/!\ Ce chapitre contient des sujets sensibles/!\
Samedi 15/Décembre/... , 08h03
La main toujours sur le poignet de la porte battante, Jungkook se retourna tout doucement, interpellé. Il prit soin de fermé cette dernière, toujours sans dire un seul mot, avant de se rapprocher. La voix rauque de son père résonna de nouveau dans la grande pièce tandis qu'il prenait place en face de ce dernier :
__ Nous avons à te parler, annoncèrent -ils.
Nous ? Jungkook fronça aussitôt les sourcils. Cela ne présageait rien de bon lorsque sa mère s'y mettait également. Discuter avec son père ne le dérangeait en rien, cependant, ce n'était guère le cas de sa mère. Il entretenait une relation très conflictuelle avec cette dernière et quelle veuille bien faire la causette subitement, lui semblait très étrange.
Les parents de Jungkook étaient des héritiers de riches familles d'alphas et d'omégas, et ces derniers trop occupés par leur travail respectif, n'avaient presque jamais le temps de jouer irréprochablement leur rôle de parents. Quoique de temps à autre, son père s'efforçait à le faire, mais pour lui, ce n'était pas suffisant et avec le temps, le jeune alpha avait apprit à vivre sans eux.
__ Voilà, fit sa mère, lui jetant sur la table une masse de photographies.
Le regard surpris de Jungkook, baissa progressivement jusqu'à se stopper net sur les photos et son souffle se fit plus court. Il tiqua sur les images d'hommes et femmes, étalées sous ses yeux. Fronçant les sourcils, il releva le regard, le plongeant dans celui satisfait de sa mère. Après tout qu'elle ait réussi à rallier son mari à sa cause semblait lui procurer tout le bonheur du monde. Elle finit par reprendre de plus belle.
__ Ils sont beaux n'est-ce pas ? Dit-elle en s'empara d'une photo, ce sont les héritiers de riches familles d'omégas. Tu n'as qu'à choisir et l'un d'eux sera à toi, il sera ton partenaire, gloussa t-elle
Jungkook s'offusqua, la salive lui passant de travers. Il en croyait pas, ça ne pouvait pas être réel, tout ça. Deux options s'offraient à lui. Soit, était-il sourd, ce qui n'était en rien le cas, soit, était-il inévitablement idiot pour ne pas comprendre, ce qui semblait pourtant être une évidence sous ses yeux.
C'était tout bonnement insensé, il n'avait que dix-sept-ans ! Sa mère lui parlait vraiment de mariage ? Maintenant ? En plus d'un mariage arrangé ?! Jamais il n'accepterait cette folie.
__ Tu ferais bien d'arrêter avec ces conneries maintenant, jamais je ne me marierai donc fout moi la paix.
Il cracha durement ses paroles contre sa mère qui ne manquait pas de sursauter, quelque peu effrayée par l'hatitude de son fils, puis il ne se précipita dans sa chambre. Il claqua la porte sous la colère et balança furieusement son sac, qu'il portait plutôt, sur le lit.
Jamais il se marierait, jamais.... Si ce n'était pas avec lui. Il s'affala sur son lit, soupirant désespérément. Depuis son retour, il ne l'avait cependant jamais aperçu, même pas à la cafétariat, comme à son habitude.
Il se releva lentement, ouvrit une des portes de son placard. Puis, il sortit une boîte à chaussures avant de la déposer sur son lit. Il ouvrit celle-ci, dans laquelle se trouvait plusieurs objets. Concentré, dans la contemplation de ces précieux objets, il n'avait pas remarquer la présence de son père qui, après avoir prit la peine se suivre son fils jusqu'à sa chambre, s'était faufiler jusqu'à cette dernière.
Jungkook ne se rendit compte de sa présence qu'après avoir entendu la voix rauque de son paternel, résonner dans la pièce. Aussitôt, il tenta de cacher la boite, l'enfourant maladroitement dans son placard. Sauf qu'il ne referma pas correctement la porte et la boite fini par s'étaler au sol dans un bruit de fracas, révélant son contenu.
