Clarke est entrée dans la cité des lumières, elle a réussi à désactiver Allie. Personne n'est plus sous contrôle, mais le réveil est douloureux pour tous le monde. Clarke va devoir faire face à ses sentiments. Elle va devoir faire son ultime choix. 3x16
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Elle est assise là, dans un coin de la ville de Polis. Elle l'a fait. Ils l'avaient fait. Mais les choses étaient loin d'être terminée, maintenant il fallait se reconstruire.
Elle tourna la tête : on ne voyait que du sang, dans les flaques, sur les murs, là où des innocents avaient été crucifiés... partout. Polis baignait littéralement dans le chaos et la mort.
Le plus important restait qu'ils étaient vivants. tous. Ses amis. Sa mère qui s'était pendue sous ses yeux.
Cette scène retournait en boucle dans sa tête, comme un film tournant à l'infini. Elle revivait chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Le pire c'est qu'elle l'aurait laissé faire, jamais elle n'aurait donné le code. Elle n'était pas certaine qu'elle aurait pu se remettre de la mort d'Abby. Un autre cadavre qu'elle traînerait derrière elle, parmi les autres.
Dieu merci, Murphy et Bellamy étaient arrivés à temps. Sans eux, elle serait orpheline à l'heure qu'il était.
Une silhouette se vautra plus qu'elle ne s'assit à côté d'elle, dans un soupir fatigué. Elle reconnue immédiatement les formes du corps et l'allure de son co-équipier. Toutefois si elle pouvait l'appeler encore de cette façon, tellement de choses s'étaient passées entre eux. Étrangement, sa première pensée dériva vers cette nuit où il l'avait étreint sur la plage. Elle s'était sentit tellement détendue dans ses bras, contre lui. Lui seul réussissait à l'apaiser de cette façon, comme il était également la seule personne sur cette terre à qui elle faisait entièrement confiance. Elle lui avait dit, et elle le pensait.
« Nous avons besoin l'un de l'autre, Bellamy.» lui avait-t-elle assuré.
À ce moment, elle avait su que tant qu'il était à ses côtés, elle serait capable d'affronter n'importe quoi. Plus que jamais.
« Je remet ma vie entre tes mains. J'ai confiance en toi.»
Elle avait cru lire quelque chose dans son regard, mais elle n'était pas sûre.
Elle tourna la tête vers lui, il la regardait aussi.
— Tu vas bien ? demande-t-il plus pour la forme qu'autre chose, parce que honnêtement qui pourrait aller bien à ce moment ?
— Et toi ?
Il baissa un instant ses yeux ébènes vers le sol, puis son regard s'envola sur le paysage macabre devant eux.
Il fixa un instant l'endroit où sa mère possédée l'avait taillé au bistouri.
— Tu te souviens, avant de partir au Mont Weather, quand je refusais que tu t'y infiltres et que je t'ai finalement laissé partir en affirmant que le risque que tu meurs en valait la peine ?
Elle distingua un bref éclair de douleur traverser ses yeux.
— Je me rappel.
— Tu es ma faiblesse, Bellamy.
Lexa l'avait découvert la première et avait ouvert les yeux à Clarke sur ce point. Mais aujourd'hui sa mère l'y avait définitivement convaincu.
« Ses amis sont sa faiblesse. – Elle s'était retourné avec sa voix monocorde, tel un robot – Commencez par Bellamy Blake.»
Ne serais-ce que l'imaginer était une pure torture. Elle avait déjà perdu beaucoup de monde, y compris ses deux premiers amours, mais perdre Bellamy aurait été une bien pire épreuve. Parce qu'elle était le cerveau, quand lui était le cœur. Il était une partie d'elle-même à part entière.
— Je suis désolé.
Elle ne s'excusait pas seulement pour le Mont Weather, mais pour tout le reste. Pour ne pas avoir été présente pour lui lorsqu'il avait eu besoin d'elle, alors qu'il sombrait. Elle l'avait rejeté alors qu'il avait risqué – encore une fois de plus – sa vie pour tenter de la retrouver. Il a toujours été là lorsqu'elle en avait eu besoin.
