Samedi 16 septembre 2147
Oana se réveilla tranquillement après une nuit pourtant très agitée. Elle n'avais cessé de penser que tout le monde devait se faire du souci pour elle. Et elle devait bien avouer qu'elle se faisait aussi du souci pour eux. Avaient-ils déjà remarqué son absence anormale ? Avaient-ils appelé la police ? Toutes ces questions l'avaient privé d'un sommeil réparateur.
Hier elle n'avait pas eu le droit de quitter sa chambre blanche. La porte en verre était opaque et verrouillée, impossible de deviner ce qu'il y avait de l'autre coté. Elle espérait qu'aujourd'hui serait différent et qu'on la laisserait sortir d'ici.
Il ne faisait aucun doute que le centre qui l'avait contactée avait finalement décidé de venir la chercher de force. Ce qui veut dire qu'elle avait encore une chance ! Il fallait qu'elle soit un minimum présentable et peut être accepteraient-ils de la recruter !
Oana se dirigea vers la grande penderie en bois au fond de la chambre dans l'espoir de trouver des vêtements plus adaptés que l'espèce de robe de chambre blanche qu'on lui avait donné.
La penderie ne contenait que des uniformes blancs insipides. Mais c'était soit ça soit une chemise de nuit. Oana se changea donc à contrecur en espérant que personne n'avait placé de caméras dans la chambre. En fouillant un peu plus la penderie elle trouva un petit miroir de poche. Elle ajusta ses fines lunettes rondes, remis ses boucles brunes en ordre et se pinça les joues pour leur redonner de la couleur. Elle avait une légère cicatrice à droite du front mais ses cheveux bruns la dissimulait facilement. Elle put se brosser les dents dans un petit lavabo, blanc pour changer, puis elle se dirigea vers la porte opaque. Ne sachant pas trop comment s'y prendre elle se colla le plus possible au verre et prononça d'une voix qui se voulait assurée : « J'aimerai sortir si quelqu'un m'entend... Je voudrai parler à quelqu'un de ma captivité ici je pense qu'on peut s'arranger ! Je sais qui vous êtes et j'ai quelques regrets alors vous voyez on peut sûrement s'entendre ! Je me porte volontaire pour.. » Oana n'eut pas le temps de finir sa phrase que la porte s'ouvrit brutalement et elle tomba en avant. Elle se redressa vivement honteuse dapparaître ainsi devant son « libérateur ». Mais il n'y avait personne. « Tout est automatisé, pensa-t-elle en remettant son uniforme en place. Ils peuvent m'entendre et peut être me voir.. ». Oana se retourna en cherchant une caméra visible ou un indice de système de surveillance mais rien n'attira son attention. Elle abandonna sa recherche et se demanda si il fallait qu'elle attende ici ou si elle devait rejoindre quelqu'un. Ne voyant personne arriver elle se décida à avancer dans le grand couloir faiblement éclairé qui lui faisait face. Elle fit à peine un pas qu'une multitude de petits point lumineux s'éveilla sur le sol, éclairant un chemin bien précis. « Quelqu'un te surveille et te guide ! Lui cria sa conscience. Suis les lumières tu vas te perdre autrement. ». Oana suivit donc les lumières tournant tantôt à droite, tantôt à gauche, croisant de nombreux carrefours. Le chemin semblait ne pas avoir de fin et à force de se concentrer sur les lumières elle n'avait pas pensé à enregistrer le chemin pour faire demi tour au cas ou. Elle était totalement dépendante de son guide et si il avait des intentions malveillantes Oana serait incapable de se défendre ou de fuir.
Au bout de ce qui lui sembla être une éternité elle finit par arriver dans une énorme salle remplie de tables, de chaises, de canapés et de fauteuils. Tout était dans des tons neutres avec parfois une touche de dorée. Mais le plus impressionnant était l'immense puits de lumière qui éclairait la pièce jusque dans les moindres recoins. La jeune femme était bouche bée. Elle pensa aussitôt à Neil qui avait toujours était passionné d'architecture et qui aurait adoré cet endroit. Oana sortit brutalement de ses pensées en entendant un pas lourd résonner dans la salle. Elle se retourna faisant face à un homme très grand, avec une chevelure noire et un uniforme entièrement doré. Mais le plus étrange étaient ses yeux, dorés eux aussi. « Suivez moi vous êtes en retard. » Sa voix était caverneuse et elle remua Oana jusqu'au fond de ses entrailles. Sans un regard de plus pour elle l'inconnu se retourna et avança vers un ascenseur au fond de la grande salle. Il passa la manche de son uniforme sur une plaque ce qui ouvrit les portes. Une fois à l'intérieur l'homme dit d'une voix forte « Dernier étage. » et l'ascenseur se propulsa immédiatement vers la destination demandée. Les portes s'ouvrirent sur une pièce entièrement vitrée qui surplombait un immense complexe dont Oana reconnu seulement le trou dans la toiture qui servait à éclairer la grande salle qu'elle avait traversée. Au delà du complexe on apercevait la mer qui scintillait sous la lumière puissante du soleil. Une vraie mer de carte postale.
L'homme alla sasseoir dans un grand fauteuil en cuir blanc derrière un bureau en verre. Il fit signe a Oana de s'asseoir en face de lui. L'homme se racla la gorge et engagea la conversation :
« Bien, je vous ai fait venir ici parce que vous sembliez désireuse d'améliorer votre statut au sein de notre centre. Sachez que dans tous les cas vous ne pourrez sortir d'ici. Nos employés ont commis une faute professionnelle grave en vous donnant autant de détails sur notre organisation. Vous resterez donc parmi nous jusqu'à ce qu'on vous libère. Maintenant soit vous décidez de passer un long séjour chez nous en tant que recrue soit vous décidez de rester en tant que prisonnière. Entendons nous bien sur le fait que nous ne somme pas des sauvages et que vous serez une prisonnière bien logée, bien nourrie et que vous aurez droit à quelques sorties, sous surveillance bien sûr. Que préférez vous ?
