La Belle et La Bête

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1856. Vivant dans un état de pauvreté précaire, la jeune Belle décide d'aider sa famille en partant à la... More

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Quand je suis parti mon futur beau frère avait quitté la maison après s'être occupé de sa fiancé qui avait manqué de défaillir à moulte reprises. Edward m'avait assise devant le portillon de la maison, caressé allègrement ma joue et replacé mes mèches brunes désordonnées. Lloyd est arrivé avec un sac en toile, tout essoufflé, j'avais déjà acquiescé.  

" Je pense qu'il serais plus sage que tu partes quelques temps Belle, peut-être retourner chez ton ami le Comte ou trouver une chambre au village juste le temps que les choses se calme, me proposa Lloyd la voix tremblotante.
- Tu as raison, répondis-je en hochant la tête fébrilement. 
- Je t'ai mis de quoi prendre une voiture dans le baluchon, ou acheter des provisions. 
- Merci, c'est adorable, j'empoigna le sac d'une main blafarde et vieillit. Je ne sais pas encore ce que je vais faire, ni où j'irais. Mais quand j'y serais je vous enverrais un courrier, j'espère que vous pourrez me donner des nouvelles. 
- Absolument Belle, répondis Edward en prenant mon visage en coupe et baisant mon front. 
- Et excusez-moi auprès d'Anna, s'il advient que je ne peux pas y assister. "

Ils acceptèrent. 
Or, je ne savais pas ou aller ni vers qui me diriger. J'étais orpheline de mère, la réciproque était presque effective du côté de mon père et je n'avais aucune famille autour d'eux. Je ne pouvais pas me diriger vers le Comte, ni madame Lansbury d'ailleurs. Je leur devais déjà beaucoup trop, et la relation que j'entretenais avec ces personnes était en grande partie, voir totalement, la cause de ma déchéance. J'étais donc seule dans le froid et la pénombre, le long manteau de Charles et le sac en toile des garçons sur le dos. 

Peut-être Anna refusera-t-elle de me revoir, à présent que j'avais tout loupé des -meilleures- années de sa vie. J'ai volontairement décidé de rester au château lorsque nous y étions tombés, je lui avais ordonné de fuir, de rentrer chez nous par tout les moyens et de m'abandonner avec ma cheville endommagée et cette voix effrayante en fond. Mais en faisant cela, même si je restais toujours convaincu de mon bon choix, je ne l'avais pas vu grandir, je n'avais pas assisté à la cour semi amoureuse que lui avait faite Postiche et j'aurais grandement aimé l'entendre et la voir tomber amoureuse. S'il s'agit bien de ça. Et à présent je ne serais certainement pas là pour assister à son mariage, l'unique moment de sa vie où elle aurais eu besoin de moi, d'une femme de sa famille. 

Mère ne sera pas là pour la voir dans sa robe, elle ne pourra pas lui donner 'la conversation', et je ne crois pas être en mesure de lui donner non plus. Elle n'aura personne avec qui se réjouir de sa première grossesse, personne avec qui se morfondre ou prendre peur. 
Et je louperais certainement tout ça.

*


J'empreintais toujours les routes les plus clairs et les plus traversées, entre nous ce ne sont pas les occasions de se faire éventrer qui manquais par chez nous. Et une jeune femme seule dans les bois ne manquerait pas de les attirer, ni le bruit des quelques pièces qui s'entre-choquaient dans mon pochon. 

J'étais monté dans une voiture qui m'avais mener dans un petit village charmant à quelques milles de mon ancien logis, en direction du Sud. Une charmante femme m'y avais offert le coucher et avait proposé de nettoyer mes habits pour mon départ le lendemain matin, nous avions ensuite longuement parlé, de sa vie, de la mienne.
Tout en restant très évasive sur les raisons de mon voyage, elle m'avait conté que la cousine d'une sœur, du frère d'un voisin et cetera était un jour tombé folle amoureuse d'un soldat français, qu'elle avait épousé et suivit dans son pays natal. Au fur et à mesure j'avais appris que la jeune femme avait vécu une vie merveilleuse avant de mourir du choléra -de faite l'histoire n'étais pas si jeune-, mais que le France à travers les lettres que la jeune femme envoyait régulièrement, semblait être un fabuleux pays. Outrageusement composé de romantisme, gastronomie, invention et idées folles, nos voisins français représentaient dans la bouche de cette femme le fleuron de la réussite actuelle. 

