Lunaire

By _--Moonchild--_

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Walter et Liesel Eisenmann. Le frère et la sœur, deux gamins détestables qui passent leur temps à se disputer... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 31
Chapitre 32

Chapitre 30

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By _--Moonchild--_

Les pleurs d'un enfant tirèrent Walter de son sommeil vers six heures du matin. Isa bougea près de lui, sa chaleur disparaissant lorsqu'elle retira son bras du torse du jeune homme. Il retint sa main au passage, les yeux mi-clos.

« Rendors-toi... Je vais y aller. Murmura-t-il d'une voix encore somnolente.

- C'est la dernière nuit que tu passes ici avant ta prochaine permission, ne la gâche pas. » Répondit la jeune femme en embrassant son front.

Il soupira imperceptiblement et ferma à nouveau les yeux, laissant retomber sa main le long de son corps. Elle n'avait pas tort, il dormait mal depuis que le titan féminin s'était dévoilé à Stohess, trois ou quatre jours plus tôt. Depuis, il n'était pas encore retourné au quartier général. Le bataillon l'avait gardé sous surveillance pendant encore une journée, puis on lui avait donné quelques jours de congé, le temps de se remettre. Après tout, il avait encore de violentes douleurs dans les côtes, le simple fait de s'étirer le faisait grincer des dents.

Le jeune soldat avait profité de cette permission inattendue pour rester aux côtés d'Isa. Il faisait la connaissance du petit Jacob, treize mois, et avait appris à changer une couche. C'était lui qui avait insisté pour aider la brune, qui n'y voyait aucun inconvénient, au contraire. Avec son travail, elle avait beaucoup de choses à faire, et confier le petit à Walter à certains moments l'arrangeait beaucoup. Bien sûr, elle revenait tout de même s'assurer toutes les dix minutes qu'il n'y avait pas de problèmes, mais tout semblait plutôt bien se passer.

Depuis un mois, elle occupait l'appartement au-dessus de la librairie où elle était employée. Lorsqu'elle était arrivée, elle n'avait que les bases de la lecture et de l'écriture, enseignées par Walter lorsqu'ils étaient tous deux dans le centre. Pourtant, c'était ça qui avait fait la différence et lui avait permis de décrocher cet emploi. Bien qu'elle tâtonne encore par moments, elle s'en sortait de mieux en mieux.

Les pleurs du petit cessèrent au bout d'un petit quart d'heure, et Isa se glissa à nouveau entre les draps, laissant échapper un soupir d'aise.

« Tu ne dors pas ? Demanda-t-elle doucement, écartant quelques mèches du front du jeune homme.

- Je n'ai pas beaucoup d'occasions de te voir en ce moment. J'en profite. » Sourit-il, parvenant enfin à ouvrir les yeux.

Elle sourit légèrement et se blottit contre lui, nichant sa tête au creux de son cou.

« Tu ne peux plus me voir, maintenant, alors dors. Tu n'as plus d'excuses. »

Il resserra doucement son étreinte autour de sa taille, laissant échapper un petit soupir. Elle était douée pour le convaincre, et il avait de moins en moins envie de lutter. Après tout, pourquoi l'aurait-il fait ? Il était comblé, en ce moment. En vie, libre, la femme qu'il aimait lovée contre lui, sa sœur en sécurité quelque part, avec ses camarades. Une seule chose lui trottait encore dans la tête.

Je dois parler à Kenny Ackermann.

Quelques heures plus tôt, il s'était enfin souvenu du jour, ou plutôt de la nuit, où il avait aperçu Annie Leonhart pour la première fois. C'était la fille, celle qui avait eu une discussion plutôt mouvementée avec l'homme au chapeau, le soir où il avait appris la traîtrise de Grant. Maintenant qu'il s'en souvenait, il avait du mal à comprendre comment il avait fait pour ne pas le remarquer plus tôt. Même avec un chapeau et une paire de lunettes, Annie restait très reconnaissable. Maintenant qu'il savait qu'elle et le titan féminin ne faisaient qu'un, il lui paraissait plausible que Kenny sache quelque chose à ce sujet.

