Pdv Samuel
Je ne suis plus que lame en fusion. Pendant qu'Aidan est parti s'occuper de Joyce au box, je suis retourné près de Mindy et Derek, qui me regardent tous deux comme des merlans frits. Et moi je suis là, le rouge aux joues, et un sourire niais dont je suis incapable de me débarrasser.
J'ai l'impression d'être l'acteur principal d'un film à l'eau de rose, après LA grande révélation. Je ne sais plus où me mettre, et les regards insistants ainsi que les messes basses ne font qu'accroitre ce sentiment à la fois de malaise, mais aussi de bonheur. Aidan a rendu notre relation publique, il n'a plus aucune honte. Lui qui, il y a encore quelques semaines, aurait nié en bloc son attirance envers moi. Oui, je suis sur un nuage. Qu'importe ce que pensent les autres, je ne pourrais être plus heureux.
Sous mes yeux se poursuit la compétition, mais les jeux sont déjà faits. Aidan n'a eu qu'une petite pénalité en raison de sa faute de la rivière, le reste a été réalisé avec brio. Les concurrents le savent, ils se battent à présent pour la seconde place.
En bordure de piste bavardent les cavaliers qui sont passés, et Sasha tire une tête qui en dit long. La saloperie est dégoutée que son stratagème n'ait pas fonctionné. Qui plus est, Clément lui avait déjà pris l'or avant le tour d'Aidan, ce qui fait qu'elle se positionne troisième du classement. C'est ce qui s'appelle avoir les boules.
Même si les meilleurs sont passés, j'observe chaque participant, l'apprentissage se fait aussi par cette étape. Savoir quand un cavalier réalise un bon saut, un excellent, ou au contraire savoir prédire si le saut va avoir une pénalité. Je n'ose pas imaginer combien de temps ont passé les juges devant les écrans ou sur le terrain, à étudier chaque enchainement, chaque étape d'un saut et toutes les combinaisons possibles.
Du coin de l'œil, j'aperçois Aidan, qui rejoint Clément au bord de la piste. Ils échangent une étreinte virile avec un grand sourire. La discussion qui s'en suit à l'air animée et je peux comprendre d'ici le sujet de leur conversation. Clément affiche une expression surprise, mais également ravie. Qu'il ne prenne pas mal la nouvelle doit rassurer Aidy, qui a peu d'amis.
À ce moment-là, les deux hommes se tournent vers moi, et même à cette distance, je peux sentir l'amour que mon petit-ami me porte. Ce dernier me fait alors signe de la main pour que je les rejoigne. Je dis à Mindy et son frère.
- Vous venez ? C'est le dernier participant...
- On te suit, répond Mindy avec un grand sourire, tandis que Derek acquiesce de la tête.
Nous descendons l'estrade avec entrain et nous dirigeons vers le groupe de cavaliers dont le centre de l'attention est vraisemblablement Aidan. Mais avant que j'arrive à leur portée, une main saisit mon bras, m'obligeant à m'arrêter. Je m'attends presque à ce que cela soit Sasha qui vient pour chercher des embrouilles, mais en me retournant je découvre qu'il ne s'agit que de Derek.
Mindy continue sa route, et rejoint les autres, me laissant seul avec son frère.
- Est-ce qu'on pourrait se parler, en privé ? Demande alors Derek.
- Heu, ouais, pas de problème.
- Suis-moi, termine-t-il en me lâchant avant de se diriger vers l'arrière des gradins.
Perplexe, mais aussi curieux, je le suis sans me méfier. Le peu que je connais de cet homme m'inspire confiance, même s'il est de nature renfermée. Me devançant de quelques mètres, il passe derrière la structure et s'arrête. Je le suis sans rien dire.
- Ici on sera tranquille pour discuter, m'annonce-t-il, avant de s'assoir sur le sol terreux.
Je l'imite pour être à sa hauteur.
- Pourquoi voulais-tu me parler en tête à tête ? Demandé-je.
- Parce que je n'aime pas les oreilles indiscrètes, et ma sœur est la pire du lot, ajoute Derek avec un petit sourire. Mais elle a un bon fond, c'est la différence avec Sasha.
- Sasha est une peste, certes ta sœur est légèrement curieuse, mais elle est gentille, et taquine. C'est plaisant quand on a appris à la connaître un minimum.
- Tu dis ça parce que tu ne vis pas avec elle ! Rétorque-t-il avec un mine faussement horrifiée.