Dans la nuit ma décision était prise, je devais trouver un bateau et embarquer pour la France. Je ne parlais absolument aucun mot de cette langue. Je me souvenais pourtant que la bibliothèque du Comte Styles regorgeait de livre dont la langue semblait affreusement romantique. 
Peut-être pourrais-je y trouver un petit emploi, ou bien me trouver une protectrice qui me trouverais un mari. Rien d'innovant, seulement un homme qui m'offrirais un toit au dessus de la tête. 

En quelques heures chacune de mes opinions, une à une, c'étaient évaporées. Au fur et à mesure que mon monde s'écroulait, je me rendais compte que mes priorités avaient fortement changées. Si jusqu'à maintenant l'Angleterre ne m'avait réservé aucunes chances de survis, peut-être une nouvelle nation me serais plus favorable. Il me faudra faire une croix sur mon ancienne vie, ma famille -ce qu'il en reste- et mes amis. Mais il fallait se rendre à l'évidence, tout ceci devenait nécéssaire. 

*

Une jeune femme convoitant la décente aux enfers, telle qu'il se doit, se devait de savoir qu'un bateau en direction de la France ne se trouvait pas aussi facilement. Quand bien même elle le trouverait, elle se devait aussi de savoir qu'il était plus difficile encore de pénétrer dans son entre. Mais j'étais, de plus en plus, une jeune femme qui se perdait. 

J'avais trouvé, depuis quelques jours déjà, un port resplendissant. Mais aucun navires n'acceptaient de transporter une jeune femme, seule, sans conditions, sans raisons, sur leur pont. 
Je logeais dans une petite auberge que la monnaie de Lloyd me permettait pour le moment, et chaque jour je visitait le port armé de beaucoup de politesse et quémandais un peu d'aide. Cependant, personnes n'avaient acceptés mes demandes, et mes économies s'épuiseraient dans quelques jours déjà. Je ne pouvais me résoudre à abandonner, je ne pouvais mener une vie de mendiante, je ne pouvais habiter ces rues et ces trottoirs puis geler jusqu'à la mort. 
Je ne m'y résoudrais pas. 

Et j'avais si faim. 

L'auberge regorgeait d'odeurs divines, fumantes, alléchantes, mais il fallait payer. Et je ne pouvais me permettre plus évidemment, seulement les minutes devenaient des heures et les heures des jours. Et je mourrais de faim. 

" Bonjour Monsieur, quelle merveilleuse journée ne trouvez-vous pas ?, m'exclamais-je presque trop en m'avançant vers un marin. 
- Absolument Mademoiselle, un temps idyllique pour la mer il est vrai, répondit-il en soulevant son chapeau. 
- Et où cette belle mer compte t-elle vous mener ? 
- Calais Mademoiselle, nous ramenons quelques provisions en direction de la France. 
- Merveilleux, voyez vous j'ai toujours rêvé de visiter la France, le rire du marin retentit. 
- Je crains que non Mademoiselle, la seule femme qui ai jamais franchis le pont d'un bateau devait être une sirène. "

Sans savoir pourquoi, sans comprendre, j'essuyais un nouveau refus. Une nouvelle impasse. Un jour de plus se présenterais donc à l'auberge, sur ce port. Un jour de moins en France et un sous de moins dans mon pochon.  

Si je ne suis pas une sirène mais une simple femme, je ne pourrais jamais passer la manche. Et dire au revoir à la vie que je n'aurais touché du bout de mes doigts que dans mes rêves. 

Des fruits juteux, splendides et colorés étaient entreposés sur des étales, le marchant faisait des aller et retour conséquent entre son marché et ses étales. Il était assez difficile d'échapper à son attention, mais ces fruits était si fichtrement cher, qu'il s'agissait déjà de vol en quelques sortes ? 

" Au Voleur ! On m'a volé une pomme ! Arrêtez là !, hurla le marchant au moment où la chair de cette pomme rentra au contact de mes dents. "

Toute la population se mit en alerte, on laissa tomber or et enfant pour se tourner vers moi et le marchant. La pomme caché derrière mon dos j'essayais de m'escarper, mais déjà deux hommes en costume foncèrent sur moi à vive allure. Je pris mes jupons à pleines mains et courrais à vive alors à travers marché. Je trébuchais, heurtais et manquais de maudites occasions de finir mon existence derrière les barreaux. Mais je ne pouvais m'y résoudre.
Le village portuaire était grand et nombreuses étaient les occasions de s'échapper, seulement déjà le marchant, sa femme, les représentants de polices et quelques villageois en colère était à ma poursuite, très vite une ordre de cris et de rage me courrait après et je ne savais combien de temps je tiendrais.

