PDV Angelo
La prétendue duchesse, après déjà deux heures passées dans la voiture, venait de s'endormir. Tous ses traits s'étaient détendus et enfin je ne voyais plus la colère qui l'habitait. En colère de l'avoir enlevé mais aussi, d'avoir décidé de son avenir.
J'avais décidé de l'emmener avec moi pour espérer la connaître davantage ; je souhaitais qu'elle reste avec moi. Je suis peut-être égoïste, mais comment laisser échapper cette femme qui a directement attiré mon intention ? J'ai déjà croisé, certes, plusieurs femmes dans ma vie dotaient d'une grande beauté mais elle... Ce n'est pas pareil. Je devais approfondir cet étrange sentiment.
Sa tête était posée contre la vitre et à chaque secousses que rencontrait la voiture, ses sourcils se fronçaient pour laisser dégager une mine irritée. Je ne pouvais réprimer mon sourire en l'observant. Je me rapprochais d'elle, avant de prendre son bras dans une incroyable douceur. Je ne voulais pas lui faire mal, comme je l'avais fait tantôt avec son poignet. Je posais une main sous ses jambes, afin de les ramener sur mes genoux. Une de ses mains se posa aussitôt derrière ma nuque, rendant les battements de mon cœur irréguliers.
Mais le pire fus quand un petit gémissement sortit de sa bouche. J'ai aussi cru que l'on allait me perdre lorsque son visage se rapprocha de mon cou et que ses lèvres venaient de toucher ma peau. Je ressentais à long frisson me parcourir et ma respiration se coupa quelques secondes. Mio Dio. Mon Dieu. C'est la première femme à me faire ressentir cela. Ça n'était jamais arrivé.
Après avoir repris mes émotions, je me laissais aller par son parfum. Un mélange de fruit et de fleurs venait titiller mon nez. Souhaitant qu'elle se trouve plus à son aise, j'essayais d'enlever ses chaussures. Mais qu'elle ne fut pas ma surprise quand je m'aperçu que la demoiselle ne portait pas des talons, mais des baskets.
Cachées sous sa longue robe blanche, je n'avais guère fait attention à ce détail. C'est vrai que lorsque elle m'avait écrasé le pied, je n'avais pas du tout senti ce fameux talon qui aurait dû me gratiner la peau...
Cette femme est décidément remplie de mystère.
— Paolo, quand nous arriverons à l'aéroport, venez envoyer un message à Pedro afin qu'il fasse tout son possible pour trouver des informations sur cette demoiselle, annonçai-je à l'intention de mon chauffeur d'une voix basse.
— Bien votre altesse. Nous allons arriver dans peu de temps à l'aéroport. J'appellerai Genà afin qu'elle prépare une chambre pour la demoiselle.
— Parfait Paolo. Merci.
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Elle ne s'était même pas réveillée quand je l'avais porté pour rentrer dans mon jet privé. Elle semblait dormir profondément et ne voulait en aucun cas se réveiller. Je n'ai pas eu la force et surtout l'envie de l'éloigner de mes bras. Je me suis donc assis, toujours cette charmante demoiselle pelotonnée contre moi.
Ne voulant pas qu'elle attrape froid, je demandais une couverture afin de la couvrir. Nous avions attendu Pedro, avant de décoller. Bien-sûr, j'avais dû prévenir mes frères de mon départ précipité.
« Des raisons diplomatiques, rien de très grave. Occupez vous bien des invités et surtout, faites bonne impression face aux journalistes » leur avais-je dit au téléphone.
Pedro était désormais assis en face de moi, attendant que je lui donne mon accord pour me révéler l'identité de ma douce compagne.
— Elle habite près de la contrée de Kaydos. Nous ne savons pas ce qu'il est advenu de ses parents, mais ce que nous savons, c'est que cette demoiselle vit avec son oncle. Elle possède une petite maison à côté de celle de l'homme. D'ailleurs celui-ci entretiendrait une relation avec la duchesse de Fay...
— Laissez-moi deviner. Ne voulant pas au bal afin de fricoter avec cet homme, la duchesse a donc décidé d'envoyer quelqu'un d'autre ? le coupai-je, les sourcils froncés.
— Effectivement. Nous avons eu le temps d'interroger deux femmes qui travaillent au service de la duchesse et qui ont elles-mêmes préparé la demoiselle.
Si jamais cela venait à s'apprendre, je ne donnerais pas longtemps pour cette pauvre duchesse. Mariée, mais trompant néanmoins son homme. Qui plus est, avec l'oncle de ma demoiselle... Je relevais les yeux sur Pedro et l'invitais à continuer son discours.
— Cette jeune femme se nomme Flora Hedson. Elle vient de souffler ses vingt-quatre bougies et travaille pour son oncle. Elle est connue dans le village, comme étant surnommée la petite fleur sauvage.
Flora... Un magnifique prénom, qui lui va à ravir. Fleur sauvage ? Je crois comprendre pourquoi le pourquoi de ce surnom même si je ne la connais guère.
— D'autres informations ? questionnai-je, en écartant une mèche de cheveux blond qui passait sur son visage.
— La demoiselle entretiendrait des relations difficiles avec son oncle. Plusieurs personnes l'auraient déjà vu lever la main sur elle.
— Envoie immédiatement un courrier à la presse, en expliquant cette trahison de la duchesse avec cet homme, repris-je d'une voix plus colérique. Il a osé lever la main sur une femme ; c'est impardonnable. Je veux qu'il paye.
— Bien votre altesse. Il n'y a plus d'informations pour la demoiselle. Veillez donc m'excuser, je vais de ce pas avertir la presse, répliqua Pedro, en se levant de son siège.
Ma seule réponse fut un hochement de tête, encore outré d'avoir appris cela. Comment cet homme, étant de la même famille que Flora, a pu oser lever la main sur elle ? Mes muscles étaient désormais tendus et je me fis raison de ne pas risquer de serrer les mains contre la taille de Flora. Il ne fallait pas que je la réveille.
Ces deux amants payeront pour ce qu'ils lui ont fait endurer. Je me le promets.