Mais soudain, son expression change du tout au tout et bien qu'il baisse le visage, je peux clairement voir qu'il est gêné, voire peut-être même honteux.
- Bref... Lance-t-il. Je voulais m'excuser.
S'excuser ?
- Je ne vois pas en quoi tu me dois des excuses Derek, rétorqué-je.
- Eh bien... Je n'ai pas été sympa avec toi lors de notre première rencontre. Je t'ai pris pour un gosse de riche qui avait soudoyé les juges pour obtenir la première place.
Ah !
- Mais j'avais tort, continue-t-il. Je me suis renseigné sur toi, et j'ai appris que tu avais fugué pour pouvoir exercer l'équitation. Il faut un sacré courage pour faire ça ! Bref je m'en voulais déjà de base, mais depuis tout à l'heure je me sentais encore plus nase...
Je suis pendu à ses lèvres, je n'aurai jamais pensé qu'il me demanderait pardon pour ça, c'était oublié pour ma part. Je n'avais retenu que le cavalier prometteur en lui, qui pourrait devenir un rival digne de ce nom.
- Toi et Aidan, vous vous êtes dévoilés devant le monde de l'équitation. Vous auriez pu minimiser les dégâts, c'est ce que j'aurais fait, mais vous, vous avez fait taire les bavards avec la grande classe, dit-il avec étonnement. Bref, tu es loin d'être le type pour qui je te prenais aux premiers abords, et je tiens à m'en excuser.
Il se relève d'un coup et je l'imite, quelque peu surpris. Puis, avec un sourire réconfortant, il me tend la main et me dit :
- Ami ?
Je prends la sienne avec joie et lui réponds :
- Tu vas regretter de devenir mon ami quand je t'écraserai sur la piste !
- C'est ce qu'on verra, la prochaine fois, c'est moi qui remporterai l'or !
Nous repartons en plaisantant ainsi vers les autres, bras dessus bras dessous, comme si nous étions potes depuis toujours.
Pdv Aidan
Clément, moi, et les autres cavaliers bavardons de nos performances, même si je sens certains regards dans mon dos. Je suis connu pour être un coureur de jupons, mais sortir avec un homme ? Le monde de l'équitation vient d'obtenir un scoop, dont les plus grands acteurs étaient aux premières loges. Alors pourquoi cela ne me fait-il ni chaud ni froid ? Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, je m'en fous. J'ai agi par instinct, comme toujours, et je ne regrette rien.
Par contre, ce qui ne me plait pas, mais pas du tout, c'est qu'un autre homme embarque mon petit-ami pour lui parler à l'écart de tout le monde. Sam aurait au moins pu me prévenir. Je sens les aiguilles assassines de la jalousie percer chaque parcelle de mes entrailles. Plus les minutes passent, et plus je me désintéresse des conversations pour scruter les alentours en attendant leur retour.
- Eh mec, tout va bien ? M'interpelle Clément en se plantant devant moi.
- Je ne sais pas trop... Je m'inquiète pour Sam.
- C'est vrai, il devait pas nous rejoindre ?
- Si, mais le petit frère de Mindy l'a embarqué je ne sais où.
- Bah, il avait certainement un truc important à lui dire, rétorque calmement Clément.
Et si le fait qu'il s'affiche avec moi avait motivé Derek à déclarer sa flamme à Samuel ? Mais Derek est gay ? Non, Mindy m'en aurait parlé ! Rohh bon sang, où est-ce qu'ils sont ?!
- Je n'aime pas qu'il ne soit pas dans mon champ de vision... Marmonné-je.
- Mais c'est qu'il est possessif le petit Aidan ? Intervient Sasha en nous faisant sursauter.
- Qu'est-ce que tu veux ? Tes manigances n'ont pas marché alors arrête tu deviens ridicule, dut froidement Clément.
- Je t'ai pas parlé à toi ! Rétorque la peste à mon ami avant de reprendre. Moi je sais où ils sont, et ils avaient l'air très complices, pour deux hommes qui ne s'appréciaient pas...
Le silence s'abat sur le groupe. Sasha, les mains sur les hanches, semble fière de sa bombe, et je bouillonne intérieurement. Cette grosse vache pique là où ça fait mal.
- Après tout, ils ont le même âge, ils sont rivaux, tout porte à croire que leur rivalité a fait naître de nouveaux sentiments bien plus... intenses.
