ainsi ? Elle-même n'en avait aucune idée. Mais tant que son corps suivait, elle n'allait pas s'en plaindre. 

Reiner sembla choqué, au premier abord, tout comme Bertholdt. Mais son expression se métamorphosa en quelques secondes. Au regard qu'il lui lança, si différent des prunelles chaleureuses qui avaient fini par lui être familières, elle comprit qu'elle venait de faire une terrible erreur. Une colonne de vapeur, presque invisible, émergeait de son bras. Sa chair se refermant sur la morsure du titan. Il se régénérait...

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent encore, et sa prise sur le poignet de sa camarade se fit moins ferme. Ce n'était pas possible. Il y avait forcément une explication. Elle était sous le choc, paralysée, incapable de réfléchir correctement. Le monde était en train de se craqueler autour d'elle, comme ce jour là, à Trost. Bientôt, tout volerait en éclat. Elle sentait le vertige qui précédait la chute. La sensation que l'instant de la bascule était tout proche, trop proche pour que qui que ce soit puisse l'empêcher. Pas même elle. Pas même lui. 

« Je suis désolé, Liesel. » Murmura simplement Reiner.

Soudain, elle ressentit une vive douleur au niveau du sternum. Pliée en deux, elle ne put anticiper le violent coup de boule qui percuta bientôt son menton. Mikasa venait de se libérer.   Avant que Liesel ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait, l'arrière de son crâne entra en contact avec le sol. Le choc résonna dans sa boîte crânienne, une nuée de points noirs envahit son champ de vision. Elle se sentit sombrer, lentement, tandis qu'autour d'elle, les bruits devenaient flous. Au moment où ses yeux se fermaient pour de bon, un éclair doré dansa devant ses yeux. Puis ce fut l'obscurité.

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