BONBONS HARIBO & autres sucre...

By larmesmauves

68.7K 11.3K 3.3K

TAGADA, 300 g DRAGIBUS SOFT, 300 g LES SCHTROUMPFS, 300 g CROCO nouvelles couleurs, 280 g CHAMALLOWS, 300 g ... More

PROLOGUE
TAGADA, 300g
DRAGIBUS soft, 300g
LES SCHTROUMPFS, 300 g
CROCO nouvelles couleurs, 280g
BILAN, 1180g
CHAMALLOWS, 300g
OURSONS CHOCOLAT, 700 g
ŒUFS AU PLAT, 300 g
BILAN, 1400g
LES ORANGINA PIK, 275 g
TIRLIBIBI, 750 g
SURFFIZZ, 225 g
BUBBLIZZ, 275 g
BILAN, 1525g
LES CROCO PIK, 275g
BAMS, 300g
ARLEQUIN, 250g
HAPPY-COLA, 200g
BILAN, 1025g
ÉPILOGUE
(mon bilan)

OURS D'OR, 100 g

2.4K 476 173
By larmesmauves



Vingt-six mars 2013 – AVEC ENORA

« Eno', aide-moi, je me sens mal. C'est grave. »

Le message de Maël sur WhatsApp était adressé à Enora. Celle-ci s'occupait un dimanche en faisant un smoothie avec sa correspondante Summer pendant ces vacances américaines tranquilles. En effet, Enora fêtait ses seize ans aux Etats-Unis, dans le plus grand palace du quartier à des pâtés de rues de la ville de New York. Ça aurait dû être une très bonne journée si le message de Maël n'avait pas sonné la fin de son euphorie. L'ours d'or dans la bouche – le paquet avait été acheté à l'aéroport au duty free – et le cœur émietté de confusion, Enora informa Summer.

La blonde au tie-and-dye rose se releva nonchalamment et soupira en voyant Enora en panique.

- What's going on Enora ? interrogea-t-elle simplement.

Enora qui déglutissait, appela son ami à plusieurs reprises. Sans réponses, elle supplia Summer de la conduire jusqu'à Maël. Il était hors de question de laisser son ami seul face à sa peine. Summer, lasse, accepta au bout de deux minutes de supplications. Elle attrapa les clefs de sa Mustang rouge décapotable et prévint sa mère par un texto.

La brune se faisait un sang d'encre. Maël n'allait pas souvent mal. Et quand il allait mal, il n'en parlait pas. Mais Enora le voyait toujours. Alors elle s'inquiétait, parce que la gravité de la situation lui faisait peur. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer, le jour même de son plus bel anniversaire ? Le soleil était en train de tomber et Enora avait peur. Elle s'imaginait des scènes où Maël lui expliquait que quelqu'un était mort, qu'il avait trop bu la veille ou qu'il était terriblement malade. Elle pensait à tous les événements probables qui avaient pu l'amener à lui envoyer ce message.

Dans la voiture, d'habitude d'atmosphère si joyeuse, planait un aura lourd, une présence brute de l'inquiétude. Summer fronçait les sourcils quand elle croisait le regard de sa correspondante française. Elle s'inquiétait également soudainement.

Lorsqu'ils arrivèrent, à quelques rues de leur habitation, Maël était assis sur le devant de la maison, le sac sur le dos et la valise dans l'autre main, la mine grave. Le regard qu'ils s'échangèrent fut empli de doutes et de mystères. Finalement, Maël demanda avec une voix broyée s'il pouvait résider une nuit chez Summer avec Enora. La blonde accepta malgré les interdictions strictes vis-à-vis des logements des petits Parisiens.

Enora ne posa pas de questions durant tout le trajet, occupée à le regarder loucher sur le paysage à travers le réverbère. Elle se sentait petite face à cette situation. La voix, le sac, le message, qu'avait-il bien pu se passer pour que la jolie voix claire et enjouée de Maël ne se transforme en un long râle d'agonie. Elle se mordit la lèvre pour calmer ses frayeurs.