Et puis, il n'y avait pas que ça. Dans sa dernière lettre, son grand-père avait affirmé connaître celui que l'on surnommait autrefois l'Éventreur. Ces derniers mois, le jeune homme avait préféré ne pas tenir compte de cette information, estimant que les mots de son aïeul n'étaient que les élucubrations d'un esprit rongé par l'âge. Pourtant, lorsqu'il y repensait, tout semblait pointer dans cette direction. S'il voulait espérer comprendre un jour les énigmatiques derniers mots d'Abel Fuchs, il ne pouvait s'adresser qu'à une seule personne.

Il resta allongé jusqu'à l'aube, la respiration paisible d'Isa berçant ses pensées. Puis, lorsque le soleil pointa finalement le bout de son nez à travers les rideaux, il se releva, prenant garde à ne pas éveiller la jeune femme. Une autre chose qu'il savait bien faire : les petits déjeuners.

« Ça empeste le thé aux fruits rouges. Marmonna Isa lorsqu'elle se leva.

- J'en ai fait un au thym pour toi, ne te plains pas trop vite. »

Elle déposa un rapide baiser sur sa joue, récupérant la tasse qu'il lui avait préparée au passage.

« Tu es vraiment le seul à pouvoir boire cette horreur.

- Tu devrais essayer, je t'assure. Ça met de bonne humeur.

- Une raison de plus pour que ça reste loin de moi. » Sourit-elle en portant sa propre tasse à ses lèvres.

Le jeune homme laissa échapper un sourire amusé, étudiant les traits sereins de sa compagne. Elle n'en avait pas besoin, elle semblait plutôt joyeuse en ce moment. Absorbée par son travail, et par le petit Jacob, elle n'avait pas le temps de cogiter. C'était aussi pour ça qu'il n'osait pas aborder le sujet de Kenny. Il avait peur qu'en l'évoquant, elle replonge dans ses idées noires et songe à nouveau à venger Marie.

« Je vais le retrouver. Je vais trouver ce qu'il a de plus cher au monde, et je vais le lui arracher sous ses yeux. Avait-elle murmuré un soir, blottie contre lui.

- Il te tuera. » Avait-il simplement répondu.

Elle avait haussé les épaules, le regard perdu au loin, semblant fixer quelque chose qu'elle était la seule à voir.

« Je lui dois la vie. La mort serait plus douce que savoir que je n'ai survécu que parce qu'il le voulait bien.

- Ne dis pas de choses pareilles... Tu voulais construire quelque chose, non ? Repartir à zéro.

- Je n'arrive plus à dormir, Walt. Avait-elle murmuré, relevant les yeux vers lui. Quand je vois Jacob, c'est elle que je vois. Ce garçon n'a plus de mère parce que j'ai été trop lâche pour attaquer la première. Je veux réparer ça.

- Il a déjà perdu une famille. Mais il t'a toi. Je sais à quel point tu aimais Marie... N'abandonne pas son fils. Grâce à toi, il aura un foyer. L'amour d'une mère. Tu en es capable. Et je veux bien changer des couches jusqu'à ce que mort s'ensuive si ça peut t'aider. »

Son trait d'humour faiblard était tombé à plat.

« Je ne veux plus parler de ça. S'il te plaît. »

Il s'était tu, se contentant d'embrasser doucement sa tempe, et l'avait enlacée en silence jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Dans ces moments-là, il n'y avait pas grand-chose qu'il puisse faire, à part lui témoigner son soutien et attendre qu'elle passe à autre chose elle même. Tout cela s'enchaînait par phases. Soit elle semblait parfaitement épanouie, volontaire et heureuse d'aller de l'avant, soit elle se renfermait, triste et taciturne. Ça ne durait jamais longtemps, quelques heures tout au plus, et les intervalles entre ces violentes baisses de moral s'espaçaient peu à peu, mais il sentait bien qu'elle n'était jamais en paix, malgré son air détendu.