- C'est bon ? Tu as fini ?! Demande une voix dure dans mon dos. Une voix que je reconnaitrais entre mille.
Je me retourne pour découvrir Sam et Derek, qui fusillent tous deux du regard la jeune femme. Samuel s'avance à mes côté et me prend la main, à la vue de tout le monde.
- Ton venin n'a aucun effet sur nous, affirme-t-il. Tu ne te rends que plus médiocre, et tu fais honte à notre discipline par ta méchanceté et ta froideur. Je suis même étonné que tu arrives à monter une jument, alors que les animaux devraient te fuir comme la peste, aussi venimeuse que tu es. Tu n'as pas ta place ici, et semer la discorde entre nous ne fait que prouver ce que je dis.
Sasha, rouge comme une tomate, enrage. La tension est palpable et son regard se fait meurtrier envers mon compagnon. Mais après quelques secondes de silence, la cavalière tourne les talons et s'en va au pas de course.
Je me retourne vers Samuel. Je suis estomaqué par ses propos. Il lui a cloué le bec avec classe !
- Samy ?
- Je n'aime pas ça... Je suis désolé. Je ne suis pas ce genre de personne, à rabaisser les autres de la sorte. Mais qu'elle essaye de nous nuire, je ne pouvais pas le tolérer.
Je m'approche de lui et penche ma tête pour lui susurrer à l'oreille.
- Ta démonstration me donne envie de te posséder devant tout le monde, mais je vais prendre mon mal en patience et je m'occuperai de ton cas ce soir, dans notre chambre.
Je relève le visage de mon amant qui rougit a vue d'œil, mais il me répond quand même sur un ton séducteur :
- Je n'attends que ça.
Je lève les yeux au ciel devant tant d'audace. Il ne se rend pas compte à quel point sa démonstration m'a remonté à bloc. Tant de naïveté ! Je lui offre un sourire provocateur auquel il répond d'un clin d'œil.
Soudain, l'ambiance auparavant pesante s'adoucit, et les gens autour de nous recommencent à discuter, avec pour sujet principal cette fois-ci Sasha. Malgré tout, je reste dans ma bulle, mes pensées sont obnubilées par Samuel Reed.
Près d'une demi-heure plus tard, la remise des prix est annoncée. Les autres cavaliers et moi montons sur scène pour recevoir nos récompenses. Sans surprise, j'obtiens la première place, j'ai atteins mon objectif. En second se tient Clément, content de lui, tandis qu'en troisième se trouve Michel, qui a exécuté un parcours sans faute, ce qui lui a valu la troisième place, même si son programme était plus simple que les nôtres.
Après quelques instants passés sur les podiums pour les photos et les journalistes, Samuel revient à nouveau à mes côtés. Ensemble nous allons nous installer à l'une des grandes tables d'extérieurs pour déguster un énorme barbecue organisé par les propriétaires du haras. C'est devenu une sorte de tradition. Avant que chacun reprenne la route, nous partageons un repas, échangeons des tuyaux, et célébrons comme il se doit la victoire des vainqueurs. Hors-piste, le monde du CSO est une grande famille, c'est l'une des raisons pour lesquelles ce sport me plait tant.
Samuel s'émerveille devant chaque détail. Ce genre de repas n'étant organisé que pour les compétitions de haut niveau, il n'avait pas encore eu l'occasion d'y assister. Pour moi aussi, la première fois avait été impressionnante, la nourriture est excellente, cuite au feu de braises. L'ambiance est chaleureuse et la musique invite les plus joyeux à danser avec énergie.
Quand la nuit commence à tomber, Lyla nous rejoint, navrée d'avoir raté la compétition à cause d'un sauvetage en urgence. Nous lui racontons en détail la journée.
- Il ne vaut mieux pas que je croise cette salope de Sasha sinon je vais lui faire bouffer mon poing dans sa face de rat ! S'énerve-t-elle.
- Calme-toi sœurette, la rassuré-je. Samuel s'est déjà chargé de lui refermer son clapet, dis-je avec fierté en le désignant du coin de l'œil, tandis qu'il discute avec Derek.
- Ça ne change pas le faite qu'elle pourrait vous causer des ennuis. Les paroles ont plus de pouvoirs que ce qu'on peut croire. Elles font naître le doute, la peur et l'hésitation en chacun d'entre nous.