Avait-elle raté quelque chose ?

Maël semblait avoir été très heureux ces temps-ci. Il passait son temps avec elle et passait le reste de son emploi du temps avec son correspondant avec qui il était obligé de vivre durant le voyage. Quelques fois, en le voyant illuminer une pièce avec un seul sourire, elle ne pouvait qu'observer son épanouissement à vue d'œil.

Et puis là, soudainement et brutalement, le malheur le rattrapait.

Et ça, Enora ne comprenait pas, qu'avait-elle foiré pour ne pas voir le mal de son ami arriver ?

***

Maël s'était installé dans la chambre d'Enora, à l'étage. Il dépliait ses affaires dans un coin alors que son amie tentait de lui faire de la place par terre. En réalité, elle avait déjà décidé de dormir sur le sol à sa place, il était triste, il pouvait bien prendre le lit.

Elle n'osait pas lui parler. Et ce fut la première fois qu'elle douta réellement d'elle-même et de sa capacité à réconforter les gens. Avec Romain, c'était simple, elle savait comment faire : à chaque fois qu'elle lui souriait, il reprenait des couleurs. Maintenant elle savait pourquoi il agissait ainsi, mais elle avait toujours fait comme ça, de la même manière sans jamais se poser des questions sur ces sourires-là qu'il lui adressait parfois.

Romain l'aimait. Enfin, il l'avait aimé.

Ça allait bientôt faire un an qu'elle y repensait, à la façon dont il l'avait révélé au quart de tour à son anniversaire. Depuis, elle n'avait cessé de se poser des questions sur les différences entre l'amour et l'amitié. Maël lui avait débité toute sa théorie une fois et Enora s'était interrogée sur l'amour qu'elle aurait dû éprouver en retour. Alors qu'ils se voyaient depuis l'anniversaire de Claire tous les jeudis à la salle de théâtre, ils n'avaient jamais cessé de se regarder en silence. Il y avait un pas à franchir et Enora n'osait pas, elle voulait garder cette amitié détruite mais intacte, coûte que coûte.

Elle voulait juste effacer la soirée de la révélation pour se remettre à rire avec lui comme avant.

Mais Enora divaguait. Elle s'en voulut de penser à Romain à cet instant alors que Maël avait l'air d'avoir besoin d'aide. Elle le regarda s'asseoir en silence sur la moquette.

- Qu'est-ce qu'il y a Maël ? demanda Enora de façon à contrôler sa voix.

Si elle flanchait sa voix, Maël n'oserait sûrement pas se confier. Enora voulait l'aider.

L'adolescent la fixa. Une douleur remonta dans la colonne de la grande brune. Maël pleurait. Maël versait des larmes de tout son soul sous les pauvres yeux ébahis d'Enora qui voulait que tout s'arrange.

Elle ferma la porte de sa chambre à double-tour pour ne pas être dérangés. Eno' s'assit à côté de lui, attrapa le paquet de mouchoirs qu'elle avait ramené de France et le lui passa. Il se moucha, essuya ses quelques larmes restantes et la regarda encore longuement.

Enora comprit qu'il cachait quelque chose de terrible car il ne voulait pas le lui dire. Elle le sentait mais ça la fit mal. Elle voulait être utile, elle voulait être là, elle voulait aider, elle voulait être digne de confiance. Elle voulait qu'il se sente bien avec elle, pas qu'elle le fasse pleurer contre son gré.

Elle entreprit de masser nerveusement son dos. Dès qu'elle posa ses doigts sur son dos arrondi par les sanglots, il s'éloigna brusquement en sursautant. Il écarta les doigts de son amie, pétrifié.

- Eh, c'est moi Enora. Juste moi. Tu peux me faire confiance. Mieux vaut dire ce qu'il y a sur ton cœur tu sais. Ça te libéra d'un poids Maël, réellement.