« Walt. Walter. Eisenmann. Est-ce que tu m'écoutes ? Finit par demander Isa, haussant un sourcil interrogateur.

- Désolé, je réfléchissais. S'excusa-t-il d'un air penaud, réalisant soudain que sa tasse se trouvait à un centimètre de ses lèvres depuis cinq bonnes minutes.

- Ne va pas te blesser. Ironisa-t-elle. Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Tout va bien, ne t'en fais pas. Tu disais ?

- Rien de bien intéressant, seulement que je n'ai pas beaucoup de travail aujourd'hui, la librairie est fermée et je dois juste trier quelques petites choses. Je m'en occuperai une fois que tu seras rentré au quartier général.

- C'est vrai que je dois rentrer avant le couvre-feu. Soupira-t-il. Ça va être... Très étrange.

- Au moins, tu as eu un peu de temps pour te reposer. Fais attention à tes côtes, d'accord ? Si tu t'entraînes à l'excès dès le début, tu finiras à l'infirmerie en un rien de temps.

- C'est vrai que revenir ici en convalescence serait absolument atroce. Ironisa-t-il.

- Alors comme ça, on tire au flanc, Eisenmann ? Le taquina-t-elle.

- Ne fais pas semblant de détester ma présence. Tu adores m'exploiter pour changer les langes du petit.

- Tu fais ça très bien. Tu devrais te reconvertir en nourrice, ou travailler dans un de ces orphelinats sordides.

- Non, merci. » Dit-il en levant les yeux au ciel, sirotant quelques gorgées de son thé aux fruits rouges.

Isa avait bien tort de s'en priver, c'était excellent. Mais bon, il fallait avouer qu'il avait des goûts plutôt particuliers en termes de thé. Petit, ses parents le forçaient à en boire tout l'hiver pour éviter qu'il tombe malade, mélangé à des herbes diverses et variées. Il trouvait ça trop fade la plupart du temps, et à force de faire infuser à peu près tout et n'importe quoi dedans en douce, avait fini par trouver quelque chose qui lui convenait. Entre temps, il avait réussi à ingérer deux fois des baies toxiques et avait un jour dû être emmené en ville pour être examiné par un médecin. Ce qu'il avait pu faire comme choses stupides, étant enfant...

« Tu ne m'as jamais dit où tu avais grandi. Finit-il par murmurer.

- Dans un bordel. Répondit-elle simplement.

- Oh. Je suis désolé. Murmura-t-il maladroitement.

- Ce n'est rien. Ce n'était pas très sain pour une enfant, mais au moins, ça m'a appris à me débrouiller toute seule.

- Ta mère était aussi... Enfin, tu vois ce que je veux dire ?

- Tu peux prononcer le mot prostituée. Ce n'est pas une insulte. Et non. Au contraire, c'était une fille de la haute qui s'est retrouvée en cloque sans être mariée et qui n'a rien trouvé de mieux à faire que de condamner sa gamine à une existence de débauche. »

Elle avait dit ça d'un ton neutre, mais il sentait qu'elle était profondément en colère.

« Peut-être qu'elle n'avait pas le choix. Tempéra-t-il.

- Oh, mais elle l'avait. Elle aurait pu me déposer devant une église, les écuries ou les cuisines d'une famille encore plus riche que la sienne, ou même devant un orphelinat. Mais non. Elle a fauté une fois, et elle a décidé que son enfant n'était pas assez... Pure, ou je ne sais quelle autre ânerie, pour mener une vie décente.

- Est-ce que c'est elle qui t'a dit ça ?

- Pas directement. Mais c'était dans la charmante lettre qu'elle a déposée devant la porte avec moi.»

