La brune se rapproche le plus possible de Pierre, tout en montant sur la plateforme de la trottinette électrique. Isis se colle à son dos et elle ne tarde pas à entourer son bassin de ses bras pour s'accrocher à lui. Elle dépose un baiser sur son épaule pour lui signifier qu'elle est prête, tout en rajoutant :
- Ne vas pas trop vite sinon Joyce ne pourra pas nous suivre.
Pierre jette un coup d'œil à la golden retriever située près d'eux, il tient fermement la laisse reliée à son harnais. Il n'est pas inquiet, il sait que Joyce est assez intelligente pour rester à leurs côtés le temps de rejoindre le paddock depuis leur hôtel, en trottinette.
- Tiens toi bien, souffle-t-il en se tournant légèrement vers Isis.
Elle le rassure en déposant un baiser sur sa joue, Pierre s'assure que Ilies et Ben les suivent bien avant de démarrer. Il ne faut que quelques minutes pour rejoindre le circuit si bien que Isis est presque déçue en descendant de la trottinette qu'un membre de l'écurie française récupère.
Immédiatement, Pierre est assailli par plusieurs personnes avant même de passer le tourniquet de l'entrée du circuit. Il fait signe à la brune d'avancer avec la golden, chose qu'elle ne tarde pas à faire devant toute cette agitation. Las Vegas accueille son tout premier grand prix, elle aurait du se douter de toute l'effervescence lors de cette cérémonie d'ouverture avant les essais libres.
Elle s'éloigne de quelques mètres avec Ben pour attendre patiemment Pierre, à l'écart de toute l'agitation médiatique. Le pilote se tient désormais devant un panneau illuminé au nom de la ville avec un mur de photographes devant lui. Une célébrité américaine lui remet une veste pailletée et Isis est sure et certaine que Pierre ne connait pas cet homme.
Finalement, il finit par les rejoindre afin de se diriger vers l'hospitalité Alpine que Isis aperçoit au loin. Son bras entoure ses épaule afin de l'attirer vers lui, il frotte son bras dans un geste affectueux pour la rassurer que tout va bien se passer. Il sait qu'elle est un peu fatiguée par la nuit désastreuse qu'elle vient de passer.
- Et voilà, l'équipe qui arrive !
Le père de Pierre s'exclame en voyant la petite troupe arrivée vers eux. Ses parents attablés à une table de la terrasse de l'hospitalité Alpine. Il est certain que Pierre est bien accompagné entre Ben, Ilies et Isis qui se demande ce qu'elle fait là comme à chaque fois qu'elle se retrouve dans un lieu public. Pierre s'approche d'eux avec entrain.
Isis observe Pierre embrasser chaleureusement ses parents, il n'hésite pas à enlacer sa mère qui s'est levée pour l'accueillir. Isis sourit en s'approchant d'eux pour les saluer à son tour, elle se laisse étreindre tendrement par Pascale qui s'inquiète de voir ses traits tirés par la fatigue.
- C'était un petit cauchemar, rassure Isis. Ce n'est pas grand chose comparé au début de semaine avec... euh...
Elle s'arrête subitement en constatant que la mère de Pierre ainsi que Jean Jacques ne savent pas la cause de ses terreurs nocturnes et de ses cauchemars. La dernière fois, elle ne s'était pas expliquée. Elle n'en avait pas eu besoin et personne n'avait cherché à la questionner mais Isis ne souhaite plus se cacher.
- C'est un peu plus difficile que d'habitude, c'est la période, explique-t-elle d'une voix frêle.
- Je sais... j'ai vu ta photo, répond la mère de famille en accentuant son étreinte autour de Isis. Je suis désolée pour...
- Mathieu, il s'appelait Mathieu.
Pascale acquiesce doucement avant que la jeune femme ne se détache de cette étreinte maternelle. Elle esquisse un faible sourire pour rassurer la mère de Pierre, elle est soulagée que cette dernière soit au courant. Elle n'a désormais plus besoin de se justifier ou de se cacher bien qu'elle ne sache pas quoi rajouter, tout comme la mère de Pierre qui a les yeux embués par les larmes qu'elle tente de dissimuler.
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite surtout pas, finit par articuler Pascale.
- Merci, souffle-t-elle en s'éloignant vers Pierre qui lui fait signe.