Tout se chamboula dans sa petite tête. Maël l'évitait. Elle s'y prenait tellement mal et s'en voulait tellement d'aggraver les choses. Elle ne servait à rien ces derniers-temps.

- Il m'a forcé Eno'.

Les mots étaient sortis de sa bouche avec une lenteur et gravité record. Maël était en boule et tremblait imperturbablement. Cette image de lui serra le cœur d'Enora qui n'avait alors, jamais vu l'un de ses meilleurs amis dans cet état. Même elle, elle ne l'avait été qu'une fois après cette soirée-là.

- Qui ? À quoi ? répliqua-t-elle confuse.

Il sécha ses larmes une dernière fois.

- On était tous les deux sur le lit. Il me... C'était la première fois... Et puis, il m'a forcé. J'ai... j'ai voulu arrêté... Je n'étais pas prêt... Je suis toujours pas prêt tu sais... Je... Il m'a frappé avec ses poings Eno', là, sur mon torse et mon dos. J'ai des bleus partout... Ça a saigné quelque part. Et puis Brandon l'a fait, quand je me débattais encore. Et je crois que... putain. Merde, qu'est-ce que j'ai fait bon sang ?

Ses propos se meurtrirent dans le silence qui suivit.

Le cœur d'Enora explosa de choc. Depuis quand fricotaient-ils ensemble ? L'avait-t-il forcé au rapport sexuel ? Ce Brandon de merde d'Américain de son cul de New York avait-il réellement violé son meilleur ami ?

Que pouvait-elle répondre à ça ? Que pouvait-elle faire face à cette situation ?

Au moins, Maël lui en avait parlé. Il s'était confié à elle. Le blond ne s'était pas perdu dans le poids du silence.

Enora le trouva incroyablement courageux. Brave. Extraordinaire.

Mais son esprit était pétrifié par la rancœur, le chagrin, la compassion.

- Je vais faire disparaître sa bite à ce gros con. Et puis après il mangera sa cervelle putain.

Elle l'avait dit avec une volonté de fer. Mais sa voix s'était brisée sur le « putain ». Enora était impuissante. Le viol était un crime. Et Maël était détruit. Elle trouvait toujours les mots justes en période de crise, alors pourquoi là maintenant elle n'arrivait plus à aligner deux mots dans sa tête sans trembler d'effroi ?

- Et Maël, je t'aime mon pote, viens-là... On va régler ça, promis. Et il va payer, j'te le jure. Il va le payer ce Brandon à la con.

Son cœur se serra davantage lorsqu'il accepta de lui prendre la main en signe d'acceptation de son soutien. Elle comprit pourquoi son toucher au dos l'avait fait sursauté. Elle ne demanda pas à voir ses plaies. Elle ne demanda rien de plus car elle ne voulait pas qu'il pense à ça maintenant.

Elle voulait être présente pour lui. Elle voulait être ce qu'elle a toujours voulu être : Enora la bonne amie.

***

Maël était resté dans la chambre toute la soirée. En bas, Summer fêtait l'anniversaire d'Enora sans elle pour ne pas annuler la soirée qu'elles avaient préparé avec tant d'obstination. Enora était descendue souffler les bougies vers 23 heures avant de remonter avec des parts de pizza.

- On va porter plainte demain. Je demanderais à Summer de nous y emmener, elle m'a dit oui, que sa mère était avocate et qu'elle était libre toute la journée, expliqua Enora en entrant dans la pièce.

Elle n'avait dit la vérité à Summer. Elle lui avait juste mentionné le vol de quelques biens importants et qu'il fallait aller prévenir la police.

Maël était enroulé dans un plaid, en train de boire le smoothie qu'aurait dû préparer Eno' plus tôt. Il avait allumé l'ordinateur de sa meilleure amie pour visionner un Harry Potter. Elle le rejoignit et s'enroula également dans son plaid.