— Merci. De me garder un vie.
— Tu ne me rends pas ça facile.
Il lui sourit un instant.
« Tu n'es pas le seul à tenter de sauver quelqu'un à qui tu tiens.»
Ses sentiments envers elle se mélangeaient, se bousculaient et dictaient parfois un peu trop ses actes. Il mentirait s'il affirmait qu'il n'était pas blessé lorsqu'elle avait choisi Lexa. Il avait ressenti cela comme une trahison, alors pourquoi ne pouvait-il s'arrêter de la protéger même lorsqu'il la détestait ? Il savait au fond de lui qu'il ne pourrait jamais l'abandonner.
« Le bon petit chevalier aux côtés de sa reine. Dommage que tu n'ai pas été aussi dévoué envers Gina.»
Malgré la dureté avec laquelle il avait encaissé ces mots, ils lui avaient aussi permit de réaliser la vérité. Il n'avait jamais aimé Gina de la façon dont il aimait Clarke. Est-ce qu'il n'était que ça aux yeux de Clarke, celui qui lui sauvait les fesses quand il le fallait, ni plus ni moins ?
— On va bientôt repartir à Arkadia pour retrouver les autres, annonce-t-il.
Elle l'interrogeait du regard.
— Tu peux venir, tu peux rester. Comme tu veux. C'est ton choix.
Elle savait qu'il repensait à ce moment dans la salle du trône où il lui avait demandé implicitement de venir, car ils avaient besoin d'elle et que sa place était auprès des siens. Il ne le ferait pas cette fois.
Il ne pouvait pas laisser Clarke lui briser le cœur à nouveau. Parce qu'elle l'avait fait lorsqu'elle était restée chez les grounders alors qu'il était revenu pour la chercher. Le Mont Weather avait été détruit, il avait perdu Gina, Octavia lui échappait et le coup de grâce : Clarke l'avait laissé tomber à son tour. Elle lui avait brisé le coeur, c'était la première fois qu'il s'en rendait compte.
Il se releva alors qu'elle s'apprêtait à dire quelque chose.
— Je crois que tu devrais réfléchir à ce que tu ressens, conclut-il avant de se relever et de partir, la laissant perdue.
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Le fourgon était prêt à partir. Miller et Bryan retournait eux aussi à Arkadia pour retrouver les autres, Octavia restait à Polis avec Indra, sans surprise. Tous les autres résidents du camp ne pouvaient pas encore partir avant de reprendre complètement leurs esprits, ce qui était difficile après ce retour brutal à la réalité.
Bellamy rangeait le dernier fusil dans le fourgon alors qu'un sac s'abattait lourdement devant lui. Il se retourna face à son propriétaire et fut surprit de constater qu'il s'agissait de sa partenaire.
Clarke lui fit un faible sourire tandis qu'il comprenait petit à petit ce que ça voulait dire. Ils restèrent finalement quelques secondes l'un devant l'autre sans parler ni bouger. Avant que la jeune femme n'interrompe le silence.
— Je ne suis pas encore prête à en parler, avoue-t-elle. Mais je rentre avec toi cette fois. On doit travailler en équipe, c'est de cette façon que nous sommes productifs. Et il y a des choses dont je veux me faire pardonner auprès de toi. Donc je reste.
Elle fit un pas vers lui, hésitant et, combla la distance qu'il restait entre eux une seconde fois. Il n'hésita pas une seconde avant de l'étreindre à son tour. Ils venaient de sauver le monde, ils avaient besoin de se détendre un peu.
— On va enfin se le prendre ce verre, alors, dit-il simplement. On le mérite.
Elle lui sourit en se remémorant sa proposition.
— Bonne idée, confirme-t-elle. J'en aurais bien besoin.
Ils montèrent ensemble dans le fourgon. Ils rentraient chez eux, tous les deux.