Elle s'approche à la hauteur de ce dernier pour le questionner du regard et Pierre s'empresse d'expliquer d'une voix basse :
- J'ai une interview pour le compte officiel de la f1, est-ce que tu veux m'accompagner ou rester ici avec...
En disant ces mots, il jette un coup d'œil à sa mère pour signifier à Isis que leur discussion ne lui a pas échappée et qu'il comprendra parfaitement si elle ne souhaite pas rester avec ses parents en l'attendant.
- Je préfère t'accompagner, murmure-t-elle.
Pierre sourit, il semble ravi. Quelques minutes plus tard, Isis se retrouve appuyée contre un mur aux côtés de Ilies et Ben. Tous les trois observent le pilote effectuer diverses obligations médiatiques dont l'enregistrement de vidéos pour les réseaux sociaux. Isis ne peut s'empêcher de soulever avec admiration :
- Elle est belle.
- Pardon ?
- La journaliste est belle, explique-t-elle à Ilies qui ne peut s'empêcher de rire.
- Je te rappelle que tu dois regarder celui qui se trouve en face d'elle...
Elle ne peut s'empêcher de rire, elle reporte son regard sur Pierre qui ne semble pas ravi d'être là à la vue de son sourire forcé. Lorsqu'il se trouve libéré, il rejoint ses amis en soupirant d'exaspération :
- Allez, vivement les essais libres...
- C'était une torture à ce point là ? La fille était jolie, t'abuses...
Pierre écarquille les yeux avant de se tourner vers Ilies pour s'assurer que ce dernier ait compris comme lui les propos de la brune. Ce dernier acquiesce et Pierre se retourne choqué.
- Arrête de faire ton choqué, t'as le droit de reconnaitre qu'elle était très jolie. Je ne vais pas te frapper. Moi je te le dirai si je trouve un gars beau...
- Et t'en as trouvé des beaux ? s'intéresse Pierre en haussant un sourcil.
- Pas à ta hauteur, malheureusement.
- T'es mignonne, murmure-t-il en pinçant sa joue.
- Je suis amoureuse, corrige Isis. C'est pour ça que je remarque pas les autres peut-être...
- Je suis le seul à t'éblouir et j'en suis ravi.
Il sourit fièrement tandis que Isis lui assène un petit coup dans les côtes, elle murmure qu'il devrait se dépêcher d'aller se préparer pour les essais libres.
- C'est vrai qu'elle était jolie, souffle-t-il en s'éloignant. Mais tu restes ma préférée, chat.
Isis finit de terminer de se démaquiller, elle quitte la salle de bain pour rejoindre le lit immense dans lequel est allongé Pierre. Il l'attend pour se coucher, il parcourt son écran de téléphone tout en caressant le flanc de la golden retriever allongée contre lui. La brune sourit en les observant, son cœur fond d'amour pour eux. Elle se jette dans le lit, faisant sursauter Pierre.
- Ce lit est immense ! s'exclame-t-elle. On pourrait dormir à quatre dedans.
- Tu me proposes quel genre de plan ? questionne Pierre en posant son téléphone.
Elle écarquille les yeux avec stupéfaction alors qu'un sourire amusé étire les lèvres de Pierre signifiant qu'il s'agit d'une blague. La brune ne tarde pas ébouriffer ses cheveux pour se venger, le faisant grogner.
- J'étais bien avec Joyce et tu viens encore m'embêter, râle-t-il.
- Je n'ai pas le droit de dormir avec toi ? De toute manière, la seule qui m'aime ici, c'est Joyce, déclare Isis.
Elle dit ses mots en se penchant par dessus Pierre afin de caresser la tête de Joyce. Elle écrase à moitié Pierre sur son passage ce qui le fait encore plus râler, il rétorque :
- Elle me préfère à toi.
- C'est ça, reste dans le déni. Je suis sa préférée.
Leurs regards se croisent et le couple ne tarde pas à exploser de rire durant de longues secondes. Isis finit par s'arrêter en constatant que Pierre l'observe avec attention. Elle ne peut s'empêcher de humidifier ses lèvres face à l'intensité de son regard bleuté.
- Je ne sais pas qui Joyce préfère mais je sais que tu es ma préférée, souffle-t-il en l'attirant près de lui.
Isis sourit lorsque ses lèvres se déposent sur le coin des siennes. Sa barbe picote sa peau, rendant ce moment agréable. Les mains de Pierre descendent jusqu'à ses fesses qu'il presse pour la coller un peu plus à lui. Sous ce geste, la poitrine de Isis s'écrase contre le torse du jeune homme.