__ Qu'es-ce qu-.... Jungkook ?
Son père le questionna, son regard inspectant une par une les photos sous ses yeux. D'où provenaient-elle ?
__ C'est rien..., tenta t-il de le rassurer.
Il essaya de paraitre le moins du monde stressé ou géné, mais c'était peine perdu. Sa voix tremblante, son corps tendu et ses joues teintées cramoisies, le trahissait.
Comment le pourrait-il, d'ailleurs ? Avec tout ça étalé au sol, et en plus sous les yeux de son père ?
C'était, impossible de rester calme dans ce genre de situation. Et si son père se doutait de quelque chose ? Il y avait au moins cent photos sur le sol et toutes étaient de lui :
Taehyung à la cantine.....
Taehyung qui sourit à son ami....
Taehyung à la cafèt......
Taehyung en cours de sport....
__ C'est ton amoureux ? Demanda son père
Jungkook se crispa net, son souffle fut plus court. Il ne savait pas quoi répondre, apeuré.Son père sourit niaisement, il n'avait pas besoin que son fils lui réponde. C'était tellement évident que le jeune homme sur les photos, lui plaisait.
__ Que mijoter vo.... la voix de Cho se stoppa, son sourire s'éffaça aussitôt sur son visage, c'est quoi ça ? Questionna t-elle son fils
__ Rien, mère, c'est rien.
Jungkook termina rapidement de ranger la boîte, puis referma correctement la porte de son placard. La mâchoire de sa mère se décrocha, ayant aperçu quelques photos avant leur rangement.
__ Me dit pas que t'es amoureux de cette merde ? S'indiga t-elle, une moue dégueulasse sur le visage.
__ CHO !
__ QUOI ?! Tu trouves ça normal toi ? Qu'il s'intéresse à ce genre de personne ? Rien qu'à voir ces vêtements, je peux le deviner. Ce n'est rien qu'un roturier.
__ Tu veux bien arrêter ? N'est-ce pas toi qui voulait le caser, pensant qu'il faisait partir de ses gens qui ne s'intéresse en rien à l'amour ?
__ Oui mais -
__ Ah maintenant tu peux sauter de joie, ton fils n'est pas asexuel comme tu le pensais, enfin il pourra te donner un successeur à notre famille..
__ Vous êtes sérieux là ?
Les deux parents se retournèrent face à leur enfant.
__ C'est pour ça que vous vouliez me faire épouser un oméga de force ?
__ Mon bébé ! C'est pour ton bien tu sais... Elle hoqueta lorsque Jungkook saisit des vêtements à la hâte, puis ses clés avant de sortir de la pièce, tu vas où ?
Il sortit précipitamment de sa chambre talonné par sa mère. Elle criait dans toute la maison, voulant retenir son fils.
__ Kookie, arrêtes ! Arrêtes j'ai dis. Si tu sors de cette maison, je te couperai toutes tes cartes, t'entends? Tu n'auras plus un seul won. Kookie ? Jungkook ?! Elle se tourna brusquement vers son mari, qui à l'étage observait la scène. Jongbae arrête le bon sang, il va le retrouver, il va retrouver cet oméga !
Elle hurlait comme une folle, à gesticuler dans tous les sens. Mais, Jungkook ne lui accordait aucune attention, sûrement habitué à ce genre de tapages sonores et de menaces venant de sa génitrice. Puis, il sortit de la maison, avant de s'engouffrer dans la luxueuse voiture que lui avait offert sa mère. D'ailleurs, maintenant, il comprenait le pourquoi de son cadeau : sans doute pour le soudoyer afin qu'il accepte ce putain de mariage arrangé. Il démarra et quitta la propriété.
Bon maintenant où pourrait bien t-il aller ? À l'hôtel ? C'était mort, elle le retrouverait très rapidement ! De plus, il ne voulait pas attirer l'attention des gens. Peut être chez un ami ! Il soupira, désespéré.