Il soupira imperceptiblement, baissant les yeux. Cette réalité était tellement éloignée de la sienne... Lorsqu'il avait douze ou treize ans, il avait ses deux parents, son grand-père, ses sœurs, et vivait une vie routinière à la ferme. Son plus grand souci était d'empêcher Liesel d'apprendre trop de bêtises à Magda, et de se plonger dans les mathématiques pour partir étudier en ville, une fois que Liesel serait suffisamment grande pour prendre sa relève et aider leurs parents dans leur travail. Isa, elle, n'avait jamais eu aucune famille, et à cet âge-là, était sûrement déjà à la rue.

« Est-ce que tu l'as déjà rencontrée ? Demanda-t-il finalement, brisant le silence.

- Oui. Une fois, au bordel. Elle était venue vérifier que je ne lui ressemblais pas trop. Je m'en souviens encore...

- Est-ce que tu veux m'en parler ?

- Oh, il ne s'est rien passé de bien méchant. Il ne s'est rien passé du tout, en fait. Elle m'a juste regardée du coin de l'œil. Elle a dit : heureusement que cette petite traînée ne me ressemble en rien. Puis elle s'est levée, et elle est partie. C'est tout. »

Le jeune homme la regarda d'un air peiné. La colère de la jeune femme semblait s'être muée, un instant, en une tristesse amère.

« Je suis désolé. Je n'aurais pas dû demander. Murmura-t-il avec une certaine hésitation.

- Ne sois pas désolé. Tu as le droit de savoir. Je n'ai plus douze ans. Ça ne m'atteint plus. Et puis... »

Elle sembla hésiter un moment, baissant les yeux sur ses mains pâles. 

« Je pense que je veux que tu le saches. J'en ai assez de me tout garder pour moi. Alors... Si tu permets, j'aimerais te raconter la suite. »

Walter hocha la tête, posant une main rassurante sur son épaule. Il était là. Et il écouterait, tant qu'elle voudrait lui parler.  

La brune resta silencieuse quelques secondes, le temps de terminer sa tasse de thé, et récupéra celle du jeune homme avant d'aller faire la vaisselle. S'occuper les mains lui permettait d'éviter de penser à mille choses à la fois, et elle ne voulait pas que cette parenthèse lui fasse perdre du temps sur ce qu'elle avait prévu de faire dans la journée. 

« C'est ce jour là que j'ai lu la fameuse lettre. Je suis partie dans la nuit, quand toutes les filles dormaient. Je voulais lui montrer que je pouvais devenir meilleure qu'elle. Sauf que, comme tu t'en doutes, ça n'a pas vraiment marché.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- La famine, après la chute du mur Maria. Il n'y avait plus de petits boulots, plus rien qui me permettait de dormir au chaud, en tout cas. La patronne du bordel où je vivais m'a trouvée. Elle m'a réclamé de l'argent, en contrepartie des douze ans durant lesquels elle avait pris soin de moi. À partir de là, ça a été l'enfer. Je passais mes nuits dehors, je ne mangeais pas, tout ce que je parvenais à gagner revenait directement à cette femme, sans quoi elle menaçait de me dénoncer. Je savais que si j'atterrissais en prison, c'était terminé pour moi. »

Elle releva enfin les yeux vers lui.

« Je sais que tu préférerais sûrement faire l'impasse là-dessus, mais... Tout cela fait partie de moi. Je ne veux pas en avoir honte.

- Je ne veux pas faire l'impasse. J'ai seulement peur de te brusquer si je te pose trop de questions. Tu sais comment je suis. »

Un sourire doux se dessina sur les lèvres de la jeune femme, contrastant agréablement avec le visage fermé qu'elle avait gardé tout au long de son récit.

« Merci, Walter. J'ai de la chance que tu sois là.

- J'aurais aimé arriver plus tôt. Peut-être que j'aurais pu t'aider.

- Tu sais ce qui m'aiderait ? Que tu finisses la vaisselle le temps que j'aille changer Jacob. » Sourit-elle d'un air malicieux.