- Ce lit est grand mais toi, tu veux que je dorme collée à toi, souffle-t-elle hilare.
- Je n'ai pas parlé de dormir et puis habituellement, ça ne te dérange pas d'être collée à moi.
- Mmh.... demain t'as les qualifications et moi j'suis fatiguée avec le décalage horaire. Désolée...
- C'est ok, souffle-t-il tout bas. Il n'y a pas besoin de s'excuser pour ça.
Isis se redresse pour pouvoir embrasser tendrement le bout de son nez afin de le remercier. Elle finit par se glisser sous les draps, elle ne tarde pas à se coller contre Pierre qui l'accueille sans hésiter dans ses bras.
- J'pense que je vais me refaire les seins.
- Je suis censé réagir ?
- J'en ai envie, je veux me sentir plus féminine, explique la brune.
- Parce que tu crois que la féminité, ça passe par les seins ?
- C'est pas ce que j'ai dit. C'est juste que moi quand je suis en débardeur et qu'on me voit, on ne sait pas si je suis de dos ou de face.
- Tu délires ma pauvre, ça se voit la différence. Tu exagères, rit Pierre.
- Pas avec mes petits seins.
- Moi, je te vois très bien de face et très bien de dos aussi si tu vois ce que je veux dire...
- Arrête Pierre, je parle d'un sujet sérieux !
- Tu vas pas mettre six milles balles dans une paire de nibards, t'es pas Kim Kardashian.
- C'est mon argent, pas le tien, soulève la brune. Ça se voit que t'es pas une meuf, c'est horrible d'avoir des seins qui partent vers l'extérieur. J'aimerais bien qu'ils soient beaux, avec une forme push-up sans mettre de soutifs pour le faire. J'aurais un petit décolleté trop mimi et...
- Et alors ? Après les chirurgies, il y a toujours un sein mal fait par rapport à l'autre, souligne Pierre.
- N'importe quoi, rétorque la brune.
- Reste dans le déni... combien de seins refaits t'as vu dans ta vie ?
- Mais je ne sais pas ! Je ne croise pas les filles dans la rue en leur demandant si elles ont refaits leurs seins ou pas...
- Et bien voilà, s'exclame Pierre. Moi je sais et je peux te dire que c'est pas forcément les meilleurs seins que j'ai touchés, bien au contraire ! C'est plastifié !
- Oui mais...
Isis s'arrête en sentant le regard réprobateur de Pierre qui lui interdit de continuer. Elle finit par s'éloigner de lui énervée de ne pas pouvoir s'exprimer sur ce qu'elle ressent. Elle lui tourne désormais le dos, elle maugrée pour lui souhaiter bonne nuit, signifiant que la discussion est terminée mais Pierre ne semble pas de cet avis.
Ses mains agrippent ses hanches pour la ramener contre lui, Isis tente de s'y opposer en le repoussant en vain. Elle soupire d'exaspération lorsque les bras de Pierre s'enroulent autour de sa taille, son souffle ne tarde pas à s'échouer dans son cou lorsqu'il y niche son nez.
- Tes seins sont parfaits, chat.
Isis ne répond rien bien qu'un petit sourire discret étire ses lèvres. Elle sent la main du pilote se faufiler sous son t-shirt de pyjama, ses doigts brûlants frôlent la peau de sa ventre. Ils continuent leur progression jusqu'à s'arrêter sur sa poitrine, rendant sa respiration erratique.
- Regarde, souffle-t-il au creux de son oreille. Je peux les envelopper avec ma main.
Il s'attarde un court instant sur ce dernier avant de retirer sa main, il ne veut pas que Isis se sente oppressée. Il ne veut pas paraître insistant tandis qu'il tente de la rassurer sur ce qu'il devine être un complexe.
- T'es jolie comme t'es, murmure Pierre. Je ne sais pas qui t'a fait croire le contraire mais moi, tu me plais.
Pierre embrasse tendrement son omoplate gauche où se trouve encore un cellophane protégeant son tatouage qui cicatrise.
- J'aimerais bien que tu puisses te voir à travers mes yeux pour le constater par toi-même, chat.
Merci à tout le monde pour vos précédents commentaires, ça me touche beaucoup, cœur sur vous <3