PDV Esteban
Son corps dévêtu était blotti contre moi. Sa tête était posée contre le coussin et sa main droite au creux de mon cou. Un sourire venait déjà étirer mes lèvres de si bon matin, en me rappelant cette deuxième nuit où nos corps s'était finalement réunis et unis de nouveau.
Tout avait été parfait, comme notre première fois.
Je m'amusais à enrouler une mèche de ses cheveux autour de mon doigt, puis j'embrassais son front. Je me levais par la suite et décidais d'aller préparer son petit déjeuner en bon mari.
Je prenais une douche rapidement et m'habillais ensuite. Je jetais un dernier coup d'œil à mon amour encore endormi, puis ouvrais la porte et la refermais. Je partais ensuite en direction de la cuisine, saluant quelques gardes sur mon passage.
Je repérais aussitôt ma mère sur la terrasse, en compagnie d'Alexander. Celui-ci la tenait dans ses bras, sa tête posée contre son épaule. Je souriais à la vue de ce petit couple, puis me dépêchais d'aller préparer quelque chose à manger pour Ruby. Plus tard ma mère me rejoignait dans la cuisine, m'embrassant la joue.
– Tu as bien dormi mon chéri ? Me demanda-t-elle, en reposant sa tasse de café.
– Oui. Très bien.
– Oh chéri... Retire moi ce sourire, je n'ai pas trop envie de devoir écouter tes ébats... Soufflait immédiatement ma mère, alors que je me retournais.
– Maman ne dit pas ça enfin... Râlais-je, en levant les yeux au ciel.
– Moi aussi je peux te raconter si tu veux. Hier soir, après avoir fini de manger, Alexander et moi étions...
– Maman ! C'est bon ! Je ne referais plus ce sourire en ta présence ! La coupais-je, alors que je la voyais déjà rire tout bas.
Je levais les yeux au ciel, mais néanmoins un sourire venait étirer mes lèvres. Je déposais le verre de jus d'orange sur le comptoir, avant de m'avancer vers elle et de l'enlacer.
– Tu sais que tu m'as manqué, lui murmurais-je, en inspirant longuement cette douce odeur.
– Oh mon chéri... Toi aussi, tu sais, chuchota-t-elle d'une voix tremblante, en entourant ma taille de ses bras.
– Maman... Je ne sais pas comment lui dire... Lui avouais-je plus tard, en posant ma tête contre son épaule.
– Je sais bien qu'elle aurait dû être au courant avant. J'aurai voulu lui avouer moi aussi, Esteban, crois-moi. Mais ses parents ont préféré attendre...
Poursuivit ma mère, en inspirant longuement.
– Elle ressent quelque chose pour moi. Mais cela ne va pas atténuer la chose totalement, n'est-ce pas maman... Soufflais-je, en fermant les yeux.
– Je ne sais pas comment elle va le prendre, Esteban... Je sais que cela fait longtemps que tu es tombé amoureux d'elle. Mais pour elle... pour elle c'est tout nouveau.
À mon âge, ce contrat n'avait eu aucune importance pour moi. J'étais encore un enfant perdu et apeuré par tout ce qu'il s'était passé avant. Elle n'avait que dix ans, et moi quinze ans. À cet âge on ne se préoccupe pas de cela ; ce ne sont que des formalités, que des bouts de papiers insignifiants.
Les parents de Ruby ont fait parti des trois personnes qui ont aidé ma mère et moi à sortir de cet enfer. Ils étaient trois. Ses parents et Lenora. Les personnes les plus importantes pour ma mère et moi.
Notre royaume en Espagne avait subi et apprit les manigances de mon père. Il avait mené notre pays à la catastrophe. Mais les parents de Ruby nous étaient venus en aide. Grâce à eux le pays avait recommencé à se reconstruire, ma mère et moi également.
Mais c'est à cause de cela que ce contrat de mariage avait été décidé... Il fallait aussi reconstruire le pays par une alliance.
Et donc, finalement unir nos deux pays :L'Angleterre et l'Espagne.
Je n'avais jamais prêté attention à ces fiançailles. Je ne voulais qu'une seule chose : le bonheur de ma mère et la reconstruction de ce pays. Mais le temps avait défilé à vive allure, le royaume s'était finalement reconstruit. Il ne manquait qu'une chose : que les fiançailles aient lieu.
Et ce n'est seulement qu'à mes vingt-quatre ans que j'avais commencé à me pencher sérieusement sur cette affaire. Ce contrat. Je m'étais reconstruis. J'étais devenu un homme fort et je pouvais désormais assurer ce titre de prince. J'avais donc commencé à m'intéresser à cette princesse.
Celle qui deviendrait ma future femme et qui ferait unir nos deux pays.
Mais jamais je ne me serai douté de ce qu'il allait se passer par la suite... Ses parents n'avaient pas voulu que je la vois. Pas une seule fois. Ils la couvaient trop et ils voulaient la préserver de moi, encore un moment. J'avais donc demandé à un de mes détectives privé de pouvoir au moins obtenir des photos d'elle.
Et là. Le déclic s'était fait. Directement. Dès que mes yeux avaient croisé ce visage d'ange, ses cheveux bruns, ce sourire...
Oui, je l'avais eu. J'avais eu un coup de foudre pour cette demoiselle. Cela était arrivé en une fraction de secondes, mais pourtant ceci m'avait laissé un impact.
J'avais immédiatement demandé plus d'informations sur elle. Je voulais tout savoir. Ses goûts et ses dégoûts. Ce qu'elle aimait faire, ce qu'elle n'aimait pas faire. Et encore un tas d'autres choses. Les photos s'étaient donc enchaînées et même les vidéos.
Les jours avaient passé, les mois aussi et les années également. Je n'avais jamais eu le droit de lui rendre visite, avant. J'ai eu trois chances de la voir dans ma vie, en réalité. Elle ne se trouvait qu'à quelques petits pas de moi et pourtant, elle m'avait l'air d'être si loin.
Ruby ne cessait de s'embellir et mes sentiments de s'agrandir.
Puis, le jour était finalement arrivé. Ce jour. Celui que j'attendais tant et qui était omniprésent dans mes rêve. Celui où je l'avais finalement rencontré. Face à face.