- Pitié, on dirait que tu parles de la fin du monde Lyla ! Lancé-je.
- Je suis juste terre à terre, rétorque-t-elle en faisant la moue.
- Le principal, c'est que tout va bien. Profite de la soirée, j'ai cru comprendre que les pommes de terre allaient bientôt être prêtes !
- Oh punaise ! J'y vais !
- Ramènes-en pour nous aussi ! Crié-je tandis qu'elle s'éloigne à grande vitesse.
Mais comment fait-elle pour avoir ce corps de mannequin avec tout ce qu'elle ingurgite ? L'estomac de cette femme est un trou sans fond...
Je me lève à mon tour et rejoins Sam et Derek qui sont plongés dans leur discussion. Avec discrétion, je prends une chaise et m'assois juste derrière mon petit-ami pour écouter leur conversation.
- Et puis là, je me suis laissé aller dans le vide. Je n'ai jamais autant hurlé de toute ma vie ! J'ai vu le sol m'arriver en pleine face, mais l'élastique m'a fait remonter alors que la rivière était à dix centimètres de ma gueule ! Explique Samuel.
- Nan je te crois pas ! Tu as vraiment sauté ?! Laisse tomber, je l'aurai jamais fait ! Je me serais pissé dessus ! Rétorque Derek avant que les deux jeunes hommes rient de bon cœur.
J'interviens à ce moment-là :
- Tu lui racontes ton saut ?
Samy, tout souriant, se retourne vers moi.
- Oui je lui parle de la torture que tu me fais subir au quotidien.
- Moi ? Jamais voyons ! Je ne fais les choses que pour ton bien ! Crois-moi que si tu avais eu Jerry comme coach tu aurais eu bien pire... Dis-je avec un frisson en me souvenant de ses entrainements.
- Pourquoi ??? Me demande en chœur Sam et Derek.
- Eh bien, toi tu as eu le saut à l'élastique, mais moi, à 15 ans, j'ai eu droit à un saut en parachute pour me faire aller au-delà de ma peur !
Je leur raconte alors en détail ce qu'il m'était arrivé ce jour-là, et en particulier le moment où j'ai cru que j'allais mourir quand le gars avec qui j'avais sauté en tandem m'a fait croire que le parachute ne s'ouvrait pas. Les deux jeunes hommes, hilares, se foutent alors de moi.
- Oh j'aurais tellement aimé voir ça ! Se plaint Samuel entre deux fous rires.
- Nan, tu n'aurais pas voulu, j'aurais perdu toute crédibilité ! Rétorqué-je.
Lyla nous interrompt en posant devant nous un plateau couvert de pommes de terre et de merguez fumantes.
- À table !
Pdv Samuel
Cette soirée est purement géniale. Non seulement Aidan et moi pouvons être autant proches que nous le voulons, mais en plus il s'avère que j'ai avec Derek beaucoup de points communs. Avec les années notre amitié deviendra aussi dure que le roc, j'en suis certain.
Lyla a fini par réussir à embarquer Aidan sur la piste, malgré ses plaintes répétitives, mais le spectacle en vaut la chandelle. Tous deux dansent très bien et leur duo fait fureur. Je crois me souvenir que Lyla m'a dit qu'ils dansaient ensemble à l'orphelinat. Pour être aussi à l'aise, ils ont dû continuer après l'adoption de mon compagnon. Un pincement au cœur me surprend quand je vois Lyla afficher un sourire rayonnant malgré le passé qu'elle traine derrière elle. J'espère être un jour aussi fort qu'elle.
J'ai la chance d'avoir un entourage qui me pousse à me dépasser, à aller de l'avant, autant professionnellement que personnellement. J'ai trouvé une seconde famille, grâce à Jerry, et grâce à Aidan.
Mais alors qu'il danse avec entrain, Aidan s'arrête brusquement, et se tient la tête d'une main avant de s'appuyer avec l'autre sur Lyla pour s'éloigner du bruit. Je me lève précipitamment et les suis.
Assis sur un rocher, Aidan affiche un visage pâle, grimaçant de douleur. Lyla, accroupie devant lui semble très inquiète.
- Lyla ? Aidan ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Une migraine, répond le plus bas possible Lyla.
Je fais signe à Lyla de me rejoindre pour laisser Aidan respirer.
- Elles sont de plus en plus fortes. Il a pris son traitement ? Demandé-je à Lyla.