Il leva les yeux au ciel. Elle savait toujours comment profiter d'une brèche pour changer de sujet, et le petit s'était mis à gazouiller joyeusement une vingtaine de secondes auparavant pour signaler qu'il était réveillé.

« Merci ! » Dit-elle avec un grand sourire en se dirigeant vers le berceau de Jacob pour le prendre dans ses bras.

C'était un enfant adorable, vraiment. Un peu capricieux, mais il compensait cela par de grands sourires et était vite pardonné. De toute manière, Isa avait du mal à être stricte avec lui, bien qu'elle fasse de son mieux. Elle s'était retrouvée précipitée dans le rôle de mère adoptive sans y être préparée ; la responsabilité que tout cela représentait lui faisait peur.

« Tu te rends compte, on est déjà le quinze septembre... Jacob aura bientôt treize mois. » Murmura-t-elle en changeant les langes du petit garçon, qui prenait un malin plaisir à gigoter pour lui rendre la tâche difficile.

Le jeune homme écarquilla les yeux, cessant soudain de savonner les tasses. Le quinze septembre ? Déjà ? Il ne l'avait pas vu arriver... Liesel allait lui arracher les yeux.

« C'est l'anniversaire de ma sœur... » soupira-t-il d'un air fatigué, passant une main pleine de savon sur sa nuque sans même le réaliser.

- Laisse-moi deviner, tu as oublié de chercher un cadeau ? Dit-elle en haussant un sourcil moqueur.

- Ce n'est pas seulement ça... J'ai oublié de lui écrire. Le cadeau, elle s'en moque, mais si elle pense que je ne me suis pas souvenu de son anniversaire, elle va me tuer.

- Ce n'est sûrement pas la fin du monde, tu ne lui as pas souhaité ces deux dernières années, une de plus, une de moins...

- On vient de se réconcilier, et c'est difficile pour elle, en ce moment. J'aurais aimé aider un peu, même si je ne suis pas à ses côtés. »

La brune sembla réfléchir un moment, la tête penchée sur le côté, et son regard finit par s'illuminer. Elle acheva de changer Jacob et se lava les mains avant de prendre le petit dans ses bras. Il ne prêtait même pas attention à elle, suçant son pouce d'un air songeur en contemplant un escargot qui se promenait sur le carreau.

« Prends les clés d'en bas. On va trouver quelque chose qui passe dans un petit colis, tu lui enverras dès ce soir.

- Ta patronne t'a laissé les clés, et tu comptes en profiter pour t'introduire dans la librairie ?

- Je ne m'introduis pas, j'ouvre la porte à quelqu'un qui est absolument passionné de littérature et a menacé d'aller se fournir chez nos concurrents s'il ne trouvait pas ce qu'il lui fallait aujourd'hui même. Dit-elle simplement, son regard brillant d'une innocence feinte.

- Je ne suis pas passionné de littérature. Rétorqua-t-il.

- Peut-être, mais moi, je suis une excellente menteuse. Elle me croira. Allez, ne traîne pas ou c'est moi qui choisis. Tu n'as pas envie que ta sœur se retrouve avec une étude sur la reproduction des lézards de cent cinquante pages en guise de cadeau, si ?

- La connaissant, elle serait capable de s'y intéresser. »

La jeune femme lui adressa un petit sourire et glissa sa main libre dans la sienne pour l'entraîner à sa suite, tandis que Jacob mâchouillait consciencieusement une de ses boucles, les yeux perdus dans le vide. Walter soupira en silence, se laissant guider par sa compagne. Quitter la chaleur de ce foyer dès ce soir pour un univers gangrené par la méfiance lui serait difficile. Il se demandait presque, en cet instant, s'il ne ferait pas mieux de tout lâcher dès maintenant. Mais quelque chose, au fond de lui, lui rappelait que si tout le monde raisonnait comme lui, il n'y aurait plus personne pour protéger ce minuscule havre de paix.

J'ai trouvé une autre famille. Elle ne finira pas comme la première.

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