- J'aimerai devenir l'une de vos recrue. Je sais que mon dossier avait été accepté donc ça ne devrait pas posé de souci que je vous rejoigne n'est ce pas ?
- Aucun si ce n'est que les autres recrues ont déjà commencé leur formation et que leur première mission de terrain débute demain. Vous ne pourrez pas y participer vous avez pris du retard. Vous aurez donc une formation express demain et nous vous intégrerons au groupe après demain.
- Bien monsieur...
- Colonel Ross je vous pris. Ersa vous a sûrement mise au courant du système de liserés dorés donc vous pouvez constater que je suis le plus haut gradé ici. Vous conserverez votre uniforme blanc jusqu'à la réussite de votre premier cycle de mission. Ensuite on vous attribuera un liseré. D'ici la nous ne nous croiserons que très peu. Je vous souhaite donc bonne chance Mademoiselle Clarc. Le monde à besoin de vous, ne faites rien qui pourrait lui nuire ou je viendrai vous retrouver plus tôt que prévu. Ma directrice adjointe va vous raccompagner à la grande salle, cet entretient est terminé, bonne journée. »
Aussitôt ces paroles prononcées, une élégante dame blonde vint chercher Oana et la reconduisit vers l'ascenseur. Elle avait un uniforme blanc avec des manches entièrement dorées. Elle sourit à Oana qui fut heureuse de retrouver un peut de chaleur humaine après le ton sec du Colonel Ross. Elle s'autorisa à demander à la jeune femme :
« Merci de me raccompagner. Quel est votre nom ?
- Je m'appelle Miranda. Je suis la directrice adjointe de Monsieur Ross. Vous devez vous adressez à moi en cas d'urgence et je ferai mon possible pour vous aider. Je vais vous montrer votre nouvelle chambre, suivez moi mademoiselle. »
Miranda lui fit traverser la salle et emprunta un couloir ou les petites lumières les guidaient toujours. « Même Miranda ne connaît pas son propre complexe... Elle a besoin d'être guidée..." pensa immédiatement Oana. Elles arrivèrent devant une porte blanche avec le numéro 25.
« Passez moi votre manche je vais synchroniser votre uniforme avec votre chambre. Il vous suffira de passer votre manche sur le plaque située à droite de la porte pour entrer. Autrement dit la sécurité est infaillible, votre chambre n'est accessible que par vous ! » lança joyeusement Miranda.
Oana rentra dans sa nouvelle chambre et découvrit une décoration sobre, blanche avec quelque touche de marron clair apportée par des meubles en bois.
« Je vais vous laisser découvrir votre nouvel espace mademoiselle. N'hésitez pas à essayer toutes les fonctions que comporte la connexion entre votre uniforme et votre chambre. Une fois que vous serez installé dirigez vous vers la grande salle, tous le monde s'y réunit de 8h à 10h, de 12h à 13h et de 19h à 21h. Les lumières vous guiderons. Sur ce bonne journée ! » Puis Miranda ressorti de la chambre et disparu dans les couloirs sombres.
Oana découvrit sa salle de bain avec une douche high-tech qui comprenait plusieurs jets massant et une radio intégrée, des toilettes japonaises et un miroir affichant la météo et des informations sur l'état de santé du propriétaire de la chambre. Oana sut donc qu'elle était déshydratée à 10%, affamée à 50% et qu'elle souffrait d'une légère migraine. Le miroir lui conseillait un médicament, une bonne douche et un peu de repos. C'est ce que la jeune femme fit.
Vers 12h10 Oana se décida enfin à sortir de sa chambre et à se diriger vers la grande salle. En voyant les petites lumières se dessiner sur le sol elle se mit à penser qu'un jour il faudrait qu'elle leur désobéisse pour voir l'effet que cela faisait. Mais elle ne connaissait pas assez bien le centre pour tenter l'expérience. Elle suivit donc docilement les lumières jusqu'à la salle.
Lorsqu'elle arriva elle fut subjuguée par le nombre de personne présente ici. Pas étonnant que la salle soit si grande ! Ne sachant pas vers ou se diriger et ayant surtout très faim, elle trouva le courage dinterpeller un homme en blouse blanche qui passait par la. La blouse aussi avait des liserés dorés, sur le même fonctionnement que les uniformes. En sentant une main agripper son épaule l'homme sursauta en se retournant brusquement vers Oana qui lui dit aussitôt :
« Excusez moi je ne voulais pas vous effrayer ! Mais je suis nouvelle ici, je ne connais personne et j'aimerai savoir ou je dois aller pour trouver de quoi manger...
- La bas au fond faites la queue avec les autres on vous servira le repas de ce midi, répondit l'homme très rapidement. Puis allez vous asseoir aux tables réservées à votre rang. »
Puis il reprit sa marche rapide en direction d'un ascenseur.
« Il y a donc des scientifiques qui travaille ici aussi, pensa Oana. Et avec ses trois liserés il était plutôt influent. Il faudrait que je trouve des personnes au même rang que moi... ».
Oana passa la journée à chercher des gens sans liserés. Elle n'en trouva aucun. Elle mangea seule à midi et le soir aussi. Toutes les autres recrues semblaient avoir disparues. Et Oana savait qu'elle ne les verrai pas demain non plus. Le soir elle s'endormit dans sa nouvelle chambre avec un sentiment de solitude profonde.