Déjà je lâchais la pomme, qui j'imaginais roula à travers la horde et renversais quelques coléreux. Mais très vite on me rattrapa. 

" Petite voleuse ! Espièglerie ! Je le savais à te voir traîner depuis des jours près des marins ! hurlait le marchant.
- Fille de petite condition !
- Elle cherchait la fortune auprès des messieurs !
- Elle cache surement un enfant !
- Cette catin pourrira nos filles et nos maris ! 
- Pendons-là ! "

Une ronde se formait déjà autour de moi, des fourches, des pelles et tout autant d'ustensiles réunit tout près dans le but de me faire peur, but achevé. Le marchant leva sa main vers le ciel et me frappa au visage avec sa paume. Une douleur perça ma lèvre. 

" Messieurs ! Veuillez lâchez cette dame sur le champ !, hurlait difficilement une voix derrière un bâtiment.
- Une dame cela ? Sacrilège, l'heure n'est pas aux espiègleries !
- Messieurs permettez moi de vous dire que vous vous soumettez à de grave conséquences, vous venez, sous mon regard, de frapper la protéger de Monsieur le Comte de Styles lui même. Tout hommes m'étant en danger, ou entravant au bien être de son amie, se verra soumis à une peine de mort atroce. 
- Le Comte de quoi ? 
- Le Comte de Styles, répétait Big Ben qui émergeait tout à coup, brandissait les armoiries du château et de la noble famille dont il parlait à présent. La foule se dispersa prestement, dans un fracas de messes-basses. Le marchant lâcha petit à petit son emprise tout en regardant l'inconnu avancer. 
- Cette ... jeune femme, m'a volé une pomme, répéta l'homme entre ses dents.
- Allons bon mon ami, cette pomme ne vous manquera point il me semble. Laissez donc cette jeune femme en paix, ou accompagnez moi donc expliquer au Comte pourquoi son amie -dont il a explicitement sollicité son retour en parfaite santé- revient la lèvre fendu. "

Big Ben souriait à faire peur, il avait le regard sombre et la mâchoire si serrée. L'homme me laissa à mon aise, récupérant l'usage de mes poignets douloureux. La valet me pris la main et souffla une politesse au marchant qui nous tourna le dos le visage blême. 

" Battez-le. Ordonna t-il aux hommes qui nous accompagnant, en direction du marchant qui disparaissait. "

Je n'ai jamais su ce qu'il était advenue de ce marchant, je n'avais posé aucunes questions non plus. Je savais à présent jusqu'où la monstruosité du valet du Maître pouvait allez, et j'avais l'intime impression que je n'en connaissais pas même les limites. 

*

" Lumière !, criais-je avec joie en montant dans la coquette voiture et découvrant mon ancien ami. 
- Mademoiselle Belle, quel heureux plaisir de vous revoir après tout ce temps. Je suis si aise que monsieur vous ai retrouvé.
- Cela n'a pas été difficile, cette imbécile volait une pomme avec autant d'allégresse qu'un pachyderme, répondit Big Ben en bougonnant.
- Je vous remercie encore infiniment, mille fois. Que faisiez vous donc ici ?
- Dieu du ciel Mademoiselle Belle, notre Maître a appris votre départ alors qu'il vous rendais visite chez vous. Quel a été l'effroi dont il a été conquis lorsqu'un de vos frères lui a indiqué que votre Père vous avez chattiez de votre logis, me raconta Big Ben en donnant l'ordre de repartir. Il est donc rentré avec empressement en pensant peut-être que vous seriez venu trouver refuge -telle qu'il aurait du l'être- au château, il a ensuite envoyer des troupes partir à votre recherche. Sans aucunes nouvelles.
- Mais croyez le ou non Mademoiselle Belle, il y a quelques jours nous ai venu vent d'une histoire alors que le maraîcher -vous le connaissez- est venu nous apporter nos légumes, une histoire de jeune femme aux bottes fourrées qui demandais a passer la Manche. Ni une ni deux, le Maître nous a envoyé dans l'espoir que nous vous y trouvions.
- Il s'en ai fallu de peu il semblerait, intervînt Big Ben.
- Harry me cherchait ?
- Cela me semble évident Mademoiselle, que vous manque t-il pour comprendre ? "

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