Taehyung se leva en sursaut, la respiration haletante, des sueurs froides perlaient sur son front. Il papillonna son regard dans la pièce, remarquant ainsi qu'il était seul. Jimin devrait être en bas.
Quelques minutes s'étaient écoulées et malgré, son corps continuait de trembler, son coeur tambourinait toujours dans sa poitrine. Ça ne s'arrêtera donc jamais ?
Il venait, encore une fois et comme depuis quelques mois d'ailleurs, de faire un horrible cauchemar, et cela rendait ses nuits plus qu'agiter.
Il commençait vraiment en avoir marre, ça faisait plus de quatre mois qu'il le faisait, ce foutu cauchemar. Ça ne pouvait plus continuer. Où il lui semblait qu'il allait finir par succomber.
Il se leva complètement du lit, puis craqua les os de sa nuque et de son dos avant de soupirer d'aise. Ces derniers jours, Taehyung se sentait d'avantage fatigué, n'ayant envie de rien. Si, il lui arrivait d'avoir envie d'une seule chose : mourir tout simplement.
C'était la chose qui lui passait pas la tête lorsqu'il lui arrivait de se regarder dans la glace, cette furieuse envie de vouloir la briser à chaque fois qu'il se voyait, surtout maintenant avec son ventre légèrement arrondi, parce qu'il se trouvait sale, impur, dégueulasse, dégoutant, et souillé. Il mourrait silencieusement de l'intérieur. Sous un silence destructeur. Il se sentait comme asphyxié.
Les larmes dévalant les joues il s'assit à même le sol, le souffle saccadé. Ça y est, elle revenait encore cette maudite de crise d'angoisse!
_ Jimin ! Souffla t-il la voix tremblante.
Où pouvait-il bien être ? Il avait besoin de lui en ce moment.
Après réflexion, non !
C'était mieux comme ça, que Jimin soit absent, il pourrait facilement mourir étouffé, non ?
Il s'effondra, les jambes serrées contre sa poitrine.
À quoi servirait-il de vivre si même le bonheur semblait inaccessible ? Se battre ?
Il rigola amèrement à cette idée.
Bien sûr qu'il avait essayé, mais cela n'avait rien changé. Il en avait tout simplement plus envie. Abandonner semblait l'option la moins douloureuse.
Il reprit doucement sa respiration, sa crise d'angoisse avait pourtant finit par disparaître, mais la douleur était là, elle ne voulait pas partir.
Pourquoi ?
Peut-être que s'il se suicidait ses problèmes disparaîtront ? Les choses seront resolues, n'est ce pas ? Et il ne serait plus une honte pour son père, ni une charge pour sa mère et Jimin. Après tout c'était de sa faute si elle était couchée dans ce hôpital et que Jimin fut forcé de l'aider.
Il se leva péniblement et se dirigea vers l'un des tiroirs dans lequel l'objet qui réussissait partiellement à effacer toute sa peine, était soigneusement rangé. Il s'empara de l'objet en question, caché dans le fond du tiroir sachant pertinemment que personne ne penserait à fouiller cet endroit, même pas son ami qui était un maniaque de la propreté.
Il entra dans la salle de bain et verrouilla la porte ! Il s'assit dans la baignoire et souffla un bon coup avant de placer l'objet sur son poignet. Les yeux embrumés de larmes, les mains tremblantes, il se coupa légèrement le poignet mais ce n'était pas assez, pas encore, souffla t-il la voix tremblante. Il se coupa plus profondément, encore et encore jusqu'à ce que la souffrance physique qu'il s'infligeait eut dépassé la souffrance morale qu'il ressentait, la réduisant au fur et à mesure qu'il se vidait de son sang alors c'est à ce moment qu'il se sentit soulagé, purgé de toute peine.
Au début, il se mutilait à cause de son mal être, pour oublier ce qu'il avait vécu, son viol, mais à présent c'était plus pour se soulager qu'autre chose. Il ouvrit la bouche pour souffler d'aise.
Enfin, tout se terminerait...
Enfin, il ne souffrirait plus.