Maël regardait l'écran. Il mit en pause le film et s'attarda sur les parts de pizza.

- Pourquoi porter plainte, rien de grave pourtant, y a pas besoin Eno' et puis, je veux pas que ça se sache, lâcha-t-il avec désinvolture.

Enora analysa la scène et se crispa en entendant ses mots.

- J'ose pas te demander comment tu te sens tu sais. J'ose pas parce que tu vas mal et que, dire « ça va ?» ça te rappellera que ça ne va pas, avoua la brune en soupirant tristement.

Bien sûr que c'était grave. Mais elle ne savait pas trouver les mots pour aborder le juste-milieu du sujet avec subtilité. Il se devait de porter plainte. Il ne pouvait pas mettre ça de côté, vivre avec ça sur le dos. Il l'avait violé merde. VIOLER.

- Je ne veux pas porter plainte Enora. Viens, on regarde le film, répliqua-t-il tout simplement.

Elle termina son paquet d'ours en gélatine. Il lui chanta « Joyeux anniversaire Enora » avec un sourire forcé. Enora se sentit vide sur le coup mais attendrie par l'effort. Il s'obstinait à lui souhaiter un bon anniversaire alors que sa vie prenait un autre tournant.

Mesurait-il la gravité de la situation ? Il ne fallait pas le cacher au monde. Il avait le droit à sa justice. Elle voulait le raisonner mais elle fut stoppée par son air détendu et concentré devant le film. Si ça pouvait l'aider à penser à autre chose, elle ne voulait pas l'interrompre.

L'appel Skype débuta quelques heures plus tard, alors que Claire était démaquillée et en pyjama dans son lit un matin de printemps. Romain était torse nu en train de se brosser les dents. Tout le monde chantonna l'air de la chanson que Maël avait pris le soin de chanter.

Durant l'appel, il avait repris son air d'avant, ses yeux brillants, sa voix légère. Et tout était naturel sur le coup. Il ne se forçait pas. Le blond avait l'air heureux durant quelques instants. Enora oubliait même que ce Skype était pour son anniversaire. Pour elle, ce skype représentait la clef du bonheur de Maël.

Elle n'était pas capable de le faire sourire tout le temps. Mais à quatre, il était plus heureux. Il était lui. C'était la magie et la force de cette amitié si spéciale qui aurait pu s'estomper avec le temps.

Ce soir-là, jetlaguée mais anxieuse, Enora décida que ce groupe ne pouvait pas éclater malgré tout ce qui avait pu arriver entre Romain et elle. C'était des conneries face à ce qui venait de se produire dans la vie de Maël. Elle ferait un effort avec Romain, rentrée.

Elle ne serait pas égoïste et reformerait le groupe comme il le fallait. Elle s'était posée tellement de barrières que la bande d'amis en avait subi des conséquences.

Et puis, elle se devait de le faire; elle le savait : Maël méritait de l'espoir.



nda: alors, il faut avouer que j'ai eu une panne d'inspi et de motivation mais là c'est bon c'est reparti ouf!!

jvous nem, elo

Continue Reading

You'll Also Like

215K 21.4K 74
Nous avons tous un moment de notre vie que l'on a aimé de tout notre cœur. Un moment que l'on ne veut oublier pour rien au monde. Ils sont cinq : Kha...
104K 5.4K 18
À la fin d'une patrouille comme les autres, Ladybug et Chat Noir se retrouvent au sommet de la Tour Eiffel. Mais ce soir-là, leur conversation pourra...
114K 11.3K 55
L'agence Dragneel, dirigée par Zeleph Dragneel et Mavis Vermillion, regroupe les artistes les plus connus du moment. Que ce soient les musiciens Jell...
166K 19.9K 13
Six adolescents du lycée Blaise Cendrars entourent la même table. Ils n'ont, en l'occurrence, rien à se dire jusqu'à ce que Monsieur Lefebvre demand...