- Je vois ça... Il a avalé deux comprimés.
- Il n'est pas censé en prendre autant... Ça m'inquiète, me confié-je.
- Il ne m'a jamais parlé de ces migraines... Depuis quand en a-t-il ?
- Je crois qu'il en avait déjà quand je l'ai rencontré, mais elles ont vite augmenté en intensité et se font de plus en plus régulières.
- C'est quoi ces messes basses ? Nous interroge Aidan depuis son rocher.
Je me retourne vers lui, et même s'il a l'air d'aller mieux, il ne se comporte pas normalement.
- Tu devrais rester au calme encore un peu, lui dis-je. Combien de migraines as-tu eu aujourd'hui ?
- C'est la première... C'est peut-être pour ça qu'elle est aussi puissante.
- C'est pas une raison pour augmenter le dosage de ton médicament Aidan...
- Je ne veux pas gâcher la soirée. Retournez avec les autres, j'arrive dans cinq minutes.
Tandis que Lyla acquiesce tristement, je reste planté là.
- Samy... Je t'ai demandé de t'en aller.
- Et moi j'ai décidé de ne pas t'écouter.
Un léger rire sort de sa bouche, avant qu'une grimace naisse sur son visage.
- Ne me fais pas rire, c'est pas le moment. Tu as gagné, tu n'as qu'à rester là, planté devant moi, dit-il en se laissant glisser au sol, le rocher lui servant d'appui.
Je me détends un peu, et m'assieds à côté de lui. Je lève mon visage vers le ciel nocturne et me perds dans la contemplation des étoiles.
- Tu as une idée de l'heure qu'il peut être ? Mon portable n'a plus de batterie, demandé-je d'une voix douce.
- Non, le mien aussi a rendu l'âme.
- Comment tu te sens ?
- Épuisé... Dit-il en relevant la tête à son tour vers le ciel. C'est magnifique... Il est rare de voir si bien les étoiles à cette époque de l'année.
Nous restons ainsi, à contempler les astres pendant un temps que je ne saurais déterminer. Le vent agite légèrement les feuillages, les grillons exécutent leur mélodie et plus loin, la musique et les rires de nos amis créent ensemble un décor idéal pour cette nuit.
Mon bras effleure celui d'Aidan, et je ne sais pas pourquoi, je suis presque gêné. La journée a été riche en émotions, mais pourtant, c'est en cet instant que mon cœur bat le plus rapidement... Partager ce moment avec l'homme que j'aime... À croire qu'on nous a vraiment téléportés dans une histoire à l'eau de rose ! Je ris doucement.
- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? Demande Aidan, en restant parfaitement immobile.
- Rien d'important, comment tu te sens ?
- La migraine est passée.
- Tu veux qu'on retourne avec les autres ?
- Je suis bien, ici.
Nos yeux se rencontrent, et mon cœur s'envole, tandis que la main d'Aidan s'empare de ma joue avant que ses lèvres ne viennent se presser contre les miennes. Son geste me prend de si court qu'un gémissement sort involontairement de ma bouche. L'air se charge alors d'un désir incontrôlable, et j'ai envie de lui, là maintenant. Notre baiser se fait plus passionnel, sauvage, comme si c'était le dernier. Je m'accroche à ses épaules tandis que sa seconde main m'incite à venir à califourchon sur lui.
Nos lèvres ne se quittent jamais, mes doigts agrippent ses cheveux, tandis que les siens passent sous mon tee-shirt pour explorer mon dos, le griffant légèrement au passage. Il n'y a plus que nous. Nous et ce désir de retirer nos vêtements pour sentir nos peaux l'une contre l'autre, et ne faire plus qu'un.
- On devrait peut-être s'en aller finalement... Murmure Aidan entre deux baisers.
- Je suis d'accord.
Nous nous levons si brusquement que nous manquons de tomber. Nous allons dire brièvement au revoir à tout le monde avant de grimper dans la voiture et de rentrer à l'hôtel en quatrième vitesse.
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Bonsoir à tous !
Voici un nouveau chapitre qui j'espère vous plaira autant que les précédents ! Encore merci pour vos commentaires et votre soutient qui fait chaud au cœur !
Ah, j'ai aussi décidé de présenter cette histoire aux Wattys, qui ne tente rien à rien comme on dit alors croisons les doigts !
Je vous souhaite une excellente lecture et je vous dis à très bientôt !
AlyEmKara <3